56.
Journal de l'Alliance libérale d Ypres et de l'Arrondissement.
!>iin;inche. 6 Septembre 11)08.
68e année.
le lÂitnaiic/te.
L'enseignement
technique.
Le ministre des colonies.
Paroles de paix.
L'œuvre du Willetnsfouds
Le Sénat.
L» reprise du Congo.
s
PRIX I K L'A BO N NT K M K NT
pour la ville Par an ~L francs
la province Par an -4 fr 50
pr l'étranger Par an 6 fr. 60
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Annonces judiciaires 1 fr. la ligue.
Dans une étude sur l'enseignement
technique, le Matin donne en exem
ple l'Allemagne, qui a réalisé dans
ce domaine des progrès énormes de
puis vingt-cinq ans
Quelle est la cause première de
cet essor qui nous frappe d'admira
tion Aucun doute ne peut exister
cet égard c'est l'instruction obliga
toire. L'instruction obligatoire, com
prise et appliquée comme elle l'est
en Allemagne, n'a pas seulement
pour effet de réduire presque rien
(i par mille) le nombre des illettrés,
elle élève sensiblement le niveau in
tellectuel des lettrés, puisque tout
citoyen doit, au moins avoir fait ses
études primaires. Parmi ceux qui, en
Belgique, sont considérés comme
lettrés, beaucoup ne savent que tout
juste lire ou écrire tandis qu'en Al
lemagne le moindre lettré sait en
outre calculer, et possède des no
tions d'histoire, de géographie, de
science. La différence, comme on le
voit, est énorme. Aussi, quand nous
réclamons l'instruction obligatoire,
n'avons-nous pas seulement en vue
les enfants qui ne reçoivent aucune
instruction, bien que leur sort soit
assurément digne de pitié nous son
geons aussi faire des citoyens relâ-
tivement instruits de tous ceux que
nos statistiques désignent comme
lettrés et qui ne savent qu'épeler une
affiche et tracer, d'une écriture en
fantine, quelques lignes renfermant
autant de fautes que de mots.
De nos jours on attache avec
raison une grande importance l'en
seignement professionnel qui a pour
objet de former des artisans d'élite
seulement, pour suivre avec fruit des
cours professionnels, et même pour
avoir l'ambition de devenir un ou
vrier particulièrement habile il faut
avoir reçu une solide éducation pri
maire, et, en Belgique, 70 p. c. des
enfants du peuple quittent l'école
vers l'âge de 11 ans. -jVl. Buis, l'an
cien bourgmes1.çe^ejl£Kixelles, exa
minant de petits groupés de sdMats,
a trouvé dans l'un 40 p. c. d'illettrés,
dans l'autre 54 p. c. Une enquête
faite dans une fabrique des environs
de Bruxelles, où il y a 370 ouvrières,
a révélé que 97 de ces ouvrières sont
des illettrées complètes et que 18
lisent et écrivent péniblement. A
Hamme, où il y a d'importantes fa
briques de cordages, un patron a eu
de la peine trouver, dans un per
sonnel de 140 hommes, deux ou trois
ouvriers qui fussent capables de fai
re quelques annotations. Comment
veut-on que l'école professionnelle,
l'école technique laquelle l'Allema
gne doit son merveilleux essor indus
triel, puisse avoir le même succès
chez nous, étant donné que si peu de
citoyens sont préparés y entrer
Si le Sénat, sans modifier le textB de
la loi colomale, vote les trois projets
relatif! au Congo la fin de la semaine,
lisseront promulgués, parait-il. avant
le 15 Septembre et aussitôt la nomina
tion du ministre des colonies paraîtra
au Moniteur.
Il es t donc évident que cette nomi
nation est actuellement faite mats 011
doit reconnaître que te secret est bien
gardé. An Sénat, on suppose que ce se
ra un parlementaire. Quel qu'il soit, il
n'aura pu- la tâche aisée Si ce n'est
pas au homme actif, pRiu d'entregent,
comment en sortira-t il 1
Ne devra-1 il pas tout réorganiser
Bruxelles et tout, organiser au Congo
Des gens pei sistent préfendre que M
De Lantsheere est désigné depuis long
temps. Ne se trompent ils pas
Attendons
Guillaume II accoompagné de l'Im
pératrice et des princes, entouré d'un
brillant état:major l'on remarquait
le roi de Saxe, vient d'aller inspecter
les troupes de l'Alsace Lorraine, la
veille du jour où les Prussiens vont fê
ter le Sedantag, l'anniversaire de la
bataille décisive de Sedan. Le Kaiser
aime le décor. On n'a pas oublié ses
départs fastueux, quand seul, la
proue de son yacht en partance, il se
complaît jouer, de manière un tanti
net puérile, les Lohengriu de la légen
de. Mais s'il aime l'apparat, la mise en
scène, il ne déteste pas la bravade, et
son débarquement Tanger un mo
ment où la tension des rapports franco-
allemands faillit provoquer un conflit
effroyable, est encore présent la mé
moire de tous ceux qui suivent avec
curiosité les gestes wagnériens de Guil
laume II.
Les revues de Metz et de Strasbourg
constituèrent des spectacles impres
sionnants. Lhh troupes défilèrent, avec
nu ordre parfait et l'Empereur se dé
clara satisfait de leur teuue et de leur
discipline.
Mais ce voyage, que Guillaume fit
Metz et Strasbourg, lui donua l'occa
sion de placer quelques discours, et l'on
sut qu'il affectionne l'art oratoire
Disons tout de suite que. cette fois,
ses discours n'ont pas parlé de pou
dre sèche Pour être imbus fortement
de l'esprit militaire, ils affirmèrent un
désir très grand de voir la paix conti
nuer régner sur le monde.
Guillaume II veut que l'Allemagne
soit respectée il la veut grande, forte
et digne il ne tolérerait pas qu'on en
travât sa maicbe progressive. Mais il
déclare très haut que ses intentions
sont pacifiques.
C'est Strasbourg qu'il a prononcé
ces paroleH caractéristiques.
Je me réjouis de pouvoir vous ex
primer ma couvictiou la plus sincère
que la paix européene n'est pas en dan
ger. Elle repose sur des fondations trop
solides pour que celles-ci puissent être
facilement renversées par les tracas et
les calomnies inspirées par l'envie et la
jalousie de certaines gens. Une ferme
garantie est offerte en premier lieu par
la conscience des souverains et des
hommes d'Etat de l'Europe qui se sa
vent responsables devaDt Dieu de
la vie et de la prospérité des
peuples dont la direction leur est con
fiée. ensuite par le désir et la volonté
des peuples eux-mêmes de se rendre
utiles daDS le développement de la civi
lisation et du progrès, et de mesurer
leurs forces dans des tournois pacifi
ques.
On ne peut mieux dire, et l'Europe
tout entière applaudira ces paroles
sages et fermes.
Au train dont vont les choses, il se
pourrait tort bien que le règne de Guil
laume II fût marqué par une ère de
paix constante et de progrès incessant.
Et ce ne serait pas là une mince ironie
des choses, que cet Empereur, aux dis-
.«tur.-. bouillants, aux gestes emportes,
qui fit plus d'une fois trembler l'Euro
pe, fût plus tard baptisé par l'histoire
Guillaume le pacifique.
Acceptons eu l'augure.
Le Comité central a fait procéder
une enquête ayant pour but de dresser
la statistique des livreb empruntés aux
différentes bibliothèques de la société,
aiusi que des lecteurs qui se sont pré
sentés depuis Août 1907 jusque Juin
1908. Il y a une quarantaine de biblio
thèques fixes régies par les sections du
Willemsfonds et, eu outre, trente bi
bliothèques roulantes, qui étendent
l'infiuence éducative de cette institu
tion, éminemment démocratique, jus
que dans les coins les pkis reculés du
pays flamand.
Nous n'avons, jusque maintenant,
que le résultat de l'enquête pour vingt-
cinq bibliothèques et vraiment, il est
d'une éloquence qui se passe de tout
commentaire.
Pendant la période indiquée, 4370
personnes se sont adressées ces biblio
thèques la somme des livres prêtés
ne comporte pas moins de 81,579 volu
mes Quand on songe que la plupart du
temps les livres remis servent tonte
une famille et même des groupes de
personnes qui se les passent, et, en ou
tre, que nous n'avons que le résultat
d'environ le tiers des bibliothèques
existantes, 011 peut se faire une idée
bien nette du rôle important joué par
le Willemsfonds dans le relèvement de
la population flamande. Les hommes
persévérants, qui travaiileut ainsi
l'émancipation intellectuelle du peu-
pie, ont surmonter bien des difficul
tés, dont les principales proviennent
précisément de l'ignorance qu'ils cher
chent combattre. Aussi sommes-nous
heureux de constater le succès grandis
sant de leurs efforts.
Le comité ceutral prépare po ir le
moment la publication du 3me volume
de 1 l'Histoire du çiouvenientflamand
de M. le professeur Paul Frederico il
paraîtra sous peu.- Gomme les précé
dents, ce volume constituera une source
précieuse de renseignements pour ceux
qui voudront connaître exactement les
faitset laportée de la lutte en question.
Les membres du Willemsfonds ne
profitent pas seulement de ces publica
tions, qui leurs sont remises gratuite
ment ils reçoivent de même les livres
édités par le Vuylsteke-fonds spé
cialement créé par les admirateurs et
amis de feu J Vuylsteke pour répan
dre les idées libérales et Continuer
ainsi l'œuvr. laquelle cet homme
érninent a cousacré une vie d'activité
et de dévouement.
Si nos renseignements sont exacts, le
comitédu Vuylsteke tonds s'occupe
activement de publier un recueil des
discours et écrits politiques du regret
té bourgmestre d'Anvers, Jau van
Rijswijck. Cet hommage rendu sa
mémoire, se combinera ainsi d'une
œuvre de propagande efficace car peu
d'orateurs et d'écrivains out défendu
la cause libérale avec autant de talent
que Jan van Rijswijk.
Les efforts consacrés de pareils
travaux ne peuvent que produire des
résultats salutaires, et méritent d'être
loués et surtout soutenus par tous ceux
que l'avenir du peuple intéresse.
Séance du 2 Septembre 1908
Séance du matin.
On continue la discussion sur la re
prise du Gongo.
M. Hanrez. Si la droite fait bloc,
la gauche est profondément divisée
par la question coloniale. Peut être la
droite ne tait-elle bloc que pour cou
vrir la personne du roi Quant moi,
ce n'est pas parce que le roi est mêlé
l'affaire que j'hésiterai dire tonte ma
pensée. Je ne dénie pas aux Belges
toute aptitude la colonisation, mais
je combats la politique coloniale parce
qu'elle ne vise pas la civilisation, mais
le profit. La colonisation ne vise que
l'avantage d'une fraction de la nation
et non l'intérêt général du peuple. Elle
permet quelques-uns de s'enrichir,
voilà tout.
L'orateur s'attacheàétablir la banque
route de la politique coloniale en géné
ral. On veut nous faire entrer dans la
politique coloniale sous prétexte que
nous ne pouvons renoncer au Gongo.
Le meilleur moyen de sortir d'une or
nière, c'est de ne pas y entrer.
L'orateur démontre que le dévelop
pement des peuples saus colonies est
supérieur celui des nations colonisa
trices.
M. Renkin. Nous devons considé
rer notre devoir,- qui est de civiliser les
nègres.
M. Hanrez. Il faut des siècles,
pour cela 1
M. Renkin. Mais non Voyez les
nègres du Transvaal.
M. Hanrez. Ge 11e sont pas les nè
gres du Gongo. Il n'y a pas de compa
raison possible.
L'orateur estime que les Anglais ne
veulent pas nous prendre le Gongo,
mais qu'ils nous poussent le mettre eu
valeur pour pouvoir mieux y exercer
leur commerce.
L'honorable membrecombat ensuite
longuement les conditions de la repri
se.
La séance est levée midi.
Séance de l'après midi.
Au cours de son discours, M. Keesen
dit que si la charge du Gongo est trop
lourde pour nous, nous pouvons le
jeter sur le marché du monde. Hilari
té)Nous trouverons dix amateurs pour
un, et l'on nous payera même un mil
liard de pourboire.
Le reste du discours est dans cette
note dithyrambique.
M. Renkin prend eusuite la parole et
ressert le discours qu'il a jprononcé la
Ghambre.
Il développe les raisons pour les
quelles le Sénat doit suivre l'exemple
de la Ghambre et voter la reprise.
M. De Vos donne lecture d'un dis
cours daus lequel il combat la repri
se.
M. Verbeke combat ensuite les moda
lités du traité d'annexion.
La séance est levée 5 h. 1/2.
ut
ie se
Séance du 5 Septembre 1908.
Séance de l'après-midi.
M. De Lannoy prend la parole. Il est
hostile l'annex on Je tus, dit le sé
nateur de Bruxelles, partisan de l'œu
vré congolaise, mais je ne puis voter la
reprise les modalités m'ont trop édi
fié pour que j'apporte le concours de
mon vote en l'occurrence. Au surplus,
un examen de la politique coloniale