Chronique de la ville.
1908
Sectarisme bien connu.
Le droit de licence.
Le nouvel Echevin.
L'ébouage des rues.
Chez les Infatigables
Nomination.
Att'ieux malheur.
électorale-set pu leiii int été commu
niqués en exécu'i b ie i loi.
La proposition de loi prévoit des
pénalités sévères pour tonl emp >yé
communal ou échevin qui aurait frau
duleusement omis d'inscrire sur le re
gistre do la popula'ion les citoyens qui
y ont droit:
L'A mi de l'Ordre, dont la modération
et l'urbanité sont universellement ap
préciées, reproduit les articles consa
crés M de Trooz par les journaux
libéraux.
Il fait remarquer que ces articles
sont unanimes reconnaître les quali
tés du défunt, et te fait remarquer
d'une manière singulièrement agressi
ve.
Chacune de ses citatious est,en effet,
précédée d'une petite note ainsi con
çue
Tel journal libéral, malgré son
sectarisme b en connu, etc.
L'Ami de l'Ordre aurait mieux fait
de se taire, car ses lecteurs, s'ils sont
encore capables de réfléchir, ne man
queront pas de se dire C'est cu
rieux chaque fois qu'un clérical
meurt, les journaux libéraux, malgré
leur sectarisme bien connu, rendent
hommage aux mérites du mort, et
chaquo fois qu'un libéral passe de vie
trépas, les journaux cléricaux, mal
gré leur toiérauce bien connue, 6ont
unanimes nier les qualités du dé
funt.
Et ils ajouteront a C'est bizarre
la presse libérale, malgré son sectaris
me, se conduit toujours comme si elle
n'était pas sectaire, et la presse cléri
cale, malgré sa tolérance, se conduit
touiours comme si elle était intoléran
te 1
La presse libérale, si sectaire qu'elle
soit aux yeux de l'Ami de l'Ordre, a le
respect de la mort. La presse libérale
est assez clairvoyaute pour connaître
qu'en diminuant son adversaire, on
risque de se diminuer soi même.
Rabaisser un antagoniste, c'est pro
clamerai on l'a vaincu, qu'on n'a eu
aucun mérite le vaincre, et si l'on a
été vaincu par lui, qu'on est soi-même
un pauvre combattant.
Nous n'espérons pas que l'Ami de
l'Ordre nous comprendra car. s'il
nous comprenait, il cesserait, d'être
l'Ami de l'Ordre
Le projet de loi sur le droit de licence,
que viont de déposer M. Liebaert, maintient
la taxe d'ouverture que proposait M. de
Smet de Naeyer.
Cette taxe frappera tous les nouveaux dé
bits, aussi bien d'alcool que de bière.
Le projet institue trois catégories de ca-
baretiers d après la population.
La taxe serait relevée pour les débits des
communes très imposantes, et réduite,
dans la proportion de 15 p e. pour les dé
bits de petite catégorie. Ceux qui paient ac
tuellement 60 francs ne paiera ent plus que
45 francs.
Ceux qui s'engageraient ne pas vendre
l'alcool et se Roumettre des visites do
miciliaires seraient exempts de taxe.
Cette exemption, toutefois, ne produirait
d'effet que dans deux ou trois ans. Fendant
ces deux ou trois premières années, tous les
ilébits indistinctement seront frappé» d'une
laxe destinée constituer un fonds de ga
rantie.
Le projet de l'honorable ministre prévoit
de nouvelles sanctions. Actuellement, les
contrevenants sont frappés soit d'amende,
soit de prison. M. Liebaert propose d'ajou
ter des mesures plus pratiques qui consiste
raient
1° Dans la confiscation des marchandises
des cabaretiers malhonnêtes
2° Dans la fermeture temporaire ou dé
finitive des débits.
Le Conseil a fait choix d'un nouvel éche
vin et c'est sur M. Fraeys que se sont repor
tés les suffrages. M. Fraeys, rentre donc au
Collège, qu'il quitta il y a quelques années
avec éclat.
Depuis lors b:en des événements se sont
produits. M. le Baron Surmont de YoL'oer-
ghe est venu mourir e. il iaut supposer
qu'il est déjà oublié, car M. Fraeys qui
s'était solidarisé avec lui en prenant sa re
traite comme échevin est tout heureux au
jourd'hui de reprendre sa place aux côtés
de notre maïeur, M. Colaert.
Il est vrai, que M. Colaert a su faire les
avances nécessaires pour amadouer son ad
versaire de jadis. Il l'a pris par son côté
faible. M. Fraeys est avant tout banquier
et la finance qu'il représente a obtenu tout
ce qu'elle désirait sous l'administration
îolaert.
Mais n'insistons pas. Le scandale du gaz
est trop récent pour qu'il soit nécessaire
d'entrer dans plus de détails.
M. Fraeys sera donc notre échevin. 11
restera en même temps Président des Hospi
ces.
Comment parviendra-t-il concilier son
attitude avec la loi communale, qui eivson
article 91 dit que le Collège des Bourgmes
tre et Echevins a la surveillance des Hospi
ces.
M. Fraeys sera donc son propre contrô
leur.
M. Fraeys y a songé il s'est rendu
compte de l'incompatibilité, mais il s'est
vite ravisé et avec une naïveté qui a sa sa
veur, il a avoué qu'il pouvait passer outre
puisqu'on le faisait Bruges.
Du moment que cela se passe Bruges,
n'était-il pas indispensable que cela se fit
Ypres.
On s'éclaire Ypres comme Bruges
On chantera Ypres comme Bruges
On contrôlera désormais Ypres comme
Bruges
Vive Bruges en tout et pour tout
Dans la séance publique du Con
seil communal du 28 Décembre der
nier, M. Bouquet a réclamé, avec
raison, une surveillance stricte et
efficace de ce service.
Le jeune conseiller a sans doute
constaté comme nous que, si tous les
Samedis, dans l'après-dîner la
Grand'Place et les marchéo sont
balayés et nettoyés, par contre les
quartiers pauvres et ouvriers sont,
sous ce rapport complètement négli
gés. Là, les habitants jettent, sans
se gêner, au milieu des rues et dans
les ruisseaux, les déchets de leurs
ménages, qui y séjournent trop long
temps.
Dans certains quartiers du centre
de la ville il y a des commerçants
comme les bouchers, les charcutiers
et autres qui déposent, de grand ma
tin, sur les trottoirs, des bacs rem
plis des détritus de tous genres et
qui restent exposés jusque vers 9 ou
10 heures. Dans cet intervalle il
n'arrive que trop souvent que des
voyous les vident sur les trottoirs. On
s'imagine l'odeur et l'agrément, sur
tout en été, pour les voisins et les
passants.
Il y a aussi beaucoup de ménages
dans les rues latérales par où les
charrettes desboueurs ne passent pas
qui doivent conserver leurs déchets
de toute espèce jusqu'à ce que l'ou
vrier de la section vienne les enlever.
Cela ne se fait généralement qu'une
ou deux fois par semaine et moyen
nant un pourboire.
Il y aurait lieu, semble-t-il, d'en
lever tout cela beaucoup plus tôt et
jours et heures fixes. L'autorité loca
le devrait tenir la main ce qu'il en
soit ainsi, dans l'intérêt de la santé
publique.
Si le service des boues et immon
dices qui, jadis se faisait si réguliè
rement et la satisfaction de tous,
laisse tant désirer aujourd'hui et
fait l'objet de plaintes de la part des
catholiques mêmes, la faute en est
assurément notre Collège Echevi-
nal qui emploie comme boueurs des
individus du K. Volkshuis dont les
cléricaux se servent dans les élec
tions et sur lesquels la police n'a
aucun pouvoir. Ils font ce qui leur
plait et ne supportent aucune obser
vation de qui que ce soit.
Si parfois des plaintes sont faites
contre eux au sujet de la négligence
dans leur service, ils ne s'en soucient
guère étant assuré-, d'avance de
trouver toujours un appui l'Hôtel
de Ville.
On se rappelle qu'il y a plus d'un
an, M. Colaert, sous prétexte*de sa
lubrité publiq .e, eut la singulière
idée de faire arroser de pétrole et
d'incendier les fumiers de cheval
qu'ils avaient établis sur un terrain
de la ville, éloigné de toute habita
tion, et spécialement destiné y dé
verser les boues et immondices re
cueillies en ville.
Nos boueurs indignés de ce procé-
"dé se mirent en grève et exigeaient,
comme de juste, une indemnité pour
le dommage que notre Maïeur leur
avait causé sans les prévenir, en dé
truisant leurs fumiers destinés pour
être vendus aux fermiers.
Ils ne consentirent reprendre
leur service qu'après avoir obtenu
pleine et entière satisfaction.
M. Colaert, pour se faire pardon
ner cette gaffe, fit doubler d'un coup
le salaire des ouvriers du service des
boues moyennant quoi on les charge
rait du balayage des rues. De ce chef
le crédit de 2,200 fr. fut porté
4,500 fr.
Les boueurs depuis lors, sont bien
payés. Ils reçoivent en outre des
étrennes et gratifications des habi
tants de leur section et de plus reti
rent des bénéfices de la vente de
cendre, os, etc.
En améliorant leur condition, il fut
entendu au Conseil communal qu'il
serait arrêté ultérieurement telles
dispositions que de besoin pour la
réglementation du service des boues.
Jusqu'ici rien n'a été proposé ni
résolu sous ce rapport, et par consé-
qu*iit l'enlèvement des immondices
se fait aussi mal qu'avant, et sans
contrôle ni surveillance.
M. Bouquet ne doit donc pas s'at
tendre ce que le Bourgmestre don
ne suite sa demande.
Cependant la ville consacre actuel
lement pour le nettoyage des rues et
places publiques, le salaire, des
bouours pf- 1p «ervirp dp désinfection
une somme de 10,000 fr. par an.
C'est là une dépense coquette pour
une ville qui ne compte qu'une popu
lation urbaine de 13,000 habitants.
A ce prix, il nous semble, que le
nettoyage des rues et des places pu
bliques ne devrait rien laisser
désirer.
Notre Premier a déclaré formelle
ment que l'année 1908 sera celle des
grands travaux
Nous verrons donc bientôt partout,
dans toutes les directions, intra et
extra muros, des centaines d'ouvriers,
gagnant une belle journée, qui leur
apportera dans la famille, l'aisance
et le bonheur.
Si nous avons attendu longtemps
la mise l'œuvre de tous les tra
vaux promis, notre attente ne sera
pas déçue, puisque nous obtiendrons,
en l'an de grâce 1908, pleine satis
faction.
Les fonds sont votés, nous n'atten
dons plus que le beau temps pour
voir réaliser les promesses faites par
M. Colaert.
Les gardes civiques, devenus bel
liqueux, force d'être bernés, les né
gociants et les industriels mécon
tents, verront enfin leurs vœux exau
cés les uns obtiendront le Stand et
les autres l'achèvement du canal de
la Lys l'Yperlée.
Les Yprois, fiers de leurs monu
ments, seront enchantés de voir
pousser vigoureusement la restau
ration de l'église de S' Martin et
celle des Halles, monuments qui
tombaient en ruines. Espérons que
ces restaurations seront faites avec
de bons matériaux, sous la direction
d'un homme compétent.
Le dévasement de 1 étang de Zille-
beke se fera également cette année
il s'accomplira dans de bonnes con
ditions, puisque le projet a été fait
par un homme compétent, NT. l'ingé
nieur Froidure le remblaiement de
la pièce d'eau la place de la Gare
se fera lestement, car la ville a décidé
d'y verser les immondices de la ville.
L'inconvénient pour les riverains de
devoir supporter, en été, des odeurs
pestilentielles ne peut pas entrer en
ligne de compte avec cette considé
ration que la ville a tout intérêt de
vendre au plus tôt ses terrains, la
caisse étant peu près vide.
M
Il est également question de la
nouvelle gendarmerie. M. le Bourg
mestre en a parlé la Chambre et,
chose curieuse, ce qu'il trouve char
mant Ypres, il le débine Bruxel
les.
Avant de commencer et de termi
ner tous les travaux mentionnés, nos
édiles pourront étudier leur aise la
meilleure solution donner la
transformation de notre jardin pu
blic ce serait vraiment dommage
de le supprimer.
Comme réclame, nos édiles fe
raient œuvre sage, en envoyant dans
les principaux hôtels des villes de
bains, en Angleterre, en Hollande
et de notre littoral, la photographie
des Halles, de la grandeur de celle
exposée la vitrine de M. Antony-
Permeke elle est frappante de net
teté et de ressemblance, seulement
elle devrait être dégagée des maté
riaux du kiosque qui déparent la vue
imposante de notre forum.
Dans l'intérêt de notre ville, nous
serions heureux de voir donner
notre proposition un accueil favora
ble.
La dépense ne serait pas forte et
ce serait de l'argent utilement placé
Dans l'article relatif aux mauvai
ses correspondances de la ligne du
tram de Dixmude Elverdinghe,
inséré dans notre dernier numéro,
nous avions dit que les fermières de
Clercken et Zuydschote n'allaient plus
venir au marché au beurre d'Ypres
si les correspondances n'étaient [ja=
mieux établies. Ce sont les fer
mières de MERCKEM et non celles
de Clercken qui ont jeté les hauts
cris.
La fête offerte, Dimanche dernier,
par les Infatigables a obtenu le
plus grand succès.
L'abondance des matières nous
oblige de remettre un prochain nu
méro le compte-rendu de cette char
mante fête dont tous les honneurs
reviennent M. Joseph Didier, le
sympathique président de cette vail -
lante société.
M. L. Biebuyck, Président du tri
bunal de Ie instance d'Ypres, est
nommé membre de la Commission
administrative de l'Institution Royale
de Messines, pour un terme de sept
années, expirant le 31 Décembre
1914.
Un terrible malheur vient de jeter
la consternation parmi le personnel
de notre gare.
Vendredi après-midi, vers trois
heures, pendant les manœuvres d'une
locomotive, le sieur Charles Lermi-
nie, âgé de 68 ans, ouvrier la gare,
a été pris et renversé par cette loco
motive. Le malheureux a eu les jam
bes séparées du tronc et il avait, en
outre, plusieurs côtes brisées.
La victime a enduré les plus atro
ces souffrances elle est morte pen
dant son transfert l'hôpital.
Charles Lerminie était sur le point
d'être mis la retraite. Le malheu
reux laisse une veuve et plusieurs
enfants dans la désolation.