Chronique de la ville.
AI. Paul Hvmaos.
Le Journal (V Yprès
pris de repentir.
et Ba°yens. dt-G m l M le sénateur De
Ridder prononce le discours de circon
stance et salue la jeunesse libérale
laquelle il offre un s .perbe drapeau
bleu qui sera le signe de ralliement de
tons ies jeunes de Couitrai et de I ar
rondissement
M. De Ridder fait une allusion la
situation politique du parti libéral de
l'arrondissement deOourtrai; il rap
pelle qu'aux élections de 1902, les clé
ricaux ont conquis un quatrième siège
avec un nombre de suffrages moins éle
vé que celui des voix totalisées des par
tis d'opposition. Si nous le voulons,
dit-il, aux élections de Mai, ce quatriè
me siège reviendra l'opposition. Il
suffit d'une eutente, et nous espérons
qu'elle se réalisera Là est le but at
teindre. (Lougs applaudissements.) Il
dépendra de la bonne volouté de tous
d'y arriver. (Ovation.) Dans cette en
tente, les partis d'oppo-ition conserve
ront intacts leurs programmes ils
n'auront qu'uu but empêcher que le
quatrième siège revienne ceux qui n'y
ont pas droit.
M Paul Verschooreremercie au nom
de la Jeune Garde de Courtrai.
Le cortège se reforme et poursuit
son itinéraire.
Les meetings.
A4 h. 1/2, un meeting flamand a eu
lieu dans la salle de VAigle d'or Une
foule énorme s'y pressait et des bravos
chalèureux ont salué l'arrivée au bu
reau de MM. De Ridder et Verb9ke
sénateurs, et de M M Asou, Buyl, Ter
motw, Mechelynck, l'ersoons, Van de
Venneet Liefmans, députés.
C'est un membre du comité de la
Jeune Garde, M. Collier, qui préside
ce meeting et, dans un courageux dis
cours, salue l'assistance et se félicite
du succès de la manifestation d'au
jourd'hui. Il fait un tableau pittoresque
de la situation des libéraux dans des
villes cléricales comme Courtrai On
cherchera, dit-il, demain, affamer
les ouvriers qui ont pris part au cortè
ge. Mais la classe ouvrière sait qu'elle
peut compter sur les libéraux, qui
luttent pour obtenir l'égalité de tous
les citoyens devant l'urne électorale
et veulent qu'on laisse tous la pleine
liberté de manifester ses opinions.
(Appl.) L'orateur présente l'assem
blée les deux députés flamands qui
doivent prendre la parole ce mee
ting MM. Persoons et Buyl. (Longue
ovation
M. Persoons insiste tout d'abord sur
la situation de son arrondissement au
poiut de vue de l'instruction. Dans
le canton de Lokeren, dit-il, il a été
constaté, parmi les miliciens de 1902-
1903, qu'il y avait 35 p c d'illettrés.
Pour ce qui concerne les enfants en
âge d'école, il y en a 50 p. c qui ne
fréquentent aucune école et sont elevés
en dehors de toute instruction. L'autre
moitié des enfants suit, les cours des
écoles adoptées, mal organisées et in
suffisantes. Les administrations des
localités cléricales ne fout rien en fa
veur de l'instruction, car elles savent
que l'affranchissement des esprits par
l'instruction P9t funeste au parti dont
elles sont les mandataires Le parti li
béral veut, au profit des classes popu
laiies, instaurer l'instruction primaire
obligatoire, car il sait que, saDS l'in
struction, l'on n'est p »s armé pour la
lutte sur le terrain social(Longs app').
L'orateur combat ensuite le vote
plural, défend le suffrage universel pur
et simple, la représentation propor
tionnelle appliquée toutes les élec
tions il fait allusion l'augmentation
Ban9 cesse croissante de la dette publi
que. Lorsque l'on demande au gouver
nement des crédits pour le développe
ment. matériel et moral de la classe
ouvrière, ou répond qu'il n'y a pas
d'argent. Maison dépose sur le bureau
de la Chambre des projets réclamant
108 millions pour les fortifications
d'Anvers, alors que l'on n'a pas de
soldats pour les defendre et que l'on ne
veut pas du.service personnel Je ne
voterai pas les crédits pour les forts
d'Anvers, parce que j'estime qu'avant
tout il faut que chacun, bourgeois et
ouvriers, paysans et curés, fasse le
service militaire et que l'on supprime
l'odieux remplacement. Quant la
questioudel amélioration du port d'An
vers, nous sommes d'accord pour la
résoudre favorablement. L'éloquent
député do Saint-Nicolas termine en
faisant un appel en vue de l'union de
tous ceux qui sont les adversaires du
gouvernement. (Ovation).
M Buyl prend ensuite la parole. Il
salue avant tout les électeurs de la
campagne qui, malgré toutes les op
pressions, sont restes fidèles au parti
libéral (Vifs appl
Le députéd'O-deude critique la loi sur
les pensions de vieillesse, dont ies clé
ricaux font étalage et qui accorde aux
ouvriers qui ont travaillé jusqu'à 65
ans une pension de 18 centimes par
jour, et cela, condition de faire des
platitudes devant le curé II rappelle
le projet déposé par M. Warocqué. le
rejet par la droite de la Chambre de
la demande de crédit de 5 millions en
faveur des cultivateurs victimes des
orages du printemps dernier. Toi.b ies
députés cléricaux qui se déclarent pro
tecteurs des cultivateurs ont voté con
tre le crédit. Mais lorsqu'il s'agit
d'augmenter le traitement (les prêtres,
ces mêmes députés trouvent toujours
de l'argent
L'orateur adresse des paroles chaleu
reuses des vétérans du parti qu'il
aperçoit dans la salle, M. Thoma,
d'Ostende, et M. D.f Laere, de Iioulers,
qui fera, au mois de Mai, son entrée
la Chambre (Ovation.)
M. Buyl termine son brillant dis
cours en félicitant les jeunes gardes de
leur activité.
M. Vande Venne remercie les ora
teurs et l'assistance. Il fait, lui aussi,
des vœux en faveur de l'entente entre
tous les adversaires du gouvernement
Courtrai. Il propose, aux acclama
tions de tous, d'adresser MM Nou-
jean et F. Cambier, les arbitres du con
flit qui a surgi entre les libéraux d'An
vers, une dépêche exprimant des vœux
en faveur de l'union Anvers Le mee
ting se termine vers cinq heures.
Vers 5 1/2 heures, un nouveau mee
ting se tenait au Café Royal La salle
est égalemeut bondée. Les orateurs
s'expriment, cette fois, en français.
Après quelques mots de bienvenue
de M Verschoore, la parole est donnée
M. Devèze, avocat, l'un des plus vail
lants propagandistes du parti libéral.
M. Devèze. avec une entraînante et
juvénile ardeur, constate le réveil, de
plus en plus prometteur, du parti li
béral, que nos adversaires avaient en
terré déjà L'orateur résume le pro
gramme du parti libéral il est écouté
avec une attention soutenue.
La salle présente nu aspect vraiment
curieux On s'y serre les coudes on
est monté sur les bancs l'estrade ett
envahie et autour des députés l'on s'en
tasse littéralement. Il fait une chaleur
suffocante.
M. Devèze s'occupe des lois sociales
présentées par le gouvernement, lois
qui n'ont pas eu pour but l'apaisement
des conflits sociaux, mais qui n'ont été
qu'un leurre pour la classe ouvrière. Il
signale l'atteinte portée récemment
la liberté de conscience, Thielt, par
un bourgmestre fanatique qui ne peut
tolérer un enterrement civil. (Huées).
L'orateur célèbre l'union du parti
libéral sur un programme démocrati
que tel que la déclaration des gauchos.
(Ovation).
M. Mechelynck, députe de Gaud,
monte ensuite la tribune II félicite
M. Devèze de son discours et rappelle
la manifestation organisée l'an dernier
Bruxelles par les Jeunes G mdes, ma
nifestation qui affirma l'union du parti
libéral.
L'orateur excuse l'absence de M.
Hymans, mais assure les libéraux de
Courtrai du concours de l'éminent.dé
puté le Bruxelles, qui fer i tout ce qui
est on son pouvoir pour assurer un
second siège l'opposition daus votre
arrondissement.
M Mechelynck s'occupe ensuite des
projets sur les travaux d'Anvers et tait
le tableau dé la désunion de la droite
parlementaire II signale les marchan
dages qui se font entre le gouvernement
et les députés hostiles aux fortifications
d'Anvers On fait des promesses cha
cun d'eux et l'on ose parler de patrio
tisme, alors que Forme veut pas que tout
le mon le coopère la défense du pays,
et que l'on m nntient l'iniquité du rem
placement militaire. Le parti libéral
veut le service personuel et pense que
les murs n ne sont rien quand il n'y a
pas de Boldqts pour les défendre.
(Longs applaudissements.)
Dans une éloquente péroraison, l'o
rateur fait des vœux pour le succès des
libéraux aux élections prochaines
M. Liefmans, a i nom de- libéraux
de l'arrondissement d'Audenarde et de
Renaix, souhaite de voir, aux élections
de Mai prochain, les adversaires du
gouvernement conquérir un nouveau
siège ''outrai. (Longs applaudisse
ments)
Le meeting se termine 6 h. 1/2 au
milieu d'un vif enthousiasme.
M Louis Dumont-Wildeu donne la
R vue bleue des études sur les partis
politiques en Belgique. Quelques tiaits
île son croquis de M. Baul Hymans
Du parti libéral modéré, l'homme le plus eu
vue est M Paul Hvraans- Jeuue, assez nouveau
dans le Parlement, il a devant lui l'avenir, et
c'est lui qui représente le plus exactement la
psychologie nouvelle du parti libéral.
A mesure qu'il réussit, sa personnalité s'ac
centue. Lui qui, au sortir de l'Université, afli-
cliait des opinions, des manières, des façons de
parler de vieillard, il se rajeunit, ou plutôt il
se donne le droit d'être jeune AussUôt entré
la Chambre, il moutre des trésors insoupçon
nés de gaieté, de eomha ivité, voire même de
gaminerie heureuse Sa jeune autorité sait
présent imposer une vo'onté ferme, même aux
vieux chefs dont il écoulait d'abord respec
tueusement les oracles son éloquence précise,
élégante et hardie aborde toutes les questions.
Il n'est pas un débat auquel il ne prenne pa>t.
Aux procéduriers de la droite, il sait opposer
des moyens de procédure. Il parle, il discourt,
il interrompt, toujours courtois, mais mor
dant, se faisant pardonna les intransigeances
de son attitude et les vivacités de ses ripostes
par une amabilité de couloir, qui s'adresse
tous s.-s collègues, des plus puissants jus
qu'aux plus modestes. Et par une fortune nou
velle, encore just fiée, cette gloire descend
dans la rue c'est son jeune talent que les
libéraux opposera au jeune talent d'un Van-
dervelde, et cet orateur parlementaire sait
être l'occasion un orateur de meeting. Cet
aristocrate de mœurs et de ut iraères s'adresse
la foule, non seulement par nécessité, niais
aussi par plaisir. Sa combativité naturelle se
divertit de la contradiction populaire. Sollicité
d'apporter son appui aux candidats libéraux
qui se présentaient aux dernières élections
communales Ixelles, je le vis s'amuser
provoquer une salle où les socialistes étaient
en grande majorité-
Sans nécessité, par plaisir, par besoin d'es
sayer ses forces, il leva le débat au-dessus des
questions locales où il se confinait,discutant le
programme socialiste tout entier, avec une
verve mordante et violente qui soulevait des
huées. Il fouaillaii la foule d'une parole cin
glante, qui lui faisait se cabrer. Des insultes et
des menaces par aient ue certains coins de la
salle il y prenait plaisir, se grisant délicieu
sement de l'indicible joie de dominer seul et
par l'unique force de la parole un peuple d'en
nemis. Mais dans celle colère, pourtant, il
restait maître de lin, et sachant que les ha
sards de la politique pouvaient faire des ad
versaires d'aujouid'bui des alliés de demain,
il prenait soin de ne pas prononcer de paroles
irréparables.
Voilà qui est d'un bon signe. Ce leader
d'opposition, ce contradicteur toujours en
éveil, sait aussi manier le principe d'autorité,
mais non jusqu'à l'entêtement d'un Guizot, car
l'histoire, autant que l'instinct d'une sagesse
pratique et réaliste, lui a appris qu'on ne peut
êire autoritaire que quand ou est sûr d'êire
toujours le plus fort. Ainsi M. l'aul Hymans a
réuni loules les qualités qui font un "chef de
parti, un chef possible du pouvoir.
Le Journal d'Ypres une fois de
plus se rétracte. Après nous avoir
accusés dans son numéro du 18 Oc
tobre dernier de recommander régu
lière ment nos lecteurs la lecture d'un
journal politique hebdomadaire qui, avec
le concours de l'image, fait surtout de la
politique antireligieuse le Journal
est obligé dans son numéro du 28
Octobre dernier de confesser son
erreur. Nous lui savons gré de sa
rectification et nous lui en donnons
acte. Voici du reste en quels termes
il s'exprime
Notre correspondant qui nous a
transmis l'appréciation du Carillon
d'Ostende sur certain journal antireli
gieux et antipatriotique a confondre le
IVcekblad avec le Progrès
C est en effet le Weekblad qui re
commande régulièrement les C.... ses
lecteurs. Nous regrettons vivement cette
confusion franchement regrettable et
nous remercions le Progrès de son
désaveu indirect.
Voilà donc une question vidée.
Nous ajoutons que nous remercions
le Journal d'Ypres de nous avoir
fourni l'occasion de nous expliquer
une fois de plus ce sujet.
Nous sommes des libéraux et rien
que des libéraux Nous faisons nô
tres les paroles que prononçait M.
Hymans la Chambre des Repré
sentants en séance du 26 Novembre
1903. Répondant une interruption
de M. Furnémont, voici comment
s'exprimait l'éloquent leader de notre
parti
M. Hymans. Pour ma part, je me suis
fait un point d'honneur de ne jamais atta
quer la religion.
M. IVoeste. Vous n'êtes pas tout le
monde.
M. Hymans. Je n'attaque l'idéal d'au
cun homme sincère et je dis Croyez ce que
vous voulez, fréquentez le temple que vous
voulez, adorez en paix votre Dieu, votre li
berté sera respectée. Mais j'ajoute et ici se
complète et s'affirme notre doctrine l'Etat
est indépendant de la religion la puissan
ce publique ne peut se faire l'auxiliaire, la
tributaire d'une Eglise, ne peut s'employer
au triomphe d'une doctrine religieuse, au
règne d'un secte et d'un clergé. La mission
du pouvoir civil est d'assurer le respect des
opinions, non d'en imposer une. (Très bien
gauche).
Nous applaudissons sans réserves
ce beau langage. Il rend exacte
ment notre manière de voir et c'est
parce que tel est notre sentiment que
nous n'hésitons pas désavouer des
journaux, qui comme les Cse li
vrent une propagande antireligieu
se et de goût douteux, tout en émet
tant la prétention de servir notre par
ti.
Quant prendre position dans la
polémique édifiante, qui depuis des
semaines absorbe toute l'activité du
rédacteur en chef du Jour nal d'Ypres,
nous n'en avons garde nous décli
nons l'invitation de notre confrère.
M. ^Colaert a lancé du papier tim
bré et attrait M. Deweerdt en jus
tice. C'est affaire entr'eux deux.
Nous l'avons dit et nous le répétons,
le Weekbladest l'organe person
nel de M. Deweerdt. Nous n'avons
rien, absolument rien voir dans la
rédaction de cet organe et nous n'a
vons aucune action sur lui. Est-ce
assez clair Nous ne sommes donc
pas vaincus par le procès de M. Co
laert pas plus que nous ne pour
rions l'être par les instances en ca
lomnie ou en diffamation qui jour
nellement se plaident devant les tri
bunaux.
Ce que nous avons tenu relever,
et de là le dépit du Journal d'Ypres,
c'est qu'un organe qui comme lui
s'intitule l'organe officiel d'un grand
parti ait cru pouvoir jeter l'opprobre
sur d'honnêtes gens sauf se rétrac
ter piteusement sous la menace d'un
procès. C'est ce que le Journal a fait
en deux circonstances, se rendant
ainsi coupable de la dernière des lâ
chetés, d'abord vis-à-vis d'un vieil
lard de 70 ans, ensuite l'égard d'un
de nos concitoyens des plus paisibles
et des plus honorables, qu'il est inu
tile de renommer. Ce que nous avons
écrit ce sujet, nous le maintenons
et l'opinion publique est avec nous,
quoi qu'en pense le Journal.
Et maintenant que M. Colaert
plaide contre M. Deweerdt. L'affaire
est en justice nous n'avons pas
émettre de jugement pas plus que
nous n'avons apprécier si, en atta
quant M. Colaert, M. Deweerdt a
attaqué la religion, les dogmes, les
institutions, les dames patronesses
et Dieu lui-même
Nous terminons donc en repre
nant pour notre compte les paroles
du Journal d'Ypres insérées en son
numéro lu 21 Octobre dernier et
nous disons Nous ne nous pronon
çons pas, sub judice lis est c'est aux
tribunaux saisis de l'affaire, par
ler.
Le Journal écrit Le Progrès
reste toujours en demeure de rétrac
ter certains articles dans lesquels il
a attaqué deux honorables prêtres de
notre ville. La sommation est par
trop vague pour que nous puissions
y répondre. Notre confrère voudra
donc préciser.
S'agirait-il, par hasard, de certain
conflit un peu vif qui aurait eu lieu