Extension Universitaire Dimanche, 9 Février 1908. 68e année. 6. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la villb Far an 4 francs, p' la province Par an 4 fr 50 pr l'étranger Par an 6 fr. GO Od s'abonoe au bureau du journal, hue de Dixmude, 53, Ypres. Les annonces, les faiis divers el les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres ei les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publient1 en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité JACQD23 THIBE8ARD, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait. ANNONCES: Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. l'union paît n force. l'arainnatil te IHmanche. Vires acquirit eundo. DIMANCHE 9 FÉVRIER 1908, 3 heures, Salle de la Bourse, 1" LEÇON DU COURS DE M. CffOT, docteur en sciences historiques. sujet Histoire «le In H«kiinissanee in*tisti«iue en Italie. en3leçous,avecprojectionslumineuse8. L'assassinat du Roi de Portugal el du Prince héritier. Nos lecteurs auront appris par les quotidiens la stupéfiante nouvelle de [assassinat du Roi et du prince héri tier de Portugal. Cette nouvelle a produit ici une vive émotion. Le Roi régnant et le prince héritier, jeune prince char mant de vingt cl un ans peine, sur lequel reposaient les espérances du pays tues sur place, aux cétés de la Reine Amélie, souveraine exquise, douée de toutes les vertus et des dons de l'esprit les plus rares, et de f infant Manuel, blessé lui-même, c'est une tragédie, une boucheriesans nom, un crime horrible sans précèdent dans l'histoire. La crise intérieure où se débattait le Portugal en ces derniers temps avait revêtu une acuité grandissante el avait si grandement compliqué la situation du souverain que celui-ci avait même songé abdiquer en fa veur de son fils. L'origine de celte crise était les abus d'un régime qui constituait une parodie du parlemen tarisme Deux partis, les régénéra teurs (conservateurs) et les libéraux, se succédaient alternativement au pou voir, plus soucieux de servir leurs intérêts propres que ceux de l'Etal De là une désorganisation financière, une corruption politique qui avaient conduit le Portugal aux bords de la faillite. C'est en présence de cette extrémité que le roi Carlos tenta en 1906, de recourir des réformes radi cales appliquées par un homme éner gique, M Franco, el lui avait accor dé des pouvoirs dictatoriaux Le système ne pouvait manquer de sur exciter, au plus haut point, les passions des politiciens évincés du pouvoir. De lit une agitation croissante, réprimée, énergiquement, des complots, une situation de plus en plus troublée et des attentats. Les crimes dont le roi Carlos et son fils sont les douloureuses victimes ouvrent, pour le Portugal, une ère de troubles dont il est impossible de pré voir les péri polies. L'infant Manuel est proclamé Roi sous la régence de la reine Amélie. Ceux qui connaissent cette princesse disent qu'aux grâces de la souveraine heureuse et aux len- dressos de la mère parfaite, elle est de taille ajouter la force d'âme et l'intrépidité- nécessaire pour dominer la situation tragique sans exemple que le destin lui impose. A ht Chambre. Question posée la Chambre, par M. NOLF, M le ministre do l'agi 1- culture Les herbagers bo plaignent de la grande difficulté qu'ils rencontrent se procurer le bétail inaigre indispen sable pour garnir leurs pâturages. L'ho norable ministre verraiî-il inconvénient autoriser, sous les garanties d'usage, l'entrée des bœufs maigres de prove nance française Itépousc «In ministre. La situation sanitaire du bétail en certains pays étrangers et notamment en France, ne permet pas la modifica tion sollicitée notie régime actuel quanta l'importation du bétail n. Séance du Mercredi 5 Février i908. Uue interpellation de MM. Mabijl©, Verhaegen, Hubin et Boël, relative l'emploi de la pierre belge dans la construction du Mont des Arts a été jointe la discussion du budget des Travaux Publics. La Chambre a consacré sa séance au budget des chemins de fer. Comment faut-il exploiter le rail- way M. Vandervelde a traité louguo ment la question et a déclaré l'ex-ploi- tatiou par l'Etat très supérieure colle des compagnies privées. Et il a criti qué l'idée émise par M. le rapporteur Hubert d'une compagnie fermière. Elle ferait au profit de,s actionnaires 15 mil lions d'économie au détriment du pu blic et de l'industrie. Que l'on maintienne ce qui existe actuellement, en mettant la tète du département des chemins de fer non un homme politique mais un technicien. Le public y trouvera sou compte. Après que MPersoons eut réclamé de meilleures communications entre Gand et Anvers, M. Malempré a consta té que les espérances conçues par le pptit personnel au moment de l'avène ment de M. Helleputte ont été, peu de choses près déçues. Il s'est plaint de voir le miui«tre ré server toutes ses faveurs ses amis po litiques. Pourquoi les ouviers du chemin de fer n'auraient ils pas le droit de réu nion et d'asBOciatiou? C'est la question que M. Anseele a posée au ministre en défendant cette double réforme. Le petit personnel a trouvé dans M De Hunne un défenseur, le? facteurs uu avocat dans M. Allard. Puis MBertrand» est élevé contre le pessimisme dont M. Hubert avait fait preuve dans son rapport pessimisme voulu pour donner plus de force sa thèse d'une compagnie fermière la quelle le railway serait livré. Chiffres l'appui, le dépuré socialiste a prouvé que la situation u'était pas plus mau vaise qu'on 1906 et que la progression des recettes étaient constantes. Seul le service Douvres-Ostoiide est toujours en déficit. Après des observations secondaires de if M. Borboux et Demblon, la séance a été levée. Il reste nu très-grand nombre d'orateurs inscrits. Peut-être limitera- t-on le temps de parole. Séance du Jeudi 6 Février 1908. Discussion du budget des Chemins de fer. M. le Président. La parole est M. Nolf. M. Hymans. Demand r. et vous rece vrez (sourires). AI. Berloz. Pas toujours. M Hytnans. Allez y carrément. M. Xolf. C'est ce que je compte faire fnouveaux sourires). Lorsque nous avons discuté la convention partant le rachat des chemins de fer de la Flandre occidentale, j'ai eu l'occasion de faire connaître en détail les desiderata des fonctionnaires, agents et ouvriers de la compagnie. Je m'en réfère ce que j'ai dit alors. J'ai signalé également, lors de cette dis cussion, les revendications de nos popula tions en ce qui concerne le service des trains de voyageurs. J'ai dit quels étaient nos griefs et quelles étaient nos espérances. L'exploitation par l'Etat est aujourd'hui un fait accompli et je reconnais qu'il con vient de faire crédit l'administration nou velle; d'autant plus qu'une exploitation répondant aux besoins de nos populations ne pourra s'établir qu'au prix de certains travaux, tels que l'aménagement de nos ga res, le placement de doubles voies là où le trafic est par trop intense, travaux qui ne peuvent s'effectuer du jour au lendemain. Je me permets cependant d'insister pour qu'une solution immédiate nous soit accor dée sur deux points et je ne creis pas que ma demande soit déraisonnable et exces sive. Je demande tout d'abord que sans plus tarder on veuille apporter des modifications aux horaires établis. Ib'n'y a plus de raison, aujourd'hui que l'exploitation entière est aux mains de l'Etat, d'astreindre les voyageurs qui se rendent d'Ypres soit vers Bruxelles, soit vers Gand soit vers Tournai, subir de longs arrêts en gare de Courtrai aussi bien l'aller qu'au retour. Seuls les trains banlieu sont mis en cor respondance, mais dès que nos voyageurs veulent utiliser un direct, ils sont obligés de perdre un temps précieux en gare de Cour trai, variant sur la ligne d'Ypres Bruxel les de 23 58 minutes, sur celles d'Ypres Gand de 28 minutes 1 h. 4 d'Ypres Tournai de 25 minutes 1 h. 45. C'est là une situation lamentable, qui ne durerait certainement pas vingt-quatre heu res si M. le ministre des chemins de fer était astreint faire de fréquents voyages sur nos lignes. Ce serait peut-être une rèformeà introdui re que de l'obliger résider dans les régions les plus mal desservies (rires). M. Helleputteministre des chemins de fer. Mais le ministre doit résider Bru xelles. M. Nolf. J'insiste donc pour qu'on apporte remède sans plus tarder la situa tion que je viens de signaler on nous avait promis satisfaction pour le Ier Janvier der nier il paraît aujourd'hui que rien ne sera fait avant le mois de Mai. Je me demande s'il est bien nécessaire de nous faire subir encore pendant de longs mois une situation véritablement intolérable. Que l'on songe -donc que le mouvement des voyageurs sur les lignes de la Flandre est renseigné pour un chiffre de 3,337,721 francs. C'est une clientèle qui paie suffisam ment pour qu'on s'occupe d'elle Si l'on ne peut pas, dès maintenant, nous donner complète satisfaction, que l'on fasse au moins quelque chose que l'on assure tout au moins sans attendre plus longtemps une ou deux correspondances par jour sur chaque ligne et le public en sera recon naissant. J'en arrive ma seconde demande. J'en ai déjà fait l'objet d'une question, mais je permets d'y revenir. A l'Etat, le voyageur peut, avec un vcou- pon d'aller et retour, prendre la ligne qui lui assure la correspondance la plus directe sur notre réseau, cela n'est pas permis jus qu'ici et le voyageur est obligé de suivre au retour la ligne empruntée l'aller. L'honorable ministre a bien voulu nous dire qu'elle était la raison de cette différen ce de régime. Il nous l'a expliquée en nous disant que les taxes pour les voyages per- yues sur l'ancien-réseau de la Flandre étant inférieures dans certains cas celles appli cables sur les lignes de l'Etat, on a deman dé de les maintenir jusqu'au moment ou des améliorations importantes pourront être apportées l'exploitation du réseau repris. J'ignore qui a pu faire cette demande. Ce que je sais, c'est que le public verrait un avantage sérieux pouvoir jouir dès maintenant de la faculté qui existe sur les lignes de l'Etat. Le priver de cet avantage jusqu'au jour où des modifications importantes pourront être apportées l'exploitation, n'est-ce pas ajourner la question longue échéance, puis que des modifications sérieuses ne pourront être établies qu'au prix de nombreux tra vaux d'aménagement Que l'on mette dès maintenant la dispo sition du public un matériel confortable, qu'on lui assure ne fût-ce que quelques bonnes correspondances par jour et il ne se plaindra pas du surcroît de dépenses que pourra entraîner l'unification des tarifs. Telles sont les deux questions que j'avais poser l'honorable ministre j'espère qu'il voudra bien les résoudre sans plus tarder. En terminant, je me permets d'appuyer les nombreuses pétitions qui ont été en voyées par les administrations communales, les cercles de commerçants et de voyageursdu sud de notre province et qui tendent toutes voir créer un train direct qui partirait de Bruxelles via Audenarde sur Courtrai vers 17 heures de façon assurer en gare de Courtrai la correspondance aux nombreux trains qui s'y trouvent 18 heures et qui se rendent dans toutes les directions. Nous avons entre Bruxelles et Courtrai une double voie or, il n'existe sur cette ligne, dans l'après-dîner, que deux trains di rects, l'un partant deBruxellesà 18 h. 28 m., et l'autre 20 heures ces trains desservent admirablement Courtrai, mais les voyageurs qui se rendent au delà ne peuvent utiliser que celui partant 18 h. 28., et ils ne sont rendus chez eux qu'à des heures impossi bles. C'est ainsi que les voyageurs n'arrivent Ypres qu'à 21 h. 43 m. et Poperinghe qu'à 21 h. 57 m., c'est-à-dire près de 10 heu res du soir, et ceux qui doivent se rendre, au delà, Boesinghe, Langemarck, Proven, YVatou, Rousbrugge, etc., ont des lieues faire au milieu de la nuit pour rentrer chez eux or, il est des négociants habitant ces communes qui fréquentent la Bourse de Bruxelles Avec un train partant de Bruxelles vers 17 heures, ils pourraient arriver Ypres vers 19 h. 30 m. et au plus tard 20 heures Poperinghe. La création de ce train ap porterait donc une amélioration sensible dans nos relations avec la capitale. On nous répondra peut-être que ces voya geurs peuvent rentrer par Gand-Courtrai ou par Gand-Lichtervelde. C'est vrai mais il convient d'ajouter que le voyage est beaucoup plus long que les voyageurs sont obligés de quitter Bruxelles une heure plus tôt, avant 4 heures, ce qui est trop tôt pour les négociants fréquentant la Bourse qu'il sont obligés de fréquents changements de trains en cours de route et qu'ils risquent de manquer leurs correspon dances. Il n'est au surplus pas raisonnable, lors qu'une voie directe existe, d'obliger des voyageurs faire de grands détours pour faire un.voyage déjà long par la voie di recte. J'attire également l'attention de l'hono rable ministre sur la nécessité d'améliorer nos relations avec le littoral. |Toutes les fa cilités créées pendant la saison balnéaire ne profitent qu'aux étrangers. Certes, nous applaudissons aux efforts qui sont faits pour attirer vers nos plages la clientèle étrangère. Mais qu'on n'oublie donc pas qu'à côté -de cette clientèle qui va séjourner dans nos villes de bains pendant des semaines et des mois, il y a la clientèle nombreuse des gens du pays qui se payent le plaisir d'aller passer de temps en temps une journée la mer. Pour cette clientèle-là, les facilités de communication font défaut et il y aurait moyen d'y porter remède en mettant les trains banlieu en communication avec les directs dans les'gares de Thourout, de Rou- lers et de Bruges la durée du trajet, qui •tL- ri.» maintenant un temps trop long, serait par le fait considérablement réduite. J'aime croire que l'on en tiendra compte dans la fixation des horaires pour la saison prochaine.

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Le Progrès (1841-1914) | 1908 | | pagina 1