Chronique de la ville. Analyse. Deux poids et deux mesures. Victoire libérale au Portugal. Le commerce de la Belgique. PI us lorl que Jouas La publicité. I)e plus lort en plus fort. Anvers un congrès de cabaretiers où l'on a dit des choses excellentes. Si vous croyez que l'alcool est un poison, ont déclaré plusieurs orateurs, prohi bez-le, mais supprimez par la même occasion les mesures d'exception dont nous sommes l'objet. Pourquoi le droit de licence Pourquoi nous écraser de patentes quand nous vendons autre chose que des boissons, par exemple des cigares,alors quelesbazars peuvent vendre des centaines d'articles saus être surtaxés, pourquoi nouB traiter en sus pects et édicter contre nous des péna lités spéciales comme si nous étions des commerçants malhonnêtes On ne Êeut qu'approuver pareil langage. eaucoup de cabaretiers ne demande raient pas mieux que de voir prohiber l'alcool. Ils débiteraient plus de bière, de café, de boissons rafraîchissantes en été, auraient meilleur air, meilleure réputation, et ils ne seraient pas forcés, comme il arrive fréquemment, d'ex puiser leurs risques et périls un for cené qui cherche querelle tout le monde et menace de tout casser. Le principal obstacle la suppres sion de l'alcool c'est le gouvernement. 11 prétend avoir augmenté les droits pour diminuer la consommation, alors que c'est exactement le contraire il les a augmentés pour parer la dimi nution causée par les œuvres antial cooliques. En effet, malgré l'accroisse ment de la population qui s'est produit depuis 1884 un million d'habitants environ si la consommation avait baissé de près de moitié (officiellement du moins), le revenu qu'il retire de l'alcool serait tombé moins de 20 millions. Or, en augmentant en 1896 les droits de 20 millions, puis en dou blant la totalité de l'accise en 1903, il est arrivé retirer de l'alcool 70 mil lions, si bien que lorsqu'on lui propose une mesure radicale, il répond Im possible, on ne remplace pas une re cette de 70 millions La conclusion est que le gouvernement, loin d'avoir combattu l'alcoolisme, n'a cessé de combattre par de nouveaux droits l'ef fet de la propagande antialcoolique, et qu'il a accordé une telle importance au produit de l'alcool dans son budget qu'il a rendu toute réforme sérieuse impossible. Los réforme» urgentes «lu régime et «lu truiteiueut «le» uli«»iiés. Notre concitoyen, le Dr Van de Lanoitte, habitant Verviers, a publiésous cetitie, il y a quelques mois déjà, une plaquette de 80 pages, qui nous parait mériter l'attention inquiète des médecins aussi bien que des juris consultes et des philanthropes. (l'iix 1 franc, Liège, chez Bellens Ver viers, chez Boumal, 1905.) L'auteur, s'inspirant surtout du côté pratique de cette question, hélas tou jours actuelle des défauts de notre vieille loi de 1850. copie de la loi fran çaise de 1838, dont on attend aussi en vain la réforme indispensable, préconi se certaines modifications urgentes et suggère des solutions qui paraissent pratiques. Et quand on considère avec lui le nombre toujours croissant des cas d'aliénation mentale, quand on considère, comme le dit l'auteur, que tous, tant que nous sommes, nous pou vons être frappés par l'une de ses mul tiples formes que nos femmes, nos en fants, nos vieux parents peuvent être atteints de folie, d'idiotie, d'épilepsie grave, de demence sénile, on ne saurait nier l'importance de la question. D'un autre côté, les charges de l'Etat et des provinces se sont formidablement ac crues il n'est donc pas étonnant que de tous côtés ou cherche un remède une situation grave. C'est dans ce but que fut déposé au Sénat, il y a deux ans. un projet de loi de MM. Devos et de Kerckhove, de Dentorghem, séna teurs provinciaux Le Dr Van de Lanoitte, après quel ques considérations générales sur les inconscients intermittents, les causes de la folie en général et celles de la paralysie générale en particulier, dont il dit, en parodiant légèrement la con clusion de Kraft-Ebing. qu'elle est une maladie die de syphilisation etsur- tont de civilisation détaille tout d'a bord la législation sur les aliénés, ce qui dispense le profane de bien des re cherches il étudie la séquestration domicile, dont il a pu voir de près le fonctionnement imparfait en sa qualité de médecin du bureau de bienfaisance; ensuite, il décrit les asiles fermés et les compare aux colonies familiales de Gheel et de Lierneux, de Dun-sur-Au- zon. de Brème, etc. d'après lui, asi les et colonies doivent se compléter mutuellement II fait l'examen critique du système écossais, dit de l'« Open- Door appliqué depuis 1858, et de la méthode de liberté plus récemment in troduite Ville-Evrard par le Dr Ma- randon de Montyel, laquelle le pro fesseur Francotte a paru dernièrement se rallier, en préconisant lessortiespar essai et paB amélioration suffisante. Ce système permettrait, en effet, d'éviter dans une large mesure les abus et le maintien des séquestrations injustifiées, dont le Dr Van de Lanoitte signale, quoi qn'onenait dit, des cas nombreux, où sont intervenues des décisions de tribunaux, en Belgique, en France et ailleurs. Le projet de loi de MM. Devos et de Kerckhove substitue, comme en Angle terre, l'autorité des juges celle d'ad ministrations incompétentes notre confrère fait remarquer cependant que cette substitution a donné lieu beau coup d'inconvénients et que, du reste, en Angleterre, il faut, pour interner une personne, le certificat de deux mé decins, au lieu d'un seul, si jeune et si inexpérimenté qu'il soit, comme cela se pratique en Belgique et en France. M Willemaers, procureur général, a émis l'opinion que la loi devrait exiger la signature de deux médecins. M. Be- gerem, ancien ministre de la justice, en Belgique, a dû reconnaître, pro pos des abus signalés Gheel en 1896, qu'il serait plus sage d'exiger les certi ficats de 2 ou 3 médecins. Avec M. Kennis, l'ancien bourgmestre de Scbaerbeek, qui s'est beaucoup occupé de cette question, le Dr Van de Lanoit te pense qu'il faudrait trois médecins examinant en même temps une person ne que l'on veut colloquer ou mainte nir dans un asile de cette façon, il y eu aurait sûrement deux qui seraient d'un même avis, et qui auraient beau coup de chances d'être dans le vrai. Toujours Hippocrate et Galien A part cela, il demande la création d'asi- les-dépôts, avec sqjonr obligatoire de un ou deux mois, comme il y en a un l'hôpital Saint-Jean, de Bruxelles mais, pour cela, il faudrait, au préala ble, revioer l'art. 60 de la loi. Avec la plupart des aliénistes, il réclame aussi la séparation des curables et des incu rables, leur piomiscuité ne pouvant que nuire aux malheureux encore cura bles il recommande aussi la création de pavillons spéciaux pour les nom breux aliénés tuberculeux. Quant au traitement des aliénés, l'au teur se prononce nettement pour l'iso lement précoce, non pas dans des asiles d'aliénés, qui laissent sur le malade et sa famille un tare indélébile, mais daus des sanatoriums, des asiles-dépôts, des asiles publics pour maladies nerveuses et mentales l'expérience a démontré, en effet, que le changement de milieu est le plus urgent et le plus efficace des remèdes malheureusement, les insti tutions existantes sont encombrées, leur personnel médical et infirmier est insuffisant et souvent aussi mal prépa ré sa délicate mission II faudrait donc instituer des traitements plus sé rieux dès les débuts les douches, les bromures avec le changement de mi lieu ne suffisent pas dans la plupart des cas le nombre élevé des guérisons obtenues dans certains instituts alle mands prouve qu'il faut faire plus et mieux. L'auteur examine le traitement thy roïdien qui, chez les enfants arriérés, les myxoedématenx, idiots et crétins atteints de goitre, a produit des change ments merveilleux de même dans certains cas de démence précoce et d'autres formes d'affections mentales. Chez les femmes, le traitement ovari- que a donné encore de nombreux ré sultats, aussi bien dans les troubles de la puberté que dans ceux de la méno pause naturelle ou artificielle. L'auteur déclare avoir ainsi obtenu des résultats très satisfaisants, en s'aidant le plus souvent de la suggestion hypnotique ou autre. Plusieurs pages de sa brochu re sont consacrées l'étude de la sug gestion chez les aliénés, et aux effets étonnants obtenus tout d'abord par l'illustre Aug. Voisin, par le professeur Dumontpallier et le vénéré Liébault, de Nancy, tant vilipendé autrefois, puis, plus tard, par Luys Grasselt, Jules Voisin, Lombroso, Bériilon, Fo- rel Delbœnf, etc. Tout récemment, Dé- jerine et ses élèves, Camus et Peogniez. ou ont fait la base de leur traitement connu sous le nom d isolement avec psychothérapie. L'action sédative de la 1 umière bleue ou excitante de la lumière rouge dans certains cas, est également mentionnée. Puis plusieurs pages donnent les in dications précieuses quelquefois de la chirurgie crânioencépbaliquo, d'après les résultats obtenus par Lannelongue et Aug. Voisin, de Paris, Dechamps et von Wmiwarter de Liège, Laurent et Lambotte de Bruxelles, puis plus ré cemment, par Doyen, Jonuesco et Pic- qué. La chirurgie abdominale recom mandée par certains auteurs contre les troubles hystériques graves, ne paraît agir que comme moyen de suggestion et peut être avantageusement rempla cée par un simulacre d'opération. Il se dégage de la lecture de ce petit livre une impression réellement conso lante c'est que cette vieille légende qu'il n'y a rien faire dans les cas de folie a vécu, mais qu'il faut agir dès le début. Puisse cette idée être comprise par tout A la suite de l'attitude arbitraire que le ministre de l'Intérieur avait adoptée l'égard de M. Merghelynck, commissaire d'arrondissement d'Y près, parce qu'il avait conseillé des fer miers de voter contre le Gouverne ment, on a pu constater que les com missaires d'arrondissement cléricaux n'étaient pas tenus la même réserve. Nous en voyons une nouvelle preuve l'occasion de la fête cléricale qui a eu lieu Dimanche, Wondelghem. Après une remise de drapeau, une messe et un cortège, une réunion fut tenue dans la cour du Cercle ouvrier catholique. MM.Cooreman, ancien ministre, Maen- hout, député, y assistaient, ainsi que des ecclésiastiques, des journalistes cléricaux et les autorités de la commu ne. M. Cooreman a d'abord remis so lennellement M. de ï'eerck de Kers- beek, échevin, la décoration de la mu tualité, et M. Solvyns, commissaire d'arrondissement, avait été chargé de remettre, au nom du Gouvernement, la croix civique de première classe au bourgmestre, M. Van Vynkt. Il n'y a pas moyen d'agir avec plus de sans-gêne, et s'il est probable que les décorés méritaient leurs décorations, on reconnaîtra qu'ellet perdent beau coup de leur caractère quand elles sont ainsi remises dans une cérémonie po litique. Quant aux deux fonctionnai res, si la mêlée des partis leur est in terdite, le Gouvernement les délègue toutefois comme figurants aux cérémo nies cléricales, afin que leur présence montre aux campagnards ébahis que toute la puissance et les moyens d'ac tion des pouvoirs publics sont au servi ce de l'Eglise Des élections législatives ont eu lieu la semaine dernière au Portugal Les libéraux, alliés aux progressistes, ont obtenu la majorité dans presque toutes les circonscriptions. Les conservateurs ont fait de grandes pertes, ils ne con serveront plus qu'une vingtaine de dé putés dans la chambre nouvelle. Voilà encore un pays où le cléricalisme re cule pas de géant Il n'y a plus en Europe que notre chère Belgique qui ait, hélas un gou vernement clé.ical mais avec du plomb dans l'aîle. Le commerce de la Belgique, pour les sept premiers mois des années 1906 1907. présente les chiffres compa ratifs suivants Aux importations, en 1906, francs 1,819,650,000 contre 1,649,867,000 en 1905, soit pour 1906 une augmentation de 169 784,000 fr., ou 10 3 p. c. Aux exportations, en 1906, francs 1,380,432,000 contre 1,186,142.000 en 1905, ce qui donne pour 1906 une aug mentation de 194,290,000 fr., ou 16.4 p c. Les droits de douane perçus pendant les sept premiers mois de 1906 ont atteint 33,321,855 francs, contre 31,537,320 pour la période correspon dante de 1905 l'augmentation pour 1906 est donc de 1,784,535 fr., ou 5.7 p c. Un navire allemasd, faisant le trajet de Vera-Oruz Hambourg, eut la sin gulière aventure que voici Ce navire avait une cargaison de bois de construction et seulement deux passagers un jésuite et une vieille dame mexicaine fort riche, qui portait continuellement 6ur elle un carnet de chèques sur la banque do Londres A peine le navire fut-il en mer, qu'apparut une énorme baleine, qui se mità suivre le navire,ouvrantlagueule comme pour dire J'ai faim Le capitaine, craignant que le mon stre ne coulât sou navire, fit lancer sur lui des poutres, afin de l'effrayer et de le contraindre gagner le large. Mais la bête ne s'en émut pas plus que si c'étaient des fétus de paille et continua sa poursuite. Alors le capitaine, faisant la part du diable, saisit'le jésuite qui se trouvait près de lui et le lança dans la gueule de la baleine, croyant que celle-ci se contenterait de cette victime. L'animal avala 16 disciple de Loyala comme une pilule, et, considérant la chose comme un simple acompte, continua sacha-se Son attitude devintsi menaçante que le capitaine jugea qu'il fallait l'apaiser par une nouvelle victime, et la vieille mexicaine y passa. Cette double satisfaction ne fitqu'ac- croître l'acharnement de la bête, la quelle, se trémoussant, soulevait des vagues qui menaçaient d'engloutir le navire Alors, le capitaine, voyant qu'il n'avait rien gagné par les bons procédés, résolut d'engager la lutte. Il n'avait bord qu'un canon, pour les signaux heureusement que, par pré caution il s'était muni d'une petite provision d'obus la dynamite - on ne sait pas qui l'on peut rencontrer si bien qu'au troisième coup, la baleine mit le ventre en l'air, comme un simple goujon. On la hissa bord et l'on se mit en devoir de la disséquer Quel ne fut pas l'étonnementdes marins lorsque, ayant ouvert le ventre de l'animal, ils décou vrirent le spectacle suivant Le jésui te, avec les poutres lancées contre la baleine et que ftelle-ci avait ingurgi tées, avait construit un confessionnal, dans lequel était agenouillée la vieille bigote mexicaine, et il lui promettait le ciel en échange de son carnet de chè ques. Adapté de l'espagnol de Conciencia Libre, de Malaga (La pensée.) Il faut croire que la publicité a du bon, sans quoi on n'en ferait pas un usage aussi énorme que celui qu'on nous signalait récemment, propos du New York Herald. De tons lesjournaux du monde, c'est celui qui a le plus d'annonces Mais il en a il a fait paraître, il n'y a pas longtemps, un numéro contenant 391 pages de publicité payante, soit 45 pages de plus que le plus fort numéro de l'année précédente. Que valaient ces annonces On en a fait le total, et l'on est arrivé au joli chiffre do 105,000 dollars, soit 525,000 frauCB de recette Les réclamations des riverains du Boulevard Malou contre l'odeur pes tilentielle deviennent tellement pres santes que le Collège échevinal, après une discussion très orageuse, a décidé de faire écouler dansl'égout, au moyen d'une tranchée, la plus grande quantité d'eau possible. Serait-ce bien là le vrai remède pour faire disparaître cette odeur in fecte de nature provoquer des épi démies Nous en doutons fort. Nous tenons faire remarquer que l'égout étant plus haut que le fond de la pièce d'eau, on ne pourra éva cuer complètement celle-ci. La vase déjà remuée par la terre déversée, en contact avec les immon dices en fermentation, ne va-t-elle

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Le Progrès (1841-1914) | 1906 | | pagina 2