Chronique de la ville.
Les travaux de défense
d'Anvers.
Uii peu d'eau, s. v. p.
De mieux en mieux.
Explosion de giiz.
Sous le
régime des Brugeois.
Le hasard aveugle,
mais malicieux.
Examens.
Le baron Colaerl
La fêle
des
Infatigables
La séance de la commission mixte
qui a eu lieu Mercredi a été consacrée
un expo-é du projet d'enceinte pro
jeté par le gouvernement. Le major
Ëibien, qui avait été chargé de faire cet
exposé, a soumis aux membres de la
commission les principaux plans de
dispositifs réaliser. Il" a spécialement
attiré leur attention sur les nombreuses
communications qui ont été prévues au
travers de l'encan te, et sur les condi
tions de grande facilité de circulation
dans lesquelles elles ont été établies.
Passant ensuite des considérations
théoriques et générales, il a indiqué
quelles sont les raisons qui lui font ad
mettre l'indispensable nécessité de l'é
tablissement d'une enceinte permanen-
teetcoutinue. Il justifie ses préférences
par la constitution de l'obstacle au
moyen d'un fossé plein d'eau plutôt que
par une grille ou par un réseau en fil
de fer. En ce qui concerne les servitudes,
des croquis présentés par le major
Ëibien font voir qu'elles sont notable
ment moindres pour une enceinte con
tinue que pour les antres dispositifs
Il continue en déclarant qu'à son avis,
une trop grande étendue de l'enceinte
présente des inconvénients au point de
vue militaire.
Après avoir montré que les principes
qu'il a exposés sont appliqués au pro
jet, du gouvernement, le major Ëihien
passe l'examen du projet de M.
Delvaux Je cou-idère ce projet,
dit-il, nou comme un système fortifie»
tif, mais bien comme un programme
des remèdes employer en temps de
guerre pour améliorer la défense d'une
position non fortifiée ou incomplète
ment fortifiée. On ne peutsonger con
stituer en très peu de temps une en
ceinte d'une résistance suffisante.
Lee travailleurs feront défaut dans les
premiers jours de la mobilisation car
ce moment, les b soins civils seront
aussi impérieux que les nécessités mi
litaires.
L'orateur termine en signalant que
le degré de résistance d'une enceinte
improvisée la dernière heure ne
pourra jamais être suffisant pour pro
longer suffisamment la défense.
M. le ministre do la guerre exprime
le vœu de voir activer les travaux de
la commission, de façon que ceux-ci
abontissent avant la rentrée des Cham
bres
Il prie les membres qui auraient
présenter de nouveaux projets de dé
poser leurs conclusions et propose de
fixer prochainement la date de la séan
ce où l'on procédera aux votes.
La séance est levée 4 h. 40 et la
commission décide de se réunir nou
veau Mercredi prochain.
Notre administration ne semble
guère se soucier des graves inconvé
nients qui peuvent résulter de l'im
possibilité dans laquelle se trouve
notre population de se procurer de
l'eau depuis 8 heures du soir jusqu'à
6 heures du matin. Nous concevons
aisément que nos maîtres soient sou
cieux de sauvegarder la réputation
d'administrateurs prévoyants et cir
conspects que leur a octroyée la re
nommée, et avaient cœur d'afficher
leurs qualités dans toutes les mani
festations de leur gestion commu
nale Mais dans le monde, comme
dirait Philinte, il faut une vertu trai-
table et l'art de concilier les exigen
ces des gouvernés et les nécessités
du présent n'exige pas une parcimo
nie outrée celle-ci est une source de
dangers et de graves ennuis quand
elle consiste priver d'eau pendant
10 heures consécutives une ville de
17,000 âmes elle réduit l'impuis
sance, par exemple, ceux qui en cas
d'incendie tenteraient de porter les
premiers secours.
Nous espérons que l'autorité com
munale se rendra notre saine logi
que, et qu'elle n'hésitera pas, dans
l'intérêt de ses commettants, por
ter atteinte l'inflexibilité de ses
principes d'économie en ouvrant
quelque peu les vannes de la canali
sation pendant la nuit. Inmediovirtus!
On sait qu'aux termes de l'art. 7
du cahier des charges, le concession
naire du gaz est tenu d'établir un
bureau permanent dans un rayon de
quatre cents mètres de la Grand'-
Place. Ce bureau est ouvert au public
depuis 8 heures du matin jusqu'à 8
heures du soir.
Un registre doit y être ouvert pour
recevoir les observations ou les plain
tes concernant le service du gaz. Le
registre est communiqué tous les
mois au membre du Collège chargé
de ce service.
Le bureau dont s'agit existe. Nous
supposons que le registre des obser5
vations s'y trouve. Est-il contrôlé par
un membre du Collège Nous n'en
savons rien personne n'est là pour
nous le dire. En dehors de M. Van-
derghote «xiste-t-il un seul conseiller
qui daigne s'occuper de la question
du gaz C'est là un point d'interro
gation, que nous laisserons sans ré
ponse.
Quoiqu'il en soit, nous nous étions
imaginé jusqu'ici que l'obligation im
posée au concessionnaire d'ouvrir au
public un bureau de réclamations
était une mesure prise dans l'intérêt
des consommateurs que les choses
se passeraient tout au moins comme
du temps de M. Valcke qui, lui
aussi, avait un bureau pour recevoir
les observations de ses clients. Il
paraît qu'il n'en est rien.
A la suite du manque absolue de
pression, constaté il y a huit jours, de
nombreuses réclamations se sont
produites. Pas mal de consommateurs
ont cru utile d'aller porter leurs
plaintes au bureau de la rue d'Elver-
dinghe. L'administration du gaz a
envoyé des ouvriers domicile. Mais
quelle n'a pas été la surprise des ré
clamants, en recevant ces jours der
niers des notes payer Pas bien
lourdes, nous le voulons bien, mais
pouvant constituer au bout de l'an
une charge assez conséquente suri
tout si les réclamations faire se
multiplient.
Du temps où M. Valcke était con
cessionnaire, quand des clients
avaient se plaindre, M. Valcke fai
sait contrôler gratis, l'objet de leurs
plaintes et prenait gratis les mesures
pour y faire face.
Aujourd'hui, les temps sont chan
gés.
Tout se paie c'est le progrès réa
lisé sur l'ancien état de choses.
Cela fait l'affaire du concession
naire, sans aucun doute mais cela
fait dire aux consommateurs qu« M.
Valcke, dont on a dit tant de mal,
était autrement prévenant pour sa
clientèle
Encore une perl© la couronne des
Brugeois et par ricochet celle de
M. Colaert, cet administrateur sou
cieux des intérêts de ses commet
tants.
Une nouvelle explosion de gaz
s'est produite cette semaine. Cette
fois, en la demeure de M. l'Ingénieur
Coomans, place de la Station.
Nous ignorons les détails précis de
l'accident, mais on nous dit que
Madame Coomans a reçu quelques
brûlures, heureusement sans gravité.
Ypres, depuisplus d'un demi-
siècle qu'on y possède l'éclairage au
gaz, a vécu dans une douce quié
tude, dans l'ignorance la plus com
plète de tous ces phénomènes gazeux,
aurores boréales, éclipses totales et
partielles, explosions, etc., etc., qui
désolent actuellement notre paisible
cité. C'est que, de tous temps, les
industriels Yprois, qui ont exploite
l'éclairage, y ont mis le calme, la
prudence et la méthode qu il impor
te.
Mais le Père de la cité homme
aux idées très modernes, trouvant,
sans doute, cela monotone et vieux-
jeu, se mit un jour en tête de tout ré
nover.
Après une étude, très-ardue, nous
a-t-il dit, de la question, et une visite
l'Usine modèle de Bruxelles... par
don de... Bruges, il revint absolu
ment fixé. Il ramena de la ville épis-
copale le jeune rejeton d'une aristo
cratique famille, excellent garçon,
dit-on, sportman accompli, ayant,
depuis sa tendre enfance, vu fabri
quer du gaz chez son papa.
Le jeune homme fut accueilli
bras ouverts, en nos murs, par le
haut clergé, auquel il est apparenté,
et par la célèbre commission du gaz,
composée de parents, de futurs ac
tionnaires et de quelques figurants.
C'est, chargé de tous ces titres,
que le jeune Brugeois fut présenté,
en même temps que ses concurrents,
notre érudit Conseil communal. Les
compétiteurs Yprois, malgré leurs
tarifs plus avantageux, furent promp-
tement écartés par leurs pairs, et
ceux-ci, après un discours chaleureux
du Mayeur chantant les vertus du
père De Brouwer, acclamèrent le fils,
comme directeur de notre exploita
tion
Et voilà comme quoi, Ypres vit
sous un nouveau régime.
Y voit-on plus clair, chers Yprois,
malgré la dépense énorme, que s'est
imposée la Ville, en établissant 400
lanternes nouvelles
Que signifient, au surplus, toutes
ces interruptions, ces éclipses, ces
explosions, phénomènes auxquels les
Yprois ne sont nullement habitués
Il y a-t-il incompétence ou négli
gence de la part de la Direction
La canalisation a-t-elle été établie
avec tous les soins voulus
N'y a-t-il pas, de toutes parts, des
infiltrations d'eau et d'air qui révo
lutionnent les courants de gaz et
saturent celui-ci
Certes, ce n'est pas nous de re
chercher les causes, ni remédier
la situation déplorable qui nous est
créée mais il nous plaît de constater
la pitoyable faillite de toutes les
pompeuses promesses de Monsieur
Colaert. Il ne lui reste, en somme,
de son œuvre anti-Yproise, que le
persiflage de ses concitoyens, peut-
être bien la reconnaissance des Bru
geois et l'encens de Monsieur Bou
quet
Il est piquant de constater que les
victimes frappées par les fredaines du
gaz, depuis que règne le nouveau
régime, sont précisément, par un ha
sard malicieux, les personnalités les
plus en vue de la campagne gazière
Le premier visé fut notre étonnant
bourgmestre lui-même qui, le jour de
la S' Léopold, vit subitement, au
grand ahurissement de ses invités,
ses salons plongés dans les ténèbres
La chronique locale en parla et le
peuple Yprois sourit malicieusement.
Survint la S' Michel comme bou
quet de fête, le directeur brugeois
plongea, par inadvertence, toute la
ville dans l'ombre la plus complète,
arrêtant net, comme pour marquer
déjà sa puissance, toute l'activité
locale
Les plaintes et les récriminations
doivent avoir martyrisé les oreilles
du pauvre directeur Michel en cette
soirée, désormais mémorable
La troisième victime fut le vaillant
président du groupe Yprois, le sym
pathique M. Vandoorne qui, on s'en
souvient, s'était mis fièrement la
tête du mouvement de révolte, contre
les abus de pouvoir de nos gouver
nants étrangers. L'accident dont il
vient d'être victime, a ravivé son ar
deur, et il nous revient, que dans des
agapes confraternelles toutes récen
tes, il s'est écrié d'une voix convain
cue et menaçante
Non, le groupe Yprois n'est pas
mort
La quatrième victime fut M. l'in
génieur de la ville, ex-membre de la
commission du gaz, mais nous ajou
tons bien volontiers qu'il y fut mem
bre de par ses fonctions, et peut-être
bien malgré lui
C'est égal, le hasard est aveugle
mais jusqu'ici, il a choisi ses victi
mes
Monsieur Léonce Reynaert,
vient de passer avec satisfaction, de
vant la faculté de l'Université de
Bruxelles, son Ier doctorat en droit.
Monsieur Amédée Dumon,
vient de passer avec satisfaction, de
vant la faculté des sciences de l'Uni
versité de Gand, son dernier examen
de conducteur des ponts et chaussées.
Toutes nos félicitations.
On affirme, n'est-ce pas une sim
ple plai-anterie Yproise que M.
Colaert, le député clérical d'Ypres, au
rait été nommé baron par le Iloi, la
veille du 27 Mai. A quel titre Comme
défenseur du féminisme, maïeur, si
gnataire de la proposition de loi sur
les houblons étrangers qu'elle frappe
d'un droit d'entrée les cent kilos, etc.
etc.
Mais, dira-t-on, si M. Colaert avait
été nommé baron, ne l'aurait-on pas su
immédiatement
MI)o Smet de Naeyer avait été créé
comte depuis un an qu'on l'ignorait
encore
Cependant on nous affirme que la
bai'onnie de M. Oolaorfc ont uuo simple
mystification.
IDgrettons-le pour l'ami de M.
Woeste. {Economie).
Dimanche dernier, la société des
Infatigables sous la présidence de
M. J. Didier, a donné sa première
soirée d'hiver.
M. Tasseel, directeur de la sym
phonie, a fait exécuter par ses musi
ciens une ouverture qui a été vive
ment applaudie.
Les différents exercices exécutés
parles pupilles ont fait l'admiration
des membres et ont obtenu le plus
grand succès.
M"e Zulma Devers, dont l'éloge
n'est plus faire, a régalé le public
d'une belle romance. Elle a été rap
pelée plusieurs reprises.
M. Fl. Mailliard, dans sa panto
mine men vraagt bediendens'est
particulièrement distingué. Il mérite
une mention spéciale comme auteur
et comme exécutant.
L'assaut au fleuret nous a mis en
présence de deux maîtres hors ligne:
MM. Marx et Brusselmans.
M. Maas a chanté, de sa voix pure,
une belle romance très goûtée et très
applaudie par les auditeurs.
Le Ballet des Jardiniers a été le
bouquet de la fête et a fait beaucoup
de plaisir aux dames.
Four clôturer dignement la fête, la
commission qui ne fait jamais les
choses demi, avait convié ses
membres une partie dansante ou
l'on s'en est donné cœur joie.
Il nous reste remercier M- Je
Président Didier et les membres de
la commission pour l'agréable soirée
que les membres de ia société des
Infatigables ont passé Dimanc
dernier.
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