Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 17 Février 1907. 67( annee. l\° 7. l'union pait la force Vires acql'irit eundo. Aberration cléricale. La Chambre. Le cartel pour les élections communales. Fidios parlementaires. Fn écho Que coûterait la nation armée 3maraiH*a»il le IMittutneite. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la ville Par an 4 francs, p' la province Par an 4 fr. 50 Pour les annonces on traite forfait. Le Journal de Bruxelles ayant éprou vé le besoin de pousser un cri d'alarme parce que les administrations commu nales libérales nomment de préférence des instituteurs sortant des écoles nor males officielles, Y Indépendance lui adresse cette réponse écrite de bonne encre N'y a-t-il pas là une preuve de plus du fait, tant de fois souligné, que Içs cléricaux veulent tuer peu peu l'enseignement offi ciel au profit de l'enseignement pursraent catholique Ils protestent parce qu'on ne place pas uniquement leurs créatures dans les écoles communales et ils voudraient que les administrations libérales elles-mêmes s'inclinassent devant leurs exigences et fis sent naïvement leur jeu contre l'enseigne ment officiel. Que les cléricaux casent les instituteurs et institutrices sortant de leurs écoles normales dans leurs écoles eux, cela va do soi, mais qu'ils prétendent les imposer aux communes, cela dépasse les bornes. Le gouvernement ne fait déjà la place que trop large ces fruits secs des écoles normales adop-qes dans l'enseignement of ficiel et l'on sait la difficulté qu'ont les insti tuteurs des écoles officielles entrer dans l'enseignement de l'Etat. Si les administra tions libérales les abandonnaient leur tour, aucune chance ne leur resterait de gagner honorablement "leur vie dans l'en seignement et il ne resterait qu'à fermer les écoles normales offi belles. C'est sans doute là ce qu'espèrent les clér'caux et c'est là le but qu'ils poursuivent, mais, malgré toute leur insolence, ils no sont pas prêts d'arri vée leurs fins. Le Journal de Bruxelles conseille aux administrations cléricales de ne jamais nommer des libéraux et. de ne pas faire preuve l'égard de ces gens-là de géné rosité. Il ajoute qu'il y des revanches légitimes li y a beau temps que les cléri caux ont pris ces revanches-là ce sont même eux qui ont commencé ce jeu. Quant leur générosité, depuis vingt deux ans nous savons quoi nous en tenir et l'officieux a tort d'écrire ce mot-là quand il s'agit de ca ractériser les agissements de ses amis poli tiques. Il faut que les cléricaux en soient venus l'inconscience pour ne pas s'a percevoir de l'énormité de leur préten tion de traiter l'enseignement de l'Etat en institution parasitaire. Ils l'ont iigotté autant qu'ils l'ont pu, réduisant de moitié le nombre des écoles normales pour les remplacer par un nombro plus considérable d'écoles normales sous la dépendance du cler gé aux établissements officiels res tants, ils ont parcimonieusement me suré l'air et la lumière en limitant 20 on 25 par an le nombre des élèves qu'ils sont autorisés admettre quelle que soit la côte obtenue l'examen d'entrée. Pour fabriquer des fournées d'instituteurs et d'institutrices leur dévotion, ils ont créé en outre un jury central qui devait être provisoire et dure depuis vingt ans, jury au sein du quel le gouvernement n'est représenté qu'a titre purement décoratif et passif par ud délégué dépourvu de tout pou voir, même du droit d'interroger Non contents de cela, ils ont, depuis quel ques années déjà, ajouté l'importation la production indigène en peuplant leurs écoles de congréganistes étran gers, qui se font ensuite naturaliser pour que le gouvernement puisse les snb8idier et puis ils viendront se plain dre de ce qu'il n'y a pas assez de pla ces pour leurs protégés et crieront qu'il faut leur sacrifier les diplômés de l'en seignement officiel Et tout cela, non dans l'intérêt des On s'abonne au bureau du journal, rue df. Dixmude, 83, Yi'rks. Les annonces, les fails divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité JâCQOES THIBE8ARD, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5230. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. candidats eux mêmes, non daDS l'inté rêt de l'Etat ou des commuius, mais afin rte faire fès affaires politiques du clergé et de constituer l'enseignement en monopole son profit, avec le con cours pécuniaire du gouvernement Ne faut il pas tomber dans l'aberra tion la plus complète pour prétendre que les administrations libérales doi vent prêter la main l'exécution d'un pareil plan Séance du Mercredi 13 Février. Débat intéressant sur les huit heures. La Chambre doit se prononcer l'ar ticle 20 sur l'amendement de M. Hel- leputte ainsi conçu Dans les provinces de Limbourg et d'Anvers la durée du travail effectif ne pourra pour les ouvriers du fond dé passer huit heures M. Helleputle explique la portée de son amendement il ne vise que le tra vail pic pic et non le travail jour jour M. Hubert combat la proposition. Elle créera en Belgique deux catégo ries de travailleurs, les mineurs de la Campine, ceux des autres bassins. Elle nous mettra aussi daus un grand état d'infériorité en face de nos deux plus grands concurrents l'Allemagne et l'Angleterre qui n'ont pas encore réso lu le problème. Il est impossible de limiter le travail sans décréter le minimum de salaire. Et cette limitation ne peut se faire sans réduire la production. M. Verhaegen défendant l'amende ment qu'il a déposé avec M. Helleput- te, prétend qu'il ne peut convenir qu'au bassin campinois. M Monville. Vous voterez la me sure pour les mines qui ne sont pas en exploitation et la repousserez pour les autres. Curieuse logique. M. Verhaegen. Occupons nous de la Campine. Si la Chambre vote notre amendement, les ouvriers verront que les catholiques ne s'occupent pas ex clusivement de faire fructifier leur tra vail mais qu'ils se soucient aussi de l'intérêt des travailleurs. (Sourires). M. Neujean. De leur intérêt électo ral. M. Verhaegen. Jusqu'à présent, les agriculteurs du Limbourg possèdent la santé physique et morale Sera-t-e!le compromise Le législateur doit em pêcher par la loi, qu'il soit fait abus des forces du travailleur. M. Maroille revendique les huit heu res pour des raisons économiques et d'humanité. Il montre les mineurs sur menés, les ouvriers épuisés. Il faut lé giférer comme on l'a fait en .France, pour qu'ils échappent un travail épui sant. L'orateur demandeque l'amende ment Helleputte soit étendu tout les mineurs du fond. M. Hector Denis dépose immédiate ment un sous-amendement dans ce sens. Le Conseil général du parti ouvrier devant le refus de la majorité de disen ter les propositions d'unification des lois électorales, a décidé hier de don ner mandat a son bureau de se mettre en rapport avec les fédérations libéra le et progressiste aux fins d'examiner s'il est possible de conclure, en vue des prochaines élections communales, un cartel ayant pour programme le stitfra- ge universel et pour but l'exclusion des minorités cléricales faisant partie des conseils communaux. Le traitement des juges de paix. MM. L. Termote, V. Vandewalle, L. Lep.ige, E. Nolf, E. Dewandre, M. Lo- monnier ont déposé sur le bureau de la Chambre la proposition de loi suivan te Article unique. Les dispositions de la loi du 25 Novembre relatives aux classes des justices de paix, faisant sui te au tableau B annexé cette loi, sont complétées comme suit Alinéa5. Lorsqu'une commune est le siège de deux ou trois justices de paix, chaque canton est présumé avoir la moitié ou le tiers de la population to tale des deux ou des trois cantons la répartition serait la même, si le nom bre des cantons dépassait trois. Toute fois, les justices de paix des cantons qui ont par eux-mêmes uue popula tion réelle suffisante, seront élevées la classe correspondante cette popu lation M. Termote justifie comme suit la proposition La proposition vise la loi du 25 Novembre 1889, mais ne tend en cor riger qu'une seule disposition. Aux termes de cette loi qui porte réorgani sation des traitements des juges de paix et des greffiers, lesjustices de paix sont divisées eD classes et les traite ments sont déterminés d'après la po pulation des cantons il est toutefois faitexceptiou cette règle, lorsqu'une commune est le siège de plusieurs jus tices de paix la dérogation est conçue dans les termes suivants Lorsqu'une commune est le siège de deux ou trois justices de paix, chaque canton est présumé avoir la moitié ou le tiers de la population totale des deux ou des trois cantons la répartition serait la même, si le nombre des cantons dé passait trois, n La division basée sur cette présomp tion a sa raison d'être, attendu que, par suite du roulement de police, les juges de paix d'une même ville exer cent chaque année, pendant plusieurs mois, leur juridiction sur la, popula tion totale des différents cantons dont cette ville est le siège aussi estimons- nous que le maintien de cette disposi tion s'impose et qu'aucune atteinte ne peut être portée aux droits acquis en résultant, mais nous croyons qu'il n'est pas juste qu'elle préjudice certains magistrats, eu les reléguant dans une classe inférieure celle qui correspond la population réelle de leur canton et en les privant, par le fait même, d'une partie du traitement auquel ils auraient droit, si le principe général de la loi leur était appliqué notre projet a pour but de mettre fin cette anomalie. L'adoption de la disposition nou velle n'entraînerait pour le trésor qu'un mifime surcroit de charges, et elle serait favorablement accueillie par tous les juges de paix du royau me lors de leur congrès tenu le 22 Juillet 1906. sous la présidence de M. Jules Lejeune, ancien ministre de la justice, ils ont été uuanime exprimer un vœu dans ce sens. de la dernière réunion de la droite, ra conté par un journal gouvernemental M. le ministre Francotte venait de s'occuper des affirmations dont M. Ver haegen s'était fait l'écho (au sujet des inspecteurs du travail et de la loi sur le repos dominical) M Verhaegen demanda la parole pour un fait person nel. D'autres membres étant inscrits avant lui, M. le président lui dit' qu'il parlerait son tour et donna la parole M. Dallemagne. M. Verhaegeninsista en invoquant la procédure parlementaire admise pour les séances publiques. M. le président lui répondît nouveau qu'il devait at tendre son tour de parole. C'est ce moment que M. Verhaegen se leva et déclara que dans ces conditions, il quittait la salie. M. le président lui dit Quittez la salle si vous voulez et quittez la droite aussi. A la suite de cet incident, M. Ver haegen expliqua le sens de ses paroles et M. Francotte déclara qu'il y avait donc eu malentendu. Comme ils s'aiment en Belgique M. Edmond Picard avait, dans une lette adressée, il y a dix mois, au ministre de la Guerre, de mandé celui-ci d'établir des calculs. Le séuateur socialiste publie dans le Peuple la réponse qu'il a reçue récem ment. La voici Bruxelles, le 29 Janvier 1907. Monsieur le Sénateur, Dans la discussiou du projet des for tifications d'Anvers, au Sénat-, j'ai été amené indiquer sommairement les dépenses considérables qui résulte raient de l'adaptation la Belgique du système militaire de la Suisse. Vous avez dit alore, que vous étiez très frappé par ces prévisions qui vous semblaient un point négligé p3r les partisans de la nation armée. Plus récemment vous m!en avez écrit et vous m'avez demandé, dans un bat d'éclaircissement pour tout le monde, de mettre en action les moyens d'in vestigation pour établir un aperçu aus si complet que possible de cette situa tion éventuelle. Reconnaissant, comme vous, l'utili té de cette étude, j'en ai chargé les divers services compétents du départe ment de la Guerre. Il résulte de ce travail très complet, que l'application la Belgique du système militaire suisse donnerait lieu une dépense exceptionnelle de 334,024,083 francs pour habillement, équipement, armement, munitions, harnachements, outils, approvisionne ments, etc., et que le montant du bud get ordinaire de la Guerre serait de 83,805,284 francs. De plus, si les modifications qui viennent d'être votées par le Conseil fédéral Bont sanctionnées et si elles étaient appliquées en Belgique, il en résulterait une augmentation de dé penses annuelles qui porterait le bud get 90,525,284 francs. Recevez, Monsieur le Sénateur, l'ex pression de ma haute considération. Le Ministre de la Guerre. (S.) A. COUSEBANT D'ALKEMADE. Resté savoir comment le calcul a été établi et s'il est exact.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1907 | | pagina 1