Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 25 Avril 1909. 69e année. 17. Parainsaut te MMitmtnche. Vires acquirit eundo. PRIX DE L'ABONNEMENT: pour la ville Par an 4 francs, p' la province Par an 4 fr 50 p' létranger Par an G fr. 60 ANNONCES: Leurs écoles e! leur argent. La loi de 1884 sur l'enseignement primaire, œuvre des ministres Jacobs et Woeste, permettait l'adoption, par les communes, des écoles libres pour tenir lieu d'écoles communales ces écoles jouissaient ainsi des subsides de l'Etat, de la Province et de la Com mune. La loi n'autorisait pas l'octroi de subsides aux écoles privées non adop tées. La proposition en avait été faite au cours de la discussion, mais M. Ja cobs, ministre de l'intérieur et de l'ins truction publique, la repoussa. Il avait conliance dans l'efficacité de la loi qu'il présentait et qui déjà consti tuait une œuvre de réaction considé rable, pour arriver l'adoption la re prise de la plupart des écoles créées par l'Episcopat. Cependant, quoique plus de 1500 écoles communales eussent été sup primées dès la promulgation de la loi, l'adoption ne répondit pas aux espé rances de la majorité cléricale, et un grand nombre d'écoles privées conti nuèrent rester la seule charge de leurs organisateurs. Les réclamations du parti catholique un, tarderont pas se faire ejxtendre et devinrent d autant plus pressantes qu'il disposait alors d'une majorité considé rable au sein des chambres. Fort de cette situation, l'un des auteurs même de la loi de 1884, M. Woeste, n'hésita pas en demander la revision, en vue d'obtenir pour les écoles libres les subsides de l'Etat. IL était donné M. Schollaert de réaliser ces vœux. Dès son avènement au pouvoir, lors de son premier ministère, en 1895, il taisait voter la loi actuelle dont l'arti- uie8 porte que le crédit annuel en faveur du service ordinaire de l'enseignement primaire sera réparti entre les écoles communales, les écoles adoptées et les écoles privées, non adoptées mais réunissant les conditions légales pour l'adoption. C'était la mise la charge ,du Trésor public de toutes les écoles cléricales, qui s'empressèrent de réunir les con ditions exigées, c'est-à-dire l'accepta tion du programme des écoles de l'E tat. Mais autre chose est l'adoption d'un programme et autre chose la manière de l'enseigner. On peut dire que toutes les écoles du clergé sont aujourd'hui subvention nées par l'Etat, qu'elles soient adoptées par les communes ou qu'elles ne le soient pas. Ajoutons que ce régime est appliqué non seulement aux écoles primaires, mais aux écoles gardiennes et aux éco les d'adultes. Quels ont été les résultats de ce ré gime et quelles charges a-l-il entraî nées pour les finances publiques au profit de l'enseignement libre En voici le relevé pour l'année 1905, extrait du dernier rapport triennal sur l'enseignement primaire, publié en 1908 et comprenant les années 1903, 1904 et 1905. Il est édifiant. Il existait cette date 5623 écoles primaires communales. 1889 adoptées. 1464 privées subsidiées. 899 gardiennes communales. 537 gardiennes adoptées. 1335 privées subsidiées. 2079 d'adultes communales. 100 d'adultes adoptées. 1898 privées subsidiées. Les écoles primaires privées ont re çu en subsides de l'Etat fr. 2.152,113 des provinces et communes fr. 197,005. Les écoles gardiennes privées ont reçu de l'Etat fr. 586,698 des provinces et des communes, fr. 36,502. Les écoles d'adultes privées ont reçu de l'Etat, fr. 505,373 des provinces et communes, fr. 11,667. Toutes ces écoles libres non adoptées ont donc reçu ensemble pour 1905, fr. 3,489,358. D'autre part, les écoles primaires adoptées ont reçu de l'Etat, des pro vinces et des communes Pour le personnel, fr. 3,487,931 Pour le matériel, 631,167 Soit fr. 4,119,098 Les écoles gardiennes adoptées ont reçu des mêmes Pour le personnel, fr. 433,047 Pour le matériel, 28,193 Soit fr. 461,240 Les écoles d'adultes adoptées ont reçu des mêmes Pour le personnel, fr. 38,536 Pour le matériel, 1,138 Soit fr. 39,074 De ces chiffres officiels, il résulteque l'enseignement libre, adopté ou non a reçu au total en 1995 la jolie Somme de 8,109,370 francs et l'on sait que tout l'enseignement libre, part peut-être une ou deux exceptions, dépend entiè rement de l'Episcopat. Gela a nécessai rement augmenté depuis, etcen'estpas encore assez I Le parti catholique rêve aujourd'hui de placer l'enseignement libre sur un pied d'absolue égalité avec l'enseignement public, en obligeant les provinces et communes octroyer au premier les mêmes subsides qu'au se cond Tel est le régime dont nous sommes menacés si les électeurs maintiennent la suprématie cléricale. Lue armée fantôme. En pleine opérette. disions-nous il y a huit jours, propos des ordres du jour discutés et votés par la Com mission d'enquête militaire. Armée d'opérette, écrit aujour d'hui ['Indépendance, en commentant les résultats des dernières séances te nues par l'aéropage. Y a-t-il ou n'y a-t-il pas déchet sur les effectifs y a-t-il ou n'y a-t-il pas pénurie de volontaires a-t-on ou n'a- L-on pas fait ce qui était possible pour attirer les volontaires, tout cela n'a qu'une importance relative, et selon le point de vue politique ou patriotique auquel ou se place, ces questions peu vent, grâce de subtiles distinctions se présenter de telle on telle manière. Ce qu'il n'y a pas moyen d'interpréter de deux façons, selon "les besoins de la politique du moment, c'est la situation de fait révélée par les colonels de divers régiments. Le colonel du 4me de ligne a affirmé qu'il ne dispose actuellement que de 400 hommes, qu'en 1997 il n'a jamais eu les effectifs suffisants pour faire l'école de régiment. Le colonel du 3"e régiment de chasseurs pied, a déclaré que pendant une quinzaine de jours seulement, il aura son régiment au complet. Le colonel du 2™ régiment d'artillerie a dit que, faute d'hommes, on va l'exercice avec des batteries de deqx o i trois pièces au lieu des six pïê'cès* réglementaires, et qu'il n'y a presque plus moyen de faire des exer cices d'ensemble. Le colonel des grenadiers a affirmé qu'à certaines époques de l'année, il a eu eu tout et pour tout 70 hommes la caserne de Bruxel les et qu'on fait l'exer cice avec des effectifs incomplets. Le colonel du 1er régiment de Guides a révélé que lors de la revue du 8 Avril dernier, pour former un régiment pré sentable, il dut désorganiser tous les services et placer dans les rangs jus qu'aux cuisiniers. Les escadrons tra vaillent isolément avec 25 hommes au lieu de 72 et les hommes présents doi vent successivement sortir les che- vaiix... pour lesquels il n'y a pas de cavaliers. Voilà la véritable situation de l'armée belge, voilà comment la défense na tionale est assurée. Qu'est-ce que les chicanes des anti militaristes de droite peuvent contre ces faits là A quoi bon rechercher comment on compte actuellement les effectifs et comment on les comptait jadis, puisque le résultat brutal est là pas d'exercices sérieux, pas d'instruc tion des cadres. Quand on lit eela, on conclutnaturellement que nous payons très cher pour avoir une armée d'opé rette et l'on se demande comment les ministres de la guerre qui se sont suc cédés rue de la Loi, connaissant cet état de choses, ont attendu si long temps pour le dénoncer an pays et pour exiger qu'on y remédie. il nous parait impossible qu'après cela, il puisse y avoir encore un seul député se refusant exiger une réor ganisation complète de l'armée. Même la dernière conscience cléricale doit s'émouvoir de cette situation. Tout de même la Belgique n'est pas encore le Grand Duché de Géroistein, et si aveuli que soit le peuple belge par un quart de siècle de domination cléricale, nous croyons qu'il a encore l'énergie néces saire pour s'indigner efficacement en présence d'un tel scandale. Liiseiffiiement clérical. Dédié M. Woeste, par le Journal des Instituteurs Signalonsle grand nombre de non diplômés en fonctions dans les écoles adoptées et adoptables. Voici quelques chiffres Ecoles adoptées. Laies non diplômés 51 Religieux id. 80 Laïques non diplômées 28 Religieuses id. 984 Total 1,143 Ecoles subsidiées. Laïcs non diplômés 49 Religieux id. 157 Laïques non diplômées 68 Religieuses 782 Total 1,056 Soit un total général de 1,1434-1,056 2,199 non diplômés Si M. Woeste veut donc sérieuse ment travailler ce que le nombre des candidats instituteurs ne dépasse pas les besoins, qu'il dépose un petit bout de projet de loi interdisant aux non diplômés l'emploi d'instituteur dans les écoles subsidées par les pouvoirs publics I Tous les sophismes de M. Woeste seront impuissants rétorquer cet ar gument chiffré. Lue réunion importante. Les délégués des Associations Libé rales de Bruges, d'Osteude, de Nieu- port, de Dixmude, de Courtrai, de Me- nin, d'Ypres et de Roulers se sont réunis Mercredi dans cette dernière ville sous la présidence de M. Gustave De Laere. MM. Verbeke et De Lanier, séna teurs. Ernest Nolf et Albert Thooris, membres de la Chambre des Représen tants assistaient la réunion. MM. Thooris, (Bruges) Verbeke, (Courtrai), Van Glabbeke, (Ostende), Termote, (Bruges), Nolf, (\rpres), De Laere, (Roulers), Goffin, (Ostende) De Coninck et Samoy, (Courtrai) ont pris successivement la parole. Les discussions qui ont eu lieu et les résolutions importantes qui ont été prises, permettent au parti libéral d'en visager avec une confiance absolue, l'échéance de l'année prochaine. Il a des chances très sérieuses de remporter deux nouvelles victoires dans la Flandre Occidentale. Avant de lever la séance, M. Gustave De Laere a proposé de voter un ordre du jour de protestation contre le projet de loi Woeste. Cet ordre du jour a été voté par acclamation. Les délégués se réuniront de nou veau dans six semaines. L'alliance libérale Bruxelles, L'Association libérale et la Ligué libérale se sont réunies Dimanche séparément en assemblées générales. Des deux côtés, on a ratifié l'una nimité et avec enthousiasme le traité d'alliance politique et électorale per manente conclu entre les négociateurs de chaque société. Chaque assemblée a également jvoté un ordre du jour de protestation con tre le projet Woeste. La surpopulation des classes. Au moment où M. Woeste ose pré tendre qu'il y a pléthore d'instituteurs et d'institutrices, a-t-on fait le dénom brement des classes où les élèves sont entassés dans une promiscuité dange reuse et une atmosphère redoutable, absolument inaptes recevoir un en seignement fécond La surpopulation des classes avec la fréquentation irrégulière, voilà les grands maux dont soulfre notre orga nisation scolaire primaire, et il impor te de les dénoncer énergiquement, l'heure où commence la croisade con tre le projet Woeste. Contre le projet Woeste. M. Woeste aurait-il décidément re conquis la haute direction du gouver nement et de la droite On est en droit de le présumer, car il se confirme que le cabinet et la ma jorité ont comploté avec l'homme néfas te d'Alost, de perpétrer le mauvais coup prémédité contre les écoles nor males dès Juin prochain. Au galop, la section centrale termi nerait son examen en teuf-teuf serait expédié le rapport, et l'on aborderait L UNION FAIT LA FORCE- On s'abonne au bureau du journal, rue de Uixmude, 53, Ypres. Les annonces, les faits divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au Comptoir de Publicité JâCQOSS THIBËSA.RD, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5330. Pour les annonces on traita forfait. Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.

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Le Progrès (1841-1914) | 1909 | | pagina 1