messines. Conférence politique Extension Universitaire Journal de TAlliance libérale d Ypres et de l'Arrondissement. Election législative. Dimanche, 18 Février 1906. 60e aiinee. 3i° 7. DIMANCHE 4 MAILS, Dimanche 18 Février, Conférence de M. James Hocart La loi du 10 Haï 1900 les pensions de vieillesse. La Delle publique. LÏNION FAIT LA FOKCE I»' iièiimtiiche. Vires acqurit ifndo. PU1X DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an -4 francs. pr la province Par an -4 fr 50 Pour les annonces on traite forfait. On s'abonue au bureau du journal, rce uf Oixmure, 53, Ypres Les annouces. les faits divers el les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypr^s et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité 0. Vau Goétseuhoveiï et Tlnbesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5230 ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. 3 heures, en lit grande Salle de la Maison communale. SO heures, Les priiiri|ies tlu |»rol<\slaiilismc libéral sur Alors qu'en France, en Allemagne, en Angleterre, en Suisse, aux Etats- Unie, od légifère depuis nombre d'an nées daus le sens le plus largement favorable l'émancipation des travail leurs, la Belgique, sous ce rapport, fait tâche au milieu des nations civi lisées. Ce n'est qu'à ia veille des élections que le Gouvernement clérical songe aux devoirs qu'il a remplir vis-à-vis du peuple. 11 bâ le alors la hâte des lois paraissent donner certaines satisfactions et certains avantages et qui ne sont en réalité que des lois de façade jetant de la poudre aux yeux et trompant les aspirations du pays Parmi ces lois de façade il en est une notamment que tous les ouvriers indis tinctement doivent connaître afin de ne pas être déçus dans leurs espérances lorsqu'aura sonné pour eux l'heure où les forces humaines viendront leur manquer p ur subvenir aux besoins de leurs vieux jours. C'est la loi dite des pensions de vieillesse Le 10 Mai 1900 alors que les élections législatives avaient heu le 25 Mai M. de Smet de Naeyer présenta aux Chambres un projet très mal étu dié qu'il intitula pompeusement loi sur les pensions de vieillesse. Les partis d'opposition, voulant faire œuvre utile et contribuer au bien être de la classe si intéressante dos travailleurs, avaient présenté plu-mois amendements amé liorant ce projet. Mais toutes leurs tentatives pour faire une loi passable échouèrent devant le mauvais vouloir et le parti pris de ia majorité le temps pressaitles élections étaient proches. Force leur fut donc de voter le projet tel qu'on le leur présentait, La Revue ca tholique de droitdans son n° de Juin 1900, disait elle-même Nous recon naissons que la loi est loin d'être parfaite et qu'elle donne prise des objections très- sérieuses. Examinons cette loi. Règle générale. La loi s'applique exclusivement aux ouvriers ou anciens ouvriers, c'est-à dire aux travailleurs salariés, nés et résidant en Belgique et se trouvant dans le besoin. Les invalides sont exclus du béné fice de la loi. Ainsi, le malheureux perclus, dont les infirmités empêchent tout travail, cloué sur son lit de don leur*, cf.: Se ses panvr s p*; - ou d'eDfauts qui ont peine gagner de quoi subvenir leurs propres besoins, n'est pas digne de la sollicitude du gouvernement clérical C'est une hon te Les bénéficiaires de la loi sont a) Les personnes qui au 1' Janvier 1901 ont eu 65 ans d'âge Elles ont reçu partir de cette date une pension annuelle de 65 francs b) Les personnes qui au lr Janvier 1901 ont eu 58 ans accomplis Leur pension de 65 francs ne prendra cours qu'à partir du lr Janvier 1908, c'est- à-dire quand elles auront atteint 65 ans d'âge. Ce» deux catégories de personnes ne doivent rien verser pour obtenir leur aumône de 18 centimes par jour. c) Les personnes qui au lr Janvier 1901 étaient âgées de 55 ans et de moins de 58 ans accomplis. Celles-ci jouiront 65 ans de la pension de 65 francs condition d'avoir versé après 55 ans, la Caisse de Retraite, au moins 18 francs. Donc, les personnes qui,au lr Janvier 1901avaient moins de 55 ans d'âge n'ont droit aucune pension. Si elles veulent assurer leurs vieux jourselles doivent, s'affilier la Caisse de retraite et bénéfi cieront ainsi des primes allouées aux affiliés Ceux-ci doivent être belges et avoir une résidence en Belgiqueêtre titu laires d'un livret de la Caisse générale de retraiteavoir fait des versements person nels pend&xxt Vannée qui précède celle au cours de laquelle sont réparties les primes. Les étrangers ayant dix ans de résidence en Belgique et appartenant une nation qui accorda des avantages analogues aux Belges, peuvent égale mont s'affilier et jouir des mêmes droits, si toutefois ils remplissent les deux autres conditions. Sont assimilés aux versements personnelsles versements opérés au profit du titulaire par la So ciété dont il est membre ou par une tierce personne. Toutefois les verse ments effectués au moyen des subsides des pouvoirs publics ne participent plus aux primes de l'Etat, alors que cela se faisait autrefois. Les personnes qui bénéficient des pri mes sout les affiliées la caisse de retraite et les membres des sociétés mutualistes Ces derniers, qu'ils soient riches ou pauvres, ont droit aux primes la condition expresse que leurs versements personnels c'est-à- dire faits de leurs propres deniers, effec tués par l'intermédiaire de la société, ne dépassent pas 60 francs par an. Par cou tre, les affi'iés la caisse, de retraite, leurs conjoints et leurs enfants habitant avec eux, ne peuvent jouir des primes s'ils payent en impôts directs, patentes com prises, an profit de l'Etat, plus de 50 francs dans les communes de moins de 10 000 habitants, plus de 60 francs dans celles de 10.000 25 000. plus de 10 francs dans celles de 25.000 50 000, plus de 80 francs dans celles de 50.000 et au-delà. Les primes allouées par l'Etat sont a) 60 centimes par franc versé, pour toutes les catégories de personnes appe léos bénéficier de la loi. Pour les affiliés âgés de moins de 40 ans au 1r Jan vier 1900 la prime de 60 centimes n'est accordée que sur les quinze premiers francs verses annuellement pour les affiliés plus âgés la prime de 60 centimes est accordée sur les vingt -quatrepremiers francs. b) S francs par livret toute société mutualiste reconnue ayant pour objet l'affiliation de ses membres la Caisse de retraite, condition qu'une somme de 3 francs au moins, non compris les subsides des pouvoirs publics, ait été I no-téa sur le livret pendant l'année 4 En 1903 la législature vota la loi, un article additionnel ainsi conçu A partir du 1T Janvier 1905 la montant de ia prime annuelle est porté concurrence des six premiers francs versés a) A 1 franc par franc pour les inté ressés ayant atteint an lr Janvier 1900 un âge compris entre 40 et 45 ans. bA 1 fr 50par franc pour les inté ressés ayant atteint la même date un âge compris entre 45 50 ans c) A 2 fr. par franc pour les intéres sés ayaut, la même date, dépassé l'âge de 50 ans. Les provinces, les villes et les bureaux de bienfaisance peuvent également al louer des primes. Lorsque le titulaire d'un livret a acquis une rente de 360 francs, il ne touche plus aucune prime. Il peut tou tefois continuer versermais en tous casses versements ne peuvent lui procu rer plus de 1200francs de rente. Les personnes qui bénéficient de la loi et qui vont habiter une autre com mune sont tenues d'adresser une nou velle demande de pension l'adminis tration communale de leur n niveau domicile. Voilà la loi On reconnaîtra qu'elle accorfe toutes les faveurs el les plus grands avantages aux membres des institutions mutualistes, alors qu'elle traite tout diffé remment les affiliés de la Caisse de retraite. Pourquoi cette différence et dans quel but Nul n'ignore que depuis 1884 le grand maître du pays est le clergé. Celui ci n'a aucune prise directe sur les affiliés de la Caisse de retraite. Dès lors la loi n'au rait pas donné tous les avantages qu'en attendait le gouvernement au puint de vuepjolitiqueIl fallait un autre organis me plus alléchant par lns faveurs qu'on lui accordait et mis entre les mains du clergé pour asseoir davantage encore sa domination sur les masses. D'où les nombreuses sociétés mutualistes placées sous le patronage de tous les saints du ca lendrier er ayant leur tète les curés et vicaires de tous les villages aidés dans leur tâche par les hobereaux cléricaux Sous prétexte de bienfaisance et d'assistance la loi sur les pensions de vieillesse est une loi mise effrontément au service du parti clérical Avec une aumône de 18 centimes par jour payés avec l'argent de tous le» contribuables le clergé tient sous son joug le vieillard trop faible pour se révolter contre ceux qui le considèrent comme valant moins qu'un criminel et un vagabond L'Etat estime que le malheureux qui a été honnête homme toute sa vie, qui a vécu de privations pour élever dignement une famille, peut subvenir ses besoins avec 18 centi mes par jour, tandis que les vagabonds et les criminels hébergés dans ses prisous et, ses maisons de correction lui coûtent journellement 1 fr. 30 d'entretien. Si le clergé s occupait de la loi rien que dans un but humanitaire nous ne pourrions l'en blâmer. Malheureuse ment il n'en est pas ainsi. Les vieillards qui sont en droit de bénéficier de la loi mais qui ne sont pas en odeur de sainteté près de leur curé sont impi toyablement écartés de la manne gou vernementale. Que de fois les membre» libéraux et socialistes du parlement n'ont-ils pas signalé les abus scandaleux qui se commettent Les annales parle mentaires sont pleines de réclamations ce sujet. Ii est remarquer que le gouverne- nement ne paye le terme de la pensiou de vieillesse que quand il esl échu Si, par exemple, le vieillard vient mou rir la veille de l'échéance de sa pen sion. le gouvernement empoche le tout et ne s'inquiète pas des besoins de la fa mille et de ce que le pauvre vieux dé cédé a coûté d'entretien Un fait plua blâmable encore la liquidation des ter mes échus se fait souvent plusieurs mois après la date de l'échéance. En attendant lepanvrevieuxpeutvivreoumou rir. Nombreuses sont les question* po sées ce sujet par les membres de la Chambre au ministre responsable (1) Le gouvernement s'ingéniait après coup restreindre le nombre des bénéfi ciaires de cette loi de façade. Celle ci était peine mise en vigueur que le 19 Octobre 1900 le ministre prenait un arrêté royal dont la tendance consistait déjà diminuer les droits conférés par la loi votée quelques mois auparavant. Le 18 Févrr1902 M le député Berloz in terpella le ministre ce sujet et propo sa l'ordre du jour suivant qui fut adop té l'unanimité La Chambre, émet- tant le vœu que la loi du 10 Mai 1900 n sur l s pensions de vieillesse soit appli- quée dans son sens le plus favorable aux intéressés, passe l'ordre du jour. Mais dès le 25 Juillet 1902 un nouvel arrêté royal intervenait qui tendait restrein dre encore les bénéfices de la loi, notam ment en permettant au gouvernement d'annuler sans appel les décisions trop larges des comités de patronage en fa veur des intéressés. Il est vrai que le gouvernement devait s'efforcer de faire des économies. En présentant sa loi mal étudiée du 10 Mai 1900, il avait dé claré que 8 millions lui auraient suffi. Or, déjà en 1901 ce chiffre so montait 11 1/2 millions Un arrêté royal du 30 Décembre 1902 restreignait davantage encore l'intention du législateur. Ce qui amena, le 12 lai 1903, M. le député Troclet interpeller le ministre. L'in terpellation fut continuée les 19 et 26 Mai mais ne modifia en rien la manière de voir du gouvernement. Conclusion le parti clérical au pouvoir avait une fois de plus trom pé le pays. Au mois de Mai prochain le corps électoral, une écrasante majorité, signifiera au gouvernement que 22 an nées de domination cléricale n'ont pu faire le bonheur de notre pays. Nous publierons dans notre prochain numéro le projet Warocqué. La Dette Publique continue s'ac- croitre, s'enfler d'une façon formida ble. Le 1" Janvier 1905, elle était de 3.117,038 048 francs le 1er Janvier 1906, elle s'élevait 3,220,934,123 francs. Elle a donc augmenté en un an, de cent trois millions, une bagatelle Et daus cette énorme somme, que de dépenses stériles ne devront jamais rapporter un centime, dépenses qui n'ont rien voir avec l'outillage écono mique du pays. L'an prochain, l'augmentation sera plus forte encore, puisqu'il faudra joindre aux dépenses courantes, c'est dire aux gaspillages habituels de M. De Smet, tout ce queréclamerale fonds spécial pour les Travaux d'Anvers (camp retranché). En vingt-deux ans, les cléricaux ont fait augmenter la Dette de un milliard quatre cent cinquante deux millionsalors (1) Kncire Jeudi dernier, 15 Février, M. Pepm demandait au ministre les motifs pour lesquels un grand nombre de vieillards du can ton de Pâturages n'ont pas reçu leur allocation de 65 fr. pour 1905

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Le Progrès (1841-1914) | 1906 | | pagina 1