Chronique de îa ville.
Il n'est pas content.
En pleine Opérette.
Le gouvernement
et la mutualité.
Jeunes gardes libérales..
Liinie de rEnseiiDiement.
Eu nouveau Carillon.
Il y a en Belgique une petite armée
qui, sur pied de paix, comporte envi
ron 42,(XX) homme-
Or, il est peu près aussi impossible
de faire le dénombrement exact de
cette armée, que de compter combien
il y a d'étoiles au ciel ou de grains de
sable dans la mer.
L'honorable général Hellebaut, mi
nistre de la guerre, aidé par tout le
personnel de ses bureaux, s'est ré
cemment livré de longs et minutieux
calculs, desqueLs il résultait que les
effectifs étaient absolument incom
plets.
Il est venu communiquer la Cham
bre la conclusion de ses travaux. La
Chambre a répondu Minute Le
général Hellebaut est un loyal soldat,
dont nous ne voulons pas mettre en
doute la parole. Mais il s'est peut-être
trompé, de la meilleure foi du monde,
évidemment Il faudrait bien nommer
une commission pour vérifier ses cal
culs
On a nommé une commission de nous
ne savons plus combien de membres,
lesquels se réunissent périodiquement
depuis quelques semaines, et passent
des heures compulser des états et
écouter des dépositions de fonction
naires, pour essayer de fixer oh
bien approximativement le nombre
de soldats que la Belgique possède
dans ses casernes.
On a amené la Chambre des mon
tagnes de paperasses, on a entendu des
espèces d'experts-comptables, qui ont
donné des conférences sur les procé
dés employer pour déterminer l'effec
tif réel et l'effectif relatif, et qui ont fait
toucher du doigt nos honorables
ahuris, la différence capitale qui existe
entre les congés temporaires, les
congés de faveurs, les congés par in
terruption de service, les congés illimi
tés et encore maintes espèces d'autres
congés de différents genres.
Ils ont insisté aussi sur un élément
important du problème les civils mi
litarisés, sorte de gens ni chair ni
poisson, qu'on l'ait figurer selon les
besoins parmi les pékins ou parmi les
soldats.
Quand des documents et des dépo
sitions verbales fut jailli la lumière,
les commissaires enquêteurs firent
leurs calculs, histoire dé savoir au
juste combien nous avons actuellement
de soldats sous les armes, et si ce
nombre est supérieur ou inférieur
celui qui existait avant l'application
de la loi de 1902 sur le volonta
riat.
Les Iuaudis de la commission se mi
rent l'oeuvre, les Segers. les Poullet,
les Mélot, s'alignèrent craie en main
devant des tableaux noirs, et chiffrè
rent pendant de longues heures de jour
et de nuit.
Le résultat fut merveilleux.
Pour M. Segers, nous avons plus de
42,8(X) hommes. La Commission con
vaincue, vota un ordre du jour en ce
sens.
Pour M. Poullet, nous avons un défi
cit de 5,(XX) hommes. La Commission
docile, vota un ordre du jour en ce
sens.
Pour M. Mélot, nous avons plus ou
moins de 42,800 hommes, selon la ma
nière de calculer nos effectifs sont en
caoutchouc vous tirez dessus, ils s'al
longent vous les lâchez, ils se rétré
cissent.
C'est excessivement commode, aussi
longtemps qu'il s'agit de se disputer
la Chambre ce serait peut-être moins
avantageux si cela devait s'appliquer
devant l'ennemi.
La Commission, logique avec elle-
même ayant voté l'excédent et le défi
cit. vota finalement l'effectif varia
ble.
Le spectacle évoque invinciblement
ces délicieux fantoches qui ont nom
Pataquès, Boum, Bombardos, et rap
pelle les discussions bouffonnes de ces
illustres foudres de guerre.
Nous les voyons gravement assem
blés autour d'un tapis vert, sous les
rutilantes chamarrures de leurs uni
formes d'opérette, échangeant avec un
sérieux prud'homesque de graves con
sidérations
Avons-nous des soldats N'en
avons-nous pas.
Si on ne compte que ceux qui ré
pondent l'appel du soir, nous n'en
avons pas assez.
Mais si on compte tous ceux qui ne
sont pas présents, nous en avons beau
coup trop
Il y a un homme qui trouve cela très
simple, très logique, très naturel, pas
contradictoire pour un sou, c'est l'é-
minent stratégiste et tacticien Hoyois.
Il se meut au milieu de> incohérentes
décisions de la Commision comme un
poisson dans l'eau.
Quand le général Hellebaut aura été
prié de rendre son portefeuille, c'est
M. Hoyois qui prendra sa succes
sion.
Un Congrès de mutualistes libéraux
s'est tenu Dimanche Anvers.
Les congressistes ont protesté con
tre la répartition des subsides du gou
vernement entre les mutualités. Les
sociétés cléricales sont favorisées ou
trageusement. On a cité des cas de 11a-
grante impartialité en faveur de ces
mutualités.
A Alost même, a dit le délégué de
cette ville, existent douze mutualités
cléricales. En réalité, elles ne forment
qu'une seule société, mais chaque fois
qu'il y a un nouveau groupe de trente
membres minimum exigé par la loi
on les réunit sous un nom spécial,
ce qui permet de demander chaque fois
le subside pour frais de premier éta
blissement pour la pseudo-société nou
velle...
Dans un village des environs de la
ville de M. VVoeste, existe une mutua
lité pour l'élevage des chèvres, qui en
quelques années, s'est déjà dissoute et
reformée trois fois, toujours avec les
mêmes membres, mais chaque fois
sous un nom différent... Et chaque fois
on a demandé et obtenu le subside pour-
frais de premier établissement
Bien entendu le gouvernement sait
très bien qu'on lui tire une formidable
carotte. Mais comme il s'agit de mutua
lités cléricales, dirigées par des curés,
il ferme les yeux et paie.
On a décidé de s'adresser toutes les
mutualités libérales pour réunir en un
dossier tous les faits de ce genre et de
charger alors les députés libéraux de
produire une énergique protestation
la Chambre.
D'autre part, le vœu a été émis que
les mutualités n'aient plus soutenir
leurs membres victimes d'accidents du
travail et qu'on modifie la loi sur les
accidents de façon garantir toutes
les victimes une indemnité suffisante.
Enfin, on a décidé en principe la
création d'une fédération groupant tou
tes les œuvres sociales libérales du
pays.
Les jeunes gardes libérales ont tenu
un congrès Gand. On y a voté un or
dre du jour de protestation contre le
projet Woeste relatif aux écoles nor
males provinciales. On a protesté con
tre le système de pairageà la Chambre.
On a adopté un ordre du jour de M.
Devèze, souhaitant de voir instituer
en Belgique, sans délai, le service per
sonnel généralisé temps réduit, sans
augmentation de charges financières,
les obligations militaires ne s'imposant
que dans la stricte nécessité de la dé
fense nationale.
Un ordre du jour de M. Verrycken
(Auderghem), demandant, en cas de
service personnel, la suppression de
la garde civique, a été également adop
té.
Le congrès s'est occupé eneore des
cantines scolaires.
L'ordre du jour qui a été adopté for
me le vœu de voir tous les mandatai
res libéraux défendre, avec énergie,
l'autonomie communale en matière
d'enseignement primaire, et de voir
toutes les communes, libérales organi
ser, elles-mêmes, selon leurs ressour
ces, les cantines scolaires.
Un banquet a clôturé le congrès.
4 0
La Ligue de l'Enseignement vient de
publier un document très important
concernant le projet de loi de /.Ch.
Woeste contre les écoles normales publi
ques provinciales et communales. Ce
travail montre d'une façon nette, pré
cise, irréfutable, le caractère dange
reusement sectaire de la proposition
de loi de M. Woeste celle-ci a pour
but de tarir le recrutement d'an per
sonnel enseignant d'esprit laïque, et
d'obliger les administrations commu
nales anticléricales nommer des in
stitutrices et des instituteurs formés
dans ks écoles normales épiscopales
et congréganistes.
En effet il existe en Belgique 13
écoles normales de l'Etat, contre 39
écoles normales privées, confession
nelles, agréées par le Gouvernement,
délivrant des diplômes ayant la valeur
légale remarquons en passant que les
écoles normales de l'Etat elles-mêmes
sont largement cléricalisées. Celles-ci,
pendant là période triennale 1903-05,
ont délivré 688 diplômes, alors qu'il y
a eu, pendant la même période, 4575
places vacantes dans l'enseignement
communal un grand nombre de Com
munes ont dû, par conséquent, faute
d'autres canditats, et contrairement
aux vœux de la population, choisir
pour enseigner dans les écoles publi
ques les produits des. écoles normales
sectaires celles-ci ont, 19; 13-04-05,
délivré 2063 diplômes, soit le triple des
écoles normales de l'Etat.
La Ville de Bruxelles, depuis fort
longtemps déjà, possède un enseigne
ment complet, admirablement orga
nisé, qui lui permet de former un per
sonnel enseignant d'élite d'autre part,
la province de Hainaut, en 1906, a créé
deux écoles normales, afin défavoriser
le recrutement d'instituteurs et d'insti
tutrices d'esprit laïque. C'est là ce qui
gène M. Woeste, et son projet a pour
fin, non seulement d'empêcher de tels
exemples d'être.*suivis par d'autres
provinces et d'autres grandes villes,
mais même d'arriver supprimer les
seules écoles normales de Belgique où
le principe de laïcité soit pleinement
sauvegardé. (Communiqué)
Rendre justice qui le mérite est
une chose qui devrait plaire tout ce
qui a le sentiment de la reconnais
sance. Mais ça, c'est le propre des
âmes d'élite, et cette espèce malheu
reusement est rare. Infiniment plus
nombreux sont ceux qui un éloge,
un simple compliment adressé un
autre qu'eux mêmes porte ombrage.
Il ne peut y en avoir que pour eux,
et tout le reste ne compte et ne doit
pas compter. Ce n'est pas précisé
ment l'esprit de la doctrine chrétien
ne mais, chose bizarre, c'est parmi
ceux qui ont la prétention de 1a re
présenter ou de la défendre que cette
déformation sévit l'état aigu et
éclate aux endroits où l'on s'y attend
le moins.
C'est drôle, mais cela il n'y a
rien faire.
Toujours on verra que le gringalet
jalouse le bel homme et cela est vrai
aussi bien dans l'espèce inférieure
que dans l'autre. N'avez-vous jamais
remarqué combien le roquet s'arrête,
se raidit, redresse l'oreille, secoue la
queue, grogne et lance un regard
oblique la vue d'un molosse qui
passe Celui-ci, dédaigneux, conti
nue son chemin, jugeant le petit in
digne de son attention. C'est le spec
tacle que nous offrent tous les jours
ces gens qu'offusque une rivalité
triomphante. C'est au point qu'ils
semblent en perdre la tramontane.
Comment expliquer autrement le
commentaire vinaigré du Journal
d'Ypres sur l'article nécrologique
paru dans le Progrès du 3 dernier
Le pieux Journal voit double, il y
découvre une tirade sur le parti
prêtre C'est ça qui est amusant
effet de l'égomanie. Cette infirmité
obstrue la claire vision de tout ce qui
déplait. C'est comme nous le disons
plus haut ne touchez pas la gloire
d'autrui ou vous blessez la petite
vanité du concurrent qui doit rester
le seul et unique Marie Farina. Car
l'oreille perce trop clairement ce
n'est pas la tirade sur le parti prêtre
qui n'existe que dans l'imagination
dévoyée de la douce gazettece n'est
pas non plus le balai qui excite son
ire déplacée, mais bien la longue
liste des services rendus par l'ancien
Bourgmestre. C'est ça et unique
ment ça qui chiffonne l'organe de
Hôtel de Ville. On ne devrait ja
mais rappeler ces états de service,
parce que cela a trop de relief et
jette trop d'ombre sur le paysage
environnant. Mais qu'y faire Bah
C'est très simple. Qu'on en fasse
autant, si on peut, et nous serons le
premier crier bravo
Nous rendrons justice qui de
droit, parce que nous ne sommes pas
sectaire, comme le Journal d'Ypres
voudrait le faire accroire nous ne
sommes ni sectaireni blocard, ni
combiste. (pourquoi pas architecte
Architecte c'est le comble de l'in
jure, mais le Journal n'ose aller jus
que là architecte, c'est trop fort et
il fait bien de s'arrêter devant ce vo -
cable, après quoi il n'y a plus que la
mort ignominieuse.
Pour ce qui est du balai que le
Journal ne digère pas et dont il
trouve l'expression triviale, il aurait
peut-être préféré le plumeau. Mais il
est presque certain que pour la
besogne dont s'agit, le plumeau n'eût
pas suffi. Le plumeau est bon pour
épousseter des bibelots d'étagère.
Or, qui veut la fin doit vouloir les
moyens. D'ailleurs quand il s'agit
de nettoyage, chacun de ces usten
siles a son application propre le
plumeau pour les dessus de pendule
et le balai pour les grands nettoyages
fond. Mais il y a des gens qui n'ai
ment pas les grands nettoyages.
Alors les balais doivent être mis au
rancart (1)
Nous pourrions nous arrêter ici.
Cependant avant de finir, nous te
nons tranquilliser notre confrère
in Christo sur ce que pourraient pen
ser les amis et parents du défunt au
sujet de l'article nécrologique en
question.
Nous avons cet égard tous nos
apaisements et si le dit Journal a pu
avoir cet égard des inquiétudes,
c'est encore un des effets du trouble
qui affecte sa vue dès qu'il voit des
lauriers qui ne sortent pas de son
officine. un vieux libéral.
On va nous doter d'un nouveau
carillon la dépense est évaluée
une quarantaine de mille francs.
Comme le campanile dans lequel
se trouve le jeu actuel ne pourrait
contenir plus de cloches et clochettes
qu'il n'y en a actuellement, il est
question, paraît-il de mettre jour
la partie du beffroi qui se trouve
derrière les cadrans de l'horloge.
Ce serait une transformation du
monument.
Nous avons dit que les statues
des Halles seraient remplacées. Mais
que fera-t-on des anciennes, qui sont
des œuvres dues des artistes de
renom, dont Comeyn et Fiers, nos
deux sculpteurs Yprois
i L'auteur de l'article visé par le Journal
aurait pu faire remarquer que, l'époque où
la ville a mis la main sur l'école dite
Lamotte, M. Vanheule, alors échevin, était
obligé, en vertu de son office, de prêter son
concours l'exécution de la loi du 19 Dé
cembre 1864 sur les fondations en faveur de
l'enseignement public et de l'arrêté royal du
19 Janvier 1869 pris en conséquence que,
de plus, la ville a agi avec tous les ménage
ments possibles, ne passant l'exécution
qu'après débats contradictoires et l'interven
tion d'un arrêt de la Cour de Gand réfor
mant le jugement d'ici, et déclarant la dite
loi applicable la dite école, comme certai
nement elle l'y étaitVoilà qui eut répon
du suffisamment aux amers ressouvenirs et
aux acerbes rappels du Journal et de sa
doublure flamande, le .Vieuwsblad, voulant
faire croire, aux générations nouvelles, que
M. Vanheule a seul agi dans l'affaire en
question, comme un vrai spoliateur, et sous
l'influence néfaste de passions antireli
gieuses, pour reproduire les termes insi
dieux des organes cléricaux, qui eussent pu
dire avec plus de vérité, que, avec ses re
grets, la Congrégation expulsée a emporté
tout le capital de 1a fondation.
un abonné.