Chronique de la ville.
FÊTE DE CHARITÉ
PROGRAMME
Au concours général.
Les vraies victimes.
Les funérailles
de Jan Van llyswyck.
Le Gaz et la Saint-Michel
L'Exposition de métaux.
GRANDE
Dimanche 14 Octobre,
2° Mouvements de boxe,
Légion d'Honneur.
Année. Promotions.
J'ai tenu vous dépeindre, Monsieur
le ministre, quel accueil votre lettre a
reçu chez nous
Si tous ceux sur qui votre grille s'é
tend vous écrivent avec la même fran
chise, vous aurez là un joli dossier
rapporter dans votre étude d'avocat,
quand vous retournerez vous y reposer
des fatigues du pouvoir.
Et si quelque jour il vous retombe
sous la main, alors que, las de politi
que et d'années, vous repasserez dans
votre conscience d'homme les faits et
gestes de votre existence de ministre,
vous le brûlerez, ce dossier, pour que
vos entants ne le retrouvent pas après
vous.
Mais je m'abuse Ce dossier ne se
fera pas Les autres n'oseront pas vous
écrire. Ilsont femme et enfants, ils doi
vent s'accrocher leur traitement d'at
tente. ils doivent sucer en silence l'é
ponge imbibée de fiel que vous leur
tendez pendant quelques jours encore.
Et vous escomptez ce silence.
Mon cas est différent, et j'en profite
Je publie cette lettre, qui vous dira
quels sentiments m'animent envers
vous
Mes sentiments, ce serait peu, mais
j'ose affirmer que tous les cœurs géné
reux les partagent.
Agréez-en encore, Monsieur le mi
nistre, la bien sincère expression.
JAN VAN RYSWYCK.
Défaite catholique
Les cléricaux crient victoire Ils ont
l'audace et l'impudence de prétendre
qu'au concours général de l 'enseigne
ment moyen, les écoles libres dépassent
de cent coudées les écoles officielles.
Il faut en rabattre de beaucoup Et
1 es cent coudées se transforment mal
heureusement en quantité négative.
Nous avons fait le total des nomina
tions spéciales qu'ont obtenues les
athénées et collèges communaux, ainsi
que celles obtenues par les collèges pa
tronnés
Les résultats sont concluants
Ecoles de l'Etal Ecoles libres.
Prix d'honneur 13 4
Prix 95 5
Accessits 132 20
Mentions honorables 144 31
Mentions simples 467 133
Totaux 871 185
Le nombre d'athénées et de collèges
communaux qui donnent ces chiffres
est de 27 contre 8 collèges patronnés ou
libres II faut donc établir les résultats
ci-dessus en tenant compte du rapport
27 pour 8 ou 7 pour 2. (Remarquez que
le nombre 7 est trop fort et, par consé
quent, défavorable pour les écoles offi
cielles).
Donc, quand les écoles officielles ont
7 nominations, lesécoles libresdoivent,
pour leur être égales, en avoir 2.
Partant de là, en reprenant les chif
fres de tantôt, nous avons
Quand les écoles officielles ont 13
prix d'honneur, les écoles libres de
vraient en avoir 4 (ce qui est).
Quand les écoles officielles ont 95
prix, les écoles libres devraient en
avoir 27 ELLES N'KNT ONT QUE 5
Quand les écoles officielles ont 152
accessits, les écoles libres devraient en
avoir 33 ELLES N'EN ONT QUE 20.
Quand les écoles officielles ont 144
mentions honorables, les écoles libres
devraient en avoir 41. ELLES N'EN
ONT QUE 31.
Quand les écoles officielles ont 467
mentions simples, les écoles libres de
vraient en avoir 133 ELLES N'EN
ONT QUE 125.
Cette démonstration synthétique met
néant toutes les vantardises des cléri
caux.
M Edgard Cantinieaux, dans le
Journal des instituteurs, dit que çeux
qu'il faudrait magnifier ce ne sont pas
les déserteurs de 1879, mais les institu
teurs mis en disponibilité en 1884
Si on faisait le compte des sommes
perdues par les instituteurs mis en dis
ponibilité en vertu de la loi maudite
de 1884, on arriverait plus de dix mil
lions.
Et, qu'avait on reprocher ces
fonctionnaires pour voter leur adres
se cette loi d'exception qui autorise la
mise en disponibilité par suppression
d'emploi, loi qai u'existeque pour l'en
seignement communal seul Dan- au
cun pays du monde pareille loi n'a vu
le jour. C'est une trouvaille cléticale
belge de la fin du XIX8 siècle.
Si on votait une loi décrétant le mo
nopole de l'alcool, ou nationalisant les
mines, on s'empresserait, en même
temps, d'allouer de nombreux millions
aux industrielsdistillateurs ou auxpor
tems d'actions de mines pour les dé
dommager amplement du tort qu'on
leur causerait.
Pour les instituteurs, rien de sembla
ble Or, si la mise en disponibilité par
retrait d'emploi est bonne pour les in
stituteurs, ne doit-elle pas être bonne
pour les autres fonctionnaires
On se gardera pourtant bien de la
leur appliquer, car cette mesure soulè
verait une telle opposition que le
gouvernement aurait fort faire pour
y tenir tête, tant la mesure a un carac
tère révolutionnaire.
Les instituteurs, paisibles citoyqps,
se sont soumis en silence, ils ont obéi
la loi la rageau cœur, souffrant le mar
tyre pour eux et pour leurs enfauts
Eh bien, c'est ceux-là que doit al
ler la reconnaissance publique c'est
ces victimes du devoir, ces fonction
naires respectueux des lois que les hon
nêtes gens de tous les partis devraient
rendre hommage.
Et, si le sens moral n'était oblitéré
chez certains politiciens, jamais per
sonne n'osprait manifester en faveur
des traîtres leur serment et la loi
alors que les observateurs scrupuleux
des règlements et des lois, les fidèles
leur serment, sont et restent toujours
les parias, les seules victimes des lut
tes scolaires en Belgique.
Jamais ville ne fut aussi absorbée par les
funérailles d'un citoyen que l'était aujour
d'hui la vaste métropole.
Toute la matinée, ce fut sur la Grand'-
Place un va et vient continuel de la foule
intéressée et, au milieu de cette curiosité
bien naturelle, se percevaient les manifesta
tions souvent naïves, mais combien tou
chantes de la sincère émotion.
Partout, les drapeaux s'arborent en
berne, les réverbères sont voilés de crêpe,
et l'Hôtel de Ville, transformé en maison
mortuaire, les stores sont baissés toutes
les fenélres La ville, l'activité toujours
dévorante, est paralysée et pleure son pre
mier citoyen. Le grand vestibule est disposé
en chambre ardente. L-s restes de Jan Van
Ryswyck reposent dans la vaste salle ten
due de noir larmes d'argent.
Le cercueil est recouvert de la toge d'a
vocat du défunt, et, sur le devant du cata
falque, tranchant dans sa blancheur imma
culée. sur l'ens rnble noir, on remarque un
superbe triang'e d'immortelles, de la loge
Les Elèves de Lhémis Derrière, sur
un coussin, les nombreuses décorations de
l'anciun bourgmetre. Tout le grand escalier
d'honneur disparaît sous un parterre de
fleurs, formé par d'innombrab'es couronnes
envoyées par les cercles politiques, les
services publics, hs amis et les admirateurs
du défunt Nous n'en c mptons pas moins
de soixante, que nous devons renoncer
énumérer.
Vers use heure le défilé commence
1 Hôtel de Ville. C'est une foule inten
se qui malgré la cohue reste réservée et re
cueillie.
M Hertogs, bourgmestre, prononce le
premier discours il parle seulement de la
maladie de Jan Van Ryswyck, et, chose
piquante, de l'unanime satisfaction qui
salua la nomination du défunt commebourg-
mestre d'Anvers.
M. Rycksroan parle ensuite au nom du
barreau il vante les qualités d'orateur et
de juriste de l'Avocat, et exhalte son amour
de la langue flamande.
M Possenrers, secrétaire communal,
prend la parole au nom du personnel de
l'Hôtol de Ville. Son très beau discours,
admirablement senti, est entrecoupé de
sanglots. L'émotion est son comble.
M Max Rooses apporte le tribut
d'hommage des amis politiques de Jan Van
Ry»wyck Son discours est un pur chef
d'oeuvre tant au point de vue de la forme
que des idées. Il montre de façon saisissante
l'homme politique, aujourd'hui disparu, dé
fendant le credo du parti libéral.
M. Frédéric Delvaux provoque une émo
tion intense en évoquant le souvenir du
procès qu'il plaida et gagna en 1868, pour
rendre l'honneur au père de Jan Van Rys
wyck. 11 raconte son entrevue avec ce der-
n;er venant le remercier. I! montre ensuite
l'adolescent de 1868 devenu grand homme,
et rappelle ses oiscours la Lliambre.
M. Zecc parle encore au nom des anciens
stagiaires et M Paul Frédéricq prononce un
diso urs au nom des libéraux flamands de
Gaud, pour faire l'éloge du grand citoyen
que fut le défunt
La série des discours est close. Sur la
Grand'Place, il ne reste pas un espa -e inoc
cupé, et, de cette mer humaine, éu ergent
une centaine de drapeaux voilés de crêpe, et
qui tantôt prendront i lace dans le cortège.
Celui ci se forme, après q ie le corps a été
placé sur le corbillard monumental, traîné
par six chevaux.
De nombreuses musiques jouent des mar
ches funèbres, et une salve d'honneur salue
les restes du défui-t c'e.t un spectacle
i oubliable.
Le cortège se forme et se met enfin en
ma-che Les coins du poêle sont tenus ar
MM Hertogs, bourgmestre d'Anvers, Pos-
semiers, Secrétaire communal, Delvaux,
représentant, De Mot, bourgmestre de Bru
xelles, Max Rooses. De Leeuw, le plus an
cien conseiller communal, le général Tim-
mermans, commandant la circonscription
militaire legénéra' Willaert,commandant
la garde-civique et M. Ryckrnans, bà'onnier.
Dans le coriège interminable nous remar
quons les échevins Van Cuyck, Verspreeu-
wen, Desguins, Ceulemans et Berchraans,
suivant immédiatement le corps les dépu
tes, Féron, De Vigne, Boyl, Nolf, Van de
Venne, Claes, Flechet, Persoons, Van
Damme, Pierre Daens, Verheyen, Dem-
blon, Delbeke, Terwagne, MM. Kleyer,
bourgmestre de Liège. Buis, ancien bourg
mestre de Bruxelles, Kievietde Jong, de Dor-
drecht, président del'Algerneen Nederlandsch
Verbond, Verschueren et Duwaerts, repré
sentant la Fédération des Jeunes Gardes li
bérales.
La garde d'honneur est formée par les
chasseurs pied et les artilleurs de la garde
civique. Le défilé du cortège, au milieu d'une
double haie épaisse de curieux, dure plus
de trois quarts d'heure.
L'inhumation a eu lieu au cimetière du
Kiel. Cette triste cérémonie a comme té
moins un grand nombre d'amis du regretté
bo rgmestre d'Anvers, et des paroles d'a
dieu y furent encore prononcées.
C'était la veille de la S1 Michel,
l'heure ténébreuse où vraisemblable
ment l'oncle doyen, le cousin Fraeys,
le grand Colaert et ses conseillers
servants, joyeux et chargés de fleurs,
s'amenaient triomphants vers l'Usine
nouvelle pour fêter l'éminent petit
gazier Michel, dont on célébrait ce
jour la fête patronale et déposer,
une fois de plus, ses pieds l'hom
mage de leur admiration et leur inal
térable dévouement. Quand sou
dain le Ciel, révolté de tant de bas
sesses, fit poindre l'horizon une
aurore boréale plus effrayante enco
re que celle qui nous troubla le 15
Novembre et dont les effets désas
treux se firent sentir dans les salons
de notre sympathique Mayeur.
Sans nul doute, les foudres céles
tes allaient éclater. Et en effet,
signe précurseur de cataclysme,
Ypres, comme l'antique Sodome, se
trouva subitement plongé dans les
ténèbres les plus profondes. Le cré
puscule voilait sa face courroucée et
tous les Auer brugeois, comme fusti
gés par une baguette magique, refu
sèrent, au même instant, leurs rayons
lumineux
Un brouhaha indescriptible se pro
duisit heurts, chutes, explosions
suivis de cris de frayeur et de pani
que
On attendait terrifié la pluie de
feu qui devait tout consumer
Les plus coupables, levant les bras
au Ciel, imploraient la Clémence di
vine et faisaient le suprême serment
de faire un juste retour sur eux-mê
mes
Le Ciel a-t-il compris qu'il était
injuste de punir toute une population
pour, les crimes de quelques-uns
Nous voulons bien le croire, car le
courroux céleste s'apaisa peu peu
et la ville se vît renaître la lumière
et l'espérance.
Mais la gent intéressée, confondue
par les terribles événements qui péri
odiquement troublent notre paisible
cité, fait des efforts surhumains pour
rassurer, en lui donnant le change
la population apeurée.
Elle fait courir le bruit que l'au
rore boréale et le châtiment céleste
sont d'invention gueuse et que la
tragiqne aventure se résume en ce
fait
Que voulant imiter le bon roi Dagobert,
Michel avait tourné une vanne l'envers I
L'Avenir de Tournai donne un comp
te-rendu de cette Exposition
Nous uous faisons un devoir de re
produire la partie de ce compte-rendu
où il s'agit d'un de nos industriels
Les bécanes de M. LyncenB ne sont
pas moins remarquées, parce qu'elles
sont eu même temps élégantes et soli
des. Nous admirons un vélo en acier
poli pour course sur route et un autre
pour course sur piste, qui sont d'une
coupe remarquable. Le vélo W. K. S.
Patria monté avec fourche ressorts,
et selle élastique supprime les chocs
et les plus fortes secousses ce vélo
est très recherché. Les machines de
dames, avec nouveau modèle de cin
trage, présentent de grandes facilités
pour les montées et les descentes.
Tous ces objets que l'on admire, si
juste titre, par leur élégance et leur
ornementation, proviennent de la gran
de usine de M Joseph Didier, Ypres,
où ils furent nickelés et émaillés
Nous félicitons M. Didier du fini de
son ouvrage.
DE LA
donnée an profit «l'une
veuve
et «le deux ««rpliellns mineurs
en la Salle des Anciens Pompiers,
A 7 HEURES PRÉCISES.
Programme
i° Lysistrata,
Ouverture par l'harmonie des
Anciens Pompiers.
en sections,
par la société les Infatigables.
3° Par Exprès,
comédie en i acte par la
Vlaamsc/ie S ter.
4° La Bohême,
Fantaisie,
par l'harmonie des Anciens Pompiers.
5° Ballet des Jardiniers,
par la Société les Infatigables.
6° Adda, 't herderinnetje,
opérette en i acte par la
Vlaamsc/ie S ter.
Parmi nos compatriotes décorés
par le Gouvernement français l'oc
casion de l'Exposition de Liège, nous
voyons figurer avec plaisir le nom
de Monsieur Emile Delannoy, de
Warnêton, Sénateur de Bruxelles,
nommé Officier de la Légion d'Hon
neur.
Nous présentons notre ami, aussi
distingué que sympathique, nos plus
cordiales félicitations.
Dans l'infanterie.
Majors Les capitaines comman
dants Lebacq, commandant l'école du
3e de ligne et Servais du 3e de ligne.
Sous-Lieutenant L'adjudant sous-offi
cier Speybrouck du lr de ligne.