Chronique de la ville.
i
Monnaie détériorée.
Se faisant l'écho du sentiment pu
blic, La Métropole réclame la modifi
cation des instructions données aux
préposés des caisses publiques pour
l'admission des pièces de monnaie
détériorées.
L'administration du Trésor, dit
notre confrère, pour enrayer la fâcheu
se manie que certaines gens avaient
de détériorer volontairement les piè
ces de monnaie, stipula que désormais
les caisses publiques n'accepteraient
plus les pièces abîmées. El l'on ap
prouva généralement la mesure Mais,
comme toute innovation, celle-ci pro
duisit au bout d'un certain temps des
effets imprévus A l'heure actuelle, il
y a en Belgique une quantité énorme
de pièces de monnaie, d argent sur
tout, qui sent refusées aux guichets
de la banque, de la poste, des che
mins de fer et qui continuent circu
ler tant bien que mal, constituant, en
somme, une monnaie illégale.
Si l'on examine la question de près,
on est amené dire que l'Etat a outre
passé ses droits en décrétant fe refus
de ces pièces par les caisses publiques
En eflel, de quel droit refuse-1-il une
pièce de 50 centimes, par exemple,
qui est usee au point que tout relief
en a disparu ou peu près L'Etal s i -
magine-t-il que ces pièces circulent
sans s'user C'est absurde. Qu'il les
retire temps de la circulation. Qu'il
fasse connaître qu'à telle date les piè
ces usées seront reprises contre de la
monnaie neuve. L'Ile petite opération
ne sera pour lui aucunement onéreuse,
puisque la valeur intrinsèque des piè
ces qu'il frappe est bien au dessous de
la valeur réelle, et que le bénéfice ré
alisé de ce ehef couvre le déchet ré
sultant de la reprise des pièces usées
Pour ce qui concerne les pièces abî
mées, nous voudrions qu'une distinc
tion fût au moins faite entre les pièces
détériorées volontairement et celles
qui le furent accidentellement. Un écu
de cinq francs tombe sur le pavé et
reçoit un coup pourquoi celte pièce
ne vaut-elle plus que son poids dar-
gent
Très juste.
L'ouverture de la chasse.
Comme Poperinghe.
et là
Actes olïiciels.
Un train pris en écharpe.
Le caïtl Mac-Lean.
nant l'intervention de l'Etat dans les
augmentations de traitement
2° De voir adopter la proposition dé
posée la Chambre des représentants
par M Maeubaut, tendant fixer
1/50' de la moyenne du traitement qui
a été assujetti a la retenue annuelle
pendant les cinq dernières années, au
lieu de 1/60*, la base pour le calcul des
pensions.
Les membres de la commission di
sent
Nous trouvons les prétentions de
ces modestes fonctionnaires très modé
rées, les traitements insuffisants, eu
égard aux travaux et aux responsabili
tés qui leur incombent, et les augmen
tations quinquennales de 5. c. prévues,
absolument dérisoires.
Aussi nous exprimons le vœu de
voir donner satisfaction aux intéressés.
dans le plus bref délai possible.
Si le gouvernement estime ne pas
devoir accorder le l/50e proposé par
M.VI Maenhaut et consorts en faveur
des secrétaires communaux, il nous
paraît que les Chambres devraient vo
ter immédiatement le l/55e avec la
garantie du 1. p. c supplémentaire
reteuir sur les traitements
Il serait désirable que satisfaction
fût donnée aux intéressés au cours de
la présente session, dit en terminant
M. Simonis, lapporteur.
La présente session est charman
te. Le rapport est daté du 9 Août.
Le Moniteur de Mercrodi matin pu
blie l'an été suivant
Art. 1er. L'ouverture de la chasse
est fixée, en 1907, aux époques ci après
indiquées, savoir
Au 31. Août, dans les provinces d'An
vers, de Brabant, de la Flandre occi
dentale, de la Flandre orientale, de
Limbourg, dans les parties des provin
ces de Hainaut, de Liège et de Namur
situées sur la rive gauche de la Sambre
et de la Meuse, y compris font le terri
toire des villes de Charleroi, de Liège,
de Huy et de Namur et dans les parties
de la province de Liège sises entre la
rive droite de la Vesdre et la Meuse, y
couipus tout le territoire de la ville do
Verviers.
Au 7 Septembre, dans les autres par
ties du pays.
Toutefois la chasse l'aide'du chien
courant ou du lévrier n'est permise
qu'à partir du 14 Septembre, celle au
gros gibier (cerfs, daims, chevreuils),
partir du 21 Septembre et celle au
faisan partir du 1er Octobre.
Art. 2. En temps de neige, il est dé
fendu de chasser en plaine, quelle que
soit la quantité de neige qui recouvre
la terre la chasse reste autorisée dans
les bois, ainsi qu'au gibier d'eau, sur
les bords de la mer, dans les marais,
sur les fleuves et les rivières.
Art. 3 La cnasse.à la perdrix, la
caille et la grousse d'Ecosse, est fer
mée après le 25 Novembre prochain
toute espèce'de chasse, y compris celle
l'aide du chien courant, cesse d'être
permise après le 31 Décembre 1907.
Art. 4. Par dérogation l'article
précédent, les battues au gros gibier
avec ou sans chiens sont, autorisées
jusqu'au 31 Janvier 1908; lâchasse
tir au lapin avec ou sans lurets en bat
tues ou l'aide du chien d'arrêt ou du
petit chien dit roquet dans les bois
ainsi que dans les dunes et celle au
moyen de bourses et de furets, peuvent
se pratiquer toute l'année la chasse
au gibier d'eau sur les bords de la mer,
dans les marais, ainsi que sur les tien
ves et les rivières, reste ouverte jus
qu'au 30 Avril prochain inclusive
ment.
Art. 5 La chasse courre avec meu
te et sans armes feu cesse d'être per
mise dans toutes les provmces après le
15 Avril 1908, saut pour le canton de
Vielsalm où elle reste autorisée jus
qu'au 30 du dit mois inclus.
Art 6. Les gouverneurs des provin
ces sont chargés de l'exécution du pré
sent arrêté.
Le 14 Août 6 1/2 heures du ma
tin, on vidangeait encore rue de la
Station les touristes qui se ren
daient la gare se bouchaient le nez.
Nous avons vu vidanger, l'heure
de midi, au Quai et rue de la Plume.
Jusqu'ici, l'été n'a pas été chaud
et cependant de plusieurs côtés de la
ville l'on se plaint de l'odeur répan
due par les eaux putrides des fossés,
c'est le cas la porte de Dixmude,
boulevard Malou, et le long du
Kasteelgracht où déjà les vases se
mettent nu.
Mais il paraît que ces odeurs n'in
commodent pas Monsieur Colaert...,
qui est de Poperinghe
Après Poperinghe la crasse, Ypres
la crasse
^ir<rvy^
A propos de la distribution des
prix aux élèves de l'école communale
(garçons) on nous signale le fait sui
vant
L'élève E. B. ayant été proclamé
ier de la c lasse supérieure avec les
g/'10 des points, on s'attendait lui
voir donner la médaille d'honneur.
Pourquoi ne l'a-t-on pas fait
Car. R.
ri
Nous avons de nouveau.la peste au
boulevard Malou, nous devons ce ca
deau l'ineptie de nos administra
teurs, qui tolèrent le versement des
immondices dans la pièce d'eau con
damnée, appelée disparaître.
Pour la combler, faut-il en faire
un foyer pestilentiel la leçon de
l'année passée quia donné la caisse
communale une saignée sensible,
est-elle oubliée Des mesures im
médiates sont prendre pour faire
cesser cet état de choses nuisible
la santé publique.
Nous avons lu dans le Journal
d'Ypres que l'embranchement du
tramway d'Ypres Neuve-Eglise ne
sera pas prolongé jusqu'à Steen-
werck, cause des difficultés soule
vées par la douane française, tou
jours revêche.
Les mêmes motifs existent-ils pour
la ligne d'Ypres Bailleul, dont il
est question depuis au moins vingt
ans et qui reste toujours l'état de
projet. Voilà une ligne qui augmen
terait notablement nos relations
commerciales avec la frontière no
tre bourgmestre ne serait-il pas
cause du retard apporté dans sa
construction, lui qui veut imposer
aux communes intéressées, l'embran
chement de Poperinghe Kemmel,
auquel ces communes sont hostiles r
La ville de Bailleul a toujours eu
avec lavilled'Ypres d'excellentes re
lations quand elle pouvait lui être
agréable, elle en saisissait immé
diatement l'occasion c'est ainsi que
quand il y avait ici un festival, elle
ne manquait jamais de nous envoyer
sa musique, une des bonnes du dé
partement du Nord ce témoignage
de sympathie méritait d'être récipro-
qué, c'est ce que nos édiles ont com
pris ayant promis formellement
la ville de Bailleul le concours de no
tre musique communale son festi
val de Dimanche prochain, nos mu
siciens partiront le matin, dîneront
midi et demi et comptent jouer vers
les six heures, afin de pouvoir être
de retour minuit.
Nous leur souhaitons une journée
pleine d'amusements et de franche
amitié avec nos bons voisins du dé
partement du Nord.
P.S. Au tout dernier moment nous
apprenons que nos édiles ont changé
d'avis, notfe musique ne se rend pas
Bailleul, mais Blankenberghe. Les
gaffes commises par nos maîtres ne
se comptent plus Us font la ville
d'Ypres une belle réputation.
Ordre judiciaire. Est nommé juge
suppléant la justice de paix du second
canton d'Ypres, M. Castel, avocat
Ypres, en remplacement de M. La-
grange, appelé d'autres fonctions.
Lundi soir, vers 9 1/2 heures, une lo
comotive lancée toute vitesse, a pris
en écharpe, en gare de Menin. le train
n° 119 venant d'Ostende, qui venait de
déposer ses voyageurs. Le choc a été
formidable quatre voitures du milieu
du train ont été projetées en dehors de
la voie. Fort heureusement, il n'y a pas
d'accident, de personnes déplorer Les
dégâts sont, considérables. Cet acci
dent, qui s'est produit environ 300
mètres de la station, juste la bifurca
tion des voies directes pour l'entrée en
gare, a provoqué un grand désarroi
dans le service. La voie n'a été rendue
libre la circulation que Mardi matin
-<X>oC>^}Ox>c
C'est une personnalité singulière, et sur
laquelle bien peu de détails ont été publiés
jusqu'ici, que ce caïd Mac-Lean qui, après
avoir été retonu en otage par Raissouli,
vient enfin d'être relâché. Ce que tout le
monde sait, c'est que sir Henry Mac-Lean
car il a été anobli dans son pays est
un ancien sergent de l'armée anglaise II ser
vait Gibraltar quand une Carmen de l'en
droit lui tourna la tête et. le décida tout
planter là pour la suivre. Dépouillant l'uni
forme, Mac-Lean partit avec sa maîtresse
pour le nouveau monde, mais là l'ardente
Espagnole se laissa tenter par le dollar et,
ur. beau matin, l'ex-sous-offieier constata
la fugue de sa Dulcinée Plus philosophe
que don José, il se consola et, après avoir
vainement tenté de faire fortune au Canada,
il mena une existence aventureuse qui. fina
lement le fit échouer au Maroc avec une pa
cotille dont il espérait tirer parti. Ce fut
gomme petit commerçant qu'il arriva Fez
Intelligent, habile s'orienter, il finit par
s'introduirei dans le palais et par obtenir les
bonnes grâces de Mouley Hassan, qui le
nomma instructeur de ses troupes C'était-
la fortune, d'autant plus que Mac-Lean n'a
bandonna pas ses affaires commerciales et
que la situation privilégiée qu'il occupait
l'assurait d'une bridante clientèle. Chose
digne de remarque, il ne trempa jamais
dans aucune intrigue, même au profit de son
pays. Il fut fidèle Mouley Hassan jusqu'à
sa mort et il a, de même, servi avec dévoue
ment son successeur Abd-el Aziz, le Sultan
actuel. On dit même qu'il favorisa l'élévation
de celui-ci aux dépens de son frère Mouley-
Mohammed, qui jouissait d'une médiocre po
pularité. A la mort de Mouley-Hassanil
aurait conseifé au grand-vizir Ba-Hamed,
son homme lige, une audacieuse et grandio
se supercherie. Abd-el-Aziz étant Rabbat
quand son père rendit le dernier soupir, il
s'agissait de garder cette mort assez secrète
pour permettre au jeune prince d'accourir
avant que le fatal dénouement fut connu.
L'armée surtout devait ignorer l'événement.
Que fit Ba-Hamed Sur les instigations de
M ic-Lean. il convoqua les troupes pour une
revue et leur annonça que le Sultan, étant
indisposé, les passerait en revue dans sa li
tière.
On prit donc ce cadavre qui achevait
peine de se refroidir, et bien assuré de la dis
crétion de l'entourage immédiat par des pro
messes ou des menaces, on le farda, on l'ha
billa, puis on le ficela dans sa litière parmi
d'épais coussins, et, d'un bout l'autre de
la file des troupes, on promena ce mannequin
funèbro qui ballottant avec une agitation
étrange. Voilà quel stratagème Abd-el-Àziz
aurait dù le trône. Il convient d'ajouter que
son père, bien qu'il ne fût pas l'aîné de ses
fils, l'avait désigné pour son .successeur II
l'avait eu d'une esclave adorée, Lalla Rekia,
et c'est pourquoi il l'avait nommé Abd el
Aziz, ce qui signifie le Fils de l'Esclave
chérie n
On conçoit tout l'ascendant qu'un homme
comme Mic-Lean, qui avait reçu la dignité
de caïd, dut prendre sur l'esprit d'Abd el
Azis, un bon gros garçon qui ferait un souve
rain agréable partont ailleurs qu'au Maroc.
Mac-Lean lui apprit aimer les'ïnventions
européennes, et, au grand scandale des vieux
Marocains, la bicyclette, le phonographe et
la photographie pénétrèrent au Maroc. Le
sultan apprit même la bicyclette aux fem
mes de son harem et, un jour, il ne crai
gnait pas d'aller se promener avec elles,
dans cet équipage, aux environs de la capi
tale, ce qui causa un scandale inouï. Mac-
Lean acheva de charmer Abd el Aziz en
créant son usage uiieCour des amusement»,
ce qui n'était pas beaucoup plus extraordi
naire, après tout, que les Menus Plaisirs de
l'ancienne Cour fut organisée Marrakesch.
On y trouvait tous les sports, (erinis, foot
ball, etc. une piste agrémentée d'obstacles
avait été établie pour les courses bécane,
et le Sultan, très adroit, malgré sa corpu
lence, s'y livrait des prodiges d'acrobatie.
Un ingénieur fiançais, M. Vevre, présen
té par Mac-Lean, faillit rendre Abd el Aziz
fou de joie, en lui offrant une motocyclette.
Tout un après midi il s'amusa de ce jouet
neuf, évoluant dans tous les ssns, et com
me la nuit tombante, il n'était pas encore
rassassié, il fit venir trente esclaves noirs
avec des falots pour éclairer sa course folle.
Enfin, il s'adonna l'automobile et il n'hé
sita pas promener ses femmes dans ce vé
hicule tout moderne. Ce fut un nouveau et
immense scandale En automobile, lu Maroc
hermétique, le Maroc voilé Sans s'en dou
ter, Mac-Lean ébranla singulièrement le
prestige du Sultan et provoqua contre les
Européens une suspicion qui devait dégéné
rer en haine.
Le caïd Mac Lean a dù être très surpris
de ne pas avoir obtenu la soumission de Rais
souli, vers lequel le Sultan l'avait envoyé
en négociateur 11 avait sujet, d espérer qu'il
aurait réussi la où tai t d'autres avaient
échoué, car il parle l'arabe avec une perfec
tion rare et il a de plus une éloquence per
suasive. Raissouli s'imagina qu'en le rete
nant prisonnier, il obtiendrait tout ce qu'il
voulait et cela sur les instances du caïd sou
pirant après sa liberté ou tremblant pour sa
vie. Mais Mac-Lean, tout Marocain qu'il
soit devenu, reste sujet anglais,et, dans les
lettres qu'il écrivait, il demandait au con
traire qu'en ne fit aucune concession Rais
souli. A la fin, voyant qu'il n'y avait rien
en tirer, le rebelle le relâcha de crainte de se
faire une mauvaise affaire en-le gardant plus
longtemps. Il l'avait d'ailleurs traité non en
captif, mais comme un hôte de distinction
Au fond, Mac-Lean est fort attaché au
Sultan et il doit voir de très mauvais œ'I
l'intervention de la France et de l'E«pagne.
C'est lui que M Harris, correspondant du
Timesqui a ait prétendu jouer un rôle
politique la cour de Fez. doit sa disgrâce.
On a dit qu'il prétendait devenir lui même
grand-vizir. C'est une erreur. Il ne paraît
pas avoir l'ambition de gouverner l'empire et
il n'est plus, du reste, daus l'âge des vastes
desseins. Il a soixante-deux ans, et il possè-