Chronique de la ville.
Le Sénat.
Le budget extraordinaire.
Le jubilé Colaert
et l'arrivée des ministres.
Kxcellenle nouvelle.
Lue Fêle équestre
I Kcole d'Lqiiilaliou.
L'arrivée
de I Lcole polytechnique
de Paris.
Nomination (laiteuse.
Lu lerrible malheur
l'étang de Dickebusch.
Lue bonne capture.
des cas d'intoxication par la céruse, la
Chambre a décidé de remettre au len
demain le vote sur l'ensemble.
Puis elle a repris la discussion du
budget de l'intérieur. S'occupant des
agissements des collèges éehevinaux
cléricaux dans certaines communes
flamandes, M. Buyl les a montrés com
mettant les pires illégalités, se livrant
toutes sortes d'excès, coupables de
fraudes électorales et maniant les fonds
publics sans contrôle.
M. de Groote a protesté et M. Schol-
laert a soutenu que M. Buyl était mal
renseigné.
S'occupant de la garde-civique M.
Verheyen s'est plaint des mesures pri
ses par le ministre pour la militariser
outrance. Sa tâche cependant n'est
que de veiller au maintien de l'ordre.
M. Schollaert a répondu qu'elle devait
contribuer également la défense, du
territoire. Il a ajouté qu'il allait faire
assurer l'exécution de l'article de la
loi relatif aux commandements de la
garde-civique du flamand
Par motion d'ordre M. Mechelynek
ayant demandé que le ministre consen
te la discussion prochaine des ques
tions électorales M. Schollaert fait
très important a déclaré qu'il ne se
ralliait pas aux propositions de la sec
tion centrale.
Séance du 15 Juin 1909.
Le Sénat a commencé la discussion
du budget des travaux publics, petite
parlotte bien calme et n'offrant pas
grand intérêt. MM. De Lanier, Vande-
walle, Coppieters, Desinet de Naeyer
ont présenté les revendications de
leurs arrondissements respectifs en
matière de routes, chemins de fer, ca
naux, etc.
Le crédit de i millions demandé
pour les travaux de la Jonction a été
voté dans toutes les sections.
M. Woeste, tout en critiquant le
projet n'a pas voté contre il s'est abs
tenu. MM. Vandervelde et Braun ont
défendu le crédit demandé.
On a été peu près unanime esti
mer que le crédit de 2 millions deman
dé pour l'amélioration de la voirie vi
cinale était insuffisant.
Au point de vue du Mont des Arts, on
a demandé que les projets d'aménage
ment provisoire de la Montagne de la
Cour soient communiqués au parle
ment.
L'on s'est occupé également de la
conservation du champ de bataille de
Waterloo et l'on a critiqué le coût éle
vé de certains travaux.
Les fêtes organisées par les cléri
caux de céans pour célébrer le XXVe
anniversaire de l'avènement au pou
voir du gouvernement catholique et
le jubilé parlementaire de M. Colaert,
se sont passées au milieu de la plus
complète indifférence.
Peu, très peu de drapeaux.
Ce qui est caractéristique, la
trentaine de drapeaux qui ornaient
les façades de quelques maisons,
avaient été arborés pour le passage
de la procession de la Fête-Dieu et,
l'arrivée de nos deux ministres,
MM. Schollaert et Liebaert, plusieurs
de ces drapeaux avaient été retirés.
A la gare, une quarantaine de cu-
rieùx, pour voir passer le chef du
cabinet et le ministre des finances.
Seul le banquet avait réuni nombre
de convives, la plupart membres des
administrations communales de l'ar
rondissement.
Mais la réception des ministres par
la population a été plus que froide.
Pas de public sur le parcours.
Nos ministres ont quitté la ville
en automobile.
Il ne sied pas leurs Excellences
de croquer le marmot pendant une
heure Courtrai, leur dignité en
serait offusquée cela est bon pour
les gens affairés de perdre un temps
précieux.
M. Fraeijs, le président de l'Asso
ciation catholique de l'arrondisse
ment, malgré tous ses efforts tentés
pour donner un certain éclat ces
grrrrrrrrandes festivités, aura pu
constater, une fois de plus, que les
Yprois ne sont pas encore mûrs pour
la domination cléricale.
En somme, quoiqu'en dise l'organe
de nos maîtres, le 13 Juin 190g n'a
pas répondu leur attente et cette
journée ne perpétuera guère le sou
venir de celle du 10 Juin 1884.
Ces fêtes annoncées grands coups
de grosse caisse ont abouti un for
midable fiasco et ont consterné les
chefs du parti clérical de notre anti
que cité.
Il nous revient qu'à l'occasion «du
jubilé parlementaire de Mtre Colaert,
les enfants fréquentant les écoles ca
tholiques de la ville, ont reçu, Lundi
dernier, chacun un gâteau.
<3<XI «i
Le Journal d'Yjres nous la don
nera sans doute en long et en large.
Contentons-nous de la signaler avec
reconnaissance.
Les ministres Schollaert et Lie
baert, nous ont promis la fois l'a
chèvement du canal et de meilleures
correspondances pour Bruxelles
plus d'arrêts Courtrai.
Après vingt-cinq ans et au moment
où ils se préparent faire la culbute,
nos bons ministres se sont souvenus
qu'il était temps pour eux, de s'occu
per de notre légendaire canal de la
Lys l'Yperlée. Ils ont compris que
le jeu des crédits que l'on inscrivait
la veille de chaque élection législa
tive, et que l'on ne dépensait jamais,
avait, assez duré et qu'il fallait autre
chose. Ils ont donc annoncé que la
question de l'achèvement du canal
ferait l'objet d'une adjudication-con
cours et que si les projets soumis
étaient satisfaisants, ils seraient ac
cueillis et exécutés. Le temps nous di
ra ce que vaut cette solution nouvelle
si elle est sérieuse ou s'il s'agit d'une
réclame électorale d'un nouveau
genre
Espérons
Mais ce qui fera certes plus de
plaisir aux Yprois, c'est que nos mi
nistres ont, sans attendre, solution
né la question de la suppression des
fastidieux arrêts en gare de Courtrai
On se rappelle que M. Nolf lors de
son interpellation, sur la mauvaise
organisation du service des trains de
voyageurs dans la Flandre Occiden
tale avait attiré l'attention de M. le
ministre des chemins de fer sur le
manque de concordance qui existe
entre les anciens horaires de la com
pagnie et ceux de l'Etat, horaires
qui sont toujours en vigueur et obli
gent les voyageurs des arrêts très
longs en gare de Courtrai. On se
souviendra aussi que M. Nolf avait
demandé M. Helleputte s'il venait
Ypres le 13 Juin, de ne pas venir
en train spécial et d'apprécier par
lui-même les agréments du régime
imposé nos populations.
M. Helleputte a eu soin de ne pas
répondre cette invitation soit qu'il
connaisse trop bien les chemins de fer,
soit qu'il n'ait pas voulu se mettre
dans l'obligation de faire des promes
ses d'amélioration, car quand il pro
met, il tient, il l'a dit c'est pour
ce motif qu'il ne promet jamais.
Par contre, MM. Schollaert et
Liebaert ont promis, ils ont promis
tour de bras. Plus d'arrêts fastidieux
Courtrai C'est un non-sens, au
jourd'hui que tout le réseau est
l'Etat.... et joignant le geste la
parole, nos deux ministres ont com
mandé une automobile chez M. Hof-
lack et se sont fait conduire Cour
trai pour y prendre 19.00 heures
l'express pour Bruxelles, sans subir
l'arrêt d'une heure que l'administra
tion impose aux simples mortels.
Et voilà comment notre premier a
solutionné la question de la suppres
sion des arrêts en gare de Courtrai
sans faire crier son ministre des finan
ces, M. Liebaert, qui ayant la garde
d'une caisse vide est l'adversaire de
toute innovation, aux chemins de fer
comme partout ailleurs.
Les Yprois auront la bonne fortune
d'assister une Fête équestre orga
nisée par le personnel de notre Ecole
d'Equitation.
Cette fête, dont on dit merveille,
aura lieu le Dimanche 27 Juin pro
chain, deux heures et quart de
l'après-midi, l'Ecole (Arsenal).
En cas de mauvais temps la fête
n'aura pas lieu.
C'est demain Dimanche que 400
polytechniciens, élèves et profes
seurs, seront dans nos murs.
Ils viennent par train spécial visiter
notre coquette petite ville.
Nous souhaitons tous le plus
d'agrément possible.
La savante Société des Antiquaires
de laMorinie dont le siège est S'-
Omer, a, dans sa séance de Juin, nommé
l'unanimité M. Robert de Beaucourt,'
d'Ostende (aliter Ghistelles), mem
bre correspondant de la Société.
Cette nomination fait honneur no
tre infatigable historiographe de la
Flandre et du Littoral, et nous lui
adressons cette occasion toutes nos
félicitations, car 011 peut dire que son
travail continu vient d'être récom
pensé.
Dimanche vers 5 heures de l'après-
midi, la famille Lorthiois-Lannoy de
Tourcoing se composant de M. et Mme
Robert Lorthiois-Lannoy et leurs deux
enfants, M. et M,ue Lorthiois-Lannoy et
leurs deux enfants, ainsi que M"° Louise
Lannoy les deux dames Lorthiois et
la demoiselle Louise Lannoy, sont les
tilles de M. Lannoy, le grand brasseur
d'Ixelles s'adonnaient au plaisir
d'une excursion sur l'étang, en canot
automobile.
Le canot piloté par le garde-chasse
Henri Masschelein, taisant office de
chauffeur, avait déjà fait plusieurs fois,
le tour de la pièce d'eau lorsque arrivé
une distance d'environ 00 mètres du ri
vage, en effectuant un virage, il s'inclina
brusquement d'un côté et prit eau. Une
panique s'empara des occupants dont
quelques-uns se jetèrent vivement vers
le côté opposé, ce qui eut pour consé
quence fatale de faire chavirer l'em
barcation.
Le moteur se détacha et s'enfonça
dans les eaux et la barquette se retour
na entièrement, rejetant les dix per
sonnes qui se débattaient désespéré
ment, en appelant au secours et jetant
des cris déchirants. Un jeune homme
âgé d'une vingtaine d'années, M. Hubert
Igodt de notre ville, qui se trou
vait sur le rivage, où il se livrait la
pèche avait été témoin du drame. Il se
lança dans une barquette et la mena
rapidement vers l'endroit de l'accident.
Arrivé quelques mètres du canot
chaviré, le jeune homme, n'écoutant
que son courage, se jeta résolument
l'eau et fut assez heureux de sauver
d'une mort certaine, cinq personnes
qu'il parvint hisser dans sa barque.
M. Paul Lemahieu, tenancier du café
Het Vijver-Huis de son côté, con
tribua fortement au sauvetage des vic
times, dont quelques-unes étaient com
plètement épuisées. Ce fut un spectacle
réellement émouvant que de voir les
deux enfants de M "e Robert Lorthiois-
Lannoy, s'accrocher leur mère qui,
elle-même, se tenait cramponnée aux
bords de la barque. L'un des deux
Messieurs parvint se sauver la nage
et fut recueilli par le chauffeur dix
mètres de la berge.
Lorsque tout le monde fut rassem
blé sur la berge, les victimes de l'acci
dent trempées jusqu'aux os, grelottant
de froid et exténuées s'estimaient né
anmoins heureuses d'en être quitte
d'un bain froid. On expédia sur le
champ une automobile Ypres pour
prendre un docteur qu'on avait déjà
mandé par téléphone et qui arriva peu
de temps après. Quelle ne fut pas la
stupeur, l'affolement des membres de
la famille, lorsqu'on constata un mo
ment donné qu'un des leurs manquait.
En effet, M1" Louise Lannoy ne se
trouvait pas parmi les sauvés. Immé
diatement, plusieurs personnes sautè
rent dans des barques et se dirigèrent
vers l'endroit où le canot s'était perdu.
Malheureusement, un quart d'heure
s'était déjà écoulé et de la jeune fille,
on ne trouva plus la moindre trace.
On procéda aux plus minutieuses re
cherches on remonta le moteur du
canot, mais ce n'est que vers 7 heures
du soir qu'on parvint retrouver le
cadavre de M"e Lannoy. M. le docteur
Donck pratiqua la respiration artificiel
le, mais ne réussit pas rappeler la
jeune lille la vie.
Le corps a été transporté en automo
bile chez l'oncle de la défunte, M.
Adolphe Lannoy, habitant Menin, rue
de Bruges. Tout le monde est unanime
louer la noble conduite de M. Hubert
Igodt, car sans sa courageuse interven
tion, de nombreuses victimes auraient
été déplorer, l'étang ayant une pro
fondeur de trois quatre mètres,
l'endroit où l'accident s'est produit.
On croit devoir attribuer la cause de
l'accident, la circonstance que le ca
not était surchargé. En effet, dix per
sonnes montaient la barque qui est re
lativement de petite dimension.
M"' Lannoy est âgée de 30 ans, elle
est la cadette de dix enfants de M. le
brasseur Lannoy.
Nous espérons que cet acte de cou
rage et de dévouement sera dignement
récompensé et que le gouvernement en
tiendra compte.
M. Hubert Igodt, notre concitoyen a,
au péril de sa vie, sauvé cinq person
nes et a largement contribué aider
les victimes. Tous les Yprois seront
fiers de voir briller sur sa poitrine la
décoration de lr" classe.
Quant M. Paul Lemahieu il mérite
également une distinction. C'est grâce
son sang-froid que d'autres malheurs
n'ont pas été déplorer.
Le Dimanche, 0 courant, vers 10 heu
res du soir, deux jeunes filles de Bail-,
leul quittèrent le cabaret du Sieur Top
Dranoutre, situé l'extrême frontière
section Mont Noir et prirent la
direction de leur demeure. Chemin fai
sant, elles furent tout coup attaquées
par un individu qu'elles se souvenaient
avoir vu quelques instants plus tôt, au
susdit cabaret Top.
Sans le moindre motif apparent,
l'homme se jeta sur les fillettes et les
maltraita avec une rage indescriptible
l'une d'elles, lanommée Verdru Louise,
ne reçut pas moins de cinq coups de
couteau sur toutes les parties du corps,
lui faisant des blessures dont quelques
unes paraissent graves. Son forfait ac
compli, le forcené s'empressa de dis
paraître.
On parvint néanmoins savoir, que
l'auteur de cette lâche agression n'était
autre qu'un certain Thiebault Michel,
vagabond, dont les parents habitent
Bailleul. Traqué par la police française,
Thiebault vint se réfugier en Belgique.
La gendarmerie de Locre, ayant été
prévenue, se mit aussitôt la recherche
du coupable et était sur le point de
l'arrêter, le lendemain, non loin de la
ferme Geloen, mais, l'approche des
gendarmes, il prit la fuite et parvint
de nouveau passer la frontière. Enfin,
ayant appris Vendredi dernier, que le
fugitif rôdait dans les environs de la
ferme Declerc, section Mont Noir
Dranoutre, les gendarmes s'y rendirent
la nuit et vers i heures du matin, par
vinrent s'emparer de Thiebault, au
moment où celui-ci sortait d'une éta-
ble, dépendant de la susdite ferme, en
escaladant une fenêtre.
Malgré une vive résistance, l'homme
put être maîtrisé et mis en état d'arresta
tion fouillé aussitôt, il fut trouvé en
possession d'un grand couteau.