Or, ces 22 mandats, d'après la légis lation en vigueur, ne sont pas dévolus de la même manière. La majeure par- tie des sièges nouveaux, dont bénéfi cient les provinces de Brabunt, de Flandre Occidentale. d'Anvers et de Luxembourg, seront acquis par le par ti numériquement le plus fort dans les divers arrondissements, auxquels on les ajoute. Ces quatre provinces et cel le de Namur.en ell'et, appartiennent en 1012 la moitié non sortante du pays dès lors, il y a lieu élection partielle dans les circonscriptions qui jouissent d'un accroissement de députation, et là où il n'y a qu'un mandat confé rer, il n'y a aucune utilité pour le parti le plus faible entrer en lice. On le voit, on se trouverait, en réalité, en présence d une survivance du systè me majoritaire. L'application rigou reuse de la loi mènerait ce résultat absurde de voir des députés élus par la H. P. tandis que d'autres entreraient au Parlement en vertu d'un régime dis paru. Ce qui est plus grave, c'est que le parti clérical bénéficierait de cette situation anormale en se voyant attri buer indûment plusieurs mandats. Le Bien public établit que sur 14 siè ges nouveaux attribués la moitié non sortante du pays, les cléricaux en enlè veraient 10, les libéraux 3, et les socia listes 1, alors qu'en toute équité, il ne deviendrait au gouvernement que 5 sièges. De leur côté, lés libéraux en emporteraient 8 et les socialistes I Les chiffres, d'ailleurs, parlent d'eux-mêmes. Anvers, il y aurait 3 nouveaux siè ges. A la faveur d'une élection par tielle, les cléricaux eu enlèveraient 2, n'en laissant qu'un aux libéraux, alors que des élections générales, retour neraient la situation en faveur des an ticléricaux, dont le septième quotient (9971) et le huitième quotient (8348) sont supérieurs au neuvième quotient clérical (8303). La métropole donc au lieu d'envoyer siéger la Chambre 9 cléricaux, 5 libéraux et I socialiste, y serait représentée par 8 cléricaux, libéraux et 2 socialistes. A Malines et Turnhout, il n'y au rait lutte que pour un siège les cléri caux seuls peuvent l'enlever, au cas d'une élection partielle. Ils ont obtenu, en effet, 33,760 et 33,784 voix dans les deux arrondissements, alors que l'op position n'en recueillait que 21,653 et 8,754. Si l'on applique loyalement la R. P., les deux sièges passent aux li béraux, dontle second quotient (10.827) l'emporte Malines, sur le quatrième quotient (9,690) de l'adversaire, et dont le chiffre électoral (3,734) dans l'arrondissement de Turnhout est su périeur au quatrième quotient clérical, qui ne dépasse pas le chiffre de 8,446. La province d'Anvers élirait donc 3 libéraux, I socialiste et I clérical, au lieu de-4 cléricaux et 1 libéral. Dans la Flandre occidentale, résultat identique. Les sièges d'Ostende et de Roulers acquis d'avance aux cléricaux, s'il n'y a qu'un mandat conférer dans chacun de ces arrondissements, nous sont donnés en partage dans le cas où toute la députation se représente aux suffrages du corps électoral. A Ostende, en effet, notre second quotient est 9518, alors que le quatriè me quotient clérical est 8499. A Rou lers, la situation est encore plus avan tageuse le chiffre électoral de nos amis est en effet de 40320, laissant loin derrière lui le cinquième quotient ca tholique, qui ne s'élève qu'à 8886. La Flandre occidentale, si la R. P. était loyalement appliquée, enverrait donc au Parlement 2 libéraux, au lieu de 2 cléricaux. A Louvain, même situation qu'à Rou lers, Ostende, Malines et Turnhout notre troisième quotient (11,163) l'em porte sur le cinquième quotient cléri cal (9.876). Faisons remarquer au sujet de ce dernier arrondissement l'in justice llagrante qu'il y aurait de le voir représenté par 5 cléricaux et 2 anticléricaux, alors que nos forces y opposent 33,491 v oix aux 49,490 suffra ges cléricaux. Dans le seul arrondissement de Bru xelles, les catholiques ont intérêt re courir une élection générale. En effet, si le scrutin ne porte que 5 siè ges, ils ne peuvent obtenir au maxi mum que deux mandats, les libéraux en auraient deux également, et les so cialisiez un. Dans l'hypothèse contrai re, ils vn enlèveraient 3. Encore fau drait-il pour cela qu'une alli;mce par lementaire clérfco-indépend mte inter vienne, les deux autres si» - s seraient attribués aux libéraux. L aux so cialistes, ils ne bénéficieraie nt pas de l'augmentation de députation, leur sixième quotient «9620) r primé par le onzième quotient.clérical (9963) et par le neuvième quotient libéral (9909). On le voit, ces calculs, établis sur la base des chiffres officiels des derniè res élections, confirment pleinement ce que nous disions au début. Les cléricaux bénéficieraient' indûment de cinq sièges, qui nous reviennent indiscutablement si la R. P. es' appli quée intégralement. Dans l'autre moitié du pays, où le scrutin portera sur la totalité de la dé putation les cléricaux recueilleront 3 sièges, savoir Gand (où leur sep tième quotient 12,266, l'emporte sur notre quatrième quotient 99 47) Ter- monde (où leur troisième quotient 9850 met en échec notre deuxième quotient 5954), et Tongres (où leur troisième quotient 10,190, l'emporte de 3987 voix sur notre deuxième quotient.) Par contre, les libéraux emporteront- 1 des nouveaux sièges de Charleroi par 14,930 voix (2r quotient) eonliv 11,791 voix cléricales (4'' quotient). Il en serait de même Liège. Les deux autres siè ges attribués ces arrondissements tomberont au pouvoir des socialistes. La situation pourrait donc se résu mer ainsi Sur 22 nouveaux mandats, les libéraux s'en verraient conférer 10, les socialistes 4, et les indépendants J tandis «pie les cléricaux n'en recueil leraient «pie 7. Le serait ipso facio l'a néantissement de la majorité que nous subissons depuis un quart de siècle. Notons «iue, pour arriver ce résultat, il ne nous faudrait pas déplacer une seule voix il se produirait pour ainsi dire automatiquement par la seule ad jonction des sièges nouveaux. *r X On qpiK.ioit le désarroi dans lequel cette perspective jette nos adversaires; aussi devons-nous nous attendre ce qu'ils faussent la portée du scrutin de 1912 en procédant des élections par tielles, dans le cas où la consultation électorale de 1910 les maintiendrait au pouvoir. Nous ne devons pas nous bercer d'illusions sur la probité politi- «pie des cléricaux toutes lez mesures prises en matière de suffrage populai re, ils les ont édictées de l'açon en être les principaux bénéficiaires, nous exposant aux graves dangers qui ré sultent de l'immutabilité artificielle d'une majorité parlementaire,» signa lée jadis par un de nos ministres d'Etat les plus éminents. La R. P. même, ils ne nous l'ont accordée «pie parce qu'ils sentaient le terrain se dérober sous eux la volonté nationale menaçait de briser leur résistance partout on voyait déjà les prodromes d'une con centration anticléricale, qui eût ravi rennemilesdéputationsdes plus grands arrondissements. Devant cette mena ce, il cède, mais après s'être livré un savant découpage de nos arrondisse ments de fa«;on être seul profiter des nombreux déchets et' excédents qu'entraîne fatalement le régime pro- portionnaliste non généralisé. Nous pouvons donc redouter en 1912 un nouveau coup de parti qui annihilerait les résultats de trois scrutins victo rieux. Pour l'empêcher, il faut de tou te nécessité reconquérir le pouvoir aux prochaines élections. Etant donné le courant indéniable, qui de jour n jour s'accentue en faveur de no.- idées, il sera relativement aisé de coi quérir les quatre sièges qu'il nous faut pour cul buter enfin le ministère. La proposition de \l. de II érode. lai proposition de loi sur le rempla cement en temps de guerre, déposé au Sénat par M. Werner de Mérode, séna teur de Charleroi, est critiquée par nos officiers. Ils la déclarent peu pratique. Tout en créant le service général, elle fait naître des inégalités choquan tes. Pourquoi les jeunes gen> qui rece vront l'instruction leurs fitiz. iront- ils au camp de Beverloo, au P i de se rendre la caserne dans leu ,iment respectif Ils uesont verses uaas celui- ci qu'à l'époque des grandes manœu vra. la troisième année de leur servi ce. Aucun.- ti u ti t-d'armes dès lors et lieux t li- d>- soldats, les ri ches qui uiront fait leur éducation militaire "aussi brève que possible au camp de Beverloo, les pauvres qui res teront quinze ou vingt mois la ca serne. C'est impossible A notre époque démocratique, une telle proposition ne saurait etre admise. Evidemment, elle part d'un bon naturel, mais on voit qu'un officier n'y a pas^ ollaboré, tant elle est hétéroclite. Elle est d'ailleurs aux antipodes des idées du général Hellebaut et de ce fait condamnée tous les points de vue. Il n'y a pas très longtemps M. de Mérode a traité le remplacement de chose immonde. Or il le maintient en temps de paix, ce qui est peu logique, tout en envoyant le remplacé au camp de Beverloo... Le Sénat ne s'amusera jamais perdre son temps dans l'étude de ce projet. Lsi proposition Snoy La proposition de M. Snoy ayant été prise en considération a été renvoyée aux sections. Elle sera donc examinée la fin du mois de Janvier ou au commencement de Février. D'ici là les amis de M. Schollaert vont faire le siège de MM. Woeste, floyois, Segers et consorts pour les amener voter l'encoirimisslonnement de la question militaire. S'ils obéis sent ces suggestions, la situation ne sera guère modifiée. Que la commission se réunisse ou non on ne fera rien MM. Paul Janson et Iluysmans ont flétri éloquemment lu Chambre cette attitude antipatriotique. Le général Hellebaut assistait la séance de Mercredi la Chambre. 11 avait lits traits légèrement fatigués, On a remarqué qu'il n'a pris aucune part au débat relatif la prise en con sidération de la proposition Snoy. Le gouvernement d'ailleurs s'est contenté de laisser parler M. Woeste. Signifi catif Au Sénat. La séance est ouverte 2 heures, sous la présidence de M. de Favereau, premier vice-président. Beaucoup de inonde dans les tribu nes. Le Sénat reprend ensuite la discus sion générale sur le contingent. «L'honorableM.Hellebaut, continue l'orateur, nous a fait part de son opi nion personnelle mais «pielle est l'o pinion du gouvernement Et quelles mesures celui-ci compte-t-il prendre pour remédier la situation signalée par le ministre d> la gia-r. e Car, se rallier une proposition de commis sion d'enquête, n'est nui.ement une solution 1 Or, pour que notre neutralité soit garantie, il nous faut une armée forte, très forte. L'a von s-no us actuellement Non, puisque l'on nous apprend que ni les effectifs de paix, ni les effectifs de guerre, ne sont complets. Nous n'arriverons une solution pratique que si nous plaçons nos dis cussions au-dessus de toutes préoccu pations politiques. (Très bien gau che). M. Hellebaut a signalé ûn remède la situation actuelle. Le gouvernement en est-il partisan En cas d'affirmation il peut compter sur notre concours. (Très bien gauche). La discussion générale est*close et l'on passe au vote par appel nomi nal. Le contingent est adopté par 42 voix contre 2 et 20 abstentions. L'honorable sêhateur de Bruxelles proteste contre les procédés gouver nementaux qui faussent le régime par lementaire en réclamant des crédits provisoires et en ne faisant pas voter les budgets en temps utile. Il faut ab solument mettre fin pareille situation pour empêcher les abus. (Très bien gauche). L'honorable sénateur de Bruxelles appuie chaleureusement les critiques de M. Goblet d'Alviella, d'autant plus qu'on ose réclamer des crédits provi soires pour le budget métropolitain de la colonie, alors que ce budget vient d'être voté. L'amendement Goblet d'Alviella est rejeté par 46 voix contre 23. Les crédits provisoires réclamés par le gouvernement sont alors votés par 45 voix contre 22. Le traité d'arbitrage obligatoire entre la Belgique et la République du Nica ragua est adopté l'unanimité. M. Liebacrt répond que ces postes sont conformesà nos engagements, par suite du traité de reprise du Congo. Le budget des dotations est approu vé par 59 voix contre 2 et 3 absten tions. La séance est levée 4 h. 30. Le Sénat s'ajourne jusqu'à convoca tion ultérieure. I*u tniei m té en «îoiix m c »r. (/est rtXQUIS DEBtUILELàER. x Séance du 30 Décembre 1008. Le cataclysme italien. M. de Favereau propose au Sénat d'envoyer au gouvernement italien l'expression des sentiments de condo* léances du Sénat, M. Dauignon, ministre des affaires étrangères, annonce qu'il a déjà prié le ministre de Belgique Borne d'a dresser au gouvernement italien les condoléances du gouvernement belge. Il s'est rendu personnellement chez le ministre d'Italie Bruxelles. MM. Wiener, pour la gauche, et Vandenprereboom, pour la droite, s'as socient aux paroles du président. Le contingent. M. Vandewalle, en un excellent dis cours, rappelle le programme des gau ches en matière militaire. Il rappelle également l'opinion du général Helle baut, qui est partagée par plusieurs membres de la droite. Si le ministre de la guerre, déclare-t-il, réalise le programme qu'il a tracé, il peut, comp ter sur l'appui de la gauche toute en tière. (Très bien gauche). M. Wiener rend hommage la loyau té et la franchise du ministre de la guerre qui n'a pas craint de dévoiler la faillite du volontariat. M. Dupont proteste, son tour, con tre l'attitud«i du gouvernement qui ne fait rien pour remédier l'état de choses signalé loyalement par M. Hel lebaut. Comme la gauche veut donner au ministre de la guerre, un témoigna ge de confiance, elle s'abstiendra au lieu d'émettre un vote négatif sur la loi du contingent que la gauche tout entière réprouve. Telle qu'elle existe actuellement. (Très bien gauche). M. De Sélijs-Longchamps se déclare antimilitariste; cependant, devant, le réel courage dont a fait preuve le mi nistre de la guerre en préconisant la réforme militaire, il s'abstiendra, dé sirant donner ainsi un témoignage de gratitude M. Hellebaut. Les crédits provisoires. M. Goblet d'Alviella défend chaleu reusement un amendement tendant ramener au chiffre de quatre douziè mes tous les crédits provisoires ins crits au projet dans la proportion de huit douzièmes. M. Descamps prétend que les crédits provisoires ne servent qu'à régulariser le vote des budgets. M. Goblet d'Alviella. Vous ne jus tifiez nullement l'augmentation de ces crédits provisoires 1 M. Hanrez. Partout les budgets sont votés en temps utile, et ce n'est qu'exceptionnellement qu'on demande aux Chambres des crédits provisoires. Or, ici, c'est le contraire l'exception est devenue la règle. M. Dcvos ne votera pas les crédits provisoires, car ce serait témoigner une certaine confiance en des ministres dont la responsabilité n'existe même pas. M. Liebacrt, ministre des finances, essaie de justifier les crédits provisoi res. Traité, d'arbitrage. Budget des dotations. M. Hanrez s'abstiendra, parce qu'il ne peut admettre certains postes con tenus dans ce budget, notamment ce lui de 720,000 francs ayant trait au traité d'annexion du Congo la Belgi que, ainsi <[ue ceux de 120,000 francs au Prince Albert et de 75,000 francs la princesse Clémentine.

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Le Progrès (1841-1914) | 1909 | | pagina 2