Avis important. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, lr Octobre 1905. 05e année. V 40. l'union fait la force Les listes électorales pour 199(5-1907 sonl soumises l'inspection du public jusqu'au 51 Octo bre, dernier délai utile pour les réclamations formuler. Il est du devoir de tout libéral de vérifier si son nom ligure sur cette liste avec le nombre de voix auquel il a droit et de signaler éventuellement toute erreur au Comité de l'Association libérale, rue du Séminaire. La manifestation libérale de Thielt. le ffimaiiclte. Vires acqlirit elnoo. PRIX I)E L'ABONNEMENT: pour la ville Par an -t francs pr la province Par an -4 fr. 50 Pour les annonces on traite forfait. On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmços, 53, Ypkes. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité Vau Godtsenhoven et Thibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5330. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne- Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Thielt, la forteresse cléricale des Flandres, ainsi que l'appelait il y a quinze jours l'évêque de Bruges, au cours d'une manifestation cléricale, a vu Dimanche dernier affluer dans ses murs tous les propagandistes libéraux, l'occasiou du 10® anuiversaire de la fondation de la société Amicitia. Les premiers arrivés étaient le contingent de Blankenberghe, ayaut, sa tête M. l'échevirt De Clerk arrivent successi vement les musiques de Saint-Nicolas et de Hoboken qui, sur une estrade dressée sur la Grauil'Place, out offert uu concert, donnant la ville, toujours tranquille, une auimation extraordi naire. La décoration des rues, avec des arcs de triomphe portant Welkom et arborant fièrement les couleurs bleues, est très réussie. Près de cent maisons particulières ont mis le drapeau na tional, ce qui est considérable, si l'on considère l'importance de la popula tion. A 11 h. 1/2, arrivent les 0.tendais, conduits par M. l'échevin De Cock. Ils sont désolés de ne pas rencontrer M. Buyl, retenu par une indisposition. Nous voyous débarquer, en même temps, M. le député Van de Venne, de (Jourtrai MM. Delaero, père et fils; Alfred de Brouckère, de Roulers Alb. Thooris, avocat Bruges, qui prendra la parole an meeting. Une seule chose manque, c'est le soleil des gueux Il pleut tout le matin, mais cela ne refroidit nullement l'enthousiasme des libéraux thieltois, enchantés du succè-t inespéré qu'obtiennent leurs fêtes. A midi et demi, dans la grande salle du Rhelorika. un banquet démocratique a réuni trois cents convives. A la table d'honneur, présidée par M. De Vriese- Maryssael, président de l'Association libérale et grand organisateur de la tête, ont pris place, outre les personna lités déjà citées, MM. Nolf, député d'Ypres, Serrnys, sénateur suppléant d'Ostende Vekemans, conseiller pro vincial de Hobokrn Staelens. ex-pré sident de la Fédération des instituteurs belges Van Graefachepe, président de Help U zelve d'Ostende Samoey, de Gourtrai, président du Libérait Volksbond etc. L'assistance très bruyante, entonne le Chanl des Gueux. A 1 heure Mil. les dépytés Fersoons et Uechelynck Ho noré DeSwarte, de Nieuport; Baeyeus, président de la Jeuue Garde de Gand, Danneels, l'excellent propagandiste d'Kecloo; font leur entrée dans la salle au milieu d'une formidable ovation. Le banquet est terminé vers 2 heures, et le temps pour des discours faisant défaut, tout le monde se rend la gare où se forme le cortège. La pluie a momentanément cessé, mais le ciel est toujours menaçant. De 2 heures 2 heures et demie arrivent continuellement des trains déversant dans la ville des flots tumultueux de manifestants. De Bruges arrivent M. le député Termote, MM. Siron et Retsio, la musique du Van Ghelume's Genoot schap et un grand contingent escor tant les drapeaux des différents corps politiques. M. Rrunfaut, d'Ypres, amè- ue le réputé corps dé musique des An ciens Pompiers, ainsi que h s Comités de l'Association libérale et de la Jeune Garde d'Iseghem, nous rencontrons M. De Ooene de Menin. la musique libérale La Philharmonie et diffé rentes sociétés avec M Hollevoet leur tête. Bref, il y a cinquant6-cinq sociétés et huit corps de musique. Daus le cortège, ou porte des bauderolles énumérant les points principaux du programme libéral C'est une Buperbe manifestation, appelée produire une grande impression sur la population. Le défilé du cortège dure plus d'une heure, c'est vous dire quelle est sa longueur. Nous remarquons encore la présence de MM. Van Leynsele, député sup pléant de Courtrai Van de Pitte, de Popennghe Fraeys, de 'lhourout, etc. On se rend directement chez M. Ri chard Denys-Legeyn, le président du Cercle Amicilia dont les magnifi ques saloDS sont pris d'assaut par les délégués des diverses sociétés. Les hon neurs de la maison sont faits avec une grâce charmante par Mlle Denys. Le Champagne circule pendant que de nombreuses gerbes sont offertes Mme Denys qui se trouve aux côtés de son mari. M. Devriese prend le premier la pa role et félicite le digue jubilaire qui, malgré toutes les persécutions de nos adversaires, a su maintenir la société libérale et la rendre prospère Je sais ce qu'il faut, dit l'orateur, de dévoue ment et d'abnégation pour arriver celte fin Je souhaite de vous voir long temps encore le tête d'Amicilia et j'espère que vous la conduirez la vic toire. (Longs applaudissements M Denys, très ému, remercie, et forme des vœux pour que la fête d'au jourd'hui soit le prélude de la victoire prochaine. M. Delaere s'associe la manifesta tion au nom des libéraux de Roulers II rend éloquemment hommage la téna cité du héros de cette fête. M Nolf, député d'Ypres, prononce ensuite un excellent discours. Il s'ex prime comme suit Au nom des députés libéraux de la Flaudre Occidentale, au nom des libé raux d'Ypres, je viens vous apporter nos chaudes félicitations et vous adres ser l'expreosion de nos vives sympa thies. Nous nous sommes fait un devoir d'a93ister vos manifestations, d'abord parce que celui que nous fêtons est un vétéran de l'armén libérale et que notre admiration doit aller avant tout ceux qui durant les longues années d'adver sité qu'a traversées notre parti, sont restés inébranlablement fidèles leurs convictions, les ont affirmées et défen due-. en toutes circonstances, on sait, «U s n js régions, au prix de quels sa crifices, alors que taut d'autres déser taient le drapeau ou se retranchaient derrière uue coupable indifférence, en attendant des temps meilleurs. Ensuite, parce que cette manifes tation nous donne l'occasion de dire nos amis de Thielt combien nous avons été heureux d'apprendre leur décision de lutter avec une liste complète aux élections de 1906, dont le sort est-en partie entre leurs mains Messieurs, on nous l'a dit et on nous le répétera, nous entamons la lut te dans des conditions exceptionnelle ment favorables. Partout, s'accuse le réveil de notre parti Nous avons devant nous un adver saire usé au pouvoir, discrédité aux yeux de l'opinion publique par les ruines qu'il a accumulées et les injus tices sans nombre qu'il a commises. L'enseignement public est détruit que reste-t-il en effet de l'œuvre d'é mancipation entamée par le parti libé ral. L'armée est désorganisée. Nos finances publiques sont en dé route. Depuis 20 ans, nos amis sont exclus des fonctions publiques l'hypocrisie fait prune la conscience nationale s'avilit. p Le gouvernement clérical est en train de sombrer sous le poids de se3 propres fautes il nous suffira d'un fai ble effort pour accentuer et précipiter sa chute C'est cet effort que nous venons vous convier aujourd'hui p Tout nous y eucourage, du reste, p Le parti libéral s'est reconstitué dans la défaite p II a retrouvé son unité d'action ses mandataires la Chambre et au Sénat se sont mis d'accord sur un pro gramme commun et le corps électoral a ratifié leur attitude. Les élections de 1904 ont été pour nous une première victoire, victoire des pl us éclatante puis qu'elles nous ont donné des élus libé raux, daus des arrondissements où jusque là la lutte avait été presqu'im- possible. Les élections de 1906 nous donne ront le triomphe, si partout nous sa vons faire abstraction des rancunes et dissensions personnelles, qui furent ja dis la principale cause de notre fai blesse. Commeut pourait il du reste enco- ré'être question de querelles intestines dans nos rangs, alors que l'accord est fait sur les principes p Tout ceux qui sont restés avec nous ont droit notre entière confiance, car, ce serait une chose insensée, que de frapper de suspicion ceux qui depuis vingt ans ont librement consenti par tager nos déboires. p Aussi, Messieurs, sommes-nous convaincus que partout nos amis affron teront la lutte, la main dans la main et que la nouvelle, qui nous est arrivée d'Anvers et qui a si péniblement im pressionné le monde libéral, ne cache qu'un simple malentendu, que nos amis anversois qui, en toutes circon stances, nous ont donné l'exemple de l'union, parviendront dissiper. p C'est le vœu que je forme je vous propose de le leur transmettre en notre nom touspersuadés qu'ils ne reste ront pas indifférents cet appel que leur adressent leurs frères de la Wtst- Flandre. La fin de ce discours est le signal de formidables acclamations. L'impres sion produite sur tous est si profonde, qu'on en oublie un instant, l'intimité de cette réunion et que les tapiB moel leux des riches salons de M. Denys, assourdissent peine le bruit des ap plaudissements. M Mechelynck prend finalement la parole, pour associer la fête les dépu tés de l'autre Flandre qui ont les mê mes aspirations En 1884, dit-il, un ami me disait Nous Bommea perdus pour 20 ans. p Cette période néfaste est passée. E:i 1894, les deux arrondis sements delà Flandre orientale qui n'a vaient pas de député libéral, ont com blé cette lacune. H ne reste plus actuel lement que Roulers-Thielt et, là aussi, grâce l'énergie dont, les Flamands revendiquent le mérite, on renforcera les rangs de la gauche parlementaire par un nouveau député. Nou8 sommes des libéraux tout court et nous luttons pour le parti tout en tier. Je suis particulièrement heureux, couclut l'éloquent député de Gaud, de voir autour de M. Denys sa famille réunie. Nous connaissons tant de déboi res dans notre lutte qu'il est nécessai re de pouvoir se retremper au contact des joies du foyer Je rends hommage Mme Denys, qui a été la digne com pagne du vieux lutteur qui nous ex primons, aujourd'hui, toute notre ad miration. De nouvelles fleurs sont offertes aux dames La musique de Thielt, daus la rue, joue la Brabançonneet une ovation sincère et enthousiaste est faite M. Denys et sa famille. Il y a eu là uu moment de profonde émotion. Le cortège se reforme et, après une promenade en ville eDtre deux rangs de curieux sympathiques, se rend au lo cal où doit se tenir le meeting. LE MEETING. Après l'exécution par les musiques ayant participé au cortège, sur la pla ce, d'une vibrante Brabançonnele vaste local du cercle Amicitia est immédia tement bondé d'une foule trépignante d'enthousiasme. M. Verschooren. président du comité organisateur des fêtes, prononce un ex cellent discours pour remercier le pu blic et pour constator que la Société libérale de Thielt est plus vivante que jamais. M. Persoons prononce ensuite une enthousiasme harangue II expose en quelques mots le programme libéral. Il exprime son bonheur d'avoir assisté cette fête. Il fait un appel l'union li bérale. Il conjure les libéraux d'Anvers de se souvenir des efforts que font les flamands pour renverser le ministère et alors, dit-il, ils comprendront quelle impardonnable faute ils commettraient en ne se mettant pas d'accord. Ils s'at tireraient les malédictions de tous les libéraux. (Vives acclamations.) L'orateur conclut en insistant sur la nécessité pour tous nos soldats de faire du prosélytisme. Que tous fassent leur devoir et eD Mai 1906, nouB revien drons pour saluer la victoire de notre ami tous, M. Gustave Delaere. (Inter minable ovation M. Thooris, secrétaire de l'Associa tion libérale de Bruges,paraît ensuite la tribune et est longuement acclamé. Il exprime son admiration pour la réussite de cette fête libérale dans uu centre comme Thielt C'est la plus bel le prouve du réveil du libéralisme, mê me daus les villes et les villages qui semblaient p>rdus jamais pour notre parti. L'orateur expose l'histoire du libéra lisme depuis la débâcle de 1884, résul-

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Le Progrès (1841-1914) | 1905 | | pagina 1