Chronique de la ville.
Le
trésor de guerre allemand
Epinards de printemps
et d'été.
Vilvorde.
Gestion cléricale.
M. le Conseiller D Huvettere a ap
pelé, il y a quelques années, l'atten
tion du Collège sur l'état déplorable
dans lequel on laissait la toiture des
Halles, en déclarant qu'il avait con
staté que la pluie tombait dans la sal
le en seize endroits. Le collège et le
personnel des travaux paraissaient
l'ignorer ou ne pas s'en soucier.
Hygiène.
Le Stand.
et continue ainsi l'achèvement de la
tâchp importante qu'elle a entamée
pour retracer en une série de volumes
l'œuvre des l laraauds depuis 1830
Le Comité projette également la
réédition du recueil des chansons fla
mandes qui eut jadis un si légitime
succès.
Citons pour terminer ce court aperçu
mensuel la belle manifestation en
l'honneur de M. Flor. van Duyse. le
musicologue gantois, dont les études
sur la chanson flamande ont un reten
tissement qui dépassé nos frontières.
La section gantoise lui a consacré la
dernière conférence et séance popu
laires et il reçut en cette circonstance
une médaille commémorative comme
gage d'admiration et de reconnaissan
ce.
On reparle dans la presse du trésor
de guerre allemand, un député du
Keichstag ayant proposé, sans le moin
dre succès d'ailleurs, d'y prélever une
certaine somme pour combler le défi
cit du budget
Le trésor de guerre allemand se
compose de cent vingt millions de
marks, déposés dans la Tour Julius de
la citadelle Spandau.
Il fut institué par une loi du 11 no
vembre 1871. qui disait Sur l'in
demnité de guerre payée par la France,
il sera prélevé une somme de quarante
millions de thalers, qui constitueront
un trésor impérial de guerre. Cette
somme sera conservée en pièces de
monnaie.
Ce n'est que le 22 Janvier 1874 que
la Tour Julius fut désignée comme dé
pôt du trésor de guerre, lequel y fut
transporté le 3 et le 5 du mois d'Avril
de la même année, par le train des
équipages de la garde
11 est renfermé dans 1.200 caisses,
contenant chacune 100,000 marks en
pièces d'or de 10 et de 20 marks, comp
tées dans des sacs de toile. Ces caisses,
réunies par 15 ou par 30, sont formées
en pilles Chacune pèse 87 livres, soit
en tout un poids de 104,500 livres ou
52,200 kilos.
La tour morne élève sa silhouette
grise au-dessus de constructions mili
taires de tonte sorte. Elle n'offre aucun
intérêt architectural, bâtie qu'elle fut
pour servir de prihon d'Etat. Ses murs
sont épais de deux mètres, ce qui est
une assez bonne garantie contre toute
tentative de vol. l'our arriver au tré
sor, il faut franchir trois épaisses por
tes de fer, dont les trois clefs sont
entre les mains du commandant de la
place de Spandau, du curateur du tré
sor et de l'officier comptable. Il est
donc indispensable d'avoir le conco1 rs
de ces personnes pour pouvoir pénétrer
jusque sous les voûtes de la tour.
Comme tout ce qui porte un carac
tère secret, le trésor de guerre, sorte
de fétiche national, excite l'imagina
tion populaire. Il s'est formé des légen
des autour de lui Un journal ne disait-
il pas, il y a peu de temps, qu'on
l'avait donné en gage, pour contracter
un emprunt, dans un moment critique
D'autre part, peu de personnes savent
en quoi il consiste La vérité, c'est que
cette somme de 120 millions de marks
servirait juste pour les premiers jours
de la mobilisation, en attendant que
l'Etat ait pu réaliser l'argent liquide
nécessaire et qui se compterait par
centaines de millions., si ce n'est par
milliards.
Il est donc certain que l'on ne tou
chera pas au trésor de guerre, quoi
qu'il arrive, malgré, comme le disait
avec regret le député au Iteichstag, que
ce soit de l'argent qui dorme.
On le laissera dormir. longtemps,
espérons le.
L'épinard est un excellent légume,
donton pourra jouir pendant tout l'été,
moyennant quelques précautions.
La partie comestible est constituée
par les feuilles larges en forme de lauce
et formant une rosette.
L'épinard possède une racine pivo
tante, s'enfonçant donc profondément
dans le sol il s'ensuivra que la terre
devra être profondément remuée après
avoir épandu la surface une bonne
dose de fumier demi décomposé.
Cette plante est très avide d'engrais-
potassiques et azotés, c'est pourquoi
nous appliquerons sons bêchage 4 k de
chlorure de potassium, 3,5 k de sulfa
te d'ammoniaque et 4 k. desuperphos-
phate par are.
L'azote du sulfate d'ammoniaque et
la potasse du chlorure de potassium
procureront aux plantes les éléments
nécessaires au développement de feuil
les vigoureuses, épaisses, d'uu vert
très foncé (qualité très recherchée),
montant moins vite en graines et, ce
qui n'est paaàd'édaigner, de meilleure
qualité.
Les épinaids se sèment le plus tôt
possible, soit en Mars, les semis se con
tinuent fin Mars, Avril et Mai, généra
lement comme entre culture partir
de fin Mai, les semis doivent se taire
demi ombre et tous les 15 jours jusque
fin Juillet, en ayant soin de tenir la
terre constamment humide.
Le semis a lieu la volée ou préféra-
blement en rayons espacés de 15 20
centimètres.
Variétés Epinard d'Angleterre
graine piquante, convient pour l'été
clans les variétés graine ronde la
meilleure est l'Epinard paresseuse de
Catillon, il est également le plus rusti
que.
G. IMPATIENT,
Professeur, Ecole d'Horticulture.
Ce n'est pas sans raison que l'opi
nion publique, en voyant comment la
ville est administrée, reproche nos
maîtres leur incurie.
Aussi le compte-rendu des séances
le prouve suffisamment. En effet,
n'entendons-nous pas fréquemment
des conseillers catholiques émettre
des critiques au sujet de l'état déplo
rable des bâtiments communaux et de
la voirie Les trois membres qui le
composent ne contrôlent ni ne sur
veillent. Faute de temps ou faute de
compétence ils sont obligés de s'en
rapporter leurs subordonnés en qui
ils ont une aveugle confiance. Ceux-
ci abandonnent la plupart du temps,
eux-mêmes, les ouvriers comme
tout le monde peut le constater jour
nellement. Il résulte de ce manque
de direction que les travaux en géné
ral sont souvent exécutés au rebours
du bon sens, et avec une incroyable
lenteur. L'entretien des édifices est
négligé ce qui occasionne la longue
de lourdes dépenses pour les mettre
en état.
Citons ici quelques faits entre beau
coup d'autres qui justifient nos criti
ques contre nos gérants cléricaux.
En 1891, ils font décarreler sans
aucune nécessité la grande salle Del-
beke aux Halles, vendent les car
reaux et la laissent ainsi jusqu'en
1902, époque laquelle ils se déci
dent enfin mettre un pavement en
briques rouges. Pendant dix ans on
y a marché dans le sable et la pous
sière jusqu'à la cheville.
Le 19 Décembre 1891, ils décident
de restaurer la tourelle de l'ancienne
abbaye de S'Jean du Mont. Elle était
encore parfaitement restaurable
cette époque. L'architecte de la ville
dresse un devis de la dépense mon
tant 5836 fr. Un crédit de 6000 fr.
est voté et inscrit cette fin au bud
get de 1892. Us ne l'utilisent pas et
se bornent réparer tant soit peu la
toiture et enlever la croix qu'ils jet
tent dans la ferraille. Ils n'en conser
vent pas même le dessin ou le modè
le, pas plus que de celui de l'épi
gothique qui couronnait l'angle sud-
ouest de la toiture des Halles qu'ils
ont laissé bêtement détruire, il y a
quelques années, pour le remplacer
par un crochet en fer auquel sont
attachés aujourd'hui des fils télépho
niques. Cependant cet épi, orné sa
base et muni d'une haute tige en fer
autour de laquelle tournait jadis une
girouette en cuivre, et que le peuple
ignorant appelait un paratonnerre,
aurait du être conservé de l'avis des
archéologues.
En 1904, des ouvriers plombiers,
chargés de réparer la gouttière au
côté ouest des Halles y avaient été
laissés seuls sans contrôle ni surveil
lance, leur départ un incendie se
déclara qui occasionna 600 fr. de dé
gâts.
Pendant la dernière période électo
rale, M. Colaert en faisant l'apologie
de sa gestion financière dans une
réunion au Volkshuis, a dit no-
tons une diminution assez notable
afférente aux propriétés communa-
les, 15,263 fr. 32 c. contre 16,020
fr. 17 c. Espérons que cette dimi-
nution qui se constate depuis 1903,
s'accentuera davantage encore
l'avenir.
Il a ajouté que la ville en est rede
vable aux soins et l'économie des
directeurs des travaux.
Ceux-ci, en entendant ces éloges
ont du rire dans leur barbe de la
naïvité et de l'aveuglement de notre
mielleux bourgmestre. Le public plus
clairvoyant que lui par rapport la
manière dont les travaux s'exécutent
sous ses yeux, est, croyons-nous,
d'un tout autre avis.
Etdirequ'aumomentoùM. Colaert
prononçait l'éloge de son personnel,
les eaux pluviales s'infiltraient en
plusieurs endroits dans les murs au
côté nord des Halles, par les fentes
des gouttières qu'on avait négligé de
réparer.
Ainsi, nos édiles font des écono
mies sur les crédits les plus nécessai
res et ils s'en vantent. Nul doute que
la direction des travaux n'en fasse
encore plus que par le passé aux
dépens de l'entretien ordinaire et
pour que notre maïeur ne soit pas
déçu de ses espérances.
En résumé il n'est pas étonnant
comme 011 voit qu'après 17 ans de
pareille administration cléricale, nos
édifices communaux se trouvent au
jourd'hui dans un état de délabrement
complet.
Tout le monde sait, en ville, que
notre Premier est Président de la
Commission d'hygiène et de salubrité
et qu'il s'occupe, avec un soin jaloux,
de la santé publique (Voir discours
prononcés au Volkshuis
On se rappelle, de quelle façon,
pendant deux étés consécutifs, les
maisons du Boulevard Malou furent
parfumées et le trou fait la caisse
communale par l'incurie de nos maî
tres
Nul n'ignore que, depuis plusieurs
années, M. D'Huvettere fait des in
stances réitérées auprès de M. Co
laert pour obtenir une prise d'eau
VHoornwerk, afin de donner une
eau potable aux habitants de ce
populeux quartier obligés de s'ali
menter aux eaux polluées des fossés
des remparts.
Malgré les promesses, cent fois
répétées par M. le Président de la
commission d'hygiène, M. D'Huvet
tere reste Gros Jean comme devant et
les habitants de l'Hoornwerk atten
dent toujours sous l'orme
Il y a plus fort
Tous les détritus et les sales eaux
provenant de la maison de santé sont
déversés dans les fossés longeant
ledit établissement.
Déjà ces détritus s'accumulent en
amont et en aval des dits fossés ré
pandant, dans les environs, une
odeur pestilentielle. Que sera-ce
l'approche des fortes chaleurs
Et dire que plusieurs ménages
composés d'une soixantaine de per
sonnes sont obligés de se servir de
ces eaux contaminées pour leurs be
soins journaliers
N'est-ce pas, chers lecteurs, que la
santé publique est l'objet des con
stantes préoccupations de M. le
Maïeur
Que serait-ce donc s'il ne s'en
préoccupait pas
Le bruit court avec persistance,
depuis quelques semaines, qu'en pré
sence de l'inaction teintée de mau
vais vouloir dans laquelle notre
administration communale reste as
soupie vis-à-vis de la question du
Stand, le ministre de la guerre au
rait pris la résolution d'établir,
proximité de la ville d'Ypres, un tir
grande distance l'usage exclusif
de l'Armée. Outre le tir réglemen
taire 600 mètres pour Mauser, il y
aurait des installations très perfec
tionnées pour le tir au Browning qui
est, comme on le sait, l'arme de l'of
ficier belge, arme laquelle le fort
contingent d'officiers en garnison
Ypres n'a pas l'occasion de s'exercer.
Nous avons hésité quelque peu
nous faire l'écho de ce bruit pour le
motif que le terrain, désigné par la
rumeur pnblique, semble quelque
peu extraordinaire. 11 s'agirait, assu-
re-t-on de source autorisée, de mettre
profit la tranchée d'Hollebeke,
tronçon du trop célèbre canal de
Comines repris par l'Etat. A l'objec
tion qu'il y aurait promesse d'achève
ment du canal, il aurait été répondu
qu'en pareille éventualité, peu proche
en tous cas, le tracé du canal serait
modifié cet endroit d'ailleurs fort
rebelle.
Si d'une part nous applaudissons
l'établissement d'un Stand dont
Ypres est dépourvu depuis tant d'an
nées, et pourtant indispensable pour
l'instruction militaire, nous n'hési
tons pas blâmer sévèrement nos
édiles de s'être montrés, en l'occur
rence, en dessous de leur tâche.
Il va sans dire que si le Gouverne
ment établit lui-même un Stand pour
l'usage de l'Armée, le département
de la Guerre n'interviendra plus pour
subsidier celui que la ville exécute
rait éventuellement mais peu proba
blement. Ypres perd dans ces condi
tions, l'occasion de devenir proprié
taire de superbes installations de tir,
quasi sans bourse délier.
Pour mieux faire ressortir notre
blâme, nous reproduisons le calcul
que nous avons déjà fait dans nos
colonnes
M. l'ingénieur Coomans a fait un projet
de Stand a 300 mètres, distance très régle
mentaire et pratique, dont coût 28,OOOfrancs
environ, croyons-nous.
Nous estimons ce chiffre plutôt élevé, vu
que le Tir 300 mètres de Morlanwelz, avec
coquet Pavillon, n'a coûtéque 29, 500francs,
malgré les grands transports de terre effec
tués.
A la longueur intérieure de 300 m. ajou
tons la longueur du pavillon, du garage des
marqueurs, de la butte, pour arriver une
longueur totale de 350 mètres. Pour la lar
geur, supposons un minimum de 4 cibles
distantesde 3 m. Sosoit 14mètres, iomètres
de base pour chacun des 2 talus, plus 1 mè
tre pour le sentier extérieur d'accès aux ci
bles, nous arrivons une largeur totale de
35 mètres de terrain utiliser. Soit 350 mè
tres de longeur sur 35 mètres de largeur,ou
12,250 mètres carrés de superficie. A la va
leur conventionnelle de 2 fr., soit 24,500
francs.
Voici donc le coût du Stand
Terrain fr. 24-500-00
Travaux (estimation de
M. Coomans) fr. 28-000-00
Total fr. 52,500-00
L'intervention du Département de l'Inté
rieur est de 1/3 de la valeur totale, soit fr.
17,500, sans compter un subside proba
ble du Département de la Guerre pour
l'usage par la troupe.
La ville toucherait 17,500 francs au moins
pour exécuter 28,000 francs de travaux. En
déboursant 10,500 fr. elle dévient proprié
taire d'un Stand évalué 52,500 francs
Pas un de nos mandataires com
munaux n'hésiterait faire, pour
son compte personnel, une opération
aussi brillante et aussi lucrative.
Pourquoi tant de tergiversation, de
négligence ou de mauvais vouloir
quand il s'agit des intérêts de leurs
mandants et en même temps d'une
œuvre patriotique