Le réveil libéral.
Journal de l'Alliance libérale cTYpres et de l'Arrondissement.
Dimanche, !4.\Iai 1905.
05e année. V 20.
Meetings de la province.
A YPKES.
A MESSINES.
A WEKVICQ.
La grande
journée libérale.
Le coût
des écoles cléricales.
Les Coin mu nés et
le Gouvernement.
l'union fait la force.
ie i) h Hanche.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs.
pr la province Par an 4 fr. oO
Pour les annonces on traite forfait.
Des propagandistes libéraux sont
allés semer Dimanche aux quatre
coins du pays la bonne parole et ont
commencé brillamment, un an l'a
vance, la lutte électorale.
Dans plus de quatre-vingts com
munes, une centaine d'orateurs, par
mi lesquels les chefs du parti, ont
pris Dimanche la parole ce réveil
de l'action libérale a rencontré au
près du public une approbation cha
leureuse et un enthousiasme prou
vant quel point la conviction de
prochaines victoires est ardemment
partagée par tous les libéraux.
Dans la province de la Flandre Oc
cidentale 13 meetings ont été donnés
le Dimanche 7 Mai dernier, savoir
Arrondissement de Bruges, 1
d'Ostende, 2
de Furnes, 2
de Dixmude, 1
dé Roulers, 2
de Thielt, 1
de Courtrai, 1
cT'Ypres, 3
Total 13
Voici, d'après la Flandre libérale
le compte-rendu des conférences qui
ont été données dans notre arrondis
sement
Conférence «le AI. Ciefiiians.
Au bureau siègent MM. Nolf, dé
puté président Brunfaut, député
suppléant Maleveys, Wydooghe et
Alf. Laheyne.
M. Nolf, député et président de
l'association libérale d'Ypres, sou
haite la bienvenue son collègue M.
Liefmans et indique la signification
de cette journée du 7 Mai, qui mar
que le prélude de la campagne élec
torale de 1906. Il fait ressortir toutes
les espérances que le parti libéral est
en droit de fonder sur cette échéance
électorale.
M. Liefmans analyse les griefs
avec lesquels les cléricaux donnèrent
l'assaut au ministère libéral en 1884.
Les cléricaux qui ont renversé le mi
nistère en 1884 au cr"i de bas les
impôts ont, non seulement con
servé tous les impôts tant décriés par
eux, mais ils les ont encore augmen
tés. Ils refusent les mesures les plus
nécessaires la défense du pays.
L'intérêt de l'armée est subordon
né aux calculs électoraux. La fraude
est la base du régime électoral. Les
impôts pèsent sur les humbles et sont
iniquement répartis. Il n'est pas une
promesse que les cléricaux avaient
faite en 1884 qu'ils n'aient indigne
ment foulée aux pieds. L'orateur ter
mine en opposant, aux agissements
du parti clérical le programme libéral
démocratique qui est le résumé de
toutes les promesses. Cette conféren
ce a obtenu le plus grand succès.
Nous avons constaté avec plaisir
qu'un très grand nombre d'électeurs
avait répondu l'appel de l'Associa
tion libérale, malgré le beau temps
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 53, Ypres Les annonces, les fails
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres el les deux Flandres au bureau
du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
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ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25 s
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
printanier, la grande salle des An
ciens Pompiers était littéralement
bondée.
Conférence «le
AI. I* a u I L i p 1» e 11 s.
Bonne journée Messines, malgré
une publicité fort tardive. Dès 2 1/2
heures la grande salle de l'Hôtel-de-
Ville était comble. De nombreux cul
tivateurs et notabilités des environs
avaient encore grossi les rangs des
libéraux de la petite ville flamande.
M. le bourgmestre Victoor, qui pré
sidait, présente le conférencier, M.
Paul Lippens, l'auditoire.
Après une vive critique de la poli
tique intérieure et financière du gou
vernement clérical, l'orateur déve
loppe le programme des gauches
libérales. Les vifs applaudissements
de l'auditoire prouvaient combien il
rencontrait sa pensée en défendant
l'instruction obligatoire, le service
personnel, le S. U. et la R. P., et
l'œuvre sociale du libéralisme.
Le but de la propagande de ce 7
Mai, n'est pas d'emporter les votes
par des flots d'éloquence. Il est de
créer des libéraux conscients, ardents
défendre leurs idées, fidèles ce
devoir, corrélatif leur droit de vote,
de propager toujours ce qu'ils croient
la vérité. La victoire prochaine sera
leur récompense.
Vifs applaudissements, dans tous
les coins de la salle et M. le Bourg
mestre, au nom de l'assistance, ex
prime le chaleureux désir de revoir
M. Lippens porter Messines la bon
ne parole de combat.
Conférence «le
AI. Maurice De Wecrt.
La conférence donnée par M. De
Weert a parfaitement réussi. L'ora
teur a développé devant un auditoire
nombreux et enthousiaste le pro
gramme libéral. Il a commenté les
résultats de l'élection de 1904 et fait
ressortir toute l'importance de la
prochaine bataille électorale, qui doit
décider du sort du gouvernement.
L'orateur a promis de revenir pour
donner une nouvelle conférence le
soir, car trop de personnes désireu
ses d'entendre la bonne parole, n'o
sent pas se rendre au meeting tenu
en plein jour, de peur de vengeances
et des persécutions cléricales.
Il est vraiment plaisant de lire et de
comparer les appréciations de la presse
cléricale propos de la graude journée
de propagande libérale. Tous nos con
frères bienpensants s'évertuent vou
loir en diminuer l'importance et la
signification. Ils se sont emparés avec
délices d'une observation sans grande
importance de La Gazelleconstatant
que deci delà l'organisation n'avait pas
répondu tous les besoins, ce qui était
presque inévitable. (Jet essai n'en a
pas moins été un coup de maître notre
confrère bruxellois est le premier en
convenir et l'avenir le démontrera.
Aussi, que d'efforts iuutiles pour ob
server le mot d'ordre représenter la
manifestation libérale de Dimanche
comme un fiasco.
De lamentables orateurs bo sont dé
menés devant des auditeurs clairae-
mea* qui se sont moqués d'eux:**
Les discours étaient vides vides
aussi, les locaux et les cervelles jamais
le gouvernement catholique d'à rem
porté une plus grande victoire morale
son succès aux prochaines élections est
d'ores et déjà assuré.
Tel est le thème sur lequel chaque
orgaoe clérical brode sa manière.
On peut cependant se demander
pourquoi, si la manifestation libérale a
complètement raté, la presse miuiste-
rieile bat aussi éperdument le rappel
de ses amis et conjure tous les conser
vateurs de s'unir pour défendre la so
ciété eu péril.
Ces cris d'alarme s'accordent mal
avtc la dédaigneuse sécurité que l'on
affecte, d'autre part, vis à-vis de la
propagande libérale et démocratique.
A Anvers surtout, la presse cléricale
offre le spectacle du plus complet dé
sarroi. La Métropole ne souffle pas mot
de la grande réunion. Le Hanielsblai
au contraire exhale sa peur avec une
sincérité touchante et une peine na
vrante
Dimanche des meetings ont eu lieu en ville
eP hors ville, dans toutes les provinces où se
feront l'année prochaine des élections législati
ves.
Dans la Salle aux Laines on a môme as
sisté une scèue bien amusante les chefs du
Help u Zelve qui jettent toutes les semaines
dans leur gazette les mots les plus aimables
ta léte de. Jacques Verheyen et des leader des
libéraux unis, voisinaient sur l'estrade avec ce
même Jacques Verheyen, qu'ils traitent ailleurs
d'âne et de gamin, et .avec les chefs des libé
raux unis.
Cela démontre ou bien que la querelle en
tre les libéraux n'est pas bien sérieuse, ou bien
que les meetings ne le sont pas supposons
même que cela démontre ces deux hypothèses,
Cela n'empêche pas que nous devons avoir l'oeil
ouvert.
Le fait est là que les libéraux ont gagné
quelques sièges en 1904, cinq au détriment des
socialistes et deux au détriment des catholi
ques.
Tâcher de discuter ce résultat, ne sert rien
et il vaut beaucoup mieux considérer la situa
tion telle qu'elle est et non pas co nme nous
voudrions la voir.
Cela nous poussera travailler, et ne pas
nous laisser endormir par des calculs et des
chiffres, d'après lesquels nous emportons tou
jours la vicloue.
Ces procédés font la meilleure impression
dans une réunion, mais le résultat des élections
vient alors comme l'année dernière démission
ner bien de gens.
Nous devons coûte que coûte, aller l'année
prochaine la lune absolument unis, et dans
ce but nous ne devons négliger aucun moyeu
pour rendre cette union possible.
Lh constatation que les libéraux an-
versois savent mettre un terme leurs
querelles malheureuses quand il s'agit
de se dresser devant l'adversaire, n'est
pas faite pour nous déplaire. Malgré
l'argument qu'il veut tirer de ce fait,
nous sommes certain qu'au fond, notre
confrère n'en est pas heureux du tout
En somme, la presse adverse nous
rend un véritable service en écrivant
comme elle le fait. Autant nous dire
Persévérez et nous sommes perdus
Noub ne manquerons pas de suivre le
conseil.
La journée a été trop belle pour ne
pas avoir de lendemain. Quand on son
ge que daas notre province inféodée ail
cléricalisme, il y a eu onze conférences
toutes des mieux réussies Bruges,
Ghi8tell6f>, Furnes, Dixmude, Rou
lers, Thielt, Iseghem Courtrai,
Wervicq, Messines, Ypres. Partout
les orateurs ont été acclamés par des
auditeurs nombreux et entnousiastes.
partout les chefs libéraux s'étaient tous
donné rendez-vous, etroitemeut unis et
prêts la lutte décisive.
Nous comprenons que nos adversai
res ne soieut pas tout fait tranquilles.
Et dire que pour être peu près com
plet, il faudrait parler des meetings de
Tirlemont. de Jette-S1 Pierre, de Ber-
chem-Ste-Agathe, de Koekelberg, d'Uc-
cle de Boitsfort, de la Hnlpe, de Hal.
de Glabeek de Léau, de Diest, de Wa-
vre, de Jodoigne, de Perwez, de Mali-
nes, de DuttèLde Bastogne, de Durbuy,
de Nassogne, de Dînant, de Gembloux,
d'Audenne, de Walcourt, de Florennes,
d'Auvelaïa. d'Eghezée. de Philippevil-
le, de Assesse, etc etc., etc.
Ce ne fut donc pas un faux départ.
M Hymans l'a très bien dit le parti
libéral eat devenu un parti de grand
air, il s'adressa lirectement aux foules
qui le comprennent et le suivront
C'est un gage certain do suepès.
Chiffres extraits du dernier rapport
triennal 6ur la situation de l'enseigue-
rrieut primaire. Totalisant les traite
ments des inspecteurs diocésains, les
bourses et subsides aux écoles commu
nales cléricales (provinces et Etat), les
dépenses pour le personnel et le maté
riel des école* primaires cléricales
adoptées, l'iDtervention des provinces,
de l'Etat et des communes dans le trai
tement des intérimaires qui ont rem
placé des instituteurs malades des éco
les adoptées, les dépenses relatives au
service annuel ordinaire des écoles gar
diennes et des écoles d'à luîtes adoptées
cléricales l'émargement des primaires,
gardiennes et d'adultes privées clérica
les, non adoptées, mais subventionnées
par les pouvoirs publics, aux budgets
dos bureaux de bienfaisance des com
munes, des provinces et de l'Etat, on
arrive une dépense de huit millions
deux cent trente mille huit ceot un
francs cinquante centimes n Tel est le
prix de la cléricalisation de la jeunesse
belge.
Pauvre Belgique
D'après les recettes du premier tri
mestre de cette année, on peut en dé
duire que le rendement de l'impôt sur
l'alcool sera de 25 millions plus élevé
que l'année dernière, dépassant de
beaucoup les prévisions premières de
M. de S met de Naeyer. Les communes
out donc été frustrées sans motif, indi
gnement, déloyalemeut, odieusement,
des 3,250,000 francs qui leur avaient
été accordés comme compensation du
dégrèvement de l'impôt sur le café.
Vont-elles se laisser tondre sans se
plaindre, sans protester. 11 faut espérer
(pie prochainement l'on verra les gran
des communes s'unir pour réclamer et
inviter M De Smet leur restituer le
revenu qu'il leur a enlevé II est impos
sible la consommation de l'alcool
ayant repris sa marche en avant que
i'Etat maintienne les dispositions do la
dernière loi fiscale. Celles-ci doivent
être abiogées
fie n'est pis l'Etat vivre aux dé
pens des communes et détruire ainsi
la grande œuvre accomplie par M.
Frère Orb «u, lors de la suppression des
ectrois. Il a donné alors un dé lomma-
gement aux communes M de Smet en
tend le détruire.
Aux communes se soulever contre
lui, armées .lu builetiu de vote, et sj
préserver de la ruine, eu le cjlbutaat.
Vires àcqlirit eindo.