Chronique de la ville.
Le Stand d'Ypres
Chemin de ter vicinal
d'Y près Bailleul.
A propos
d'un enterrement civil.
Une Henryade.
Correspondance.
Et Henry reçoit la planchette et
erre dans les pjaines du Styx jnsqu'à
ce que Belzébuth, le rencontrant,
l'agrippe par la peau et Je jette dans
le fond du Tartare.
N'est-ce pas joli, le profit de l'Y
qui voyent toujours tout en noir que
nos édiles sachent que s'opposer la
construction de cette ligne, c'est mé
connaître les intérêts de notre ville
plus Ypres aura des communications
faciles avec la frontière, plus notre
commerce pourra s'étendre et devenir
florissant.
C'est ce que le Cercle commercial a
toujours prétendu et prétend encore.
rallient la m aière le voir de M
Lamot. t M M B-rr»gan Rich (Gan i),
lu sénateur Sieurs (Hainaut -, Gros fi s
(BruxelL.*- etc. q i rabattent et
proposent d'exig-r le retrait complet
du proj 't de loi. tin-i que la -oppres
sion de la loi de 1889 sur ie droit de licen
ce, l'assembléeaadopté l'ordre du jour
suivant
L'Associai r ui générale des Bras
seurs belges et les c rcles provinciaux
et affiliés, réunis en assemblée géDéraie
Bruxelles demandent l'ab dition
complète du droit de licmce et le re
trait du projet actuel, et e-timeut qu'il
y aurair lieu 1- comba'treI'.ilcoolisnie
par l'augui Mitation des droits de fa
brication de l'alcool
«if «assoi t s nrfm -affiEcaE—bm nin
Le Journal d'Ypres a cru devoir,
dans son numéro du 7 Mars dernier,
donner l'hospitalité un article dont
il nous serait facile de faire ressortir
toutes les vilénies. Nous avons trop
le souci des convenances pour nous
engager dans une polémique qui ne
pourrait qu'être pénible ceux dont
nous respectons et partageons la
douleur.
Nous laisserons donc notre con
frère la responsabilité de son odieuse
attitude. Notre population en a du
resté fait bonne justice.
Il nous sera cependant permis de
constater un fait. Jadis les amis du
Journal crachaient leur bile sur le
passage des cortèges funèbres. Au
jourd'hui, pareils scandales ne se
raient plus tolérés. Les écervelés du
parti clérical en sont réduits se
retrancher derrière l'anonymat d'un
article de journal pour distiller leur
venin. Pour être plus lâche leur atti
tude n'en est que plus méprisable.
N'en déplaise ces déséquilibrés,
les idées de tolérance marchent et ce
ne sont pas leurs accès de rage mal
dissimulée qui les arrêteront. Cette
foule respectueuse qui se découvre
sur le parcours des enterrements
civils, le nombre toujours croissant
de ceux qui y assistent et dont les
neuf-dixièmes, comme le dit si bien
le Journal d'Ypres, se feront sans
doute enterrer religieusement, tout
cela prouve que de plus en plus on
en arrive s'incliner devant des con
victions sincères et au lieu décomp
ter comme jadis ceux qui osaient
assister des funérailles civiles, on
en est énumérer aujourdhui ceux
qui poussent le fanatisme jusqu'à re
fuser d'y prendre part.
Au temps du second Empire, nous
avons eu Napoléon le Grand et Napo
léon le Petit.
Bien antérieurement cela, il y a
cent-cinquante ans, a paru la Hen-
riade, mais c'était la seule, la contre
partie était attendue en vain.
Heureusement cette lacune vient
d'être comblée, grâce l'un de nos
édiles qui a trouvé le moyen de faire
d'un rien quelque chose, et ce quel
que chose, en apparence si peu, vaut
tout un poème c'est une seconde
Henriade, pas précisément aussi vas
te et aussi forte que la première,
mais enfin une Henriade et cela nous
permettra de combler un vide qui
faisait notre malheur. Donc, c'est
acquis, il y aura dans la suite la
grande Henriade, avec un petit 1, et
la petite Henryade avec un y. Inutile
de dire qu'il y a une légère différence
entre les deux la grande et admira
ble épopée du philosophe de Ferney
est incontestablement supérieure la
petite, malgré les efforts surhumains
que fait le gentilhomme pour se haus
ser jusqu'au dessous de la cheville
de l'autre. Il faut cependant, en toute
justice, reconnaître qu'il n'est pas
sans mérite, quelque mince qu'il soit,
de tirer un certain parti d'un Y. Oui,
changer un I en Y, c'est simple, me
direz-vous oui, c'est simple, mais
encore fallait-il le trouver. L'œuf de
Colombe, quoi Tlé bien, Iweins a
trouvé cela tout seul. Ce n'est donc
plus Henri, c'est Henry. Saluez,
pauvres mortels.
HenrY Iweins d'Eeckhoutte Y
a-t-il au monde un seul, oui, un seul,
manant ou non, assez insensible
l'harmonie des mots pour ne pas
tomber en pâmoison aux sons de cet
te musique que tant de siècles ont
cherché sans la trouver Enfin, re
mercions-en les.... Dieux, la petite
Henryade est là pour faire pendant
la grande Henriade.
Mais quelque grande que soit la
trouvaille, il faut tout prévoir. Cela
est-il exempt de tout inconvénient
On sait que sous les plus riantes
fleurs se cachent parfois les plus per
fides vipères. Y a-t-il un saint Henrv
Il y a bien un certain Henry, l'un des
principaux fondateurs de la Républi
que des Etats-Unis d'Amérique il
y a bien un Henry, historien anglais
on connaît encore un certain Henry,
un pauvre diable, courtier-marron,
qui parcourt les villages de nos envi
rons, la recherche de peaux de la
pins, qu'il paie de 12 15 centimes,
les plus belles, mais tous ces Henry
ne sont pas des prénoms, le marchand
de lapins s'appelle Pitten de son pe
tit nom, et tous ces Henry sont des
noms de famille. Saint-Henry n'exis
te pas dans le calendrier romain.
Cette petite Henryade pourrait bien
un jour jouer un mauvais tour au
pauvre Sire. Cela a déjà commencé
par les Henri du Conseil communal.
On s'est demandé pourquoi ce jeune
échappé des blasons postiches veut
se singulariser de ses collègues et
voilà que M. D'EIuvettere ce pince-
sans-rire, au fond démocrate-chrétien,
c'est-à-dire democ. half en half et un
striep clérical, a saisi la baljeau bond
pour piquer l'amour-propre des trois
autres Henri du Conseil qui auraient
une jolie revanche prendre en
changeant de nom. Henri Vander-
ghote deviendrait Ritten, Fiers de
viendrait Henten quant Sobry, il
ne veut entendre parler de rien de
pareil. J'ai, dit-il, été baptisé sous le
nom d Henri j'ai fait ma première
communion sous le même nom c'est
avec le même nom d'Henri que j'ai
obtenu le second prix de catéchisme
au collège, j'ai tiré au sort avec ce
nom, etc. Bref, pas de carnaval. So
bry est un sage. Vanderghote ne
veut pas de Ritten. Fiers, lui rêve de
Inri, comme ce qui est inscrit sur la
petite banderole au-dessus de la tête
du Christ en croix. Mais M. Sobry,
qui a une teinte de savoir, lui a fait
observer que J. N. R. J. n'est pas un
prénom du Christ, mais signifie Jésus
Nazaréen, roi des Juifs. Tête de
Fiers
La question est donc restée en sus
pens.
Reste la petite Henryade. Nous
avons dit plus haut, que le calendrier
approuvé par Rome, ne connaît pas
de Saint-Henry. Pour un catho
lique qui a souci du salut de son
âme, c'est grave.
On a beau être le sire de Fram-
boisy, ou le baron de Crac, ou même
le marquis de Prétentaille, l'Eglise
ne transige pas avec les pantins tra
vestis il faut être de la sainte fa
mille catholique ou cela ne compte
pas.
Et voyez les conséquences d'une
vanité mal placée, comme toutes les
vanités, d'ailleurs.
Supposons la Parque accomplis
sant sa fonction sur le fil des jours du
nouvel Henry. Son âme s'envole
vers les régions de 1 inconnu, elle
arrive aux portes du Paradis, elle
frappe. S' Pierre ouvre qui est là
Henrv. C'est moi, S' Pierre.
S' Pierre. Qui êtes-vous
Henry. Henry.
S' Pierre. Connais pas. Inconnu
au calendrier. Vadc, rétro Satané.
Henrv. - Mais, S' Pierre, c'est
moi Eeckhoutte.
S1 Pierre. Je n'écou...te pas.
Dans la dernière séance publique
du Conseil communal, nous avons eu
une interpellation intéressante faite
par M. Biebuyck, au sujet du
chemin de fer vicinal d'Ypres Bail
leul, dont notre administration com
munale est saisie depuis l'année 1900
et qui est toujours l'état de projet.
Nous n'exposerons pas toutes les
phases du projet préconisé, en 1897,
par le Cercle commercial. Disons
simplement qu'il a été combattu par
des personnes plus préoccupées de
leur avenir politique que de celui de
la ville d'Ypres.
Au moment où toutes les commu
nes tombaient d'accord et que la ville
de Bailleul donnait son consentement,
un nouveau projet vit le jour. Ce
nouveau projet a été cause que le pre
mier fut ajourné et, qu'à l'heure ac
tuelle, rien n'est encore fait.
En effet, M. Plichon, député, avait
promis, en 1900, au mois d'Août,
son intervention la condition d'ar
rêter le tracé d'Ypres Bailleul par
Dickebusch, Reninghelst, Westoutre
et Locre avec embranchement vers
Poperinghe par Reninghelst.
La société nationale ne voulut pas
accepter ce plan, mais admit la ligne
d'Ypres Bailleul, sans l'embranche
ment de Reninghelst Poperinghe.
Le Conseil général fit savoir la
même année qu'il autoriserait l'ouver
ture de l'enquête d'utilité publique.
La ville de Bailleul, certaine d'ob
tenir le consentement du Conseil
d'État, grâce aux pressantes démar
ches de quelques députés et l'appui
de M. le Préfet du Nord, écrivit
notre administration le 29 Septem
bre, toujours en 1900, pour se mettre
d'accord avec les communes intéres
sées il y avait alors deux projets.
1Ypres, Bailleul par Dickebusch,
Reninghelst, Westoutre, Locre avec
embranchement sur Poperinghe par
Reninghelst.
2. Ypres, Dickebusch, La Clyte,
Locre et Bailleul avec une ligne de
Poperinghe Kemmel par Rening
helst.
Le 27 Octobre de la même année,
leConseil communal d'Ypres, l'una
nimité, moins une abstention, ap
prouva le tracé de Dickebusch, Re
ninghelst, Westoutre, Locre et Bail
leul.
C'est depuis lors que des person
nalités, mues par des considérations
politiques, ont mis tout en œuvre
pour faire échouer la décision prise
en imposant la ligne de Poperinghe
Kemmel par Reninghelst qui n'est
d'aucun avenir.
C'est cette nouvelle ligne qui est
la cause principale du retard apporté
dans l'exécution de la ligne d'Ypres
Bailleul et qui a permis la commune
de Reninghelst de refuser son inter
vention et sa subvention.
La ligne d'Ypres la frontière
pour être continuée jusqu'à Bailleul
est, quoi qu'en puisse dire M. Boone,
d'un avenir assuré elle est appelée
améliorer considérablement jios re
lations avec une contrée mal parta
gée sous le rapport de ses communi
cations avec notre ville.
Nous avons entendu, dans le temps,
bien des personnes qui se croyaient
également dans le vrai en prétendant
que la ligne vicinaled'Ypres àFurnes
n'allait jamais faire des affaires et
cependant elles se sont trompées, car
cette ligne est devenue une des meil
leures des Flandres.
Nous avons la conviction intime
que la ligne directe d'Ypres Bail
leul, provisoirement jusqu'à la fron
tière, en attendant l'approbation du
Conseil d'Etat, détrompera les pré
visions pessimistes de quelques-uns
Nous lisons dans 1' Union, organe
des Sociétés de Tir de Belgique
Le Tir en West-Flandre.
Le mot réveil des Flandres a eu son
moment de célébrité. A l'heure actuelle, il
peut servir caractériser la situation en
West-Flandre, au point de vue patriotique
du tir.
De sérieux indices nous permettent deî,
parler ainsi. Et, en effet, Ostende obtient
des subsides importants et marche résolu
ment dans la voie de réalisation dans de
superbes installations de tir. Courtrai se
démène pour la création d'un stand plus
modeste Ypres, son tour, semble secouer
sa torpeur et a eu un geste encourageant
en demandant l'administration commu
nale de Bruges communication des plans
et devis de son stand.
La perspective de voir ces trois belles
villes flamandes dotées sous peu de sérieu
ses installations de tir, tout comme la plu
part des autres localités du pays, nous réjouit
profondément.
Le réveil de la West-Flandre doit être
d'autant plus énergique que sa torpeur a
été profonde A part Bruges, Roulers, et
Menin qui possèdent des stands pour armes
de guerre, les autres villes de la province
n'envoyent habituellement au grand con
cours international qu'un contingent déri
soire de tireurs. En 1907, Ostende n'y était
représentée que par 18 fusils, Courtrai par
15, Ypres par 5.
Il est évident que l'inexistence de stand
est la cause de cet absentéisme, attendu que
Menin, où la garde vient d'être appelée
l'activité, a envoyé au grand concours 34
tireurs, Roulers 4(5 et Bruges 121.
Nous félicitons les administrations com
munales d'Ostende, de Courtrai et d'Ypres
d'avoir compris le devoir patriotique qui
leur incombe et d'avoir su faire les sacrifices
nécessaires pour créer une oeuvre éminem
ment utile, non seulement au point de vue
du sport, mais avant tout au point de vue
de la défense nationale.
Villes de garnison, Ostende, Courtrai et
Ypres ont compris que leur sollicitude doit
s'étendre non seulement la garde-oivique,
dont l'éducation est subordonnée des in
stallations convenables, mais encore l'ar
mée, dont elles abritent de sérieux contin
gents et dont elles ne peuvent entraver le
perfectionnement sans encourir une sérieuse
responsabilité devant le pays.
Ce qui nous frappe dans le très
intéressant article de notre confrère
bruxellois, c'est le «.gesteencourageant
de notre patriotique bourgmestre
Eh bien oui, lecteurs, le geste est
réel.... mais, hélas, il date de deux
ans.
Voulant donner un semblant de
satisfaction au major, chef de la Gar
de, qui le harcèle, depuis dix ans,
pour obtenir un Stand, notre bourg
mestre a fini par demander commu
nication des plans et devis du Stand
de Bruges.
Le dossier nous est parvenu sans
retard, le bourgmestre l'a décacheté
et après y avoir plongé un regard
furtif et malicieux, l'a laissé depuis
deux ans, dormir paisiblement, sous
une épaisse couche de poussière, dans
un tiroir de notre Hôtel de ville.
Nous attendrons nous, avec tous les
tireurs Yprois, un nouveau geste
encourageant de notre Premier, avant
de le couvrir de fleurs patriotiques.
En attendant, Ypres, ville de gar
nison, se trouve devancée en West-
Flandre par Bruges, Roulers, Menin,
Wervicq, Ostende et Courtrai, loca
lités qui sont, ou seront incessamment,
pourvues d'un' Stand pour armes de
guerre.
Décidément, les gestes encoura
geants et patriotiques de Monsieur
Colaert sont très lents.
i.-r.-tr rx-s-jcrji2.
Nous reproduisons ci-contre la let
tre que M. le Ministre des Chemins
de fer vient de faire adresser M.
j Nolf