Chronique do la ville. Aproposdel'emprunt de 850,000 fr. Canal de la Lys FYperlée. Le concert du 28 Juin dr et le Journal d'Y près. Visite du ministre de la Guerre. Il fut un des collaborateurs de Frère-Orban aussi sa parole auto risée mérite-t-elle d'être entendue et méditée. AI. -VeujaenJ'aurais voulu faire giâce la Chambre d'une nouvelle intervention tuais je dois relever an passage du discours de M. le ministre de la justice qui disait, le 3 Juillet der nier, en s'adressant notamment la gauche, que nous étioos engagés an nexer. Et M. Delvaux ajoutait que re fuser d'annexer serait une lâcheté Il y avait dans ce discours des phra ses d'une belle venue et qui ornent la péroraison d'un grand discours. Si je devais y voir davantage, je devrais répondre que je m'élève du haut de ma conscience contre des appréciations si outrageantes pour la dignité belge et pour un grand nombre de nos collè gues. Nous retrouvons au surplus l'argu ment dans les discours de l'honorable chef du cabinet et il est de nature impressionner des gens mal informés. Si nous étions engagés, ce serait une lâcheté de trahir notre engagement et d'abandonner le Congo mais ce pré tendu engagement n'est qu'une légende et j'entends qu'il n'en reste rien. L'attitude du Roi, l'attitude du gou vernement, les déclarations réitérées de M Beernaert, de feu M. de Trooz, font bonne justice de cette fable et j'affirme que la Belgique est morale ment libre d'annexer ou de ne pas an nexer. Je vais le prouver san9 autre prétention que celle de faire un mo deste chapitre d'histoire. Lorsqu'au 1901. le Souverain du Con go estimait que l'annexion ne se ferait pas de son vivant et qu'il prévoyait cette éventualité, j'ai déclaré que, ac culé entre l'abandon et l'annexion, je voterais celle-ci. Mais alors n'existaient pas encore let concessions considéra bles accordées la dernière heure, et il est incroyable que le gouvernement ait fermé les yeux sur tout ce qui se pas sait au Congo. Le Roi lui-même n'a-t-il pas jugé avec une hautaine sévérité les promo teurs de l'annexion N'a t-il pas dit dans sa mémorable lettre du 6 Juin 1906 aux secrétaires généraux de l'Etat Indépendant, qu'il avertirait lui-même le pays du moment opportun où cette annexion devrait se faire utilement par la Belgique Il estimait alors que l'an nexion n'était pas pratiquement réa lisable ce moment. Ne perdez pas de vue qu'à cette épo que l'Angleterre avait aussi lancé une circulaire, rappelée ici par \1. Lorand, et voulait que les nègres pussent dispo ser librement de leurs terres. Aujour d'hui, nous ne savons pas encore si Léopold II a fait un signe favorable I annexion On dit que le Roi a parlé puisqu'il a signé le projet de loi. Mais cela ne suffit pas. Le Souverain de l'E tat Indépendant a promis de parler et il ne l'a pas fait Certains dont je ne suis pas, prétendent même qu'il n'est pas si enchanté que cela de voir la Bel gique se disposer annexer le Congo. En 1885, lorsque M. Beernaert de manda la Chambre d'autoriser le Roi accepter la souveraineté de l'Etat In dépendant, il s'évertua rassurer la Chambre et afl^rmer le caractère d'u nion purement personnelle de la Bel gique et du Congo c'est sur ces assu rances que le chef de la gauche enga gea son parti voter l'union personnel le, qui tut adoptée l'unanimité sauf uno voix et une abstention Af Beernaert. Vous étiez la voix dissidente. M. Neujean. - Et je n'ai pas le re gretter je m'en félicite, au contraire M. Bara, eniegistrant les paroles de M. Beernaert, déclarait que la Belgi que n'avait ni plus de droit, ni pins d'obligations vis-vis du Congo que les autres nations. Et quand j'objectai 31. Beernaert que cette question n'était pas étudiée, qu'elle n'était point mûre, M. Beernaert me répondit qu'il ne s'agissait pas d'en gager la Belgique La question reparut en 1890 et M. llymans a dégagé l'opinion émise alors par M Frère-Orban, abseut lors du vote en 1885. Sans doute, dans sou dis ours, M Frère déclarait que la Belgi que avait assumé des obligations vis à- vis du Roi-Sonveram mais il mettait ia Belgique en garde contre une anne- xiou éventuelle et signalait que l'union personnelle devait même survivre au Roi. De son côté M. Beernaert disait q ie M.. Frère-Orban était sceptique l'égard do i\>ngo Rieu u'eat plus vrai, et M Frè m uq> ait netrem *nt la différence qe'r y eutr. prêter oe l'ar gent au Congo et être investi de la sou veraineté du Cong", qui entraiae des responsabilités intérieures et extérieu res. Frère-Orban conseillait de ne pas faire l'annexion du Cougo et de nous contenter d'être éventuellement ses prêteurs il avait une véritable peur de l'annexion. Celle ci l'obsédait cause des difficultés intérieures et extérieures qu'elle pouvait nous amener. Il con sidérait que par le fait que nos enfants avaient fécondé le sol africain de leur sang et que le Roi avait entrepris cette grande tâche, nous avions certaines obligat ons morales vis-à vis du Congo. C'est pourquoi j'ai moi même voté le prêt que l'on sait l'Etat Indépendant. En 1893, la Chambre eiitière protes ta de son absolue liberté M Woeste disait notamment que rien n'était et ne pouvait être engagé, parce que l'anne xion pourrait devenir impossible. Je crois, en ce qui m** concerne, que ce moment est arrivé je crois que cette annexion est devenue impossible. (La suite au prochain numéro) Question posée par M NOLF M. le Ministre des travaux publics Des journaux généralement bieu informés annoncent que l'honorable ministre aurait décidé de soumettre uue adjudication-concours la question de l'achèvement du canal de la Lys l'Yperlée. Ils ajoutent que diverses hy pothèses devront être envisagées et qu'une prime importante sera accordée l'auteur du meilleur projet. L'honorable ministre ne voudrait- il pas nous dire ce qu'il y a d'exact dans cette nouvelle nous dire notam ment, au cas où il la confirmerait, quand, dans quelles conditions et sur quelles bases se ferait l'adjudication dont s'agit Il sera répondu cette question la séance de Mardi prochain, celle de Mardi dernier ayant été levép en signe de deuil, l'occasion du décès du pré sident du Sénat, M lecomtede Mérode Westerloo. La R. 1*. lu Province. La section centrale chargée d'exami ner la proposition Yandewalle appli quant la R. P aux élections provincia les s'est réunie Mardi après midi. Elle a voté par 3 voix contre 2 l'ar ticle premier consacrant le principe de la R. P. et également par 3 voix contre 2 elle a rejeté la répartition des sièges en considérant la province com me une seule circonscription électora le. Elle a maintenu l'unanimité la cir conscription cantonale Question posée par M. DEBUNNE M. le ministre de l'agriculture A t A Menin, ia Porte de Lille, où passent journellement des milliers do personnes, il existe un bras de la Lys qui n'a plus été curé depuis plu sieurs années ce bras est devenu un véritable trou immondices qui ré pand dans les environs des odeurs in fectes et constitue un danger perma nent peur l'hygiène publique. B. t A la Porte d'Y près, au centre d'un grand nombre d'habitations ou vrières, il existe une place où l'on dé verse les immondices de la ville Là aussi l'atmosphère est fort dangereuse pour la santé et en été les habitants y sont incommodés par des insectes dan gereux de toute espèce. c Vainement les habitants ont, plusieurs reprises, appelé l'attention des administrations pnbiiquessurcette situation. M. le ministre ne peut il pas pres crire des mesures pour mettre fin au double danger que je signale Question posée par M NOLF M. le ministre des chemins de fer L'horaire des chemins de fer ne pourrait-il pas être établi de façon A. A éviter aux voyageurs qui se rendent le matin d'Ypresà Bianken- berghe et Heyst les long- arrêts qu'ils ont subir en gare de Bruges, arrêts variant dâ 40 minutes 1 h 48 m. B. t A permettre aux voyageurs qui vont l'Yp-e- O-tende d'emprunter -oit Roolers, soil Thon rôtit le train qui quitte Court rai 12 11 19 m. et arrive Ostende 13 h 26 m. M. le ministre ne voudrait il pas veiller ce que sati-factiou soit donnée sur ces points partir du Ier Août prochain et pour toute la période des vacances, eu attendant que fétude de l'horaire des chemins de fer de la Flandre occidentale qui se poursuit en ce moment ne vienne uous apporter de meilleures relations avec ie littoral, taut l'aller qu'au retour 11 sera répondu ces questions la séance de Mardi prochain. Depuis la conclusion du mémorable con trat de concession avec la compagnie gaziè- rp de Brouwer et C' de Bruges, notre Maïeur et l'échevin Fraeyssont les meilleurs amis du monde. C'est ainsi que pour tirer la ville de l'em barras dans lequel elle se trouve par suite d'une gestion imprévoyante, il a été conve nu entre eux, paraît-il, que les Hospices Civils dont le dit M. Fraeys-est Président, mettraient la disposition du Collège éche- vinal, leur portefeuille de valeurs au porteur pour procurer la ville l'argent néces saire l'exécution des grands travaux de restauration et autres décrétés et dont plu sieurs sont en voie d'exécution. Dans une séance secrète tenue le 10 Juin dernier, M. Colaert a fait part aux mem bres du Conseil communal de la combinai son ci-dessus comme étant la plus commode et la plus avantageuse pour la ville. Dans la séance publique qui l'a suivie, le jeune conseiller Biebuyck dont le père est un des principaux membres des Hospices et qu'on doit supposer être au courant de ce qui s'y passe, a, pour les besoins de la cau se, demandé au Collège échevinal comment l'emprunt de 850,000 fr. pourra se conclu re, mais en même temps il a exalté la situa tion financière de la ville qui permet d'en treprendre tant de grands travaux. M. Colaert, en vrai comédien, a répondu que si M. Biebuyck avait assiste la séance qu'on venait de tenir huis-clos il aurait appris que le Collège échevinal avait entamé des négociations avec les Hospices afin que ceux-ci prêtassent la ville comme cela s'est fait Bruges (1) pour les installations maritimes, des titres de rente belge qui se raient donnés en nantissement de l'argent qu'elle recevrait de la banque pour solder les dépenses, et cela jusqu'au jour où l'em prunt voté pourrait se réaliser avantageuse ment. Notre Maïeur a ajouté qu'il est per suadé que les Hospices n'exigeraient aucu ne indemnité pour ce prêt de titres, car il s'agit d'un simple service rendre la ville qui offre toute garantie. M. BegeremetM. D'Huvetteren'étantpas satisfaits de ces déclarations ont émis l'avis que si les Hospices demandent une indem nité pour leur prêt de titres, mieux vau drait réaliser l'emprunt actuellement. Le premier de ces conseillers a même ajouté que s'il n'a pas tout ses apaisements au sujet de l'emprunt, il ne votera plus au cune depense. Constatons ici que pendant toute la dis cussion, M. Fraeys a gardé un silence com plet comprenant sans doute la fausse posi tion dans laquelle il se trouve comme Eche- vin et Président des Hospices. C'est là un des inconvénients qu'amène le cumul de ces deux fonctions, cumul qui, répétons-le en core, a été de tout temps et sous tous les régimes jugé incompatible. La combinaison laquelle MM. Colaert et Fraeys doivent avoir recours pour se procurer l'argent nécessaire au payement des travaux que la ville fait exécuter en ce moment, nous semble irrégalière et illégale. Nous nous demandons si M. le receveur des Hospices, sous la garde et la responsa bilité duquel l'énorme capital mobilier ap partenant aux pauvres se trouve placé, peut se dessaisir de titres sur une simple autori- fi) En tout et pour tout nos édiles cléri caux citent cette ville comme exemple pour justifier leurs abus. sation de la Commission hospitalière ou du Collège'échevinal pour les engager en ban que par un tiers et cela pendant des années entières peut-être La Commission des Hospices n'a du reste pas le droit de rendre des services gratuits de la nature et de l'importance de ceux que le Collège échevinal lui demande. Elle est exclusivement chargée de la gestion des biens, de l'administration intérieure des établissements, et de l'admission et du renvoi des indigents, conformément aux lois et règlements qui les concernent. Ce qui plus est, elle ne peut posséder aucun titre de rente belge au porteur. L'arrêté du ministre des finances en date du 18 Février 1851 Moniteur du 20) por tant règlement sur le service de la dette publique, renferme les dispositions suivan tes qui le défendent les voici 89. Les bureaux de bienfaisance, hospices, fabriques d'église, fondations de bourses et autres établissements pu- blics, ne peuvent vendre ou transférer des rentes ou capitaux sur l'Etat, sans l'auto- risationdu Roi néanmoins ils peuvent en acquérir avec l'autorisation de la Députa- tion permanente. 90. Les administrateurs des établis- sements mentionnés dans le paragraphe précédentnepeuvent conserver pour leurs administrés des obligations au porteur charge de l'Etat, ni des certificats de participation délivrés par des sociétés particulières. Ils doivent les faire inscrire au grand- livre aux noms et qualités des établisse- mentsqui ils appartiennent 91. Les contrevenants aux disposi- lions du paragraphe précédent encourront la peine d'une amende égale au quart de la valeur en capital des obligations ou certificats auporteur qu'ils n'auront pas fait inscrire. Cette peine tombera la charge parti- culière des administrateurs des dits éta- blissementssans qu'ils puissent en porter /e montant dans leurs comptes de dépenses. Comme on le voit, ces instructions sont formelles, mais sous le gouvernement réac tionnaire actuel nos politiciens cléricaux ne s'y conforment pas et se permettent toutes sortes d'abus si cela peut être avantageux leur parti. Aujourd'hui ceux qui, par leur position ou leurs fonctions, devraient donner l'exem ple du respect aux lois, sont les premiers les transgresser et les éluder. 11 est plus que temps que cette situation qui mène un gâchis complet prenne fin dans l'intérêt du pays et de la conservation de nos institutions. Notre relation du concert du 28 Juin dernier n'a pas eu l'heur de plai re au Journal d'Ypres. Pour effacer la mauvaise impres sion produite sur des musiciens de talent et sur la généralité des con naisseurs, par l'exécution médiocre de quelques morceaux figurant au programme de ce concert, notre pieux confrère annonce ses lecteurs que M. A. Brunfaut, Président de l'Harmonie des Anciens Pompiers, assistait au concert, dans l'encein- te réservée, et a donné plusieurs fois le signal des applaudissements M. A. Brunfaut a pu apprécier, sa manière, l'exécution de l'une ou l'autre fantaisie et valse par la musi que municipale de Wattrelos et les applaudir, c'est son droit. Nous n'y avons rien redire. Mais il n'en reste pas moins vrai, que l'ensemble a fait défaut et qu'un des solos a complètement râté. Nous ne parlerons pas de la dissonance, le Journal d'Ypres est en complet aveu sur ce point. Quant la question des éloges adressées cette société musicale par M. Colaert, l'avis de tous nos concitoyens raisonnables est que M. le Maïeur est et reste un parfait co médien Le Journal d'Ypres sera-t-il satis fait Le ministre de la Guerre est venu Ypres hier Samedi, visiter les in-

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Le Progrès (1841-1914) | 1908 | | pagina 2