Chronique de la vilie. FETEDE CHARITÉ Noire pays. Le respect de la loi. L'enseignement officiel détruit par l'Etat. L'ordre du jour de lu Chambre. Adjud icalion publique. Le Gaz de la Cousine. Fêle de Charité. Dimanche 14 Octobre, 6° Adda, 't herderinnetje, opérette en i acte par la Vlaamsche Ster. Ce qui se passa Y près en 1872. listes électorales actuellement revisées qui seraient en vigueur Le manque de vigilance dont on ferait preuve aujour d'hui, pourrait donc avoir des consé quences d'une gravité imprévue. En attendant, il nous reste unegran- de oeuvre accompliretaucunélément ne doit en être négligé L'affranchisse ment des influences réactionnaires lo cales en est uue partie essentielle. La vie commui ule s'est accentuée partout depuis le suffrage universel il impor te de lui faire produire ses résultats rapidement et c'est ce point de vue aussi que les élections communales de 1907 doivent être considérées. Il tant les préparer par une solide revision des listes électorales qui viennent d'ê tre élaborées. Et il faudra ensuite veiller ce que, partout où l'effort est possible, cet effort soit tenté l'an prochain pour ar racher les maisons communales aux coteries cléricales et pour préparer, du même coup un terrain plus favorable aux élections législatives qui doivent nous délivrer du gouvernement La Belgique occupe uue superficie totale de 2,945,503 hectares 813 cen tiares. Le nombre d'habitants, qui était de 6 millions 663,548 au 31 Décembre 1900, date du dernier recensement dé cennal, s'élevait, au 31 Décembre 1905, 7,160,547 habitants, soit uue aug mentation de 466.999 en cinq années La densité la plus forte se constate dans les arrondissements de Bruxelles, Charleroi, Liège, Anvers et Gand. et les arrondissements les moins peuplés sont Neufchâteau, Bastogne, Marche, Maeseyck, Dînant, Philippeville et Virton. Les neuf communes formant l'ag glomération bruxelloise ont une popu lation totalede 598,599 habitants Cette population s'est plus que triplée en 50 ans celle de Saint-Gilles et de Schaer- beek a décuplé. L'excédent annuel des naissances sur les décès est de 60 p. c. De 1880 1890, il était de 46 p. c. de 1890 1900, de 51 p. c l'augmentation de l'excédent provient non d'une augmen tation des naissances, mais d'une dimi nution des décès. Il y a environ 191,700 naissances par an dans le pays, avec les proportions de 105,14 garçons contre 100 filles et d'une naissance illégitime contre 14,18 légitimes. La mortalité annuelle s'élève envi ron 119 500 décès soit 16,89 pour 1,000 hibitants, avec la proportion de 25 p c de décès masculins en plus que de décès féminins Le nombre de mariages est d'envi ron 56,750 par année -, celui des divor ces d'environ 930 celui des reconnais sances d'enfants naturels de 3,950 et celui des légitimations, de 8,400 Et maintenant, vous connaissez mieux votre pays La loi sur le repos hebdomadaire ne semble pas avoir changé les habitude». Dans presque toutes les grandes villes, on chômait depuis longtemps, on a chômé un peu plus, dans la crainte des inspecteurs. Mais dans la plupart des villes de troisième et de quatrième ordre, des négociants semblent avoir ignoré la loi. Au bord de la mer surtout, les maga sins restent ouverts le Dimanche, et l'animation publique se double d'une invasion des communes environnantes. Allez donc refuser de vendre cette masse de clients de passage On se re poserait plutôt pendant la semaine... Cette loi, dit la Chronique, est et res tera déraisonnable, incohérente, hos tile aux mœurs et au travail libre. C'est encore une loi de façade, qui tom - bera peu peu en désuétude Elle n'a vait qu'un but: créer des privilèges, olle a surtout créé deB mécontents M «alOTUr L'Etoile belge publie la statistique suivante au sujet de la situation de l'enseignement primaire La destruction de l'enseignement officiel se poursuit dans le pays avec une ténacité extraordinaire. Dans la Flandre occidentale, il existait, au 31 Décembre 1905 477 écoles primaires adoptées on sub?i- diées, contre 233 écoles communales 441 écoles d'adultes adoptées ou sub^i- diées, contre 42 écoles d'adultes com mnvales; 327 écoles gardiennes adop tées ou subai liées contre 16 communa les L Ecole normale de l'Etat pour in stitutrices, Bruges, doit lutter contre trois écoles normales agréées, dont deux installées Bruges même, et une Thielt. Alors que la première, l'an dernier, a diplômé trente jeunes filles, les trois autres en ont dip'ômé... soixante qua tre, plus du double N'est-ce pas navrant? La Chambre sa rentrée aura fixer son ordre du jour Déjà l'on s'en préoc cupe parce qu'il soulèvera des questions importantes Ileprendra-t-on la discus sion sur la Législation minière ou cel le-ci fera-t-e!le le plongeon définitif Discutera-t on la loi Coiemans que M Woeste vient de condamner solennelle ment an Congrès des Petits Frères Saint-ïrond Abordera-t-on l'examen des budgets Ou bien s'occupera-t-on de la propo sition de la section centrale concernant la durée du travail, dont le rapport a été présenté par M Mabille la fin de la session dernière Il y aura également régler les in terpellations Cette délibération offrirade l'intérêt en mettant aux prises droite les parti sans et les adversaires de la loi Core- mans. Sera-t-elle ajournée, c'est-à dire en terrée comme M. Woeste et l'archevê quedeMalines le désirent ou plutôt l'exigent Dès lors que diront les fla mingants, presque tous électeurs des députés cléricaux On dit qu'il y aura une réunion de la droite avant la rentrée elle ne mettra pas aisément d'accord les majoritards. Les plaintes'se font de plus en plus nombreuses au sujet du favoritisme qui règne l'Hôtel de ville en matiè re de travaux publics. Tel ou tel fournisseur est avantagé suivant qu'il est plus ou moins en odeur de sainte té près de nos maîtres. Ce que l'on exige, ce n'est pas la qualité de la marchandise, le bon marché de la main-d'œuvre, c'est la soumission politique au parti au pouvoir. Il s'agit de faire de nouvelles recrues sur le dos des contribuables, et ce régime si onéreux pour nos finances commu nales, est devenu plus que jamais la règle depuis que nous avons comme échevin M. Vandenboogaerde. Il y a cependant un remède bien simple et des plus justes pour parer cette situation. C'est l'adjudication publique. Pourquoi ne pas y avoir recours M. Colaert n'en voudra pas, c'est en tendu. On sait comment il a agi dans la question du gaz. Mais n'y aurait-il pas parmi nos 15 conseillers un seul homme assez sou cieux des intérêts de la ville pour le proposer On travaille la construction du palais de Monsieur le Directeur du Gaz, ce petit pacha brugeois que Monsieur Colaert a seul trouvé apte palper les 25,000 fr. d'appointe ments outre les bénéfices et accessoi res afférents l'exploitation du Gaz. Les briques nécessaires l'édifice destiné devenircommunal viennent tout droit de Vlamertinghe Coïncidence, le fournisseur est le frère d'un de nos braves conseillers communaux, qui tout comme le con seiller Vanderghote, comptable au Gaz le conseiller Fiers, directeur des travaux De Brouwer le conseil ler cousin Fraeys et notre grand Co laert, a voté d'enthousiasme la con cession étrangère. En somme ce n'est que justice de voir la manne céleste pleuvoir sur nos conseillers àrtisans de l'œuvre brugeoise, si humiliante pour les Yprois. Décidément l'esprit du clocherétranger persiste do miner dans l'étonnante affaire du Gaz Plaise au Bourgmestre d'Ypres de méditer la leçon de loyauté adminis trative que lui donne la petite com mune de S' Julien-lez-Ypres on y construit en ce moment une laiterie et le cahier des charges impose l'em ploi de briques de la localité La civilisation moderne n'a pas encore répandu ses lumières sur les administrateurs de S'Julien. Nous apprenons avec plaisirqu'une Fête de Charité, organisée au profit d'une veuve et de deux orphelins mi neurs, par les Anciens Pompiers, les Infatigables et la Vlaamsche Ster, aura lieu le Dimanche 14 Octobre prochain. On peut se procurer des cartes de 5, 2 et 1 fr. chez M. Ch. Deweerdt. Voici le programme de cette fête a 7 heures précises, en la Salle des Anciens Pompiers. Programme i° Lysistrata, Ouverture par l'harmonie des Anciens Pompiers. 2° Mouvements de boxe, en sections, par la société les Infatigables. 3° Par Exprès, comédie en i acte par la Vlaamsche Ster. 4° La Bohême, Fantaisie, par l'harmonie des Anciens Pompiers. 5° Ballet des Jardiniers, par la Société les Infatigables. Le chanoine B. Gilson, ancien curé-doyen de Bouillon, par son tes tament du 20 Octobre 1868 et son codicille du 18 Juillet 1876, déposés chez M. le notaire Eloin Namur, a chargé son ami M. Orner Charlier, professeur l'Athénée Royal de Na mur, de publier, après sa mort, les lettres, manuscrits, brochures ^t im primés qu'il avait recueillis. Ces œuvres posthumes du chanoine BGilson contiennent la page 268 du tome II une correspondance d'Y pres. On se croirait la veille des élections de 1906 mêmes procédés mêmes arguments. Les vieux libé raux dont le Journal cP Yprescher che quelque fois conquérir les sym pathies n'étaient décidément pas mieux traités que ceux de la généra tion actuelle On nous écrit d'Ypres, 3 Juin 1872 Vous serez curieux peut-être de recevoir quelques détails sur ce qui se passe ici ce qui se passe, c'est peine croyable. La lutte électorale du m Juin est placée par le clergé, qui la dirige, exclusivement sur le terrain religieux. Les catholiques laïques, sauf quelques transfuges grincheux et vindicatifs, avaient décidé de maintenir le statu quo et de ne pas opposer de candidat au représentant li béral mais ils avaient compté sans le cler gé et celui-ci a déclaré qu'on lutterait outrance démarches, observations, rien n y a fait, 1 élément laïque a été forcé d'o béir et de se soumettre. Mais si pour faire un civet, il faut un liè vre, pour lutter il faut un candidat, et ce fut là le hic. La candidature nouvelle offerte aux mem bre les plus influentsdu particlérical fut refu sée par eux personne ne consentit se mettre en opposition avec M. A. Vanden- peereboom, l'ancien bourgmestre d'Ypres, l'ancien ministre de l'Intérieur qui depuis 30 ans a rendu de si grands services a la ville et l'arrondissement. Que faire Fau te de lièvre on prit un lapin, et en violen tant la conscience de ce lapin catholique, on força M. Struye de se mettre sur les rangs, puis on l'imposa l'Association dite conser vatrice. M. Struye n'a aucun antécédent ni poli tique, ni administratif il est membre très zélé de la Société de Saint-Vincent de Paul... puis c'est tout, mais ce représentant en herbe est un homme du Bien public de Gand, bien entendu le Syllabus est la seule charte sociale et politique qu'il recon naisse, c'est un de ces instruments dont M. J.-B. Malou parlait si cyniquement, il y a dix ans, dans un célèbre mandement politi que. Le clergé a compris que pour faire passer un tel candidat contre un représentant li béral et encore populaire, les moyens hon nêtes et légaux ne pouvaient être que choses tout fait accessoires qu'il fallait extraire des arsenaux de l'Eglise, les armes ecclésia stiques du bon vieux temps, et l'on procla ma que ne pas voter pour M. Struye était un cas de conscience des plus graves. Le moniteur yprois de l'épiscopat, le Journal d'Ypres, vient de proclamer cette doctrine carrément, sans vergogne, ex ca thedra On y lit Est-il exact que la conscience ait quelque chose voir dans l'exercice du droit électoral L'homme est responsable des actes qu'il pose aussi bien dans la vie politique que dans la vie privée. Les futurs élus seront responsables des votes qu'ils émettront dans les assemblées où ils iront siéger les électeurs, eux, sont responsables des votes qu'ils donneront dans les prochaines élections les votes des électeurs rendent seuls possibles les votes des élus. Et c'est ici que se présente dans toute sa gravité, la question de conscience. Un catholique électeur qui vote pour un homme irréligieux flisez pour un libéral,), alors qu'il peut voter pour un catholique, commet une apostasie. Voilà comment le clergé flamand com prend la séparation des pouvoirs, la liberté des cultes et des opinions au XIXe Siècle. Comme on a craint que, malgré les prê ches et les publications de la bonne presse, cette doctrine religieuse ne fût pas assez connue de tous les électeurs politiques, on a arrangé une manœuvre électorale sans pré cédent. On a, en effet, organisé une grande so lennité sacrée (Bedevaart), qui coïncidera avec la période électorale et qui a pour but avoué la délivrance du Pape qui gémit dans les cachots, et pour objet réel de faire réus sir le candidat de l'évêché. De grandes affiches, qui rappellent celles annonçant nos kermesses flamandes, et qui sont imprimées en grands caractères de toutes les couleurs, décorent actuellement toutes les églises de l'arrondissement et donnent le programme des fêtes, cérémo nies et réjouissances qui auront lieu en l'an cienne cathédrale d'Ypres, du 7 au I4juin D'après ce programme, il sera célébré tous les jours des messes grandes et basses, on dira des prières publiques, on chantera des saluts solennels et surtout on fera des sermons en flamand et en français Il pa raît que les prédicateurs ordinaires des pa roisses sont soupçonnés de ne pouvoir exer cer un effet satisfaisant et d'être insuffisants pour attirer les masses on a donc jugé in dispensable de faire venir Ypres des sujets étrangers de premier ordre des révérends Pères de la Société de Jésus viendront don ner toute une série de... sermons gala, et le nom du R. P. Schoof S. J. brille en grands caractères sur les affiches qui ornent en ce moment les entrées de toutes les églises de l'arrondissement électoral. Mais ce n'est pas tout. Mgr l'évêque de Bruges a compris qu'il devait, lui aussi, combattre, payer de sa personne et traîner sa robe épiscopale au milieu des luttes poli tiques de notre localité. L'affiche annonce donc que Sa Grâce se ra Y près le 9 Juin, avant-veille de l'élec tion, qu'elle y officiera pontificalement, et daignera prononcer de son auguste bouche un sermont français Puis, toujours l'a vant-veille de l'élection, elle honorera de sa vénérable présence une grande procession qui parcourra toutes les rues de la ville. Pour cette grrrande procession sont convo qués Ypres tout le clergé, toutes les con grégations, toutes les confréries, toutes les sodalités, toutes les associations (sauf l'As sociation libérale) de la ville et de toutes les paroisses de l'arrondissement. On espère réunir ainsi et on réunira en effet plusieurs milliers de personnes, et par mi elles un grand nombre d'électeurs. Toute cette masse de fidèles (c'est un point noter) s'assemblera devant la de meure du représentant dont on poursuit 1 e' limination, parce que, d'après le Journal d'Ypres, il a demande l'expulsion a"

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Le Progrès (1841-1914) | 1906 | | pagina 2