Chronique de la ville.
Un procès Z, reviser
Le Sénat.
Le Gaz de la Cousine.
ACTUALITÉ.
La Justice aux Indes Hollandaises.
REQUÊTE
A propos de l'Abattoir.
Xolre Gaz.
COMCEI1T
M Segers est venu le défeniire en
soutenant que le but poursuivi par les
flamands répondait avant tout une
sécurité sociale. C'est uu but patrioti
que, uue œuvre do justice et d'apaise
ment.
Que veut l'auteur de la loi Intro
duire daus les écoles libres dps dtsposi
tions qui sont en vigueur dans les éco
les publiques depuis 1883.
L'orateur s'est efforcé de démontrer
ensuite que la proposition Coreraans ne
touchait ni la liberté d'enseignement
ni la liberté des langues, qu'elle
n'était en rien îuconstitiounelle. En
terminant il s'est réservé, comme M.
Hoyois, de présenter une proposition
trausaetionnelle.
Chaque droitier ayant la sienne il
semble que l'on va au gâchis le plus
complet.
A la fln de la séance il y avait encore
28 orateurs inscrits
Séance du Mercredi 5 Juin 1907
Budget
îles affaires étrangères.
M. Davignon déclare que le gouver
nement s'inspirera do la politique du
cabinet précédent.
Il signale les améliorations qui ont.
été apportées au régime consulaire.
En ce qui concerne la conférence de
La Haye, les sympathies du gouverne
ment sont acquises la question du dé
sarmement, mais j1 ne croit pas que
celle-ci sera discutée.
Le Sénat vote par 12 voix contre 31
et 1 abstention (M. Picard), le crédit
pour la légation belge au Vatican.
M. Picard s'est abstenu parce qu'il
trouve que voilà 14 ans que l'on discu
te la question et elle commence l'en
nuyer.
L'ensemble du budget des Affaires
étrangères est voté pai 63 voix contre 8.
Budget de lu Bette publique.
Le Sénat vote ensuite le budget des
non-valeurs et remboursements et l'on
aborde l'examen du budget de la dette
publique.
M Keppenne proteste contre les faci li-
tés accordées par le gouvernement aux
congrégations en matière de succession.
Il prétend que les congrégations
trompent le fisc chaque occasion
M. Saurez critique la façon dont
sont dressés les budgets.
La séance est levée 4 h. 3/4.
C'est toujours avec un malicieux
sourire qu'on se rappelle les exploits
S. M. la Reine «le Hollande.
(Suite et fin.)
Que fane? aller en cassation? les juristes de
là-bas démontrent M. Simonnar que c'est im
possible et tous lui conseillent, puisqu'il y a
eu les pièces décisives qui ont été retenues, d'in
voquer par requête civile devant la Haute Cour
de justice de l'Inde Néet landaise ce moyen de
révision du procès.
M. Simonnar présente donc sa requête en ré
vision et il l'a rédigé lui-même malheureu
sement, car M. Simonnar, poussé bout, em
ploie un langage agressif contre l'avocat qui
l'a abandonné, contre le greffier, contre le pro
cureur général, contre le président de la Haute
Cour.
Et que répond la Haute Cour cette requête?
Simplement ceci
Considérant qu'aucun des moyens produits
par le demandeur, sans examiner s'ils sont ou
non justes, ne tombe sous l'énoncé fait l'article
3S5 du règlement sur la procédure civile, des
motifs pouvant conduire la revision del'arrê'é
de la Cour et que, pour cette raison, la lequête
civile doit être rejetée
Rejette la requête civile introduite, condam
ne le demandeur aux dépens.
Une fois de plus la justice se dérobait et elle
achevait de ruiner M. Simonnar par un arrêt
de pure forme qui était, il faut le dire, un re
fus de justice scandaleux il est vrai que le pré
sident de la Haute Cour qui rédigeait et signait
cette décision était le même président qui avait
du Gaz de la Cousine, qui dès ses dé
buts, par une amère dérision, avait
choisi pour théâtre de ses fredaines
les salons de notre maïeur, lui préci
sément le grand artisan de l'œuvre
anti-Yproise.
En pleine fête, une baguette magi
que, mue par une main invisible,
plongea dans les ténèbres et jeta la
consternation parmi les invités, auto
rités locales, et tout le clan des affi
liés la firme De Brouxver and Cc li-
mited, réunis en ses salons. La chro
nique locale s'amusa beaucoup de
l'aventure et les muses la chantèrent
en des accents lyriques.
Deux ans s écoulèrent depuis l'évé
nement et nous eûmes l'occasion,
plusieurs reprises, de nous divertir
encore de nouvelles fredaines du Gaz
béni. Mais voilà que ces jours
derniers se produisit, dans les mê
mes salons de notre premier magis
trat, une formidable explosion de
gaz l'accident cette fois prend une
allure plus tragique un ouvrier bles
sé, commencement d'incendie, dé
gâts assez importants. On rejette sur
un ouvrier malhabile de la toute
jeune Société du gaz, la responsabi
lité de l'accident. Nous y voyons, nous,
le doigt de Dieu punissant nos mau
vais maîtres et voulant jeter le trou
ble et le remords dans leur âme.
Mais, hélas, ils sont aveugles et
impénitents.
N'annoncent-ils pas déjà, comme
clou de nos fêtes électorales, l'illumi
nation complète au gaz de la façade
de nos Halles Cette apothéose du
Gaz de la Cousine sera peut-être très-
intéressante pour Messieurs les ac
tionnaires, mais on frémit l'idée du
danger que courra notre joyau com
munal, sous le régime des explosions
que nous vivons depuis deux ans
Nous supplions nos maîtres de ne
pas commettre cette folie et de ne
point exposer quelque nouvelle im
prudence notre précieux Hôtel de
Ville. Qu'ils le gardent au moins
intact encore quelque mois, jusqu'au
jour prochain où les électeurs vrai
ment Yprois, fatigués de leur joug et
écœurés de leurs trafics, chassent
piteusement tous ces pharisiens de
notre temple communal.
Une certaine effervescence règne
dans le monde des bouchers. En voici
la cause.
Depuis quelque temps, l'estampil
lage du bétail abattu se fait dans les
cabarets aux environs de l'Abattoir
et domicile et non plus l'Abattoir
même.
rédigé et signé l'arrêt de la cour d'appel.
Pendant ce temps la firme M. était entrée en
liquidation et les domaines de M Simonnar et
de sa famille étaient vendus.
M. Simonnar élaildonc ruiné, sans recours
possible. II n'avait plus qu'une ressource l'in
tervention du gouvernement français en faveur
d'un citoyen français. Il quitte donc Java et ar
rive Paris. Il consultedesavocats M Dolbeau,
du barreau de Paris, étudie le procès, rédige
une enquête au ministère des affaires étrangè
res et M. Simonnar commence ses démarches.
Mais il est bien difficile de mettre en branle les
fonctionnaires du ministère des affaires étran
gères. C'éiait une affaire, délicate, ennuyeuse,
désagréable.
Le premier rapport surl'affaireSinoonnar pré
senté M. le ministre des affaires étrangères est
défavorable.
Puis M. Simonnar veut faire du bruit autour
de ses réclamations et dans ce but obtient l'ap
pui de la Presse et de la Libre Parole qui atta
quent ce propos M. le ministre des affaires
étrangères avec leur violence accoutumée c'é
tait, pour le moins, maladroit.
Néanmoins M Alex. Ribot, président du con
tentieux, examine nouveau le dossier de M.
Simonnar et, sur sa proposition, le ministère
accorde en Juin 1905 M Simonnar une som
me de deux mille francs pour l'aider faire va
loir ses droits en l'assurant de l'appui du gou
vernement français.
I' est clair que celte somme de deux mille
francs n'est pas un secours il est certain qu'elle
constitue après l'examen par des juristes une
preuve qu'il y a quelque chose de fondé dans
les réclamations de M. Simonnar.
a
M Simonnar se rend alors la Haye et y com
mence une série de démarches que l'on peut
qualifier de marche au calvaire, car il se heur
te partout un parti-pris évident
Naturellement les ressources de M. Simonnar
D'où coût i franc au lieu de quel
ques centimes ce au préjudice des
bouchers et partant des consomma
teurs.
Il y a là une pratique laquelle il
conviendrait de mettre fin.
Nous avons un abattoir communal
pour nous en servir et pour en retirer
au profit de la caisse communale tout
le bénéfice possible.
Il est vraiment étonnant que pas
un seul de nos conseillers n'y ait
songé jusqu'ici
Savez-vous ce que nous a coûté, l'an
dernier, notre usine gaz et la produc
tion de notre éclairage et de notre for
ce motrice
La modeste somme de cinq millions
de francs
Coquet Sans doute.
Pas autant, cependant, que l'article
Recettes du rapport que vient de
présenter au Conseil communal M.
l'échevin Lemonnier. Cet article là
porte sept millions trois cent mille
francs.
Bénéfice en comptant l'augmenta-
tioD de la valeur des magasins deux
millions et demi.
C'est là ce qu'en langage fiouri on
peut appelé un sale coup pour les ad
versaires des régies.
N'ayez crainte, d'ailleurs. Nous n'a
vons pas l'intention d'entamer ici une
discussion sur ce sujet d'éternelles po
lémiques Constatons, et passons un
autre... article.
Ce petit rapport, c'est le bilan d'une
grande industrie, et il y a d'autres
chiffres, d'autres indications précieuses
y puiser.
Ou y voit que les matières premières
de distillation coûtent près de trois
millions. C'est ça qui s'appelle de l'ar
gent qui s'en va en fumée. Heureuse
ment qu'on ne la laisse pas s'en aller
où elle veut, cette précieuse fumée On
a distillé 125,000 tonnas do charbon
On sait que les ouvriers de l'Usine
Gaz sont affiliés nne caisse de pré
voyance cette caisse a reçu huit mil
le f rancs de subsides
Ces ouvriers sont d'ailleurs très bien
traités. M Helleputte pourrait y trou
ver uu modèle pour le personnel de
son administration. Us reçoivent des
tantièmes des primas, des indem
nités de toute nature secours aux ou
vriers malades (quinze mille francs),
indemnités pour accouchements, se
cours aux veuves et aux orphelins, mé
decins, pharmaciens, vêtements affi
liation,par dessus le marché, la cais
se de retraite. Cette usine, s'il n'y
taisait, si noir et si chaud, serait un
paradis. Mais on ne peut pas dire,
coup sûr, que ce soit un enfer.
Uu détail qui ne manque pas d'inté-
s'épuisentdans celte lutte,son caractères'aigrit,
il ne voit plus que des ennemis 'partout parce
que de nulle part on ne lui lend la main.
M. Simonnar accable les pouvoirs publics de
ses lettres, de ses pétitions, deses protestations.
Il en envoie au ministère de la justice, aux Etals
généraux, Sa Majesté la Reine, au prince Hen
ri, au ministre de France.
Il va jusqu'à réclamer la miseen accusation du
ministère des colonies qui a couvert la spolia
tion, il va parce qu'on l'écarté du Palais
jusqu'à provoquer l'honorable secrétaire de Sa
Majesté la Reine.
Le malheureux est exaspéré, on lui retourne
ses lettres et ses piacets sans être décachetés,
on lui interdit toute correspondanceavec les au
torités, on le menace d'expulsion.
q m donc résisterait pareille catastrophe
Quelle fermeté de caractère et d'esprit ne fau-
drait-il pas pour assister impuissant la ruine,
la misère des siens Qui ne se serait brisé la
tôle contre celte résistance invincible de l'ini
quité? Car le malheureux nedemandait, en som
me, que des juges pour apprécier ses griefs.
Il resta t cependant au fond du cœur de M.
Simonnar un espoir, celui de l'appui du gouver
nement français en faveur d'un citoyen Lançais
ne réclamant que l'examen de ses réclamations
par la justice hollandaise.
M Simonnar savait que le comité du conten
tieux des affairesétrangères avait trouvé sa cau
se digne d'inléiêt.
Il te savait, puisqu'il avait reçu 2 000 francs
pour entamer ses démarches en faveur de la
revision de son procès.
Il le savait, puisque le ministre de France
La Haye lui écrivait le 16 Novembre 1906
«qu'il avait laissé entre les mains du ministre
néerlandais des affaires étrangères une no:e re
lative l'affaire Simonnar et qu'il avait signalé
avec instance la situation des plus fâcheuses
dans laquelle l'avaient mis les décisions de la
j istice coloniale néerlandaise
rêts nno salle con enant trois baignoi
res eM mise la disposition des femmes
et des PDfarits de la cité de l'usine,
comprenant cinquante-cinq ménages
on a délivré 2,915 bains durant l'an
née.
Les ouvriers ont pris 46,137 bains-
douches l'usine et 4,179 aux ateliers
de la Ville.
Il y a 40,000 compteurs en location,et
26 000 appareils. Le gaz fait marcher
407 mot"urs et l'on me que Bruxel
les soit une ville industrielle
Dernier poiut nous possédons
6,800 becs de gaz. Prenez garde île
n'en rencontrer aucun, dit la sagesse
des Marolles.
Enfin, détail curieux l'usine donne
cinq cents francs de subside Bru
xelles Attractions Evidemment pour
que nous ayons des attractions voile
gaz n.
Détrompez-vous chers lecteurs, il
ne s'agit pas du Gaz d'Ypres. Mais
les chiffres ci-dessus prouvent l'é
vidence que l'exploitation du (Taz est
une excellente affaire.
A Ypres, tout comme Bruxelles,
toutes proportions gardées, elle au
rait dû devenir pour la caisse com
munale une source de gros revenus.
La solution était toute trouvée
Ypres par l'acceptation de la propo
sition de participation Valcke
que nous avons défendue dans nos
colonnes.
Nos maîtres ont préféré garder la
brillante affaire pour la famille et
pour quelques amis.
Charité bien ordonnée commence
par soi
--S=JU=d^-
DIMANCHE, 9 JUIN 1907,
par la FANFARE DU COMMERCE
d'Armentières,
Graud'IMace, 5 heures.
PROGRAMME.
lre Partie.
K Cadets N Autriche. Parés.
2. Dejaniremarche-cortège.
Saint-Saëos.
3. Polonaise de Concert. Parés.
4 Danse des Plébéiens. Maquet.
(Variations pour 8 bugles solos).
2m« Partie.
1. Ouverture du Roi de Lahore.
Massenet.
2. Allegro-Adagio, 2"- Symphonie.
Beethoven.
3. Fantaisie sur Louise. Charpentier.
4. Valse interrompue. Montagne.
Aussi c'est l'écroulement de toutes ses espé-
raoces quand le ministre La Haye, M Marcel-
lin Pellet, fait savoir M Simonnar que le
gouvernement hollandais se refuse d'une façon
catégorique et définitive lui donner satisfac
tion sous une forme quelconque. Et que d'autre
part, le sous directeur du contentieux et le
sous-directeur des affaires de chancellerie,
Paris, ont examiné le dossier et ont reconnu
qu'il n'y avait aucun moyen pratique d'amener
le gouvernement néerlandais le dédommager
de la peile de ses procès.
Dans ces conditions, ajoutait le ministre de
France, je ne vois pas quelle nouvelle interven
tion pourrait être tentée en votre faveur Je le
déplore, étant donnée votre situation digne du
plus vif intérêt.
La diplomatie se reconnaissait donc impuis
sante.
Et c'est pourquoi il ne reste plus qu'à faire
appel la justice néerlandaise par la voix de
la presse.
Et c'est pourquoi nous venons ici invoquer le
pouvoir suprême qui peut encore ordonner que
la justice se prononce.
C'est donc la reine Wiliielmine que nous
adressons cette requête en faveur d'un infor
tuné qui se débat depuis sept ans et qui chaque
jour se sent enlisst r davantage, malgré ses cla
meurs et ses appels.
Comme femme, Elle sentira avec acuité les
sentiments de révolte, de douleurs, de déses
poir de cette famille dépouillée sans qu'on lui
dise pourquoi et Elle aura pitié
Comme reine. Elle ne voudra pas qu'on
puisse, la faveur du maquis du droit, étran
gler un sujet étranger qui a eu confiance dans
les lois néerlandaises Elle ne permettra pas
qu'on repousse ainsi toute enquête, qu'on refu
se tout jugement Elle voudra la revision du
procès Simonnar Elle voudra que la justice
prononce 1