Révision des listes électorales.
AVIS TRES - IMPORTANT.
révision
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Listes électorales
Dimanche, 15 Juillet 1908.
60e année.
\T° 28.
f*ara»MHfrnt ie ÉPi»aa$»ene.
A la veille des élections du 27 Mai, quantité de per
sonnes se sont adressées au Secrétariat de l'Associa
tion libérale pour réclamer contre leur non-inscrip-
tion sur les listes électorales ou la non-attribution de
votes supplémentaires auxquels ils avaient droit.
Beaucoup d'entre elles ont signalé deserreurs
commises l'avantage de cléricaux.
L'Association libérale fait un pressant appel h tous
ces citoyens de bien vouloir adresser sans retard leurs
réclamations l'administration communale de leur
résidence. Pour être certains qu'il sera fait droit
leurs réclamations il importe qu'ils se fassent délivrer
par le secrétaire communal une attestation par
laquelle il est constaté que ces réclamations ont été
introduites.
Les nouvelles listes électorales sont arrêtées provi
soirement le fr Juillet. Klles doivent servir notam
ment aux élections communales d'Octobre 1907. Il
est donc du plus liant intérêt que tous nos amis politi
ques fassent leur devoir.
L'Association libérale d'Ypres, dont le bureau,
établi rue du Séminaire, I, est ouvert les jours non
fériés de 9 h. midi et de 2 h. 6 h. et les Diman
ches et jours fériés de 9 h. midi, se charge gratui
tement de faire toutes les démarches en vue de faire
obtenir justice ses amis. Qu'on se le dise
Etre belge de naissance ou avoir ob
Le discours Clemenceau.
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
On s'abonne au bureau du journal, rue dp. Dixmude, 53, Ypres. Les annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité 0. Van (Jodtsenhoven etThibesard, 14, Place de Brouekère, Bruxelles,
téléphone 5230.
L'lJN10?i FAIT LA PORTE-
PKIX DE L'ABONNEMENT
pour la ville Par an -4 francs.
pr la province Par an -A fr 50
Pour les annonces on traite forfait.
DES
POUR LA PÉRIODE DU
l1 Mai 190?uu30Avril I908
Observations générales. Les listes
sont dressées annuellement par le Col
lège des Bourgmestres et Echevins, du
lr Juillet au 31 Août. Elles entrent en
vigueur le lr Mai de l'année suivante.
Les conditions d'âge doivent être
remplies au lr Mai do l'année qui BUit
celle de la revision des listes les au
tres conditions doivent être remplies au
lr Juillet de l'année de la revision des
listes.
Les listes arrêtées provisoirement le
31 Août sont, partir du 3 Septembre,
mises la disposition du public au se
crétariat communal et au commissariat
de police.
Los réclamations avec pièces l'appui
doivent être introduites avant le 31
Octobre devant le Collège écbeviual.
Les listes définitives sont arrêtées le
20 Novembre et mises la disposi-
Oon du public partir du 5 Décembre.
Les réclamations devant la Cour
d Appel doivent être déposées, avec
foutes les pièces l'appui, au bureau
du Commissariat d'Arrondissement,
avant le 31 Décembre.
Pour être électeur,
Il faut
tenu la grande naturalisationLa petite
naluralisalion suffit pour l'électorat la
Commune
2 Etre âgé. au lr Mai 1907, de 26
ans pour la Chambre, do 50 ans pour le
Sénat, la Province et la Commune
3.) Etre domicilié dans la même com
mune depuis un an au moins, la date
du l1 Juillet 1906, pour la Chambrele
Sénat et la Province, et depuis trois ans
au moins, la même date, pour la
Commune.
Un vote supplémentaire
est accordé pour la Chambre, le Sénat et
la Provincel'électeur âgé de 35 ans,
marié ou veuf avec descendance légitime
payant VElatet ayant déjà payé en
1905, au moins cinq francs de contribu
tions personnelles, moins qu'il n'en
soit exempté raison de sa profession.
Pour la Commune ce vote supplémentia-
re n'est accordé que si l'on paye VE-
tal, et si l'on a déjà payé en 1905, au
moins cinq francs dans les Communes
de 2.000 habitantsdix francs dans celles
de 2,000 10,000 habitants et quinze
francs dans celles de 10,000 habitants et
au-dessus.
Un vote supplémentaire
est accordé pour la Chambrele Sénat
la Province et la Communeau proprié
taire, depuis au moins un an au lr Juillet
1906, d'immeubles d'un revenu cadas
tral d'au moins 48 fr. ou au possesseur
depuis au moins deux ans au lr Juillet
1906, d'une renie de 100 fr. inscrite au
grand- livre de la Dette publique ou de
la caisse générale d'épargne et de re
traite.
L'électeur, propriétaire la fois d'im-
rryîcbles et d'un carnet de rpute de 100
fr. n'a droit qu'à un vote supplémentaire.
Pour la Commune seulement, lorsque le
revenu cadastral îles immeubles, payé de
puis au moins un an au lr Juillet 1906,
est d'au moins 150 fr. deux voles supplé
mentaires sont attribués l'électeur.
L'électeur peut cumuler le vote sup
plémentaire de contribuable père defamil-
le et de propriétaire
Deux votes supplémentaires
sont attribués auxporteursde diplômes
d'Université,de l'Enseignement moyen
supérieur, de l'Ecole vétérinaire, de
l'Ecole militaire, de l'Ecole de Gem-
bloux, de l'Institut supérieur de com
merce d'Anvers, de l'Ecole provinciale
des mines du Hainaut.
Les électeurs qui remplissent ou ont
rempli les fonctions, professions ou po
sitions suivantes ont droit deux votes
supplémentaires ministres, députés,
magistrats, consuls, avocats, notaires,
médecins, pharmaciens, professeurs,
instituteurs diplômés ayanteinq ans de
fonctions, officiers de l'armée, minis
tres des cultes rétribué» par l'Etat,etc.
L'électeur ne peut cumuler plus de
trois voles pour la Chambre, le Sénat et la
Province. Il peut en avoir quatre pour la
Commune.
(SUITE).
L'EDUCATION SOCIALE.
Est-ce une manifestation légitime de la
classe ouvrière de violenter ceux qui ne font
pas grève quand d'autres font, grève? Dites-le
nettement, si c'est votre opinion.
Il est vrai, je n'ai pas employé les moyens
dont peut disposer un ministre de l'intérieur
pour obtenir certains articles louangeuis...
J'ai pensé que mes actes parleraient pour
moi. Ceux qui agissent contre la classe ou
vrière, ce sont ceux qui l'encouragent croire
que. partout où il y a un ouvrier qui ne res
pecte ni la loi ni le droit, il y a la classe ou
vrière, qui montre comme un ennemi le gou
vernement chargé de maintenir l'ordre et qui
doit le maintenir, car, c'est dans le cadre légal
que doit se faire l'émancipation des ouvriers.
(Applaudissements).
Ce sont ceux qui font croire que les grévis
tes. quoi qu'ils fassent, n'ont jamais tort.
L'éducation sociale n'est pas une affaire de
mots elle se fait par des actes.
La classe ouvrière sera digne de l'émancipa
tion le jour où ses actes seront conformes au
droit. Les discours ne mènent pas le monde
sinon, il y a longtemps que le sermon sur la
montagne serait réalisé. (Rires et applaudis
sements.)
J'ai essayé de faire cette éducation je ne
vous ai pas rencontré là-bas, monsieur Jaurès.
Si votre parole s'était jointe la mienne,
que de malheurs eussent été évités Vous me
dominez de toute la hauteur de vos concep
tions socialistes «ous avec le pouvoir magi
que d'évoquer, de votre baguette, des palais
de féerie Je suis l'artisan mode.-te des cathé
drales, qui apporte une pierre obscurément
l'ensemble de l'œuvre, et ne verra jamais le
monument qu'il élève J'ai l'air de rabaisser
mon rôle dans ma pensée, je le grandis, car
vos palais de léerie s'évanouiront en brouil
lards au contact des réalités, tandis qu'un
jour la grande cathédrale républicaine lancera
sa flèche dans les cieux. (Vifs applaudisse
ments.)
J'arrive mes instructions dans les grèves.
J'ai là les instructions de mes prédécesseurs,
de vos amis, monsieur Jaurès, de ceux que
vous n'attaquiez pas.
M. Devèze Lisez-les.
M. Clemenceau. Non
iî. Devèze. Alors, ne faites pas d'insinua
tions.
M. Clemenceau Je n'insinue rien Vous
voulez que la démocratieapprenne se gouver
ner et vous, qui êtes un de ses chefs, vous
n'êtes pas en état de vous gouverner vous-
même (On rit.)
Vires acqitrit elndo.
M. Devèze. Vous n'avez pas le droit de
vous Uyier des attaques personnelles. (Bruit
M Clemenceau. Vous m'avez reproché
d'insinuer ce n'est pas dans mes habitudes.
En vous appelant l'un des chefs de la démocra
tie, ce qui est exact, puisqu'elle vous a envoyé
ici pour la représenter, je pensais ne rien dire
de blessant. (Rires.)
Lesinstructions de mes prédécesseurs étaient
inspirées d'un excellent esprit elle recomman
daient la prudence mais elles ne faisaient
pas une distinction que je précisai tout de
suite dans les miennes.
Et M. Clémenceau ajoute, après avoir lu ses
instructions
Je ne renie pas un mot des phrases de la
Mêlée sociale que M Paul C.onslaiis a lues Je
n'ai pas du que si un ouvrier violentait les
ouvriers, et cassait tout dans une maison ou
vrière, je le laisserais faire.
Il n'y a aucun rapport entre le reproche qui
m'a été adressé et les actes dont j'accepte la
responsabilité.
Ce n'est pas de la classe ouvrière que je fais
le procès, mais de ceux qui prétendent parler
en son nom et demandent des comptes sans
avoir raison. Moi aussi, je demande des comp
let ceux qui l'encouragen1 dans ses erreurs
et qui lui font une éducation violente qui tôt
ou lard se retournera contre elle (Vifs applau
dissements.)
Pour tout souverain, la plus grande difficul
té est de connaître la vérité Si le Roi sa
vait Si le peuple savait, pourrait-on dire
aujourd'hui.
M. Jaurès a dit que le prétexte de l'envoi
des troupes dans le Pas-de-Calais avait été la
lutte entre deux syndicats.
Il sait mieux que moi qu'il ne s'agissait pas
de la lutte entre deux syndicats, mais entre
deux partis le parti socialiste auquel il ap
partient et le parti anarchiste ou syndicaliste.
Dans le Réveil du Nord, un des principaux
organes du parti socialiste... (Interruptions
l'extrême gauche), son directeur, M. Delesal-
le, est mon ami.
M Delory Le Réveil du Nord n'est pas
sous le contrôle du parti. M. Delesalle est com
plètement indépendant.
M. Clémenceau. Quelle parole vient
frapper mon oreille il y a donc des socia
listes qui ne sont pas indépendants et ce
sont des socialistes qui disent cela (Rires
sur un grand nombre de bancs. Interrup
tions l'extrême gauche.,) Je sais que le ca
tholicisme socialiste a ses protestants. Je n'ai
aucune qualité pour me prononcer sur l'or
thodoxie plus ou moins parfaite de M. Dele
salle.
M. Jules-Louis Breton. C'est un excel
lent socialiste. (Exclamations et rires sur les
mêmes bancs gauche, au centre et droite.)
M. Clémenceau. Le Réveil du Nord,
dans un article intitulé Le rôle des
anarchos dit qu'une horde de bandits
a été déchaînée par les délégués des syn
dicats de profession innommables de Paris et
a détourné peu peu des grévistes mineurs la
sympathie publique. Et il demiude d'où vient
l'argent, sinon des réactionnaires qui, la
veille des élections, ont besoin d'effrayer les
électeurs. (Interruptions droite.)
M. Jaurès disait que sans indices sérieux
j'avais frappé de déchéance morale et de sus
picion les chefs du mouvement ouvrier. Mais,
en arrêtant M. Griffuelhes, on n'a fait que
suivre les indications données par les accusa
tions du Réveil du Nord (Interruptions l'ex
trême gauche.,)
Je suis obligé de mentionner quelques faits.
(Interruptions diverses A Liévin, un comité
distribuait descr.rtes de sûreté aux commer
çants pour les garantir contre les visites indis
crètes des grévistes. Est-ce tolérable Voici
des photographies des maisons d'ouvriers sac
cagées par les grévistes. Vous, monsieur Jau
rès, quand vous serez ministre de l'intérieur
un malheur est si vite arrivé (rires) laisse-
riez-vous des ouvriers grévistes saccager les
maisons des ouvriers qui travaillent
Vous ferez comme moi Vous enverrez des
troupes et il se trouvera un Griffuelhes qui,
assis dans le même siège que vous occupez,
vous adressera les reproches que vous m'adres
sez. i Rires sur un grand nombre de bancs.)
M Jaurès. C'est ce que vous disait Jules
Ferry.
M Clémenceau. Ah ce n'est pas de
jeu En ce temps-là, vous siégiez côté de Jules
Ferry, qui me combattait comme trop violent