Chronique de la ville.
Mystificateurs.
Jules est fâché.
A Monsieur Qui de droit
Jeune Garde Libérale.
Les Millions.
SOCIÉTÉ DES ANCiENS POMPIERS.
Ces considérations Messieurs, paraîtront
sau- ilou'e suffisantes pour justifier ni n ib-
stention
On sait que ia déclaration de la ^an
che a ait fait sourire certaine droitiers.
M. Colaert avait même cru devoir
répéter après M. Kenkin que la gauche
faisait bon marché de l'objection con
stitutionnelle.
M. Heynen a fait bonne justice de
cette plaisanterie.
A noter aussi les abstentions de M
Snoy, droitier, ancien vice-président
de la Chambre et celle viaiment dé
concertante de M- de Smet de Naeyer,
le chef du gouvei nement.
Nous avons été pris partie dans la der
nière séance du Conseil par notre maïeur,
qui nous a reproché d'avoir écrit que le mot
indirectement que la Députation Perma
nente désire voir biffer du contrat-annexe
se rapportait au commerce de charbon.
C'est, en effet, en ce sens que nous avons
compris la lettre du Gouverneur lue très
rapidement par notre maïeur, en séance du
Lundi 27 Mars, et notre erreur est d'autant
plus compréhensible que l'article 4 du con
trat-annexe qui contient le mot indirecte
ment parle en son alinéa A de l'achat des
matières premières et de la vente des sous-
produits.
Notre affirmation aura toujours eu cet
effet, qu'elle a servi dissiper une équi
voque.
Du reste, nous n'avons pas été les seuls
comprendre en ce sens la lettre du Gou
verneur tous nos négociants de charbons,
et il en est parmi eux qui ne sont pas les
premiers venus, lui ont attribué la même
portée.
Enfin, puisque notre interprétation était
erronée, nous reconnaisons volontiers notre
erreur.
Mais M. Colaert a le triomphe par trop
facile ce n'est parce que notre journal tout
comme de nombreux de nos concitoyens se
seraient trompés sur la portée qu'il convient
d'attribuer une lettre lue avec rapidité,
qu'il y ai là de quoi crier victoire Un peu
plus de modestie eut mieux convenue en
l'occurrence, car si notre maïeur a mis tant
d'empressement relever une simple erreur,
très compréhensible, du reste, le silence
persistant qu'il a gardé en présence des atta
ques que depuis six mois nous dirigeons con
tre son administration n'en devient que
plus accablant pour lui. C'est l'aveu que
nous étions dans le vrai et ce point de vue
qu'il nous soit permis de remercier M. Co
laert de nous avoir fourni l'occasion de le
faire constater.
Nous n'aurions pas insisté davantage sur
cet incident, si notre maïeur, ébloui sans
doute par son succès, ne s'était laissé aller
des écarts de langage, que lui moins que
personne n'eût dû se permettre. M. Colaert
ose nous reprocher d'avoir cherché...
mystifier l'opinion publique
Etait-ce bien lui tenir pareil langage,
lui, qui depuis des mois trompe l'opinion
publique, de la façon la plus scandaleuse.
Qu'il nous suffise de rappeler quelques-
unes desaffirmationsqu'il a lancées au cours
de la campagne qui a été menée autour de
la question du gaz elles démontrent
suffisance le cas qu'il convient de faire des
appréciations de notre premier.
M. Colaert n'a jamais donné le change
l'opinion publique
Le bon billet
M. Colaert disait donc la vérité lors-
qu'en séance du 3 Décembre, il s'écriait au
cours de son grrrand discours Nous n'a
vons rien cacher On sait quel point
cette parole de bourgmestre a été tenue.
Tout n'a-t-il pas été et n'est-il pas encore
mystère dans cette fameuse question du
gaz
M. Colaert disait donc vrai, quand dans
son discours du 10 Décembre il affirmait
que Warnêton et Poperinghe ne voulaient
traiter qu'avec M. De Brouwer Comme si
l'on ignorait que ce n'est que le 10 Janvier
que Poperinghe et Warnêton se sont enga
gés vis vis de M. De Brouwer. Comme si
l'on ne savait pas que les membres du Grou
pe Yprois ont affirmé que ces villes eussent
traité de préférence avec eux Or, leur af
firmation vaut certes celle de notre maïeur
M. Colaert disait donc la vérité, lorsqu'il
contestait que M. alcke avait offert le par
tage des bénéfices dans ses propositions B
et C, alors que le contraire résulte du libellé
de ces propositions
M. Colaert disait donc la vérité, lorsqu il
soutenait qu'il n'y avait pas de proposition
D'Huvettere, alors que celle-ci .est versée au
dossier
M. Colaert disait donc la vérité, lorsqu'il
déclarait que le prix du gaz reviendrait a 4
centimes le mètre cube, ce qui provoqua un
haussement d'épaules chez toutes les per
sonnes compétentes en la matière
M. Colaert disait donc la vérité, lorsqu'il
affirmait en séance du 10 Décembre que la
question du gaz était l'ordre du jour des
séances publiques depuis un an, alors qu'el
le y fut portée pour la première fois le 3 Dé
cembre 1904
M. Colaert disait donc la vérité lorsqu'il
annonçait le 10 Décembre que le Groiyx^
Yprois avait eu un an et dix jours polir sou
missionner, alors qu'il eut en tout 3 jours
pour formuler ses propositions
M. Colaert disait donc la vérité lorsqu'il
écrivait que le Groupe Yprois n'avait pas
apporté le consentement de M. Valcke né
gocier une prolongation éventuelle de son
contrat, alors que les lettres de M. Valcke
en font foi
M. Colaert disait donc la vérité lorsqu'il
affirmait que le Groupe Yprois avait laissé
dire sans protestation que le prolongement
du contrat de M. Valcke occasionnerait pen
dant une année une dépense de 9000 francs
la ville, alors que ces Messieurs accueilli
rent ces affirmations par des signes publics
de dénégation
M. Colaert disait donc la vérité lorsqu'il
soutenait que c'était parce que le Groupe
Yprois jugeait inacceptable pour les finan
ces communales la proposition de M. Val
cke d'éclairer la ville au prix uniforme de
12 centimes, qu'il ne l'avait pas reproduite
pour son compte, alors qu'il n'a cessé de
dire que c'était une proposition défiant
toute concurrence
M. Colaert disait donc la vérité lorsqu'il
affirmait qu'il ignorait qu'un membre du
Groupe Yprois fut ingénieur et entrepre
neur alors que la personnalité de M. Georges
Lapiere devait lui être connue
MColaert disait donc la vérité lorsqu'il
soutenait que c'eut été une faute impardon
nable pour la ville de s'embarquer avec des
personnes honorables, sans doute, mais
absolument incapables de diriger un servi
ce d'éclairage, alors qu'il savait que l'ingé
nieur du Groupe était l'éminent sous-direc
teur du gaz de Bruxelles!
M. Colaert disait donc la vérité lorsque
dans son org'ane, le Journal d'Ypres, il
écrivait ou faisait écrire que si le Groupe
Yprois avait apporté le concours d'un tech
nicien comme M. De Brouwer, ses proposi
tions eussent été examinées, discutées et
agréées, alors que dès le 3 Décembre, il
avouait qu'il était engagé vis-à-vis de M.
De Brouwer
M. Colaert disait donc la vérité lorsque,
pour enlever les votes du Conseil en faveur
de l'Intercommunale, il affirmait le 3 Dé
cembre 1904, que dans un an et sans atten
dre le vote de la loi, l'entrepreneur serait
tenu d'éclairer les villes de Poperinghe et
de Warnêton, alors qu'aucun engagement
écrit de l'espèce n'existe
M. Colaert disait donc la vérité lorsqu'il
proclamait que le Groupe Yprois n'avait
surgi comme de terre que pour chercher
enlever la concession un Yprois alors que
ce même Groupe Yprois n'a eu en vue que
d'écarter l'intrusion d'un étranger
M. Colaert disait donc la vérité lorsqu'il
affirmait que le Groupe Yprois avait formu
lé de nouvelles propositions le 25 Décembre
alors qu'il n'a fait cette date que confirmer
ses offres autérieures
M. Colaert disait donc la vérité lorsqu'il
soutenait, en plein Conseil, que dans la pro
position du Groupe Yprois l'entretien et
l'allumage des lanternes allaient coûter plus
de 9,000 francs la ville, alors que le con
traire fut démontré par des affiches accolées
tous les coins de rue
M. Colaert disait donc la vérité lorsqu'il
annonçait que c'était M. De Brouwer père
qui allait diriger l'usine gaz d'Ypres,
alors qu'il n'est un secret pour personne que
la place était réservée son fils
M. Colaert disait donc la vérité lors
qu'il affirmait que l'usine gaz d'Ypres
avait 600 abonnés alors que leur nombre
n'a jamais été que de 400 environ
M. Colaert disait donc la vérité lorsqu il
affirmait que les propositions de M. De Brou
wer étaient les plus avantageuses pour la
ville et les particuliers, alors que le contraire
est aujourd'hui implicitement reconnu par
la Députation Permanente elle-même
M. Colaert disait donc la vérité lorsqu'il
écrivait en secret la Députation Permanen
te que le Groupe Yprois était l'organe de
l'opinion libérale d'Ypres, alors que le con
traire est admis par toute notre population
M. Colaert disait donc la vérité lorsqu 'il
avançait qu'il ne pouvait accorder au Grou
pe Yprois la prolongation de deux mois de
mandée parce que dans l'intervalle M. De
Brouwer aurait pu lui échapper, alors qu'il
est acquis aujourd'hui aprèsquatre mois que
M. De Brouwer s'incruste aux Yprois com
me une huître son banc
Après cela que vaut l'indignation de M.
Colaert, qui ne comprend pas que l'on mys
tifie l'opinion publique.
Paroles de farceur dont nous ne tien
drons aucun compte.
Qu'il se le tienne pour dit
Le tableau du Grand Procès
vient d'être reproduit en miniature
tous les exemplaires ont été vivement
disputés et rapidement enlevés.
Remarque piquante, l'heureuse idée
de reproduire ce chef-d'œuvre émane
de notre cher maïeur en personne, qui
tenait acquérir, dans les prix doux,
le souvenir d'un des épisodes les plus
valeureux de sa carrière administra
tive, si brillante et si féconde
Le voilà satisfait.
Par contre, il paraît que Jules, l'un
des rarissimes admirateurs béats de
notre grand Bourgmestre, n'est pas
satisfait du tout... Il est fâché.
On remarque surtout que depuis le
Carnaval il est plus nerveux que ja
mais.
L'imprimé, que nous reproduisons
ci-dessous, nous a été envoyé de Po
peringhe et a été adressé également
plusieurs personnes en ville.
Il est du devoir de tout militaire
de garder et même de relever le
prestige de l'armée.
Une partie des officiers de l'éco-
le d'équitation d'Ypres en pense
tout autrement et préfère même ri-
diculiser notre armée en venant
Poperinghe pour y compléter la fi-
guration dans l'opéra-bouffe La
Grande Duchesse de Gérolstein re-
présentée au théâtre Renouprez,
le Mardi 18 Avril 1905.
Tout ceci ne serait qu'un demi
mal si Messieurs les officiers n'y
avaient figuré munis d'une partie
de leur uniforme. Le public a été
indigné de cette conduite et tient
la signaler qui de droit.
Nous ne savons pas ce qui s'est
passé Poperinghe, mais ce qui est
notre connaissance c'est que dans la
nuit du Mardi au Mercredi le tapage
dans les rues d'Ypres a été assour
dissant et que les plaintes cet égard
sont générales.
Nous ne savons pas quels sont les
coupables, nous n'avons pas les re
chercher.
Ce que nous tenons toutefois
constater, c'est que la police qui sait
se montrer d'une sévérité ridicule vis-
à-vis dé jeunes gens, qui s'amusent
comme tout le monde une nuit de ré
veillon, n'a garde d'agir lorsqu'elle
devrait le faire.
Les coupables du tapage nocturne
que nous signalons seraient-ils par
hasard des étrangers
En ce cas, l'inaction de la police
s'expliquerait sous l'administration
Lolaert il n'y en a plus que pour les
étrangers.
1 .V 1 - ->
La réunion de Dimanche dernier peut
compter parmi les meilleures, M. Au
guste Lésa tire, fondateur et ancien
président, étant venu nous donner une
conféreuce dont tous les auditeurs gar
deront un excellent souvenir.
Pendant une bonne heure, il a expo
sé les programmes des différents partis
et donné les raisons pour lesquelles la
victoire finale.du iibérali-meeBt certai
ne. Les applaudissements, qui, diffé
rentes reprises, ont interrompu ses
paroles, ont prouvé combien il était
compris par son auditoire. L'impres
sio i générale a été que\l. Lesaffre est
parvemi se classer parmi les meil
leurs conférenciers.
L'assistance n'était malheureuse
ment pas assez nombreuse. Les absents
ont eu grandement tort.
Il ne suffit pas de-réclamer des con
férenees, il faut y assister.
Dans les journaux bien informés de
la capitale, il est de nouveau ques
tion de grands travaux effectuer au
port d'Anvers le coût en est évalué
la bagatelle de cent cinquante mil
lions.
Le mal de dépenser de l'argent
pour améliorer et agrandir les instal
lations maritimes ne serait pas bien
grand, si tous les travaux en cours
ou en observation recevaient égale
ment les crédits indispensables leur
prompt achèvement malheureuse
ment pour ces derniers, rien n'est
prévu.
Les beaux millions prennent tou
jours la même direction ils sont tous
dépensés pour embellir et favoriser
les grandes villes et les ports de
mer pour le ministère clérical, le
restant du pays est chose négligea
ble la ville d'Ypres, quoique inté
ressante, s'en aperçoit joliment. Tout
ce qu'elle demande est systématique
ment rejeté ce qu'elle obtient tous
les quatres ans se borne un crédit
pour l'achèvement du canal encore
dans le budget extraordinaire, qui
est périmé aussitôt les élections pas
sées quelle farce
Ses monuments tombent en ruines,
la caserne de cavalerie attend les
améliorations exigées par le service,
les trains directs d'Armentières
Ostende et d'Ypres Bruxelles de
mandés depuis des années sont tou
jours créer, bref tout reste en pan
ne.
Quelle conduite devront tenir nos
députés et nos sénateurs, quand,
après les vacances, le gouvernement
demandera les millions annoncés
Devront-ils les voter ou les reje
ter
Nous sommes d'avis qu'ils de
vraient s'entendre avec leurs amis
de tous les arrondissements sacrifiés
pour s'abstenir et motiver leur ab
stention comme suit
Quoique partisans de tous les sa
crifices nécessaires pour conserver au
port d'Anvers son rang actuel, il leur
est cependant impossible de les voter
et ce aussi longtemps que les travaux
en cours ou en observation ne seront
pas complètement achevés.
Les promesses électorales ne trom
pent plus personne, il faut une fin
tout.
A peine le carnaval et les jours de la
foire, sont-ils disparus, que nous avons
signaler une nouvelle fête nous
voulons parler, du dernier concert
d'hiver pour 1904 1905, donné Diman
che dernier par l'harmonie des Anciens
Pompiers
Quoique plusieurs amateurs se fus
sent laissé attarder par le charme d'uu
temps printanier splendide, la salle
était bien remplie
L'éxecution par l'Harmonie étaitpar-
faite. Ont été remarqués surtout le joli
solo pour hautbois (\1 R Moerman) et
grande flûte (M. 0. Christiaen, dans
Guillaume Tell de Rossiui, ainsi que les
morceaux Avènement et Pierrot au bai
du chef de musique M. Henri Moer
man.
A cette occasion nous exprimons 0
vœu de pouvoir assister, la saison d'hi
ver prochaine, un concert dont le
programme serait composé exclusive*