Grosse nouvelle.
Chronique de la ville.
Une vilénie.
CONCERT,
Propagande.
Tableau du Grand Procès
Grand Succès du jour.
Société des Infatigables.
Société Royale
des Francs Arbalétriers.
VILLE D'Y P R ES.
l'Harmonie Communale
le Luvdi lr Mm 1905,
GRANDE SALLE DES HALLES,
Mb1I« G CORNÉL1S, harpiste, 1» prix
du Conservatoire Royal de Bru
xelles
Les aliénés.
rigeante. Mais d'ici-là, rien ne defend ce
commerce au concessionnaire. M. D'Huvet-
tere demande que cette défense soit formelle
ment insérée au cahier des charges de la
concession pour Ypres. AI. Colaert se fâ
che il y a au dossier une lettre formelle de
M. De Brouwer par laquelle il s'engage ne
faire ni directement ni indirectement ce
commerce cela doit suffire s'il fallait met
tre dans le cahier des charges tout ce qu il
est interdit de faire, on n'en finirait jamais.
Nous pensons cependant que les plaintes de
Bruges et de Menin devraient rendre notre
Maïeur plus défiant, qu'il y a au cahier des
charges foule de clauses moins importantes
que n'eût été la défense en question, et
qu'en définitive un écrit émanant de M. De
Brouwer ne lie absolument pas le conces
sionnaire (qui n'est pas De Brouwer seul,
ne l'oublions pas). Mais M. D'Huvettere,
qui a le caractère facile, n'insiste pas, et se
contente de la singulière réponse qui lui
est faite.
Un peu après, nouvelle observation.
L'Intercommunale, dans 10 ou 15 ans peut-
être, aura reprendre les bâtiments et le
matériel du concessionnaire «au prix de
revient constaté par les livres M. D'Hu
vettere fait observer que cela est abominable
que ces bâtiments et machines, après avoir
servi déjà de longues années, soient passés
aux communes au prix de neuf. Le Bourg
mestre se sent pris de la frousse ens'aper-
cevant que si le Conseil comprend la portée
de la critique faite par M. D'Huvettere,
celui-ci pourra trouver quelques adhérents,
et son cher ami De Brouwer risquerait de se
voir échapper ainsi un gros bédit péné-
visse Il répond donc que cette observa
tion est sans portée puisque les bâtiments
et le matériel doivent toujours être entrete
nus en bon état et renouvelés en cas d'usu
re. M. D'Huvettere répond qu'un objet
usagé, en quelque bon état qu'il fût, ne
saurait jamais avoir le prix d'un objet
neuf, que les communes ne peuvent donc
s'obliger dès maintenant faire ce marché
de dupes.
Le Bourgmestre est visiblement gêné et
contrarié. Qu'importent les intérêts d'Y-
pres et d'ailleurs, avant tout ceux de De
Brouwer, et pour cela il peut compter sur la
veulerie sans limites des autres conseillers
Il s'anime donc et dit que c'est prévu. Il
lit l'article qui dispose qu'en cas de cessa
tion de la concession une expertise fixera le
prix de reprise, et il ajoute qu'en cas de dif
ficulté la nomination d'arbitres est imposée.
M. D'Huvettere répond qu'il ne s'agit
pas de ce cas là le contrat stipule que l'In
tercommunale doit reprendre l'usine et la
canalisation De Brouwer prix de revient.
Or, cela n'est pas juste, il faudrait pouvoir
déduire un tantième par année pour perte
de valeur
A cette observation par trop simple, M.
Colaert se met en colère pour du bon. Ce
n'est pas maintenant que cette modification
devait être proposée, c'était au mois de Dé
cembre lors de la discussion du contrat-an-
nexe il n'est pas admissible qu'on rouvre
toute cette discussion le Conseil était appe
lé voter au sujet des modifications deman
dées par la Députation Permanente, et pas
pour délibérer sur d'autres articles
Et M. D'Huvetterese tait, et pas un seul
conseiller n'est venu l'appuyer. Ils sem
blaient se désintéresser de la question
Quelque temps après, surgit une nouvelle
explication un peu animée. Les actions de
vront être payées, dit un article du contrat-
annexe, au prix obtenu par la capitalisation
au taux de 8 0/o du revenu brut moyen.
La Députation Permanente voudrait y
voir substituer la rédaction que nous avons
reproduite plus haut, lettre H. M Colaert,
lui, propose de remplacer revenu brut
par bénéfice brut et de définir ce qu'on
entend par bénéfice brut. Mais cette défini
tion amène de la part de M. D'Huvettere,
une critique fort judicieuse le remède est
pire que le mal; on ne déduit pas un tas de
frais de ce bénéfice brut, frais d'administra
tion, réserve légale, impôts, patente, il y en
a pour environ 44 °/o Si donc on montre
un bénéfice brut de IOO cela ne permet en
réalité de n'encaisser que 56 francs. Par
conséquent, en capitalisant sur cette base
de IOO francs au lieu de capitaliser sur celle
de 56 francs. on fait payer par les commu
nes les actions presque le double de leur
valeur
M. Colaert, qui a très bien saisi la portée
de cette remarque, fait cependant semblant
de ne pas la comprendre. M. D'Huvettere
répète, M. Colaert répond que c'est M.
D'Huvettere lui-même qui a donné en Dé
cembre cette définition du bénéfice brut
M. Lemahieu sourit. M. D'Huvettere de
riposter que c'est précisément parce que le
terme bénéfice brut a ce sens-là qu'il ira-
porte de ne pas l'employer. Fortement en
nuyé, le bourgmestre, qui il importe sans
doute très peu que les communes payent
trop cher du moment que De Brouwer em
poche, coupe la discussion en mettant la
question aux voix. Et les autres conseillers,
qui continuent plus que jamais ne rien
comprendre (I), votent ce que leur demande
le maïeur.
M. Sobry son tour a émis de temps en
temps quelques timides réflexions. Mais
avec lui, notre maïeur se gêne beaucoup
moins et ne daigne même pas faire sem
blant de discuter sérieusement.
Et ainsi finit au Conseil communal d'Y-
pres cette intéressante discussion.
Sauf MM. D'Huvettere et Sobry, aucun
conseiller n'est jamais intervenu dans la
discussion d'aucun article. Ils n'ont été
choisis et élus que pour voter toujours ce
que le bourgmestre leur demanderait de
voter, et c'est une justice leur rendre qu'à
ce point de vue ils sont tous de toute pre
mière force. Au reste, après cela, ils sont
convaincus d'avoir rempli tout leur devoir,
et nous sommes sincèrement persuadés qu'ils
ont la conscience bien tranquille.
Pauvre Ypres
Au momemt de mettre sous presse
nous apprenons que la Députation
permanente, en sa séance du 28
Avril, vient de ratifier purement et
simplement le tripotage du gaz d'Y-
pres.
La combinaison Colaert-De Brou
wer triomphe
C'est un défi l'honnête popula
tion Yproise le gant sera relevé.
La Ligue Nationale de Propagande Li
bèralen décidé d'organiser, le 7 Mai
prochain, dans les cantons des arron
dissements où il y aura lutte électorale
en 190b, par conséquent aussi dans no
tre arrondissement,
des Conférences de propagande
afin de marquer par un mouvement
d'ensemble le début de la campagne
qui doit, dans sa pensée (et c'est aussi
la nôtre), se continuer sans relâche
jusqu'aux prochaines élections.
Elle compte sur nos amis pour l'aider
organi er ces conférences.
Nous faisons donc appel aux libéraux
de notre arrondissement pour qu'ils
s'inscrivent comme orateurs ou qu'ils
demandent des conférences par can
tons. La Ligue Nationale de Propagande
Libéraleafin d'augmenter l'attrait des
réunions et provoquer la solidarité des
libéraux du pays, compte charger de
chacune des conférences un orateur
d'un AUTRE arrondissement.
Pour tous renseignements et toutes
communications, s'adresser au bureau
de l'Association libérale d'Ypres, rue
du Séminaire.
Le Jotirnal d'Ypres, muet comme
une carpe quand les grands intérêts
Yprois sont en jeu, devient tout
coup loquace parce qu'il s'agit de
commettre une vilénie.
En effet dans son dernier numéro,
il raconte une histoire incompréhen
sible d'un long maigre aux prises
avec un petit gros, histoire inventée
par quelque casserole d'en face. Jus
que là rien de bien intéressant, ni de
bien méchant. Mais dans le même
numéro, le Journal attaque d'une fa
çon courageuse un employé très-dis
tingué de l'Etat et cela pour le
simple motif qu'il le soupçonne, sans
aucun semblant de- raison, d'être
l'auteur du fameux tableau du
Grand Procès qui fait ombrage
notre Maïeur.
(1) C'est leur seule excuse. (N. d. 1. R.)
Attaquer un fonctionnaire, c'est
évidemment le signaler ses chefs
dans le but de nuire sa considéra
tion et son avancement. C'est là
un acte fort grave et c'est bien le
moins quand on a la générosité d'en
treprendre pareille besogne d'avoir
au moins la pudeur d'avancer des
faits vrais et réels.
Or, dans l'espèce, il y a mensonge
et mensonge évident.
Menteur et casserole c'est parfait.
T~-SCS-
LE
OU L.E
Los joyeux auteurs du tableau du
Grand Procès doivent être dans la ju
bilation Us n'avaient certainement
jamais rêvé succès pareil. L'exhibition
de leur chef-d'œuvre produit, sur les
nerfs particulièrement excitables de
certains de nos concitoyens, un effet
surprenant.
Après la fameuse démarche de notre
sympathique maïeur aux bureaux du
Progrèsnous avons eu les manifesta
tions variées de la nervosité de
Jules Voici maintenant que la conta
gion a gagné la pieuse rédaction du
Journal d'Y près qui, quoiqu'on soit en
pleine période pascale, n'a pu s'abste
nir du double péché de colère et de
médisance. Fi donc Puisse cepen
dant son confesseur ne pas lui être trop
inclément
Aveuglé par la colère, et peut-être
par la consommation de quelques
pernods l'auteur de l'article n'a pas
p i s'empêcher, selon sa dévote habitu
de, de répandre son fiel et de chercher
faire une victime Ue brave chrétien,
sous la plume de qui le mot casse
role n revient pourtant fréquemment,
insinue, dans un but facile compren
dre, qu'un employé de l'Etat serait
l'auteur du tableau. Cette insinuation
est, naturellement, selon leH principes
de la maison, faite avec une habileté
toute jésuitique. Nous co .naissons les
auteurs du tableau et parmi eux 11e se
trouve personne qui puisse se sentir
visé pir les termes employés par le
Journal d'Ypres. L'accusation est donc
toute gratuite Si l'auteur de l'articu-
let ne précise ou ne se retracte, choses
que selon sa louable habitude il se gar
dera d'ailleurs bien de faire, car il sait
trop bien que quand on ment il en
reste toujours quelque chose, nous
nous verrons donc autorisés le traiter
de liiciic.
Le succès de vente qu'ont eu les pho
tographies du tableau a fait qu'on en a
tiré de nouveaux exemplaires, qui se
trouvent en vente au bureau du Pro
grès. au prix de 1-50 fr. la pièce. Il en
sera fait en outre des reproductions sur
cartes postales qui seront mises inces
samment en vente.
Cette vaillante société offre ses
membres honoraires, Dimanche 7 Mai
prochain, une magnifique fête dan-
sante.
Ce Bal aura lieu au local de la Bour
se, rue Carton, 9 heures du soir, et
promet d'être des pins attrayants.
v --3
Tir du Mercredi 26 Avril 1905.
Tir offert par le Président.
Haut total Thiritays.
Haut total Ommeslagh
Moyen total GiIIib.
Moyen total Degroote
GRANH
organisé par
de la
VILLE D'YPRES
7 h. précises du soir,
en la
avec le concours de
Me"e Jeanne FLAMENT, contre alto
des Concerts du Conservatoire
Royal de Bruxelles
et M' Edward JACOBS, violoncelliste,
professeur au Conservatoire Royal
de Bruxelles.
P ROGR A MME.
lre partie.
1 Adagio et allegro de la symphonie
par l'Harmonie communale.
Saint Saëos.
2. Romance, pour harpe, par M11® G
Cornélis. J. Risltr.
S. Adagio et allegro du concerto en mi mi
neur. pour violoncelle, par M.
Edw. Jaeobs. Davidoff.
4 Panis Angelicus, César F ranck.
avec accompagnement d'harmo
nium, violoncelle et harpe, par
M11® J. F'iament.
5 Transcription de l'op. Samson et Dalila
par l'Harmonie communale.
Saint-Saëns.
2de partie
1. Les Francs Jugesouverture, par
l'Harmonie communale. Berlioz.
2 Valse, pour harpe, par .\l"e G. Cor
nélis. Hasselmans.
3. a) Sérénade de Milenka, J. Blockx.
b) Bel Roosje, P. Benoit.
avec accompagnement de violon
celle et harpe, par Mlle J F'iament.
4. aj Le CygneSaint-Saëns.
b) HumoresqueDvorak.
c) TarentellePopper.
par M. Edw. Jacobs
5. Balladepour harpe, par Mlle G.
Cornélis. G. Pfeifier.
6 N) Heures de tristesse, Kervégueu.
b) BerceuseBrahms.
p3r M"" J. Flament.
Ou pourra se procurer des cartes
d'entrée aux jours et heures annoncés
par les affiches et par les cartes-avis,
et en outre, le Lundi, 1 Mai, de 11 h.
midi.
Nous reproduisons avec plaisir les
justes appréciations émises par M. Al
bert Bonjean, sur l'œuvre de M. le
docteur Van de Lanoitte, notre conci
toyen, ancien élève de notre Collège
communal supprimé
Il vient de paraître un ouvrage (1)
qui intéressera vivement le monde des
jurisconsultes, des penseurs et des phi
lanthropes. Non seulement il contient
un aperçu général de la législation sur
l'aliénation mentale, ce qui dispense le
profane de bien des recherches, mais
encore et surtout il donne une idée
précise et méthodique des traitements,
assez variés, que la thérapeutique mo
derne introduit dans la cure des trou
bles mentaux.
Fin dehors des systèmes usuels et no
tamment de l'isolement, l'auteur, M.
le docteur Van de Lanoitte, cite parmi
les agents les plus actifs de guérison
1° La médication thyroïdienne chez
les hommes la médication ovarique
chez les femmes
2° L'hypnotisme, dont il recomman
de l'emploi dans tous les cas
3° La lumière colorée
4" Un simulacre d'opération.
5 La chirurgie crânienne.
Maisce qui rions intéresse plus spé
cialement, c'est la partie de l'ouvrage
où l'auteuY signale les daDgers du ré
gime actuel quant aux internements.
Aujourd'hui, la liberté individuelle
peut être réduite néant, le plus aisé
ment du monde Les garanties sont
nulles ou peu près. Il suffit d'un dé
faut d'observation, d'une négligence
ou de la complaisance consciente ou
non d'un médecin ie corps médical
n'est pas exempt des infériorités con-
tumières il suffit pneore d'intrigues
habiles, de manœuvres ingénieuses et
de traquenards savamment combinés
pour que l'homme le plus sain d'esprit
soit colloqué dans une maison de fous.
Les faits abondent. M Van do La
noitte nous cite de nombreux exem
ples qu'il a puisés dans sa pratique et
son souvenir, et 1011s rappelle que le 5
Mars 1897, M. Bastion dénonça au
Parlement une série de collocations ar
bitraires, intervenues Gheel, en Août
1896
La vie de tous les jours combien
de fois n'en avons nous pas rencontré
des exemples dans la presse élève
le plus formidable des dossiers contre
le régime qui permet l'existence des
plus iniques séquestrations.
Aussi, l'auteur de la brochure que
(I) Les Déformes urgentes du régime et du
traitement des Aliénés, p.ir le docleur Van de
Lanoitte. Hodiraonl-Verviers, Imprimerie
Kaiser. ri