Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche. 7 Mars 1909. 69e année. 10. l'KlX DE L'ARONN'KM ENT pour la ville Par an -4 francs r' la province Par an -1 fr 50 r' létranger Par an G fr. GO ANNONCES: Annonces: 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Semaine importa nie. Cette semaine sera une des plus im portantes de l'année, elle comptera dans notre histoire la Chambre a commencé la discussion du projet de M. Snov, d'envoyer l'étude d'une commission parlementaire les chill'res avancés par M. le ministre de la guer re, sur l'eirectif de l'armée, contestés par quelques cléricaux, qui ne préten dent pas doter le pays d'une armée forte et nationale. M. Woeste, un antimilitariste enra gé, emploie tous les moyens dont il dispose pour envoyer aux calendes grecques les projets de la réorganisa tion de notre armée, dont les effectifs, aussi bien en temps de paix qu'en temps de guerre n'existent que sur papier sa seule préoccupation existe tromper constamment le pays en vue de conserver la domination de l'armée cléricale triste rôle pour un homme d'Etat, qui a eu plusieurs fois la confiance du Roi et du pays. Seulement cette veulerie doit cesser, les responsabilités en ce temps incer tain et troublé pour nos gouvernants devenant trop grandes pour être to lérées plus longtemps. En Belgique, ce pays si riche, dont le peuple courageux.pl travailleur a su fuirii faut, de sacrifices^ en vue de con server su liberté è't son indépendance, la publique démoralisant^ du parti clérical a ramolli considérablement le caractère si ferme des belges, tant admiré par toutes les puissances qui les ont connus et dominés. Le cri de ralliement des cléricaux consiste crier vivent la joie et les pommes de terre, en arrière tout ce qui pour rait préoccuper la nation des dangers de l'annexion ou de l'invasion il y a de ces belges dénaturés qui prétendent que le pays n'a rien gagner en se défendant, qu'au contraire, les affaires auraient.tout gagner en se laissant annexer par les allemands ou les fran çais voilà les fruits d'une vingtaine d'années de domination cléricale Le pays, s'il veut être respecté et obtenir l'aide des puissances signatai res de notre indépendance et de notre neutralité, doit trouver les moyens et faire les sacrifices nécessaires pou voir résister au premier choc d'une armée envahissante son armée doit en imposer surtout par sa qualité en durante et exercée il faut qu'elle soit suffisamment grande pour pouvoir oc cuper la frontière si étendue de notre pays. D'après ce que nous avons toujours entendu soutenir par des officiers ca pables et entendus, il faudrait une armée de 80,000 hommes, qui ne se rait pas encore en proportion de notre population, mais cependant suffisante si nous étions français ou allemands, nous devrions fournir au moins de 500 000,000 hommes. C'est alors que nous pourrions nous plaindre et non sans raison. La durée de service pour l'infanterie serait d'un an, celle de la cavalerie, de l'artillerie cheval et du génie de deux ans, aucun congé ne serait ac cordé. Dans toutes les villes de garnisons, où il y aurait des casernes suffisantes, il y aurait trois armes pour se familia riser travailler ensemble, ce qui leur serait bien plus utile que du-paper- hunt et autres occupations analogues. Si l'armée, qui a toujours été aimée dans le pays, veut conserver les sym pathies de la nation, il faudra qu'elle s'occupe davantage du sérieux, de ce qui peut lui être utile en temps de guerre tout ce qui lui prend du temps pour parade, représentations drama tiques ou carnavalesques, devrait être supprimé; simplifier l'armée, la ren dre pratique et populaire, voilà ce que le pays demande pour uns armée pareille, il est disposé faire les sacri fices nécessaires. Les cléricaux derrière le drapeau rouge. On sait la guerre acharnée que les cléricaux font la presse libérale et la presse socialiste. Les mauvais journaux sont la chose qu'ils redou tent le plus au monde, et il n'est rien qu'ils ne fassent pour en empêcher la dilfusiou. Pour interdire la vente du Peuple dans les gares, ils n'ont pas craint d'attenter la Constitution qui n'en est plus un viol près, la pauvre vieille el les curés usent de tous les moyens que la religion catho lique met leur disposition pour con trecarrer les progrès que la mauvaise presse fait dans les campagnes. L'an dernier, notre éloquent et combatif, Gustave-Joseph consacrait la prose enflammée de son mandement de carê me, jeter l'analhème sur lus,écrits pernicieux qui corrompent l'àiuu des croyants. La lu lté se poursuit âpre et persévé rante depuis longtemps, et'il fa ni des efforts gigantesques puururriyer àJaire brèche dans la muraille déChirtè oppo sée par le clergé l'élan de la presse démocratique. Voici pourtant que nos adversaires viennent eux-mêmes de saper cette muraille et de nous fournir contre eux une arme dont nous ne manquerons pas de tirer parti. La droite du Conseil communal de Molenbeek, a voté la semaine dernière, d'accord avec les socialistes, un subsi de de 150 fr. pour la bibliothèque de la Maison du Peuple. Voilà des catho liques qui aident la propagande des idées socialistes, par brochures, livres et journaux. Il est certain, eu ell'et, que les dirigeants du parti ouvrier de .Mo lenbeek ne vont pas consacrer les cent cinquante francs leur alloués par la droite du Conseil acheter des chape lets, des scapulaires, des catéchismes ou des livres de messe. Ils n'arrêteront même pas leur choix sur les œuvres complètes de Saint- Alphonse de Ligori qui eut son heure de célébrité la Chambre. Ils vont faire profiter leur presse de cette aubaine, et l'utiliser répandre de plus en plus les écrits où sont exposées leurs théo ries subversives. Et ainsi, les lioinines qui, au Conseil communal de .Molen beek, sont chargés par leurs mandants de défendre l'ordre, la propriété et la famille, vont coopérer dans une cer taine mesure détruire ces bases res pectables de la société. Un voit que l'évolution du clérica lisme vers la sociale ne fait que s'ac centuer. A Gand, les élus des be deaux et des sacristains ont confié au citoyen Anseele la gestion des finances communales Molenbeek, ils coopè rent la propagande des théories col lectivistes comme l'a dit M. Vander- velde, les catholiques se bousculent derrière le drapeau rouge. Quel exemple ils nous donnent Et que d'arguments ils nous fournissent, avec lesquels, nous leur fermerons la bouche, quand ils nous reprocheront les louches alliances les honteux marchandages les scandaleux compagnonnages du parti libéral avec Marianne. Parti fini, parti vidé, parti irrémé diablement déclin comme' parti de gouvernement écrivait l'autre jour le Journal d'Ypres en parlant du libéralisme. Qu'il regarde derrière lui et qu'il nous communique les réflexions que lui inspirent les flirtages du grand parti de l'Ordre avec les hommes de la Révolution Inconséquence. Un journal pieux fait ces réflexions suggestives sur la criminalité Les méfaits se multiplent en notre pays d'une manière effrayante. Pres que aucun jour ne se passe sans que les journaux ne nous apportent les détails d'un meurtre, ou d'un assassinat, par fois même jusqu'à deux et trois simul tanément... Notre pays a le triste privi lège, me semble-t-il, de tenir le record des meurtres et des assassinats. Notre orthodoxe confrère semble perdre de vue que, depuis vingt-cinq ans que ses amis sont au pouvoir, les populations ont été imprégnées de la plus pure morale catholique, dont l'in fluence d'après son propre aveu a été incapable d'enrayer la crimina lité. L'opinion do M IL S I vinans el Monville. Au sôin de la section centrale du projet de loi instituant un fonds spécial pour l'armement de la position forti fiée d'Anvers, MM. Paul liymans et Monville ont catégoriquement déclaré qu'ils le repousseraient. Ils ont fait constater qu'une forte armée de campagne, sagement recru tée constituerait pour Anvers et pour le pays un appoint de défense autrement sérieux (pie l'armement prévu par les autorités militaires. C'est cette armée qu'il conviendrait de créer avant tout si l'on veut organiser efficacement la défense de la patrie, car elle est en tout cas le complément indispensable du système définitif adopté. Et MM. Hymans et Monville ont don né avec raison leur vote le caractère d'un blâme l'adresse du ministre responsable de la sécurité nationa le. Il paraît que beaucoup de membres gauche sont disposés agir comme eux et repousser les millions deman dés. Plus un canon, plus un fusil, avant la réorganisation de l'armée. Que le ministère dépose un projet de loi con forme aux idées de M. Hellebaut et le fonds spécial passera nue forte ma jorité sinon.... Aveu <le (léc;»<leuee Le Bien Public constatant la déca dence constante de la natalité Gand, annonce qu'il y a 20 ans, cette natalité était supérieure la moyenne, alors qu'aujourd'hui elle est devenue très inférieure. Ge phénomène n'est pas particulier notre ville, ajoute le pieux organe, les provinces wallonnes paient au mal thusianisme un tribut plus élevé que les provinces flamandes. Alors les vingt-cinq ans de domina tion cléricale n'ont pù empêcher que la Belgique soit en pleine décadence En voilà un aveu. Ln coup de parli. Un arrêté royal paru au Moniteur, nomme en qualité de bourgmestre d'Uccle, M. Debue, conseiller catholi que, alors que la majorité du Con seil est anticléricale et a désigné com me son candidat M. P. Errera. C'est un coup de parti qui ne profite ra pas aux cléricaux. L'autre jour, M. Hovois s'étonnait de voir M. Asou, échevin libéral, conti- nqpr siéger dans un Collège catholi que. Comment qualifierait-il l'attitude de M. Debue qui accepte de présider, lui membre de la minorité, un Collège libéral V A la Chambre. La Chambre ayant abordé la discus sion de la proposition d'enquête for mulée par M. Snoy, celui-ci a annoncé qu'il se ralliait au texte de la section centrale et la parole a été donnée M. Woeste. De suite il a reproché au mi nistre de la guerre d'avoir détlaré close la période d'essai du volontariat et de s'être retranché ce propos der rière une autorisation que lui aurait donnée M, De Trooz, autorisation plus que douteuse. A ces mots le général Hellebaut a protesté J'ai dit la vérité, je ne vous permets pas de mettre ma parole en doute. Je Vous affirme que M. De Trooz a tenu le langage que j'ai rappelé ici et je vous interdis d'en douter. Après cet incident qui a produit une certaine sensation, M. Woeste a fait la critique des chill'res du ministre de la guerre, soutenu <|ne le déchet de l'effectif de paix était le résultat d'un véritable artifice de chiffres, fait l'éloge de la loi de 1902 et déclaré la commis sion inutile, Inutile, elle l'est également aux yeux de M. Franck. Inutile et dangereuse parce qu'elle servira, surtout mettre les chefs de corps en accusation. Mieux vaudrait d'urgence ledépôt du projet du ministre de la guerre. Puis est venu M. Carton de Wiart. Il s'est demandé ce que voulait M. Est-ce le maintien absolu de l'orga nisation militaire actuelle... C'est im possible. On ne peut plus la maintenir avec le remplacement sa base. Toutes les œuvres, toutes les législations sont perfectibles. La loi de 1!H>2 doit être modifiée quoi qu'en pense M. Woeste. M. Carton de Wiart continuera au jourd'hui. Au cours de la séance, la Chambre a décidé qu'elle terminerait le débat Vendredi. L UHIOS FAIT LA FORCE /f iUntattvhe Vires acqdirit ehd« On s'abonne au bureau du journal, rue de Oixmide, 53, Ypres. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité JàOQOES f dtBKSiRj, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, télé hone 5230. Pour les annonces on traite a forfait. -cAr- -j- - La baisse de la natalité est pour une nation un symptôme de déca- dence. Séance du 3 Mars 1909. M. Woeste ayant maintenu son affir mation le général Hellebaut est revenu la charge Je vous répète que je ne vous permets pas de douter de ma pa role Monsieur. M. Woeste. M. De Trooz était très malade cette époque. .1/. Hellebaut. Quelle plaisante rie M. Pouliet a argumenté en faveur de la nomination de la commission, tout en se déclarant partisan du volonta riat. Woeste Séance du -4 Mars 1909. La proposition Snoy. M. Cooreman préside.

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Le Progrès (1841-1914) | 1909 | | pagina 1