La dette de la ville.
HOSPICES.
Un beau geste. Electeurs
1,700,000 francs.
Propriétés communales.
326,088 francs 42 c.
L'emprunt nouveau.
Les secourus.
M oins de politique
et plus d'administration.
Xos candidats viennent, par un
geste de désintéressement qui leur
fait honneur, de détruire toute la tac
tique des cléricaux, qui depuis des
semaines et encore dans le Journal
d'Ypres de ce jour, clament sur tous
les tons que la liste 2 ne pouvait
servir qu'à faire triompher la liste 3
que voter pour M. Froidure et ses
amis, c'est assurer l'élection de MM.
Brunfaut, Dechièvre et Vermeulen.
La liste 2 est aujourd'hui assurée
d'obtenir le quorum, 1 ou 2 sièges,
si les partisans de la R. P. que
compte le parti catholique font leur
devoir.
Nous l'avons dit, la liste dite des
intérêts communaux porte des noms
qui nous sont sympathiques et parmi
lesquels figurent ceux d'amis politi
ques, qui ont conservé nos opinions.
Nos candidats n'ont pas voulu que
leur succès fut acquis au prix d'une
défaite d'anciens camarades de lutte,
ils ont voulu en même temps donner
un témoignage public de sympa
thie la cause que défend la liste
2, cause qui a rallié l'unanimité de
l'opinion libérale.
C'est incontestablement un acte
de désintéressement qui impression
nera favorablement notre corps élec
toral.
Nous avons toujours dit et nous
n'avons cessé de répéter que nos
candidats marchaient la lutte sans
l'ombre d'une ambition personnelle,
par devoir et rien que par devoir.
Leur proclamation le prouve sur
abondamment et les électeurs leur en
sauront gré en assurant leur victoire,
car ce sont des hommes désintéressés
et non des ambitieux, qui pour le
bien de la ville doivent siéger
l'Hôtel de Ville.
Nos candidats veulent assurer le
quorum la liste des intérêts com
munaux. C'est parfait.
Dans toute cette campagne nous
n'avons jamais exprimé qu'un seul
désir c'est de voir arriver les deux
listes d'opposition.
C'est notre souhait le plus ardent.
Un seul ennemi se dresse devant
nous cet ennemi figure sur la liste
n" 1 c'est contre lui et contre lui
seul que tous les efforts doivent
être dirigés.
Mais, nous ne cachons pas, que
le geste posé par nos amis, n'est pas
sans danger et que si par malheur ils
devaient succomber victimes de leur
générosité, nous en éprouverions de
vifs regrets.
Nous espérons que cela ne sera
pas. Que le mot d'ordre que nos amis
ont donné au corps électoral sera
suivi la lettre que nul libéral n'y
faillira.
Car s'il nous tient cœur de voir
arriver les hommes indépendants et
de caractère, qui figurent sur la liste
2, qui seront incontestablement d'ex
cellents administrateurs communaux,
il nous tient plus cœur encore de
voir réussir nos propres amis le
parti libéral tout entier leur doit une
profonde reconnaissance surtout M.
Brunfaut, qui a été tout spécialement
l'objet des attaques et des vilenies
des orateurs de trente sixième ordre
qui ont escaladé les tréteaux du
Volkshuis
M. Brunfaut doit triompher avec
toute sa liste, car c'est sur M. Brun
faut et ses amis que les centaines de
pères de famille qui ont gardé leur
confiance nos écoles communales,
comptent pour la défense au Conseil
de leurs intérêts les plus sacrés, ceux
qui touchent l'avenir de leurs
enfants.
Que les électeurs libéraux suivent
donc sans broncher le mot d'ordre
qui leur est donné.
Aucune défection ne peut se pro
duire.
A ce prix seul, l'opposition tout
entière sortira victorieuse du scrutin
de demain.
N'oubliez pas que vous allez avoir
choisir le 20 Octobre prochain
entre trois listes
La liste cléricale.
La liste des intérêts communaux.
Ht la liste libérale portant le n° 3.
La liste 3 arbore franchement le
drapeau libéral. En votant pour elle,
vous direz avec le parti libéral tout
entier que la question de l'instruction
publique doit être la première des
préoccupations d'une administration
sage et éclairée, qui envisage au
dessus des intérêts purement matériels
d'une cité le relèvement moral et in
tellectuel de la population.
Ce devoir l'ancienne administra
tion libérale l'a compris.
Nous avions Ypres des écoles
excellentes, placées sous la direction
d'un personnel d'élite. Riches et
pauvres y trouvaient accès.
L'enseignement qui s'y donnait
était respectueux de toutes les con
victions. L'administration libérale y
était la main. Nous pourrions citer
maints hommes politiques qui occu
pent un rang élevé dans le parti clé
rical, qui ont été formés dans nos
écoles communales.
Lorsque les cléricaux sont arrivés
au pouvoir en 1891ils avaient promis
de respecter l'édifice scolaire élevé
par leurs prédécesseurs. Ils s'étaient
engagés respecter la liberté des
pères de famille.
Au lieu de cela, ils ont fait naître
Ypres la guerre scolaire avec toutes
ses conséquences néfastes.
Ils ont supprimé notre Collège
communal.
Ils ont supprimé nos écoles d'adul
tes pour hommes et femmes
Par tous les moyens ils cherchent
nuire aux écoles officielles.
Ne sont-ce pas eux qui ont élevé
le minerval de notre école payante
pour filles et de nos écoles gardien
nes Pourquoi
Uniquement pour provoquer une
dépopulation de nos établissements
scolaires.
Le personnel enseignant ne reçoit
pas les encouragements qu'il mérite
les bons instituteurs sont sacrifiés
pour faire place des créatures poli
tiques.
C'est la désorganisation sur toute
la ligne.
Electeurs, qui êtes restés fidèles
lacause de l'enseignement, l'occasion
vous est donnée de protester contre
la politique de nos maîtres cette
occasion c'est la liste 3 qui vous la
fournit.
Lorsque les libéraux ont quitté le
pouvoir la dette de la ville ne séle-
vait qu'à 497,000 francs.
Aujourd'hui la dette communale
se chiffre 850,000 francs et
avec l'emprunt nouveau qui est déci
dé la dette montera la somme de
Certes, des travaux d'importance
sont décidés, mais ceux-ci se feront
avec l'intervention de l'Etat et de la
Province.
Les cléricaux nous endettent donc
de plus en plus, et cela malgré qu'ils
disposent de beaucoup plus de res
sources que n'en possédaient leurs
prédécesseurs.
Dans les douze dernières années
ils ont touché du fonds communal et
du fonds spécial 533,94-7 fr. 97
de plus que les libéraux, soit plus
d'un demi million, malgré cela de
puis 1890 c'est la seconde fois qu'ils
doivent recourir l'emprunt.
Qu'y a-t-il d'étonnant
L'or fond entré leurs mains.
Les travaux manquent de direction
et de surveillance nos maîtres sont
les esclaves de leurs hommes du
Volkshuis.
Le gaspillage s'étale au grand jour
faire et défaire, telle parait être leur
devise.
Lorsque les libéraux ont quitté le
pouvoir en 1890, la ville possédait de
nombreuses propriétés.
Savez-vous combien s'élèvent les
réalisations faites ce jour
Presque rien de cette somme n'a
été remployé.
Et malgré cela, malgré les res
sources nouvelles que l'administra
tion cléricale retire et du fonds com-
.munal et du fonds spécial la ville
s'endette d'année en année.
Avec quoi paiera-t-on le service de
l'emprunt nouveau. L'avenir nous le
dira.
Nous avions une ressource tout
indiquée c'était l'affaire du gaz.
Lors du renouvellement de la con
cession pour l'éclairage public, M.
Valke a proposé d'exploiter l'affaire
en participation avec la ville.
M. Colaert n'en a pas voulu. Il n'a
pas voulu davantage d'une exploita
tion en régie.
Erreur profonde, lorsque l'on son
ge que la plupart des grandes villes,
Gand, Anvers, Bruxelles, Louvain,
etc. équilibrent leurs budgets grâce
aux énormes bénéfices que rapportent
leurs usines exploitées en régie.
M. Colaert a préféré tout cela la
combinaison De Brouwer.
Il fallait du gaz clérical, rien de
plus.
Que lui importaient les intérêts de
la ville, pourvu que la clique fût
satisfaite.
Et voilà comme quoi, en tout et
partout les intérêts politiques ont le
dessus
Et dire que M. Colaert était de
ceux qui en 1890 promettaient moins
de politique et plus d'administration.
Vous tous qui êtes secourus par
nos établissements charitables, sou
venez-vous que ceux qui ont songé
adoucir vos misères étaient des libé
raux.
La liste libérale 1 élection du
Octobre 1907 porte le n° 3-
20
Moins de politique et plus d'admi
nistration, tel était le grand cheval
de bataille des cléricaux, lorsqu'ils
escaladèrent, en 1891 les marches de
l'Hôtel de Ville
A peine arrivés, ils s'empressèrent
d'oublier ce qu'ils avaient sollennel-
lement promis.
Des hommes qui avaient rendu de
longs et loyaux services la chose
•publique furent impitoyablement sa
crifiés la haine sectaire de nos diri
geants cléricaux.
C'est ainsi qu'un un tous les ad
ministrateurs de nos établissements
charitables furent démis de leurs
fonctions
MM. Liebaert Emile
Vandaele Eugène
Poupart Oscar
Tack Léon
Gravet François
au bureau de bienfaisance et
MM. Iweins Jules
Rabau Louis
Merghelynck Ferdinand
Vandaele Ferdinand
Cardinael César
aux hospices.
Nos maîtres n'eurent aucune con
sidération pour les-services rendus.
Us oublièrent aussi que la richesse
de nos établissements charitables
est due aux libéralités des familles
libérales.
Mais tout cela leur importait peu.
Ce qu'ils voulaient, et l'expérience
nous l'a prouvé, c'était de faire de
nos établissements charitables des
auxiliaires de leur boutique électo
rale
Electeurs, vous vous en souvien
drez en votant contre eux l'élection
du 20 Octobre prochain.
Les hommes qui composent cette admi
nistration sont de la même clique que ceux
de l'Hôtel de Ville. Ils ont beaucoup trop de
fonctions et d'emplois pour soigner les inté
rêts des pauvres comme cela devrait être.
Bien qu'ils disposent d'un revenu ordi
naire d'environ 400,000 fr. ils sont en déficit
depuis nombre d'années. Leur compte de
1905 clôture, il est vrai, avec un excédent
de 8637 fr. 13, mais cet excédent est plus
apparent que réel. En effet, quand d'une
part, on déduit des recettes ordinaires,
I6500 fr. prélèvés indûmént sur les revenus
de la fondation Godtschalck, et que d'autre
part on ajoute les dépenses pour crédits dé
passés et reportés sur les dépenses extraor
dinaires de l'année suivante, on y constate
un déficit de 19000 fr. au lieu d'un excé
dent.
La comptabilité des Hospices est telle
ment embrouillée et irrégulière, comme nous
l'avons prouvé d'une manière irréfutable, il
y a quatre ans, que le collège échevinal ne
laisse plus, insérer, depuis 1900 dans le
Recueil des actes de La ville le compte
de la caisse des capitaux qui cependant doit
servir de contrôle pour les administrateurs
et pour le public, mais ces messieurs ne veu
lent pas de contrôle.
Les Hospices ont construit récemment un
nouvel hospice d'aliénés qui a nécessité une
dépense de 700,000 fr. au bas mot. A cette
fin ils ont dû réaliser avec perte leurs rentes
Belges 3 p. °/o.
Cet asile d'aliénés que M. Colaert nom
me un monument qui fait honneur la ville,
sert, depuis peu exclusivement, pour hom
mes, et ne donne pas 1 p. °/0 du capital qui
y a été consacré.
Les Hospices ont construit avec l'argent,
provenant de la fondation de M. Godt
schalck, un couvent avec chapelle Locre,
contrairement aux intentions de-ce bienfai
teur mort en 1892.
Après avoir laissé écouler 14 ans, nos
administrateurs cléricaux se sont enfin déci
dés exécuter en partie le testament de M.
Godtschalck en construisant sur sa proprié
té Wytschaete un établissement d'in
struction agricole.
Celui-ci, actuellement en construction
coûtera au moins 500,000 fr.
Dans un mémoire adressé l'adminis
tration communale en date du 26 Décembre
1902, signé L. Biebuyck, E. Fraeys et N.
Meersseman, nous lisons avec stupéfaction,
que pour le cas où l'Hospice serait trop petit
G L ixc l éjJULicli ai C ex o<x dootinaliv/i* ib lv:
reconstruiraient dans un autre endroit.
Cela ne donne-t-il pas une idée de là sin
gulière mentalité de ces imprévoyants admi
nistrateurs.
Dans ce cas ils auraient dépensé un demi
million en pure perte.
Est-ce là un acte de bonne administra
tion
Du temps des libéraux, un des membres
de la commission des Hospices faisait pres
que tous les jours des visites l'un ou l'au
tre hospice et surtout l'heure des repas.
Ces Messieurs examinaient minutieuse
ment toutes les livraisons pour les besoins
des établissements.
Ils dirigeaient par eux mêmes, les tra
vaux aux bâtiments en ville et aux fermes
ainsi que l'exploitation des nombreuses pro
priétés boisées.
Les ménages des établissements étaient
tenus avec ordre et économie. Aucun pen
sionnaire ne se plaignait.
Sous l'administration catholique tout est
négligé. Les importantes livraisons ne sont
plus examinées comme jadis. Pendant des
mois entiers aucun membre ne fait une visi
te cependant si nécessaire dans certains éta
blissements. Il doit y avoir beaucoup de gas
pillages défaut d'une surveillance sérieuse
et efficace aussi les frais d'entretien des
pensionnaires sont considérables. Ce n'est
donc pas sans raison que le conseiller
D'Huvettere se plaignait récemment dans
une séance publique du Conseil communal,
du taux exagéré de la journée d'entretien
des'malades l'Hôpital.
A l'Ecole des orphelins, actuellement,
dirigé par un abbé et cinq religieuses, les
enfants coûtent autant que dans un bon
pensionnat. La discipline y est-elle meilleu
re que du temps des libéraux
Les travaux d'entretien aux bâtiments en
ville, aux fermes, et dans les bois sont faits
sans aucune direction ni surveillance directe
des membres des Hospices.
Tout est abandonné des employés et
surveillants rétribués et qui agissent leur
guise sans contrôle.
Les magnifiques fermes qui avaient été
conservées intactes travers les siècles et
sous tous les gouvernements du pays sont
aujourd'hui morcelées par les administra
teurs cléricaux des Hospices
Ils en vendent des parcelles la conve
nance du premier ami politique qui en fait
la demande et presque toujours au détri
ment de l'exploitation.
Sont-ce là des actes de bonne administra
tion
Aux Yprois en juger.