Aux Electeurs l'arrondissement d Tt près. L'éleclion législal ive l'arrondissement d'Ypres. llaiiileslatiou Libérale Ypres. Manifestation libérale Messines. de M E88IEUBS. L» résultat du scrutin de Dimanche a profondément déçu tins adversaire» qui sur tous les tons avaient proclame m,t e déf lite. .\I. .\olf est réélu avec 1 f ,2(17 suffrages et le chtb> de voix qu'il a obtenu uou« p-rmet d affir mer que le Ir'-is'èma siège nous reste définitivement acquis dans l'arrondisse ment. Nosa Iveivaires ont employé TOUS LES MOYENS pou r nous abattre Jamais ils n'ont livié pareil effort Le clergé s'est j-té ostensiblement, dans la mêlée des partis Malgré tout nous conservons notre chiffre électoral de 1902 C'est un bloc contre lequ I il n'y a rien faite Nous vous remercions de tout cœur de cette marque de confiance que vous venez de donner nos Elus et la po litique qu'ils suivent. Le résultat de l'élection est pour nous un précieux encouragement. C'est l'organisation de nos forces que nous allons travailler plus que ja mais. Nous engageons tous ro anus veil ler ce que dans l'avenir nousnesoyons \>\uh frustrés dans la contrition d< n lis tes électorales Que t"vs ceux dont les droits ont été mé connus, et ils sont nombreux, fassent valoir leurs réclamations et notre victoire, en 1910. sera plus éclatante que jamais Pour le Comité de l Ass >ciat ion libérale <le l'Artuiidissem nt le secrétaire. ce vice président a titeca. a bhijnf.aut dans Le parti clérical y est pour ses frais et Mons Colaert pour ses fanfaronnades. Le distingué et clairvoyant leader du parti clé rical Yprois, une fois déplus, s'est grossiè rement trompé. M. Nolf est réélu. 11 maintient 15 voix près l'avance de 3,000 voix qu'il avait prise en 1902 sur le scrutin de 19co. En 1900, il obtenait 8,237 suffrages. En 1902, il en recueillait 11,222 aujour d'hui il en conserve 11,207. Lescléricauxcomptaient réduire le chiffre électoral de la liste libérale 8,500 voix, ils l'avouent sans détour toutes leurs combi naisons ont piteusement é«houé et leur dé ception est d'autant plus compréhensible qu'elle porte sur 3,000 suffrages. Et cependant ce n'est pas que l'effort clérical ait laissé désirer. Les cléricaux nous ont livré un assaut formidable notre arrondissement avait été désigné comme devant fournir une compensation pour les sièges que le parti clérical s'attendait per dre dans d'autres parties du pays. Le Journal de Roubaix qui est bien ren seigné sur ce qui se trame dans le clan clé rical, donnait comme suit son appréciation sur les élections du 27 Mai dans son numéro du 29 Partout, sauf Ypres, les catholiques étaient sur la défensive. Les élections de 1902 qui s'étaient faites sous l'impression toute fraîche des émeutes d'Avril, leur avaient donné le maximum de mandats qu'ils peuvent, sous le régime de la repré- sentation proportionnellernisonnable- ment espérer. Ils avaient en 1902 gagné 2 nouveaux sièges Anvers, 1 Courtrai, 1 Bruges, 1 a Bruxelles, 1 Dinant- Philippeville, 1 Namur. Leurs efforts (au 27 Mai) se limitaient maintenir et consolider les positions acquises saufrépétons-le Ypres on ils cherchaient évincer le sortant libéralM. Nolf. C'est donc sur Ypres que s'est porté le grand effort du parti clérical. Nous l'avons subi sans reculer d'un pas, sans rien perdre de la grande avance que nous avions prise aux élections de 1902. C'est un résultat dont nous pouvons nous féliciter, car il prouve qu'il existe aujourd'hui dans l'ar rondissement d'Ypres, un bloc de voix d'op position tel que les cléricaux, quoiqu'ils fassent, ne peuvent entamer. Tout au plus avons-nous reçu au cours de cette mémorable campagne, une toute légère égratignure 15 voix de perte. Et il a fallu pourcela mettre tout le clergé en mouvement, car il n'est pas un seul ec clésiastique qui n'ait mis son influence au service du parti. Tous les électeurs indis tinctement ont été visités, voire plusieurs fois. Dans toutes les communes de l'arron dissement, les curés et vicaires ont rivalisé d'ardeur. On a même vu, comme Ploeg- steert, des vicaires se poster la porte des meetings libéraux et prendre note de ceux qui avaient l'audace de s'y rendre. Il a fallu appeler la rescousse des candi dats cléricaux tous les orateurs ecclésiasti ques et laïcs de la province et du pays. Partout des meetings obligatoires ont été organisés. Le 20 Mai. huit jours avant l'é lection, il y en eut 56 Notre arrondissement a été inondé de journaux, de manifestes, les uns plus calom nieux que les autres. Nos adversaires im puissants combattre nos idees, les ont dénaturées Ils ont agité contre nous le spectre du Combisme. Ils nous ont représentés comme des ennemis de la religion, comme des incendiaires d'églises. Des milliers de photographies truquées ont été répandues dans l'arrondissement, représentant lesanti- cléricaux marchant l'assaut des églises. Ils ont fait apposer des centaines et des centai nes d'affiches montrant l'église de Boeschepe incendiée et nous faisant assister la mort du malheureux qui y fut tué pour s'être insurgé contre l'autorité. On nous a rendus responsables de tous ces faits exagérés, am plifiés pour la circonstance Il ne suffisait pas nos adversaires de nous avoir lancé la calomnie pendant de longs mois, il leur fallait encore recourir la dernière heure des manœuvres malhon nêtes La veille de l'election des circulaires si gnées au nom du parti socialiste, dont on usurpait faussement la signature, pré conisaient l'abstention aux électeurs ou vriers de la frontière, parce que M. Nolf a voté contre le suffrage universel 21 ans Le jour de l'élection, des manifestes étaient distribués Wamêton disant que dans un meetiog tenu au Gheer la veille, M. Nolf avait dû prendre la fuite, ce qui est un mensonge, qui, au besoin, pourrait être attesté par M. Moyersoon, avocat et conseil ler provincial Alost, le contradicteur catholique de M. Nolf.au meeting du Gheer, que nous n'entendons en aucune façon in criminer, car nos amis n'ont eu qu'à se louer de sa correction et lui, croyons-nous, de la nôtre La veille de l'élection, des agents cléricaux sont allés trouver des loca taires disant que leurs propriétaires, de nos amis, leur conseillaient de voter pour la liste cléricale, mensonge produit la dernière heure, trop tard donc pour être déjoué Calomnies, manœuvres déloyales, men songes, tout a été employé Nos adversaires ont eu pour les soutenir l'appui des pouvoirs publics. La veifle'de l'élection, M. de Smet de Naeyer, le chef du gouvernement, pour venir en aide ses amis, a promis l'achèvement du canal, l'établisse ment d'un chemin de halagy le long de la Lys, des passerelles Comines et Wer- vicq, travaux réclamés depuis nombre d'an nées M. Liebaert a déposé un projet de re prise des chemins de fer de la Flandre occidentale M. Vanden Heuvel a fait des nominations in extremis et a consenti retarder la publication d'arrêtés royaux qui devaient légitimement mécontenter certai nes familles catholiques Nous n'avons pas eu seulement comp ter avec la duplicité gouvernementale, nous avons vu se dresser contre nous toutes les administrations communales de l'arrondis sement, qui, sauf de rares exceptions, ont mis leur influence au service de la cause cléricale. Nous avons eu lutter aussi con tre la toute puissance des administrations charitables, qui dans certaines localités et notamment Ypres disposent d'une in fluence énorme. Des moyens de pression de toute espèce ont été exercés sur les électeurs timorés et dépendants, des distributions et promesses d'argent ont été faites pour le cas où M. Nolf serait renversé, des trucs de toute es pèce ont été employés, car un chef clérical d'une localité frontière, dans un moment de sincérité, a avoué publiquement que son parti en avait plusieurs sa disposition et chacun sait ce que cela veut dire. Ajoutez tout cela que nous avons été volés dans la confection des listes électorales, que beaucoup de nos amis ont été omis, que d'autres n'ont pas eu le nombre de suffra ges auxquels ils avaient droit, que par con tre les cléricaux ont été servis souhait. Et dire qu'il a fallu cet effort gigantesque pour nous faire reculer de 15 voix Encore la reculade est-elle plus apparente que réelle. Car dans les cantons d'Ypres un tassement de voix devait se produire Poel- capelle. En 1902 la question de la séparation de la commune n'était pas résolue. M. Nolf a bénéficié de ce chef de bon nombre de voix cléricales. Aujourd'hui que la question est tranchée ces voix sont retournées au par ti clérical. Il suffit du reste d'examiner les votes émis par bureaux. En 1902 un bureau de Poelcapelle dépouillé avec un bureau de Dickebusch donnaient 437 voix la liste libérale l'élection de Dimanche ces mêmes bureaux ne nous donnaient plus que 218 voix,! Nous-avons donc vu le 27 Mai se dresser contre nous la formidable puissance d'un parti qui avait tout en mains pour nous combattre et dont l'organisation préparée de longue date s'est manifestée dans certai nes localités, jusque dans les bureaux de vote. Nous avons subi le redoutable assaut qui nous a éié livré, sans devoir reculer, sans perdre aucun des avantages acquis ce jour. C'est ce qui nous permet de nous réjouir du résultat de la journée. Nous manquerions notre devoir si nous 11'adressions en cette circonstance, nos plus chaleureux remercîments tous ceux qui nous ont aidés dans la lutte. A nos candidats d'abord qui ont fait leur devoir, nos jeunes gardes, aux conférenciers qui nous ont prête le concours de leur parole, nos amis qui ont accepte la mission d'être témoins, tous ceux enfin qui ont pris une part active la lutte, mais au dessus de tous notre ami M. Art. Dalinote, qui a montré au cours de cette campagne un dévoûment qui le signale la reconnaissance de tous les libéraux. Et maintenant l'œuvre L'élection nous a prouvé qu'en bien des points notre orga nisation laisse désirer qu'en maintes lo calités même elle fait totalement défaut. Sachons grouper les dévoûments dont nous disposons et nous serons forts. Lundi dernier, les habitants de no tre antique cité étaient en liesse et fêtaient le beau triomphe remporté par les libéraux. Vers 5 heures de l'après-midi, l'harmonie des Anciens-Pompiers, son comité, un grand nombre de dé légués de l'Association libérale et de la Jeune Garde ainsi qu'une foule d'amis politiques de l'arrondissement, escortés de milliers de personnes de toutes les classes de la société, se sont rendus chez notre honorable re présentant M. Nolf, pour le congra tuler l'occasion de sa réélection. M. 1 avocat Bossaert, au nom des libéraux de l'arrondissement pro nonce le discours suivant Monsieur le Représentant, Jeviens.au nom de nos deux Associations, de la Jeune Garde Libérale et de la Société des Anciens Pompiers au nom, aussi, de tous vos amis politiques, et, je puis le dire, au nom du Parti Libéral tout entier, vous féliciter, et nous féliciter avec vous, du résul tat du scrutin d'hier, qui nous a remplis de joie et de nouvelles espérances pour l'avenir. {Longs applaudissements.) Le succès obtenu, en dépit de toutes les prédictions de nos adversaires, est d'autant plus beau, d'autant plus réconfortant, que, cette fois, vous avez eu lutter, dans les pires conditionsnon seulement contre toutes les forces cléricales, coalisées dans un suprême effort et armées de toutes les armes possibles mais, encore, contre le Gouvernement, qui, mettant en pratique le système déloyal et odieux de candidatures officielles et se jetant lui-même dans la mê lée, est venu, aux derniers jours, quasi la dernière heure, par des coups de surprise, promesses, faveurs et distinctions mêlées, donner ouvertement son appui aux candi dats de son bord, et ajouter son influence, toutes celles exercées sur la masse des élec teurs, déjà entrepris, travaillés et circonve nus, cette fois, par tous les côtés et par tous les moyens. En renouvelant votre mandat, avee un nombre de voix peu près égal celui d'il y a quatre ans, vos électeurs vous ont donné la preuve que ce mandat a été loyalement et consciencieusement rempli {Bravos.) Vous continuerez, Monsieur le Représen tant, le remplir dans l'avenir comme vous l'avez fait dans le passé vous consacrant, avec un inlassable zèle, la défense de tous les intérêts généraux, tant moraux que matériels, du pays celle de tous les in térêts particuliers de notre arrondissement celle, plus spécialement, de toutes nos grandes et chères libertés constitutionnelles que vous voulez conserver intangibles, in tactes et entières, non seulement pour ceux de votre opinion, mais aussi, et non moins, pour vos adversaires pour tous les partis en un mot, autant que pour le parti libéral {Applaudissements frénétiques.) Hierdejà, Monsieur le Représentant, dans une chaleureuse improvisation partie du cœur, et sous l'émotion de la victoire, vous avez remercié tous ceux qui vous ont sou tenu dans la lutte. Sans doute qu'une partie du triomphe est due aux efforts de vos amis. Mais la plus large, la plus grosse part doit être attribuée vous-même elle est due, notamment, la belle vaillance que vous avez déployée dans cette lutte, acharnée et périlleuse entre toutes, où vous êtes resté constamment sur la brèche la loyauté et la dignité de votre attitude, combattant au grand jour, la visière levée, et ne vous servant que des seules armes loyales permises la parole et la plume la modération de tous vos dis cours. respectant la personnalité de vos ad versaires, qui, eux n'ont pas su respecter la vôtre, heureusement hors de leur atteinte bien au-dessus de toutes leurs vaines et mesquines attaques {Bravos.) Je termine là-dessus, Monsieur le Repré sentant, car on vous attend ailleurs avec impatience. Ençore une fois, et pour finir, toutes nos félicitations, et tous nos remercîments Nos remercîments, aussi, vos généreux et dé voués compagnons de lutte, M. le Bourg mestre Victoor en tête, aujourd'hui votre honorable suppléant {Applaudissements prolongés Pendant qu'une joyeuse Braban çonne se fait entendre, de magnifi ques gerbes sont offertes, au nom de l'Association, des Anciens Pom piers et de la Jeune Garde, notre représentant et son aimable Dame. Immédiatement après M. Nolf prend la parole pour remercier l'honorable M. Bossaert de son élogieuxdiscours. 11 déclare que si une part modeste peut lui être attribuée dans le suc cès obtenu, ce succès revient en grande partie, au précieux concours des autres candidats parmi lesquels se trouvent deux bourgmestreslibéraux, MM. Victoor et Titeca. M. Nolf, re levant le passage de l'allocution pro noncée par M. Bossaert où celui-ci a bien voulu rendre un éclatant hom mage la loyauté et la dignité de la propagande qu'il a faite dans l'arron dissement, dit que M. Bossaert lui a reconnu des mérites qui ne lui revien nent pas puisqu'il n'a fait que suivre l'exemple donné par M. Bossaert dans toute sa vie politique, comme chef de parti et comme ancien Bourg mestre de la ville d'Ypres. Tonnerre d'applaudissements Après quoi le Champagne circule et l'on boit la santé de M. Nolf et de sa digne compagne pendant que l'Harmonie des Anciens Pompiers exécute les plus jolis morceaux de son répertoire. A leur tour, les musiciens des An ciens Pompiers, vont féliciter le nou vel élu, qui les remerciede toutcœur. Quelques instants après, le cortège se reforme pour conduire M. Nolf de la rue de Dixmude par la Grand'- Place la Salle d«s Anciens Pompiers Une foule immense massée sur le parcours du cortège fait un accueil des plus sympathiques au nouvel élu. C'est devantune sallearchi-comble que notre député adresse ses cordiaux remercîments tous ceux qui l'ont aidé dans la lutte aux amis de la ville comme du dehors, AJ. Arthur Dalmote qui depuis deux mois mène la lutte Ypres avec énergie et dé sintéressement ainsi qu'aux autres candidats. Au moment où M. Nolf rend un public hommage l'honora ble M. Brunfaut père, qui s'est désis té de son mandat pour faire place un libéral d'un autre canton, ce malgré les instances de ses amis, un immense hourrah éclate et fait vibrer la salle entière. Une nouvelle Brabançonne se fait entendre pendant que MM. Nolf, Vic toor et d'autres amis politiques quit tent-la Salle pour se rendre Messi nes, où une brillante réception les attend. Après la brillante manifestation qui avait eu lieu Ypres, nos élus furent accueillis aussi sympathique- ment et aussi cordialement par la po pulation Messinoise. A l'entrée de la ville, MM. Nolf et Victoor, accompagnésde MM. Iweins et Dalmote furent reçus par le conseil communal de Messines et chaleureu sement félicités et applaudis par lu population entière. A leur arrivée, la musique commu nale entonna la Brabançonne et se mit la tête d'un long cortège-formé par le corps des Pompiers de Mes sines, par desdéputations delà Jeune Garde libérale, de l'Association libé rale d'Ypres, ayant leur tête, les drapeaux de ces différents cercles, et escortés de nombreux amis des environs. Après avoir parcouru les rues de la ville, les élus furent con-

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Le Progrès (1841-1914) | 1906 | | pagina 2