Chronique de la ville.
A propos de bluff*.
Un phénomène.
Sermon de charité.
Un petit mensonge
de plus ou de moins.
Pour les Stands.
Société lioyale
des Francs Arbalétriers.
Harmonie Communale
Chronique théâtrale.
La Fille du Hégiment,
Le Chalet,
AELVE ÉGLISE.
L'imbroglio du Journal
POPETUAGIIE.
A r Administration des
Hospices
Dans son entêtement de maladie, il
ne voulait rien entenare et ne cessait
de répéter Vous ne couperez rien du
tout
Voyant qu'il était impossible de le
raisonner, je résolus d'employer les
grands moyens
Albert, lui dis je, puisque tu ne
veux pas être raisonnable, je vais faire
appeler quatre soldats et te faire fice
ler, après quoi je t'opérerai
Alors, dans ce sale pays, on
n'est plus même maître de sa peau
Certainement, non, tu appar
tiens entièrement l'œuvre que tu
sers en ce moment, la vie d'un blanc
est trop précieuse pour qu'il lui soit
permis de la sacrifier bêtement...
Un quart d'heure après, le panse
ment était terminé. An bout d'un mois,
mon ami Albert était guéri
C'est ce Lapière, modeste et héroï
que, qui plus tard proposait
Commandant, vous n'obtiendrez
rien de ces gens là, ils ont trop peur
Laissez moi partir avec quelques hom
mes et j'irai leur dire que je me remets
comme otage parmi eux pendant que
leur chef viendra vous faire visite. De
cette façon, ma tête répoudant de la
sienne, peut-être bren aura-t il confian
ce et pourrez-vous vous mettre en re
lation avec lui.
La généreuse mission de Lapière
réussit très heureusement.
Mais, nous ne pouvons en citer da
vantage, de ce livre de bravoure qui
est sympathique par le sentiment au
tant que par la forme.
L'ouvrage de M. le commandant
Michaux sera lu avec intérêt par tous
ceux que ne laisse pas indifférents la
lutte héroïque que soutiennent encore,
avec le plus noble désintéressement
personnel, nos compatriotes travers
les dangers et dans la barbarie des
Doirs du Congo V.
Les Députations permanentes des
provinces du Hainaut, du Brabant et
de Liège se sont chargées de mettre
les choses au point et de donner la
véritable signification du scrutin du
20 Octobre écoulé.
En effet, les grandes victoires clé
ricales de Stavelot, de Diest et d'au
tres lieux annoncées par le Journal
pourraient bien se changer en défai
tes, puisque ces députations perma
nentes ont annulé ces grandes vic
toires cléricales pour manœuvres
frauduleuses et corruptions exercées
sur les électeurs par les chers amis
du pieux confrère.
La tête de linotte sera-t-elle satis
faite
Un phénomène extraordinaire vient
de se produire en notre ville.
Samedi soir, Rosette du Journal
a été atteinte spontanément d'une
attaque d'hydrophobie. Ce qui étonne
et déroute les médecins, c'est qu'elle
n'a pas été mordue au préalable et
qu'elle n'a mordu personne. (1).
On attend les nouvelles du nouveau
monastère pour savoir si l'on s'adres
sera Saint Hubert ou bien l'in
stitut Pasteur pour obtenir la guéri-
son.
Notre confrère clérical I*e Jour
nal publiant le compte-rendu d'un
sermon de charité, prêché par le R. P.
Ollivier, en résume un des principaux
passages
L'Exemple du bon Samaritain
qui traduit si bien l'esprit de N. S.
vous dit de faire la charité par un
motif surnaturel d'amour de Dieu
et du prochain, sans aucune distinc-
lion de personnes pour quelque raison
naturelle. Le nécessiteux c'est le
membre souffrant de J. C. Il n'y
(1) Elle pourrait s'être mordue elle-mêm e.
(N. d. 1. R.)
a guère que les nécessités plus
I grandes qui puissent légitimer des
secours plus empressés et plus
abondants.
En entendant exposer et dévelop
per avec éloquence ces préceptes di-
I vins de justice et d'équité, nos admi
nistrateurs du Bureau de Bienfaisance
qui se disent catholiques, ont dû sans
doute, se voiler la face, faire un exa
men de conscience et s'accuser d'in
tolérance et de partialité dans leurs
distributions de secours aux pauvres.
Le Journal d'Ypres dans son der
nier numéro insère bravement que
le sermon de charité a été donné par
le grand prédicateur, le père Ollivier
de Paris.
Tout le monde en ville sait qtie
cela n'est pas, mais qu'importe....
Un pieux mensonge .est toujours
permis.
Dans le budget de la guerre pour
1908, nous sommes heureux de rele
ver
i°) Un crédit de 37,500 francs
pour favoriser l'établissement, dans
certaines villes de garnison, de
Stands communaux dont l'armée
puisse faire usage.
Il convient que le département de
la guerre, dans certains cas excep
tionnels, vienne en aide aux villes,
concurremment avec le département
de l'intérieur.
20) Un crédit de 16,000 francs,
pour augmenter le nombre et la lon
gueur des zones de tirs collectifs au
camp de Beverloo, et mettre ainsi
l'étendue des lignes de tir en rapport
avec la portée des armes nouvelles.
Voilà, dit la Belgique Militaire
d'excellentes dépenses directement
en rapport avec le but et la raison
d'être de l'infanterie former des
hommes rompus aux fatigues et sa
chant tirer.
A noter que ce crédit offert aux
villes, parle Département de la guerre,
n'est qu'un faible appoint au crédit,
dix fois plus considérable, offert par
le Département de l'Intérieur
Malgré cela, il se trouve encore en
Belgique certaines édilités, assez peu
soucieuses des intérêts de la Garde-
civique et de l'Armée, pour s'obsti
ner de ne point répondre ces patrio
tiques appels.
L'édilité d'Ypres occupe, sans nul
doute, la place d'honneur parmi ces
édilités qui manquent de patriotisme.
Lundi 9 Décembre 1907.
Tir offert par le Vice Président
Cercle
lr prix lr oiseau, De Baeck Joseph.
2® prix 2® oiseau. Van Nieuwenhuize.
3' prix 1' bas total. Legroe L.
4" prix lr haut total. Brunfaut A.
5" prix 2® bas total, Podevyn A.
6e prix 2® haut total, Fraipont M.
C(»CK11T,
DIMANCHE 15 DÉCEMBRE 1907.
5 1/2 h. du soir,
aux Halles. Salle Puuwels.
entrée sous le Nieunerk.)
PROGRA M M E
1. Les petits Belges, marche militaire.
Edm. Jaminé.
2. Obéronouverture, de
Ch. M de Weber.
3. Rigoion de Dardanus, musique de
Rameau (1739)
4 Les deux Pigeonsn° 1. 2, 3, 4.
Ballet d'André Messager.
5. Fantaisie de l'opéra Rigolellode
Verdi.
6. Ségotiàne, danse espagnole.
Lacome.
c-je ~-
-
La troupe du théâtre de Tournai,
sous l'habiie direction de M. Martini,
donnera sa 6e repiésentalion le Mardi
17 Décembre prochain, 8 heures da
soir.
An programme
Opéra en 2 actes.
Opéra comique en 1 acte.
Le prix des places est fixé comme
suit
Premières 2,50 fr. Secondes 1,25
fr. Troisièmes 0.75 fr.
Pour la location, slidressor chez le
machiniste du théâtre M. Th. Degroote
Place Vandenpeereboom.
D' Ypres, de .Veuve-Eglise ou
d'ailleurs, en Français ou en
Chinois, qu'importe f Pourvu
que la vérité soit dite et la
leçon donnée
En lisant, dans le Progrès, le chef-d'œu
vre du Journal, vous vous êtes dit sans
doute qu'il serait impossible d'aller plus loin
dans la voie de l'extravagance. Détrompez-
vous, mes chers amis dans son dernier nu
méro, le Journal parvient se surpasser il
publie une paire d'articuletsd'uneffet comi
que irrésistible.
Depuis les dernières élections, notre pau
vre ami a contracté une manie qui menace
de devenir chronique il ne voit plus qu'hô
tels-de-ville que, dans son imagination ma
ladive, il conquiert, l'arme au poing, dans
un assaut formidable. Don Quichotte de son
parti, bravement il s'élance etnaturel
lement, il emporte la forteresse illusoire,
sans coup férir.
Ayons donc compassion du pauvre diable,
qui n'en peut mais, et comptons-le désor
mais parmi les heureux mortels auxquels le
Ciel est promisEn tant que conquérant,
nous ne l'arrêterons donc plus dans ses
inoffensifs élans.
Mais, comme rédac-chef du Journal, il
nous appartient toujours,
Trop prétentieuse et trop sotte pour se
taire et jeter le voile sur ses bévues, la linotte
les étale complaisamment au grand jour,
en ayant soin toutefois de passer sous silen
ce ses grosses bonnets elle fait la brave,
et elle ritjaune, vert, toutes les nuances
de l'arc-en-ciel Elle s'amuse comme une
petite folle du Chinois qu'on parle Neuve-
Eglise mais étourdie l'ordinaire, elle ca
che mal que ce Chinois, elle l'a parfaite
ment compris. Le Chinois de Neuve-Eglise
ne serait-ce que du bon français, par
hasard
Quoiqu'il en soit, moins que du secours
ne soit venu d'ailleurs, notre savonnée l'a
joliment décrassée car, maintenant du
moins, elle se sert, pour nous répondre, d'un
langage convenable.
A la bonne heure, chère linotte du Jour
nal Encore un échange de procédé, comme
celui qui vous a si bien servie, et vous fini
rez par parler le... Chinois commeà Neuve-
EgliseCe sera une manière comme
une autre d'apprendre le Français.
Est-ce drôle C'est pourtant ainsi.
Une chose que je ne pardonnerai jamais
mon ami du Journal c'est de m'avoir appe
léacadémicien etjuriste
Peut-on imaginer insultes plus grossières
Ah c'est bien le coup de pied de l'âne,
n'est-ce pas Del'ânedu Journal, bien
entendu
Récapitulons linotte, pie, perroquet,
corneille, âneque d'animaux au servi
ce d'un seul et même Journal
Ce n'est plus un bureau de rédaction
c'est une ménagerie
Rabies fanaticus a écrit le Progrès. Et
l'ineffable ami de s'indigner de notre igno
rance. Je comprends d'autant mieux que son
vieux sang de collégien n'ait fait qu'un
tour en lisant ce blasphème, que j'ai moi-
même envoyé.... au Paradis le typo qui
me l'a mis au bout de la plume. Ce que je
le cuirais petit feu, si je le tenais, l'héréti
que
Mais, au fait, j'y pense.... Pour la pre
mière fois, mon ami et moi, nous sommes
d'accord.
Embrassons-nous, Folleville
Pinçons une autre corde, car j'en ai plus
d'une sur ma guitare. Avez-vous lu l'arti-
culet intitulé
A Caton, Zoile et Zola Non Eh
bien vite alors, car les occasions de rigoler
bon compte se font rares. Est-il cocasse
l'auteur de ces lignes L C'est Cyrano de Ber
gerac en personae, pau-ole d'honaeur Il se
fend droite, gauche, par devant, par der
rière il gesticule, fait des moulinets, vise
Caton, Zoïle, Zola, Ernest, Auguste, un
sosie etne touche personne
Il s'escrime dans le vide, le pauvre
C'est égal, quel fameux gaillard que
Cyrano et comme je l'admire
Mannen van de Boterstraat,
Gij hebt toch een knappen maat
Eens gewapend met zijn degen
Niets houdt.Cyrano nog tegen
Hij, die vocht zijn leven lang
Hij en is voor niemand bang
Waar gij hebt een koenen maat,
Mannen van de Boterstraat I
Pour la bonne bouche, la fin.
Un collaborateur du Progrès ayant
demandé ce que le doux Jésus dirait s'il
revenait sur terre, l'exégète réplique qu'il
dirait aux catholiques tièdes qu'il les vomit
oh Journal et aux libéraux sé
pulcres blanchis
Que nenni anti-moderniste du Journal.
Si Jésus revenait sur terre, sa première
besogne serait de contrôler comment vivent
ceux qui se disent ses disciples et comment
ils appliquent sa Doctrine.
Êtes-vous bien sûr, cher contradicteur,
qu'il trouverait chez ses successeurs cet
amour de la pauvreté qu'il ne cessait de prô
ner en même temps que le détachement des
choses terrestres Ne pensez-vous pas qu'il
trouverait des marchands dans les Temples
et qu'il les en chasserait avec indignation
Ne croyez-vous pas qu'il ne serait que mé
diocrement satisfait de la façon dont un très
grand nombre de ceux qui se réclament de
son enseigne, mettent en pratique l'amour
du prochain -
Si Jésus revenait, Il serait de son temps et
n'emploierait plusson langage mystiqued'il
y a près de deux mille ans. 11 serait heu
reux du chemin parcouru par l'humanité,
grâce au concours de toutes les forces intel
lectuelles et de toutes les bonnes volontés
sans aucune distinction. Mais II serait tou
jours avec les humbles et les déshérités Il
serait avec ceux qui veulent plus d'égalité
et plus de justice, 11 serait avec ceux qui
adorent Dieu en esprit et le servent par
leurs œuvres. Mais jamais, au grand jamais,
Il ne serait avec les réactionnaires, avec ceux
qui veulent le maintien d'iniquités et de
privilèges pour assurer leur domination.
Si l'exégète du Journal n'a vraiment pas
d'autre réponse donner au Progrès que ses
pauvres citations c'est qu'il ne se fait qu'une
bien petite idée de la Perfection.
J'allais tirer l'échelle, lorsque je m'aper
çois d'un oubli. Avez:vous parcouru dans
le même Journal l'article L'Immaculée
Conception. Son auteur y parle d'un frère
mineur Jean Duns Scot. Celui-ci, avant de
partir pour Paris l'effet d'y défendre la
thèse susdite, va se prosterner devant une
Vierge et voilà que la statue se penche vers
lui pour lui donner l'assurance du succès.
Dans son ravissement extatique, Duns Scot
peut avoir été le jouet d'une hallucination.
Mais le journaliste qui écrit de sang-froid
une telle chose, pourqui tient-ilses lecteurs
C'est avec des énormités pareilles qu'on
dessert les meilleures causes et que l'on nuit
cette belle et consolante institution qu'est
la Religion.
Quand donc certains petits esprits le com
prendront-ils
Lequel f
M. Berten, notre ancien Bourgmes
tre, qui ne voulait pas passer pour ca
tholique mais qui s'intitulait conser
vateur, avait pour habitude de donner
chaque année une ou plusieurs distri
butions de pains aux pauvres de la
ville et pour la fourniture de ces
pains il s'adressait tous nos boulan
gers, évidemment parce qu'il les con
sidérait tous comme ses administrés et
qu'il ue voulait faire aucune distinc
tion entre eux.
A sa mort, M. Berten a légué une
partie de sa fortune, environ 2 mil
lions, aux Hospices de la ville, avec
charge de faire célébrer chaque année
un service anniversaire sa mémoire
et de continuer cette occasion la dis
tribution des pains aux pauvres qu'il
avait l'habitude de faire annuellement
lui même de son vivant.
Deux années se sont passées déjà
depuis sa mort et lors des deux anni
versaires qui ont eu lieu depuis nos
Administrateurs des Hospices se sont
conformés la volonté du testateur et
ils ont partagé entre tous les boulan
gers de la vi'le indistinctement la four
niture des pains pour les pauvres,
exactement comme le faisait toujours
M. Berten. Il est vrai que, agissant
ainsi, ils ne sont restés que dans la