Chronique de la ville. Les Journaux Belges. Démocratie intéressée. La sa n lé de l'abbé Daens. A propos de la rétractation de l'abbé Daens. Deux Maires. Du correspondant du Courrier de l'Escaut sur la situation du parti catho lique On ne s'imagine pas, malgré ce qu'en ont dit quelques comptes rendus, q lel point aigu s'est élevée la discus sion, Jeudi, au sein delà droite. Il y eut de part et d'autre, surtout de part de M. le président et de celle de M. Verhaegen, de l'exaspération Elle fut si violente que la plupart de ceux qui eu avaient été les spectateurs affli gés ne preuaient plus la peine de ca cher leur impression. 11 n'y eut point, comme cela avait lieu pour les précé dentes spauces, de communiqué la presse, et les journalistes, en quête de renseignements, sont tous demeurés en défiance contre la précision des dé tails qui leur étaient communiqués II est certain que la situation n a pas été, aucun moment de la longue discus sion des fortifications d'Anvers, aussi trouble qu'à l'heure actuelle. On se trouvait alors devant une opposition assurément déterminée, maiB portant sur une question précise Aujourd'hui, cette opposition persiste, mais flottante quanta son objet. Elle a sévi, cette semaine, propos de la loi sur les mi nes. Elle se manifestera non moins dé cidée, la semaine prochaine, propos des affaires coloniales Fuis, ce sera au sujet de la loi sur l'emploi de la langue flamande La proposition de M. Ver haegen de réuuir les deux droites, du Sénat et de la Chambre, pour se met tre d'accord sur ces différentes ques tions, si elle sourit d'aucuns, ne pa rait pas beaucoup d'autres un moyen certain de rétablir l'union. Sur la plu part des points, la majorité est acquise au ministère si donc, il s'agissait d'imposer une discipline la minorité, le moyen pourrait être salutaire. Maie on 8e souvient que pour les fortifica tions, les deux droites oiït délibéré en commun et, par une série de dérivatifs on d'incidents accessoires, on parvint empêcher un vote catégorique. Il est curieux decoustaterque ces dissensions ont augmenté d'intensité précisément quand on s'occupait de préparer une grande assemblée des catholiques el les ont même été la principale cause des ajournements successifs de la réu nion que devaient teuir les délégués des quatre principaux groupements. Provisoirement, cette séance est main tenant fixée au Jeudi 14 courant. Oserait-ou émettre l'espoir qu'elle rétablira un peu d'accord parmi les membres de la Chambre dont font par tie tous ces délégués Quoi qu'on dise, ces dissentiments ne sont pas localisés Bruxelles, et dans tout le pays ils préoccupent, inquiètent et découragent les militants du parti. La Gazette de Charleroi sur le congrès catholique A quelle date se réuDira-t-il Neserait-ce pas le moment de le con voquer L'hiver est désagréable le Carnaval est banal nous manquons d'agréments de tous genres. Une grande assemblée des catholiques viendrait mettre fin toute cette mélancolie. Ce serait piquant, mouvementé, vi- brantet l'on entendrait des apostrophes c irtaniement plus véhémentes que colle «ij M. Schnllaert, s'adressant M Ver- fa legeu, la dernière réunion de la droite Quittez la salle si vous le voulez et quittez la droite aussi Plaisanterie part, la commission mixte nommée pour s'occuper do la grrraude assemblée en question ne se hâtepasà prendre de décisions, en quoi elle montre de la prudence. Intervieuwé sur la joui née de huit h eures par un rédacteur de la Métropole M. De Smet-De Naeyer a déclaré L'attitude de certains de nos amis est d'autant plus incompréhensible dans cette affaire que des socialistes >1. Denis entre autres ont reconnu ou'il serait difficile pour la Belgique de dooner l'exemple de la législation des huit heures de travail pour toutes I >s industries et qu'il serait désirable «te voir préalablement s'établir une en- tmte internationale cet égard Est-il contestable qu'une loi d'équivalence s'impo6e peine pour la Belgique de ruinpr complètement son industrie? En voici une preuve la question des huit heures de travail est soumise laconférenceinternationale de Berne Or, comment procède colle-ci Si elle a rejeté le principe de l'interdiction du phosphore blanc dans la fabrication des allumettes, c'est non pas parce qu'elle estimait que cet emploi fut désirable, mais parce que le Japon s'était refusé de le proscrire et qu'en le proscrivant pour les autres pays on eût constitué, en faveur du Japon, un monopole inadmissible. Par contre, les mesures relatives l'interdiction du travail desfemmes ont été adoptées par la couférence précisément parce que tous les pays avaient déjà mis ces mesures en application Et l'on voudrait que la Belgique, dont la concurrence étrangère la concurrence allemande, notamment rend déjà la vie industrielle si difficile, payât d'exemple et se lançât seule dans la voie des huit heures de travail, bri sant son essor économique au profit de ses concurrents On sait que quelques amis du gou vernement lui font honneur des quel ques lois démocratiques de façade qu'il a été obligé d'admettre, depuis l'arrivée d'une minorité énergique la Chambre. Ils proclament ces lois ou vrières comme étant l'œuvre de nos maîtres nous avons maintes reprises mis le holà ces hypocrites satisfac tions. Or, voici que le ministre de l'indus trie et du travail, propos de la pen sion des bouilleurs, vient encore de se soumettre aux exigences de la Cham bre, préférant se soumettre que se démettre. Asticoté par les intransi geants do son parti et par la poussée de la gauche, il a changé d'opinion du jour au lendemain. Attendez quelque temps vous lirez dans les journaux cléricaux que la loi en faveur des ouvriers est l'œuvre du cléricalisme. Oui, d'un lot de cléricaux ambitieux, qui se font démocrates en guignant des portefeuilles. L'ancien chef des démocrates chré tiens daensistes va moins bien que Its jours précédents les incidents quiont suivi 8a lettre an comité central de la Cbristene Volkspartij l'ont beaucoup affligé cette lettre n'était pas destinée la presse. Malgré la défense faite par ses médecins, l'abbé Daens per siste vouloir lire les journaux tous les jours Dans les intervieuws, dit il, on lui fait dire un tas de choses qui n'ont pas le «eus commun on abuse de sa situation de santé pour détourner le sens de certaines réponses qu'il a faites on fait faire M Pierre Daens, son frère, vient de distribuer profusion, dans l'arrondis 6emeut d'Alost, une feuille volante démontrant que l'abbé Daens n'a rien abjuré du tout; il s'( st confessé en pi être sut vaut les préceptes de l'Eglise, avant d'être administré, c'est tout. L'abbé Daens n'a signé aucune des dé clarations qu'on ne cesse de lui attri buer dans la presse conservatrice dit M. Pierre Daens Pour terminer, nous affi mons, et nous ne craignons aucun démenti sur ce point l'abbé Daens vient d'adres ser une lettre M. l'abbé Fonteyne, le président actuel de la Christene Volks partij Le contenu de cette lettre, qui, dit-on édifiera et surprendra tout le monde, sera publié sous peu. M Pierre Daens a écrit la lettre sui vante au XXe Siècle Monsieur le Directeur du XXe Siècle l'ernieliez-raoi quelques explications par rapporta votre an icle du 8 Février, 1907: Les circonstances, elc. C'est très vrai que, le Mardi matin, 29 Janvier, mon frère a quitté nu maison Depuis quelques jours, il suffoquait «Il me faut de l'air, disait-il i'air chaud de Nice me gué- rira F.n vain les docteurs voulaient le re tenir, lui assurant qu'il n'arriverait jamais Paris en vain toute la famille intervenait n'ayant pas d'argent, il avait supplié un ami de lui prêter une certaine somme cet ami lui écrit: Vous l'aurez Mardi Mon frère fai sait préparer son coffre hélas c'était la mort en chemin. Ledépar était fixé au Mardi 10 heures. Le Mardi, son ami lance un télé gramme L'argent viendra Mercredi Mon frère était au désespoir le Mardi matin, il du Je suffoque ici Jules a une chambre plus grande ei plus aéiée. Il se lève, il s'habille je lui dis, les larmes aux yeux: Mais restez, (t enez ici la chambre que vous voulez Ne tous attristez pas mort Il part pied et tombe presque la maison de mon beau fils. Ce Mardi, je vais le voir il devient très mal le Mercredi on fait venir un second doc teur; son état devient alarmant le soir, les deux médecins craignent qu'il ne passe pas la nuit ils reviennent 9 heures et parlent de faire administrer le malade mon frère dit Pourquoi Je suis très tranquille il n'y a pas longtemps, je me suis confessé Bruxel les, je n'ai rien sur la conscience. Des membres de la famille disent Il nous faut chercher un piètre... Mon frère dit Ne le faites pas Je suis très tranquille. A 11 heures, on va chercher un vicaire. Il vient de sui.e. Le prêtre parle confession et rétractation Mon frère du Je n'ai rien sur la conscience Le prêtre insiste mon frère me regarde je lui dis Adolphe, vous êtes libre mais moi, je suis convaincu que nous n'avons rien nous reprocher quant ce qui legarde notre démocratie chrétienne nous avons rempli notre devoir. Sans démocratie chrétienne libre, il n'y aura plus de peuple chrétien, comme en France. Nous pouvons at tendre en pleine confiance le jugement de Dieu Le prêtre dit Monsieur Pierre, c'est bon pour vous, vous pouvez être démocrate, mais votre frère sa qualité de prêtre, Uui, monsieur le vicaire, mais il peut arriver qu'un prêtre ait une mission remplir et qu'il soit coupable en s'y refusant. Mon frère a alors positivement refusé tou te espèce de rétractation le prêtre est parti, très lâché, et a du quelques mots au sacristain qui était resté en bas. Jeudi 30, mon hère vivait encore et me suppliait d'aller chercher Bruxelles un mé decin. son ami, et de revenir avec'lui J'ai vu mon hère 8 heures il était très mal, mais calme d'esprit je suis parti 9 heures; le docteur était en visite l h. 35, je pus le voir je suis revenu 3 h 56. A Alost, j'apprends que le vicaire est re venu le matin, environ vers midi en parlant, il a dit ma femme L'abbé ne veut rien signer, mais me demande de revenir lui causer vers 5 heures... A environ 2 h. 1/2, il est revenu On a insisté pour la signature Et sur son refus formel, le vicaire est venn dire ma lemme Allez, madame, donnez un bon coup. Ma femme est montée et mon frère lui a du Louise voici ce qu'on veut me faire signer qu'en pensez-vous Ma femme le lui a déconseillé Je ne signerai pas Sur ce, le vicaire est parti quelques mi nutes plus tard, il est revenu, disant que l'ab bé n'avait qu'à faire un signe d'approbation sui la formule suivante Si, comme prêtre, j'ai pu désobéir mon évêque, je lui en demande pardon Alors il s'est confessé et a reçu les S. Sacrements en ma présence. Voilà un récit exact et liîèle des événe ments de la lettre du 3 Février, je ne savais absolument rien je n'ai pas voulu surveiller mon hère, non, jamais Quoi qu'il arrive, nous continuerons la lutte pour une démocratie chrétienne libre Le 26 Janvier, mon frère écrivait Laat ons slrijden voor ous chnsten werk- volk Ad vitam et mottem Ma table est pleine de jourffatix qui par lent en sens différent ceux qui ont le coura ge de m'iusulter en ces tristes circonstances, qui osenl dire que je calomnie mon frère, que ma conduite esi odieuse, ceux là ne méritent pas une réponse mais je supplie les journaux honnêtes de reproduire celle lettre le temps me manque pour écrite chaque journal j'ai mes deux journaux, j'ai les travaux de la Chambre, des lettres écrire, des courses faire pour nos démocrates. Mes salutations cordiales. 1'. DAENS, député. Alost, 8 Février 1907. En réponse celle lettre, le doyen d'Alost maintient obstinément sa version. Oiyiouvait s'y attendre M. Pierre Daens écrit au Becht que son frère lui avait exprimé le désir de ne plus être réélu comme président pour que le conseil généril ait plus de pouvoir en vue des cartels et des candidatures, M Plancquaert dans le môme numéro, écrit Nos conservateurs se trompent s'ils s'imagi nent qu'-ils ont porté une rude atteinte notre parti. Plus que jamais, noire devise est en avant pour le peuple Nos lecteurs savent que, grâce un large appel la concurrence, le maire de Roubaix a eu le bonheur de pouvoir soumettre aux délibéra tions de son conseil municipal les soumissions de MM. Desclée, d'une compagnie anglaise, et du groupe français de MM. Giros et Loucheur. Les propositions de ceux-ci sont tellement supérieures aux autres que leur adoption est certaine. Nous résumons ici les grandes li gnes de ce projet Gaz 15 centimes aux particuliers, 12 c. pour éclairage et chauffage, et pour l'éclairage public 1 c. par bec et par heure. Ce sont les prix de base ordinaire. Mais voici une série d'avantages accordés la ville et aux consomma teurs i°) A la fin de la concession, toute l'usine avec tout le matériel et la ca nalisation, du moins tout ce qui fai sait l'objet de l'installation originaire sera la propriété de la ville, sans que celle-ci ait quoique ce soit payer comme prix de reprise. Les installations faites plus tard, en cours d'exploitation, ne seront payées que pour le solde non amorti. C'est un cadeau de plusieurs mil lions fait la ville. A Ypres, la ville devra payer la reprise de l'usine au prix de neuf. C'est la ville qui fait la société du gaz le cadeau de son usine et de ses installations. 20) Si, dans l'avenir, on trouve des pro«édés qui permettent de fabriquer le gaz à-meilleur marché, le conces sionnaire devra en faire usage, et le bénéfice sur le prix de revient re viendra aux consommateurs seuls par une réduction proportionnelle du prix au mètre cube. Rien de pareil Ypres. Nous som mes rivés pendant 30 ans nos 15 c. au mètre cube. D'ici là, évidemment, on aura inventé bien des moyens de réduire le prix de re vient, mais ce sera le fabricant seul qui en profitera. C'est ainsi que M. Debrouwer, qui a, pendant tout un long laps de temps, fabriqué du gaz mi-prix en ne l'épurant pas, a profité seul de sa bonne trouvaille. Les factures des Yprois n'ont pas été réduites d'un seul centime. 3°) A Roubaix le montant annuel des recettes du gaz sera multiplié par 0.33, le montant annuel des recettes électriques par o. 15 et si la somme des deux produits dépasse 500.000 francs, le surplus sera distribué pour les 3/4 aux consommateurs. Cela revient peu près dire ceci que, au delà de 7 de bénéfices, ceux-ci appartiendront pour les 3/4 aux consommateurs. Une somme proportionnelle sera déduite de leurs premières factures de l'exercice sui vant. Les Yprois ne verront jamais de ristournes. 40) Outre un don de joyeux avène ment l'agréation de la concession (petit cadeau s'élevant 350.000 fr.), la ville recevra annuellement une somme de 400.000 francs, nous disons quatre cent mille francs. C'est bien autre chose cela que la ristourne de 0.50 centimes par habi tant, dont notre bourgmestre d'Y- pres savait si bien faire valoir la générosité Cela fait, Roubaix, une ristourne de 3 francs par habitant, nous disons trois francs par habitant. 50) Enfin, si, malgré la réduction des factures dont nous parlons au 30 ci-dessus, et malgré la ristourne de 3 francs par habitant, les bénéfices de la société s'élèvent quand même au- delà de huit pour cent, tout le sur plus de bénéfice reviendra pour moi tié la caisse de la ville. Et maintenant qu'en dites-vous, Yprois Vous a-t-on, oui ou non, propre ment.... arrangés Quelle hauteur notre ville recon naissante devra-t-elle assigner au monument qu'elle élèvera au mayeur et son intelligent et clairvoyant conseil communal, pour témoigner dignement de sa joie d'avoir été si bien.... dévalisée Les Roubaisienssont fiers de leurs Motte et Wattine qui ont mené, de main de maître, avec indépendance

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Le Progrès (1841-1914) | 1907 | | pagina 2