Conférence politique Conférence politique MESSINES. WERVICQ. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Election législative. D1AIANCHË 11 MARS, DIMANCHE 18 MARS, La politique et la religion. Le Projet Warocqué. l'union pait LA force IMitttauche. et Vandeubulcke, Dimanche, Il \lars 1906. Vires acqlirit ecndo. PRIX L>K L'ABONNEMENT: podb la ville Par an 4 francs. ft la province Par an 4 fr. 50 Pour les annonces on traite forfait. h 3 heures, en la grande Salle «le la Maison communale. MM Laheyne, Avocat Y près rvoif, Député candidat, y prendront la parole. On s abonne au bureau du journal, hue df. Dixmode, 5.1, \>res Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement dApres et les deux Flandres au bureau du Progrès Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir do Publicité 0. Yan (Jodtsenàoven ot Tbibesard, 14, Place de l'iouckère, Bruxelles, téléphone 5230 5 1/2 heures, en la grande salle <la CERCLE MUSICAL Orateurs i M. Lamberty, avocat, Conseiller provincial Gand. M. TVolf, avocat, député sortant. M. JTul. A7 andenbuleke, candidat suppléant L'opinion de tout libéral. Qtioiquén pensa le Journal d'Fprès, il n'est pas du spectacle plus choquant que de voir, l'église, un prêtre mon ter en chaire pour faire une harangue politique. Le temple disparaît alors pour ceder l£ place au club. La cathé drale change d'aspect, ses arceaux ont moins de noblesse, ses voûtes n'ont plus leur solennité mystique et l'hum ble église de vtilago, si propice la prière, perd toute sa poésie. Transfor mé en tnbun, le prêtre s'aigrit, sa voix pmpruice les intonations criardes du meeting,et l'on seutdansses arguments partialité des gazettes de parti. Il m'est arrivé d'entendre de ses prêches électoraux et je ne saurais dire la tris tesse qn'Ua m'ont causée. L'église, ce li®u qui invite le passant la médita tion, où il n'est pas besoin d'avoir une roi positive pour sentir s'épurer so pen- see, cet asile que le philosophe aima fréquenter comme le poète, l'artiste, quiconque enfin professe un idéal, pre nait mes yeux un air hostile. Les sta tues grimaçaient, les objets du culte, détournés de leur vertu symbolique, se transformaient en engins de guerre, et letemple,ouvert au tumulte du forum, 8 emplissait d'animosité. Quant au prê fre qui. au Heu de commenter l'Evan gile, invectivait contre des candidats, d ne m'était plus possible de voir en lui 'e ministre d'une religion de paix et d amour. Ce n'était plus un consola teur, mais un polémiste chez qui le miel Retournait en fiel, la douceur en violence, la parabole eu diatrioe La politique est fatale la religion il ne peuten ôtru autrement, puisque ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. la politique estune mêlée où l'intrigue, l'imbition, les pires passions ont 1. ir rôle, ot qu'il est impossible "d'èng ger la religion dans cette mêlée sans l'avi lir et la meurtrir. Des prêtres se croient bien habiles quand, pesant de toutes leurs forces sur les consciences, faisant d'un vote un article de foi, ils ont ob tenu un succès électoral Ils no voient pas qu'ils ont compromis la religion en la poussant dans l'arène, que le bas de sa robe blanche, est maculé de houe et qu'elle saigne des coups qu'elle a reçus C'est elle, en eff«t, qui est dimi nuée et vaincue, car il arrive, ou bien que ceux qui s'en servent ainsi, dans un but de domination, provoquent de dures représailles politiques, ou bien qu'ils fassent naître l'indifférence. N'est-il pas caractéristique que l'évê- que do Bruges, sons uu gouvernement qui prodigue ses faveurs au clergé, soit réduit déplorer que, dans les Flan dres même, l'assiduité des fidèles la messe du Dimanche ait diminué Et si Ton songe la combativité du cler gé des Flandres, n'eat-il pas naturel qu'une population même croyante esti me moins, la longue, le prêtre qui s'est ravalé au rôle d'agent électoral, et vénère moins la religion qu'on a fait descendre des sommets de l'idéalisme dans les bas-fonds de la politique Le pape Pie X écrivait récemment Mgr. Lacroix, évêque de Tarentaise Lorsque j'étais évêque de Mantoue et plus tard patriarche de Venise, j'ai constaté que la plupart des confiits qui éclataient entre les populations et leurs curés avaient pour origine une question électorale. En cette matière si délicate, les fidèles sont d'une sus- ceptibiiité très ombrageuse, et quand un prêtre se mêle d'empiéter sur leur indépendance pour les amener vo- ter dans uu sens ou dans l'autre, et surtout lorsqu'il a l'imprudence de leur reprocher, après les 'élections, d'avoir mal voté, il suscite aussitôt contre lui d'ardentes animosités qui compromettent infailliblement son ministère. Que le clergé use de ses droits de citoyens pour voter selon sa conscience, rien de mieux mais, si par malheur, il se jetait daus la lutte électorale, il y perdrait aussitô' l'es- time et ia sympathie dont, il a besoin pour s'acquitter avec fruit de sa mi-, sion spirituelle Cette règle s'appli que non seulement au clergé d'Italie mais encore au clergé de tous les pays où le suffrage universel est en vigueur Voilà assurément de sages paroles, et Ton ne nous reprochera pas, dans le camp nltramontaiude ne pas citer un bon auteur. La relig >n pure, on ne saurait trop le répéter, 'a pas pr< prement parler d'advers.res. Poui mei en aurait-elle Qui serait as z il uué ii sentiment pour en vouloir ceux qi.i croient et qui dans leur croyauc trouvent un soutien, un réconfort, une excitation bieu vivre Et pourquoi s'en preudrait-on aux prêtres qui rem plissent leur ministère spirituel sans se mêler aux agitations de la politique, uniquement soucieux de bénir, de con soler, de faire eutrevoir ceux qui soutirent un au délà réparateur Au tant le rôle du curé qui se jette dans la mêlée des partis, et y entraîne la reli gion avec lui, manque de dignité et of fre de péril, autant celui du p stour qui maintient la religion dans les spbè res supérieures et ferme le sanctuaire aux bruits de la rue, est noble et grand. L'agitation électorale a p ine com mence daus le pays que déjà de fâ cheux échos nous arrivent sur l'immix tion du clergé dans la politique. La chaire de vérité retentit d'appels élec toraux, de déclamations violentes, d'a- na'hèmes contre ux qui voteraient tel ou t°l sens. Si Mgr M erci r, lenoilvel archevêque de Malines, préfè re la religion la politique, ce dont nous n'avons pas le droit de douter, il méditera sans loute les exhortations si prudentes de Pie X et réfrénera îuo ar deur de mauvais aloi qui ne peut que faire perdre au clergé l'estime et la sympathie dont il a besoin pour s'ac quitter avec fruit de sa mission spiri tuelle D'est le clergé politicien qui a fait le «combisme». Qui dit bataille, dit défaite et dépouilles II ne fallait pas jeter la religion dans la mêlée, si l'on voulait lui épargner les coups qui pleuvent dans toute mêlée. Ceux-là seuls suscitent des adversaires la reli gion qui la rendent agressive et s'en font une arme politique Aussi les jour naux qui agitent sans cesse Tépouvan- tail du combisme en Belgique feraient- ils pl us sagement de recommander au clergé l'abstention des manœuvres qui y conduisent. Que Ton médite la leçon du Pape elle est d'autant meilleure que le Saint-Père a l'expérience des événements de France. Faitesrentrer la religion dans le temple, et elle restera libre et honorée. Le Gouvernement lil>éi*»l pi'oclutin assurera aux tra vailleurs iiivulidesct vieux m»e pension de 3GO iraucs par au. Un grand parti comme le parti libéral ne pouvait rester indifférent la misérable destinée faite par le gouvernement catholi que aux travailleurs invalides et vieux. Après avoir énergiquement protesté au Parlement contre la loi de 1900, il a fait sien un projet de loi déposé la Chambre par M. Raoul Warocqué, député de Thuin. Nul plus que M. Warocqué n'était qualifié pour proposer la législature l'adoption de cette loi. Représentant de la grande industrie, il connaît les ouvriers et leurs besoins il sait aussi quels sont les devoirs des patrons, de l'Etat, de la société vis-à-vis de ces coura geux artisans de notre prospérité nationale. Que d nobles et heureuses initiatives ont été pr:- par les Warocqué et par d'autres patrons libéraux Nous plaçant une épo que récente, n'avons-nous pas vu créer sous leur direction Le conseils de conciliation et d'arbitrage, formés des représentants de l'administration des charbonnages et de délégués ouvriers, chargés de concilier, en cas de différend, les intérêts patronaux avec les intérêts ouvriers Des délibérations de ce conseil sortit la convention des salaires, suivant laquelle le salaire des ouvriers est proportionnel au prix de-veine du charbon et la production par tête d'ouvrier. Ce qui fait que les ouvriers deviennent de véritables associés in éres- sés l'extension des affaires du patron. Ne relevons-nous pas ensuite La construction de maisons ouvrières La constitution de sociétés de crédit ou vrier, permettant aux travailleurs qui veu lent bâtir ou .acheter une habitation, d'emprunter de l'argent même sans inté rêt L'institution de sociétés d'épargne L établissement d'un bassin de natation et de lavoirs-bains De caisses de prévoyance destinées donner des secours aux ouvriers malades ou bless s dans un accident du travail et servii des pensions dvieillesse et d'inva- lid de 4.20 f rancs La création d'écoles industrielles et pro fessionnelles fréquentées par plus de 900 élèves D une bibliothèque, d'une société d'in struction populaire, d'écoles Frœbel, d'un Musée industriel, d'une société d'harmo nie La fondation d'une crèche par M. Raoul Warocqué, où sont admis tous les jeunes enfants jusqu'à l'âge de 3 ans. Ils y sont logés, entretenusnourris, absolument pour rien. Etc., etc. C'est ce faisceau d'institutions destinées assurer le bien-être aux ouvriers que M. Raou! Warocqué a son nom attaché. Ce n'est certes pas pour faire de sa per sonnalité un éloge qui n'est plus faire que nous avons rappelé très brièvement et très imparfaitement tous ces bienfaits. Notre pensée a été de montrer l'effort considérable dû l'initiative privée repré sentée par les patrons libéraux et de le comparer, toute proportion gardée, bien entendu, l'œuvre mesquine et rétrograde du gouvernement catholique. Malgré les protestations générales et les si nobles exemples que nous venons de signaler, le gouvernement est resté confiné dans son impuissance. C'est alors qu'est apparu le projet Warocqué, que nous allons exposer simplement et de façon le faire comprendre par tout le monde. Nous avons eu recours, cette fin, au système des demandes et des réponses. Demande. Quelle est la base du pro jet Warocqué Réponse. L'obligation pour l'ouvrier, le patron et l'Etat d'intervenir, chacun pour une partie, dans le somme destinée au service des pensions. demande. Pourquoi l'ouvrier devra- t-il verser pour sa pension réponse. Parce que, comme l'esti ment les socialistes, il est le premier inté ressé s'assurer le bien-être et l'indépen dance dans les jours de vieillesse ou de maladie, au moyen d'un versement très minime. Demande. Pourquoi le patron doit-il intervenir réponse. Parce qu'il tire profit du travail de l'ouvrier et qu'il est inadmissible que celui qui s'est usé son service soit jeté la rue comme une ferraille. Seuls les mauvais patrons tenteraient de se dérober cette obligation. Demande. Pourquoi l'Etat doit-il intervenir P Réponse. Parce qu'il a la mission de relever les faibles et qu'il a une dette de reconnaissance vis-à-vis de l'ouvrier, qui est l'un des principaux facteurs de la richesse nationale. Demande. Voilà bien des raisons péremptoires qui justifient -le principe de l'obligation. Mais que répondre encore ceux qui tenteront quand même d'accuser les libéraux de substituer l'obligation la liberté subsidiée et de se mettre en contra diction avec leurs principes P Réponse. La réponse est facile et tout le monde la comprendra. Oui, le parti libé ral est le seul parti pour lequel la liberté en tout et pour tout reste l'idéal. Mais cette liberté ne se conçoit qu'à la condition qu'elle n'engendre ni conflits, ni misères, et qu'elle ne trouble point Tordre social. Cette consi dération est la justification même de toutes nos lois et personne ne peut contester qu'il en soit ainsi. Si, dans l'intérêt de la société, la loi interdit de tuer, de voler ou de porter atteinte au droit du voisin, c'est dans le même intérêt qu'elle doit empêcher l'ou vrier Je mourir de faim, ou de devenir une charge pour les siens ou pour la bienfaisance publique. Demande. Et puis cette loi ne donne- ra-t-elle pas au contrairede liberté aux ouvriers réponse. Certainement, puisqu'elle leur assurera le nécessaire dans leurs vieux jours. Il ne devront plus avoir recours, ni leurs enfants, ni la charité en un mot, ils seront libres el indépendants. Or, c'est ce que le gouvernement catholique ne veut pas. Il sait bien qu'alors les travailleurs ne s'humilieraient plus aller quémander un secours ou une protection que le baron, le curé ou les notabilités cléricales de l'endroit ne leur accordent jamais qu'à la condition qu'ils abandonnent leurs convictions anti cléricales et qu'ils vendent leur conscience Que de fois les catholiques n'ont-ils pas dit aux travailleurs Nous voulons bien faire quelque chose pour vous, mais il faut que vous votiez pour nous aux élections

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Le Progrès (1841-1914) | 1906 | | pagina 1