Chronique de la ville. Quelques chiffres. Les élections du 24 liai. Près du but. {La Gazelle.) Au ministère de l'intérieur. 680,302, 517,680 162,722 voix Les Recommandations. L'Eglise S4 Martin. Legs G. de Stuers. 9 A 3* LIÈGE. Huy- Waremme Liste 1c lérical, 22,328 liste 2, ear- tellistes, 35.117. Elus 1 clérical, Ancion libéral, Naveau. Liège. Liste 2, libéraux 43,090 liste 3, eléricaux, 42.3i>7 liste 4, socialistes, 59,830 Elus": 2 libéraux, Dupoat et Magia 2 cléricaux. Van Zuylen et Berryer 2 socialistes, Coppieters et Franck. Verriers. Liste 2, libéraux, 26,640 liste 3, cléricaux, 25,548 Elus 1 libéral, Peltztr 1 clérical, Simouis. LIM BOURG. Hasselt-Tongres- Maeseyck Liste 1, cléricaux, 55,041 liste 2, libéraux, 16,176. Elus 3 cléricaux, De Hemricourt ■Je Grunne, Wbettnall et de Renesse. La journée du 24 Mai n'a pas été bonne pour le gouvernement. Sa majorité continue s'eftriter un peu la fois, et de douze voix qu'elle était avaut le scrutin, elle tombe huit voix. Nos adversaires comptaient ferme ment nous infliger de sérieux échecs dans les Flandres et le Limbourg ils espéraient gagner des sièges Alost, Saint-Nicolas, Termonde, Audenarde, Hasselt, Mons Or, partout, sauf Mous, uous maintenons nos positions MM.Persoons, Rens, Dhauwer, Daens, Peten sont réélus avec dus majorités beaucoup plus importantes qu'il y a quatre ans, et Tongres, M. Neven arrive aisément au quorum, éliminant le clérical M Gielen. Nous conquérons deux autres sièges Huy et Liège, ce qui porte nos gains trois sièges. Malheureusement, nous essuyons une défaite Mons, où M. Descarnps est éliminé par M. Delporte A Charleroi, un socialiste est élu au détrimeut du libéral, M Dewandre, tandis qu'àGand, un socialiste, M. Lam pens, enlève le siège radical de M. Gambier. C'est un chassé croisé entre membres de l'opposition. En résumé, étaient sortants, soumis réélection 39 catholiques, 22 libé raux, 19 socialistes, 1 daensiste, soit 39 catholiques et 42 anticléricaux Sont nommés 37 catholiques, 22 libéraux, 21 sociarlistes, 1 daensiste, soit 37 ca tholiques et 44 anticléricaux. La Chambre comprendra désormais 87 catholiques, 43 libéraux 35 socialis tes, 1 daensiste soit 79 opposants de gauche Au Sénat les changements ne sont pas sensibles. Ij9s libéraux reprennent le siège de Saint-Nicolas-Termonde, qui fut occu pé par M. Boyé et qui avant fait l'objet d'une élection au système majoritaire lors du déoès de ce dernier Gand ils reprennent également le siège d'un sénateur radical-socialiste. A Liège, où étaient sortants 5 libéraux et 1 clé rical, les sièges sont partagés égale ment entre les trois partis 2 libéraux, 2 socialistes, 2 cléricaux, ceux ci ga gnant un siège sur l'opposition. A Mons-Sjignies,nousespérions rnn verser M. Hubert grâce au cartel, mais le ministre du travail est arrivé au quorum. A Charleroi-Thuin, étaient sortants 4 libéraux, 1 socialiste, 1 clérical sont réélus, 3 socialistes, 1 libéral, 2 cléricaux. Eu résumé, l'opposition perd 2 sièges au Sénat, où il y avait 20 anticléricaux et 20 catholiques sortants. Il y rentre ra 22 catholiques et 18 anticléricaux. La majorité, qui était de 14 voix mon te 18. Comme on voit, l'opposition peut chanter victoire la journée électorale marque un énergique coup debaireà gauche. Le pays vient une fois de plus de condamner le gouvernement, dont la majorité se trouve sensiblement atteinte. Qu'on n'oublie pas. en effet, que cette majorité cléricale qui était de 20 voix en 1902, est tombée en 1904 20 voix, en 1906 4 2 voix et qu'elle tombe en 1908 III IT VOIX. Le pays condamne, une foi-1 de plus, la politique cléricale et désagrège le bloc gouvernemental, qui tion a par s'etfrondrer. La caractéristique de la journée été la forte avance des libéraux Gand, qui gagnent 7 000 voix, celle des socia listes, Liège, gagnant environ 15,000 voix, le brillant succès de M. Paul Ne ven, Tongres, et la réélection triom phale de M Pierre Daens, Alost La majorité cléricale la Chambre n'est plus que de 8 voix. Elle était de 26 voix en 1902 Trois consultations électorales font réduite de 18 voix Les libéraux ont maintenant deux députes dans le Limbourg où leur candidat au Sénat a obtenu plus de 16,000 voix. Il y a dix ans, il nen aurait pas recueilli la moitié. Le chif fre des voix anticléricales a augmen té dans tous les arrondissements fia - mands. A Alost, les partis anticléri caux ont ensemble 28,600 voix. Voilà ce qu il faut retenir pour bien saisir la portée des résultats, pour bien se rendre-comple.de faction patiente mais sûre qui conduit une victoire longtemps attendue. Sans doute, dans certains arrondis sements, Mons, Verviers, le parti du gouvernement catholique peut marquer un progrès. Mais ces succès partiels ne comptent pas en regard du mouvement régulier de progression des partis d'opposition dans le re>te du pays. Et les résultats officiels confir ment I impression d'une IJèfaitc évi dente éprouvée par les cléricaux Di manche soir, et que M. YVoeste, dans une interview, n'a point cachee. On n'a pas renversé le gouverne ment, c'est vrai. Mais, répétons-le, personne n'espérait ce résultat pour cette fois Dans la lutte contre la puis sance catholique, les élections de Di manche constituaient une étape. Elle a rapproché du but plus qu'on n'y pouvait compter. Au Sénat, cest le statu quo la perte de Liège étant compensée par le gain de Termonde plaintes cont générales qaaDt la façou dont les pré-.-idem s des bureaux dé pouillant. malgré les instructions pré cités qui leur furent données, ont en voye les iésultats au gouvernement. Il est vrai que bon nombre n'ont rien en voyé du tout L'un d'eux sous prétexte qu'il avait égalé la formule télégraphi que qui lui avait été transmise pour la retourner au ministre de l'intérieur avec ses renseignements, n'a pas voulu envoyer un autre télégramme ordiuai- re. Et l'on est resté sans la moindre nouvelle de ce président remarquable d'initiative. De nombreux députés viennent aux nouvelles. Parmi eux, MM. Cartuyvels et Van Cieemputte paraissent tout particulièrement agités. Mais voici M. Beemaerl, il est aussitôt mtioduit au près de M. Schollaert, avec lequel il couiere longuement 11 n'a pas l'air satisfait du tout, l'honorable ministre d'Etat. Lorsqu'il quitte le président du conseil, nous l'abordons. Quellessont vosimpressions, mon sieur le ministre Très aimablement M Beemaert nous répoDd Sans doute, le résultat le la journée du 24 Mai ne répond nullement nos espérances. Pour ma part, je croyais que nous aurions gagué un ou 2 sièges eu Flandre et perdu deux sièges dans le pays wallon. C'était la balance. Mais je reconnais qu'elle u'estnullementéta- blie. Par exemple, je ma réjouis du ré sultat de Mous et de Soignies. -- La majorité gouvernementale est donc notablement réduite, Monsieur le ministre. Qui, décidément, d'après ce que M Schollaert vient de me dire, cette majorité sera de huit voix. Que voulez- vous Et M. Beemaert, très pensif, quitte l'hôtel ministériel. Etoile Belge «-.-too t~^1 - Les libéraux gagnent un siège Tongres ils en perdent un Mons, un Charleroi, un 5 Tournai Us se ront donc 43 dans la nouvelle Cham bre, tandis que les socialistes, qui gagnent un siège Tournai, un Huy, un Liège et un Charleroi, seront 35 Il y a un democrale-chrétien. Les cléricaux ne seront plus que 87. Si le paru libéral doit déplorer une diminution, d'ailleurs légère, de sa représentation la Chambre, il con vient de ne pas perdre de vue qu'il avait defendre celte annee certaines situations difficilement acquises en 1904 et qui paraissaient fragiles. Or, dans plusieurs arrondissements, ces situations sont renforcées. Le mouvement qui doit emporter le gou vernement clérical a grandi, il s'étend tout le pays et gagne des régions naguère indifférentes. Et la majorité de la Chambre est affaiblie. Unit .voix cela représente quatre sièges. Et qua tre sièges peuvent être conquis en 1910, si l'on travaille, Bruxelles, Anvers, Roulers, Nivelles, Turn- hout. Des déplacements de voix comme ceux de Tongres. le'fournai. de Gand, permettent d esperer sérieusement que la journée électorale du 24 Mai sera la derniere du règne clérical Encore no effort et cet espoir sera réalisé Nous touchons au but Grande animation Lundi après-midi au ministère de l'intérieur, où tous les membres du gouvernement se réu nissaient dans le cabinet de M Schol laert. On discute vivement, mais les Le nombre de votes nis contre le gouvernement dans les quatre provin ces où les élections viennent d'avoir lieu, s'élève ainsi tau lis que voix seulement approuvent le minis tère. Celui ci est donc en minorité de Rt>comm3nder quelqu'un, ou se faire recommander, c'est monnaie courante entre particuliers. 11 n'y a pas de mal cela, au contraire on ne peut voir là qu'un effet naturel de 1$ vie sociale, des relations qu'elle crée. Dans les rencon tres de chaque jour, la présentation est deveaue un usage nécessaire, la recom mandation ne fait que l'étendre elle peut être utile aux pai ties intéressées si elle a parfois des résultats fâcheux, ils sont restreints dans le domaine pri vé. Il en va bien autrement quand les re commandations émanent d'hommes pu blics, de parlementaires notamment et tendent exercer une pression sur les détenteurs du pouvoir, sur les distri buteurs patentés de la manne gouver nementale. Cette pratique a existé, plus ou moins, de tous temps Mais les ministè res cléricaux, et surtout celui dont nous jouissons depuis vingt-quatre ans, l'ont étendue dans des conditions telles que non seulement le favoritisme règne, mais qu'il est doublé de l'ostracisme. Qui n'est pns avec nous, est contre nous s, dit le précepte de l'Eglise ca thoiique (1J. Les ministres préviennent par lettres les hommes politiques ou influents qui leur ont recommandéquelqu'un, du ré sultat favorable de leur démarche. Aux moments opportuns, comme en période électorale, les susdits personnages He se contentent pas de montrer ces lettres aux intéressés, ils les publient dans les journaux. On a été plus loin, nous l'avons déjà dit mais il est bon de le ré péter en mandatant au nom de curés et de vicaires les subsides alloués des écoles libres ou adoptées de leur ré gion (1) Répété par Mons Colaeri au Volkshuis, comme os se rappelle. Ce régime crée un abus et une immo ralité aussi préjudiciables au régime parlementaire, au respect de l'autorité, qu'aux mœurs d'une nation. Il montre, il affiche les marchanda ges entre les gouvernants et les par lementaires ou leurs soutiens. Il incul que aux citoyens cette funeste pensée qu'il est moins utile, pour arriver, de travailler, de se recommander par soi- même, que d'obtenir l'appui de certai nes influences, de s'assurer les protec tions nécessaires Cet abus nuit évidemment l'ardeur au travail, l'étude, au zèle dans l'ac complissement des fonctions. Mais il est surtout funeste par son influence déplo- rablesur les caractères, par l'assouplis sement qu'il impose aux échines. Et aidé par certains enseignements scolai res, par l'exemple, le mal va de père eD fils, d'aîné cadet en s'aggravant. S'il faudrait encore quelque temps pour qu'il nous donnât une génération de crétins il en est déjà arrivé mo difier bien malheureusement les géné rations d'hommes libres dont la Belgi que était fière. {Gazelle). Nous avons vu et pu analyser le projet de la restauration de l'Eglise de S' Martin, approuvé par la com mission des monuments, exposé dans la salle de l'escalier de l'hôtel-de- ville vrai dire, il nous a laissé sous la pénible impression d'un monu ment majestueux et imposant restau ré, mais sacrifié et gâté, de l'avis de beaucoup, par la conservation d'une chapelle d'une autre époque. Le désir de conserver une chapelle, quelles que soient la beauté de la voûte en bandeaux, la grandeur de son autel et la richesse de ses vitraux, nouvellement placés, doit-elle préva loir contre la volonté des archéolo gues de dégager un des plus beaux monuments du pays d'une ajoute d'une autre époque, affreuse et criante comme construction. Nous posons la question Nous connaissons le principe for mulé par un M. Schmit, qui ne pré tend pas que les architectes suppri ment dans les restaurations de l ancien quel qu'il soit mais ce prin cipe doit-il prévaloir en l'espèce, y a t-il de sérieuses raisons invoquer cet égard Quant la tour, nous sommes pour la conservation du profil actuel la condition de lui faire subir quelques restaurations bien comprises nous pouvons nous tromper en croyant que la tour n'a jamais eu de flèche, mais l'appui de notre conviction nous n'avons jamais trouvé trace du con traire il serait donc bon de conser ver la tour telle qu'elle est comme depuis des siècles si pas de toujours. Dans un de nos précédents numé ros, propos de la restauration des Halles, nous avons dit que M. le Chevalier G. de Stuers a préconisé et recommandé différentes reprises en 1888, au Collège échevinal, le remplacement de la crête en pierre d'Avennes qui couronne les toitures des Halles par une crête en plomb comme cela se pratique en France depuis longtemps et au fur et me sure qu'on y restaure les anciens monuments publics qui portent ces ornements leur faîtage. M. de Stuers appartenait au parti libéral. Il a été conseiller communal du 30 Octobre 1866 jusqu'à son décès survenu le 6 Mars 1894. Rappelons ici pour mémoire que, par son testament, cet homme de bien a fait les legs suivants sa ville natale et ses établissements pu blics, savoir a. Un capital de 100,000 fr. im mobiliser et dont les intérêts doivent servir l'entretien ou la restaura tion des Halles.

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Le Progrès (1841-1914) | 1908 | | pagina 2