Revision des listes électorales.
AVIS' TRES - IMPORT ANT.
26.
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Poutre sans paille.
Dimanche, lr Juillel 1906.
60e année
A la veille des élections du 27 Mai, quantité de per
sonnes se sont adressées au Secrétariat de l'Associa
tion libérale pour réclamer contre leur non-inscrip
tion sur les listes électorales ou la non-attribution de
votes supplémentaires auxquels ils avaient droit.
Beaucoup d'entre elles ont signalé deserreurs
commises l'avantage de cléricaux.
L'Association libérale fait un pressant appel tous
ces citoyens de bien vouloir adresser sans retard leurs
réclamations l'administration communale de leur
résidence. Pour être certains qu'il sera fait droit
leurs réclamations il impolie qu'ils se fassent délivrer
par le secrétaire communal une attestation par
laquelle il est constaté que ces réclamations ont été
introduites.
Les nouvelles listes électorales sont arrêtées provi
soirement le Ir Juillel. Elles doivent servir notam
ment aux élections communales d'Octobre 1907. Il
est donc du plus haut intérêt que tous nos amis politi
ques fassent leur devoir.
L'Association libérale d'Ypres, dont le bureau,
établi rue du Séminaire, I, est ouvert les jours non
fériés de 9 h. midi et de 2 h. 6 h. et les Diman
ches et jours fériés de 9 h. midi, se charge gratui
tement de faire toutes les démarches en vue de faire
obtenir justice ses amis. Qu'on se le dise
SOCIÉTÉ DES ANCIENS POMPIERS
Répétition-Concert
Transcrite par M. H Moerman.
CHRONIQUE DE LA VILLE.
La réponse de
Monsieur Merghelynck.
l'union paît la force. i*ara$M»anl le Dimanche. Vires acqcirit eundo.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an 4 francs,
p' la province Par an 4: fr. î50
Pour les annonces 011 traite forfait.
On s'abonne au bureau du journal, rue de Dixmude, 83, Ypies. Les annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité 0. Van Godtsenhoven etThibesard, 14, Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 5230.
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
DE LA VILLE D'YPRES.
Vendredi prochain Juillet,
8 1/2 heures du soir,
dans les Jardins de M. J. DIDIER,
tue du Lombard.
Uimunclie suivant 8 Juillet,
5 1/2 heures du soir,
CONCEPT
dans le parc de M. Em. IWEINS
chaussée de Menin.
PROGRAMME
lre partie.
1. Blaze awaymarche militaire
Holzmann.
2. Fêle champêtre, ouverture Labory.
3. Suite pr in tanière, Wesly.
(a Aubade, menuet
(b Fleurs et Papillons, valse lente
4- Kaisermarsch, Wagner
2me partie.
The Solditrs of te (Jueen, marche mili-
ta^re J.Ord Hume.
2 (a. Concert de Tziganes, X.
(b Silhouettes hongroises, X.
D après des motifs hongrois,
transcrits par M. H. Moerman.
3. Les Saltimbanques, fantaisie Ganne.
Le Journal d'Ypres du 27 Juin
dernier, publie en première colonne
la lettre que Monsieur Merghelynck
lui a adressée titre de droit de ré
ponse.
La réponse de M. Merghelynck,
très digne et très péremptoire, mé
rite d'être reproduite.
Nous ne résistons pas au désir de
le faire et nos lecteurs nous en sau
ront gré.
Voici cette lettre
YPRES, le 25 Juin 1906.
Monsieur l'éditeur,
Sous les rubriques Cela dépasse la mesu
re et Paille et Poutre le Journal d'Y-
pres, dans ses numéros des 16 et 20 Juin,
reproduit une lettre confidentielle, que j'ai
adressée, sous pli fermé, tous mes occu-
peurs de la Province, pour les engager sans
contrainte, ni menace aucunes, voter le 27
Mai pour la Liste Libérale et, prenant
texte de cette lettre, vous affirmez, non sans
une certaine témérité, que, parce que je
suis fonctionnaire d'un Gouvernement
Catholique, qui me maintient dans mes
fonctions, il m'est absolument interditd'agir
de la sorte, comme homme privé et comme
propriétaire. Pour un rien, vous me con
testeriez le droit de voter selon ma con
science.
Je relève d'abord l'incorrection qu'il y a
de publier dans un journal, sans mon auto
risation, une lettre personnelle adressée
des tiers mais sans m'arrêter cette ques
tion de convenances, l'ai hâte de vous dire
que ce que j'ai fait a été mûrememt réfléchi,
et que, s'il y avait de nouvelles élections,
je n'hésiterais pas faire de même, avec la
conviction bien arrêtée de ne contrevenir,
d'aucune manière, la circulaire ministéri
elle du 25 Juillet 1884 que vous invoquez,
circulaire qui défend aux fonctionnaires de
se jeter dans la mêlée des partis.
Défendre un citoyen, fût-il revêtu de
fonctions publiques, de demander paternel
lement ses locataires, voire même ses
fournisseurs, que j'ai négligés en l'occur
rence, de voter dans un sens déterminé, se
rait évidemment vinculersa liberté et porter
atteinte ses droits les plus légitimes.
Notez que, contrairement ce que vous
déclarez, je nie suis borné m'adresser
mes locataires, et nullement mes ouvriers,
amis et connaissances, que je n'ai fait ni
démarches, ni visites.
Du reste, Monsieur l'Editeur, faites-vous
reproduire certain dossier d'Octobre 1887
propos d'une question identique, me concer
nant personnellement, et il vous sera permis
de constater que le Gouvernement d'alors
n'a pas désavoué cette manière de voir et
doit avoir décidé, de l'avis conforme du co
mité consultatif de Législation, d'adminis
tration générale et de contentieux adminis
tratif, que le fonctionnaire, agissant comme
homme privé et comme propriétaire, ne
tombait pas sous l'application de la circulai
re ministérielle précitée.
Si j'avais assisté des meetings si j'avais
signé des circulaires, des affiches, des procla
mations si je fréquentais un cercle libéral
l'instar de la plupart des fonctionnaires
de votre opinion, qui font partie du cercle
catholique si une lettre pareille celle re
prochée avait été adressée des personnes
avec lesquelles je suis en relations en raison
de mes fonctions, ou auxquelles j'ai pu ren
dre service pendant une carrière de plus de
27 ans, telles que Bourgmestres, échevins,
conseillers communaux, secrétaires, rece
veurs, instituteurs, gardes-champêtres, j'en
passe et des meilleurs, je comprendrais jus
qu'à un certain point la légitimité de vos
critiques.
Mais, comme je l'ai proclamé au Banquet
des Bourgmestres, jamais en aucune cir
constance je n'ai usé de mes fonctions dans
un intérêt politique auprès de qui que ce
soit, pouvant, un titre quelconque, relever
du commissaire d'arrondissement ma con
science est absolument tranquille et c'est là
l'essentiel.
Pour le reste^ce ne sont pas vos déclama
tions intéressées, qui me feront dévier de la
ligne de conduite que je me suis tracée et
que j estime être de la plus parfaite correc
tion et de la plus stricte légalité.
Agréez, je vous prie. Monsieur l'Editeur,
l'expression de mes sentiments distingués.
FERD. MERGHELYNCK
propriétaire Ypres.
P. S. Si j'ai tardé aussi longtemps de vous
adresser la réponse que vous réclamiez,
c'est que je me proposais d'attendre que le
sujet fût épuisé dans vos colonnes, pour
rencontrer tous vos articles la fois je me
suis même demandé, si, en présence de votre
déclaration (nu du 23 Juin) que vous vous
occuperiez encore de cette lettre qui vous
préoccupe tant, il n'y avait pas lieu de
surseoir encore mais vous me paraissez si
impatient que je n'ai pas voulu vous faire
languir plus longtemps.
Monsieur le Commissaire d'arron
dissement ayant, en vue des élec
tions du 27 Mai écoulé, adressé
tous ses locataires une lettre pour
leur recommander la liste libérale,
le Journal d'Ypres, mis en posses
sion d'une de ces lettres, s'est em
presse de la publier in-extenso dans
ses colonnes, sommant l'honorable
fonctionnaire de s'expliquer au sujet
de son acte.
M. Merghelynck a bien voulu dé
férer cette sommation et, mainte
nant, que sa réponse a paru précise,
ferme et péremptoire, nous dirons,
notre tour, notre sentiment au sujet
du procédé du Journal.
Ce procédé est tout bonnement
une très-mauvaise chicane doublée
d'une très-perfide vilénie.
Il est de notion élémentaire, en
effet, qu'il n'est point permis de pu
blier des lettres privées, moins
d'avoir ledouble assentiment de l'au
teur de la lettre et de celui auquel
cette lettre a été adressée. Le
destinataire même ne le peut lui
seul. Contrevenir cette règle, c'est
poser un acte de grosse indélicates
se, et nous ne pouvons que plaindre
l'auteur de la divulgation qui doit
être un bien triste sire. (1)
Après cela, le blâme infligé M.
Merghelynck n'a pas le sens com
mun.
Ainsi, parce qu'on est fonctionnaire
et propriétaire en même temps, on
n'aurait pas le droit, en cette dernière
qualité, d'agir par conseil et persua
sion près de ses locataires, pour aider
l'élection des candidats de son parti
Mais pourquoi ne pas défendre
tout de suite aux fonctionnaires d'a
voir une opinion quelconque Voire
même ne pas leur imposer de voter
toujours et quand même pour le gou
vernement, quel qu'il soit
Et est-il un seul fonctionnaire-pro
priétaire, ayant une opinion et s'in-
téressant la chose publique comme
aussi la R. P. des partis, qui agisse
autrement que M. Merghelynck
Magistrats, officiers, ingénieurs, etc.,
etc., ne font-ils tous de même Et
les innombrables membres du clergé
donc, fonctionnaires pour émarger
au budget, simples particuliers quand
il s'agit de combattre un gouverne
ment ou un parti qui leur déplaît?
Ah si du moins ceux-ci n'interve
naient qu'en qualité de propriétaires
et par voie de paisibles conseils
Mais on sait ce qui en est de leur
ingérence, pour le succès de laquelle
tous les moyens sont également bons
Mais c'est vraiment trop insister
sur un droit aussi indiscutable in
discutable, oui, par tout homme quel
que peu sensé Aussi bien ne pou
vons-nous nous expliquer l'inepte
attaque dont M. Merghelynck a été
l'objet, que par une complète absence
de sens moral chez l'auteur, ou une
aberration causée par quelque vio
lente appétence. Et serait-il vrai,
par hasard, comme quelques-uns le
pensent, qu'il y a quelque part de
jeunes et impatientes ambitions qui
convoitent âprement, comme entrée
dans la vie publique, le claque,
l'écharpe et l'épée du commissa
riat de façon- qu'il faudrait ex
pliquer la sotte dénonciation dont
M. Merghelynck a été l'objet par
une brutale poussée de cet égoïste
et féroce mobile, éternelle raison
des ambitieux sans scrupules Ote-
toi de là, que je m'y mette
Peut-être bien
(j) Et s imagine-t-on au camp clérical,
qu'il n'est jamais tombé, aux mains des li
béraux, des lettres pareilles, et même d'au
tres, compromettantes pour leurs auteurs i5
En voici une datée du 14 Octobre 1890,
l'année des élections communales que
chacun se rappelle «J. Voici joint 20
francs pour frais de voyage. Pour le reste,
je vous remettrai encore quelque chose
Ypres
Et signée tout au long.
Est-ce que jamais nous avons songé pu
blier ce factum et d'autres, malgré l'acuité
de la lutte d alors et le coup de parti perpé
tré par la Députation permanente
(N. d. 1. R.)