Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Dimanche, fo Août 1909.
69e année. A° 35.
l'artiisxaitl ie ikituanche.
PRIX DE L'ABONNEMENT:
pour la ville Par an AL francs,
p' la province Par an fr 50
p' létranger Par an 0 fr. 0O
ANNONCES
Annonces 15 centimes la ligne
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
La réorganisation
de la police rurale.
Depuis quelques années, on constate
une recrudescence formidable de la
criminalité dans nos campagnes.
Qu'il s'agisse d'actes de banditisme
dans les deux Flandres ou d'exploits de
longues pennes dans le pays de Charle-
roi, on se trouve toujours en présence
de crimes, commis avec la dernière des
férocités, sur des êtres incapables de
se défendre et habitant des demeures
isolées, auxquelles il est impossible de
porter secours en cas de danger.
Par suite du peu d'efficacité des forces
policières dans nos campagnes il faut
admettre que la sécurité n'y existe pas
plus que dans les savanes du Mexique ou
même la brousse africaine, dont on dit
tant de mal l'occasion.
Tantôt c'est un ménage de vieux fer
miers que des malfaiteurs entourbis-
sent pour s'emparer de leurs petites éco
nomies ou bien encore un chemineau
sadique étrangle, puis souille une
jeune femme en l'absence du mari parti
son travail.
D'autres fois, la malveillance, bête et
stupide, guide seule la main criminelle
qui incendie les meules, mutile ie bé
tail la pùturu allume un torchon de
paille, préalablement imbibé de pétro
le, la queue des jeunes chevaux, etc.
Bref, toute la série des basses méchan
cetés qu'un cerveau de mauvaise brute
peut enfanter avec sa conception rudi-
men taire.
Il arrive parfois qu'une tribu de Bo
hémiens s'amène et fixe ses pénates
dans la localité on s'aperçoit alors de
l'existence d'un tas de petites rapines
(vols de fourrages, de poules, pillage
des surfaces boisées pour la recherche
des bois de chauffage etc).
Mais cette horde de faméliques s'at
taque surtout au gibier et au poisson
en une saison, ils ont dépeuplé pour
plusieurs années la rivière la plus pois
sonneuse.
Pour protéger les honnêtes gens
contre tous ces fauteurs de désordre,
il y a un garde-champêtre, usé par
l'âge et criblé de rhumatismes ce re
présentant de l'autorité, doit surveiller
un territoire, souvent, très étendu, et
peut au besoin réquisitionner la briga
de de gendarmerie voisine pour se faire
aider dans l'accomplissement de son
service.
En outre de ses tournées, ce fonc
tionnaire est encore chargé de la ré
daction de pièces officielles et autres
genres de paperasserie administrati
ve.
D'autre part, les hommes composant
la brigade de gendarmerie, ne sont pas
souvent disponibles, par le fait qu'on
les met la disposition des nobilions
pour la chasse des braconniers. On
poursuit donc ces derniers avec achar
nement pour avoir mis mal quelques
pièces de gibier.
Dans ces conditions, ont peut poser
en principe que les rondes de nuit doi
vent être complètement négligées et
que, par le fait même, Messieurs les
escarpes ont beau jeu pour faire passer
les braves gens de vie trépas.
Gomme on le voit la police rurale
est chez nous, d'une insuffisance no
toire et nous souhaitons qu'on la réor
ganise sur des bases sérieuses.
En attendant nous allons examiner
les moyens de remédier la situation
actuelle. Et d'abord comme le système
policier des campagnes ne donne au
cun résultat concluant, il faut que les
intéressés adoptent la méthode du self-
Eu tout premier lieu, la demeure
isolée doit avoir des clôtures (murs ou
haies) en bon état un bon chien de
garde (de préférence un berger) pourra
ainsi surveiller les alentours de la mai
son en donnant de la voix au moment
propice.
La niche de ce gardien, placée dans
une cour et orientée vers le sud, lui
procurera un suffisant abri nocturne
au moment des gelées.
Les malfaiteurs qui auront leur dé
volu sur une propriété isolée ne man
queront d'essayer d'empoisonner le
molosse avec une moulette ou tout au
moins de l'amadouer avec des os si
l'animal est copieusement nourri, il
dédaignera ces présents intéressés et
donnera l'alarme. Le point principal
en ce qui concerne le chien est qu'il ne
puisse franchir d'une manière quel
conque la séparation de la propriété
car dans ce cas, il pourrait prendre un
honnête passant attardé pour un mal
faiteur et le mettre mal. Ce fait se
présente souvent dans nos campagnes
où, par une coupable négligence, on
laisse errer les matins dans des fermes
sans clôtures il est vrai que souvent
ces gardiens vigilants cassent leur
çhaine et vont inspecter les alen
tour».
Un autre système consiste relier un
certain nombre de propriétés plus ou
moins isolées, au moyeu de tils élec
triques souterrains (alin qu'on ne
puisse les couper) actionnant des son
neries en cas d'alarme, le locataire
peut ainsi prévenir ses plus proches
voisins et leur demander secours au
moyen de sonneries convenues (par
exemple pousser une fois sur le bouton
pour prévenir qu'il y a des rôdeurs
dans les environs, 2 lois pour deman
der aide, 3 fois pour un appel déses
péré, etc.)
Mon dispositif me parait rationnel et
beaucoup plus économique que l'éta
blissement d'un téléphone particu
lier.
Mais où l'intervention du gouverne
ment pourrait ètijp d'une réelle effica
cité c'est en organisant dans chaque
commune un corps de volontaires
cyclistes destinés venir en aide la
police locale. Composés d'éléments,
irréprochables comme moralité et vi
gueur physique armés d'un pistolet
répétition (Browning, Mauser etc.) ces
jeunes gens rendraient les plus grands
services pour faire ronde de patrouil
les requérir les secours en cas d'incen
die, poursuivre les délinquants après
un mauvais coup etc., etc.
Comme il existe environ 2300 com
munes en Belgique, si nous admettons
10 hommes par commune, cela nous
représente 23000 cyclistes, bien entraî
nés que l'on peut utiliser en cas de
guerre la défense du territoire.
Cette imposante cavalerie d'acier
permettrait l'établissement d'un con
tact permanent entre les corps d'armée
tenant la campagne, la garde des
trouées que l'on rencontre dans cer
taines lignes de positions fortifiées,
l'opposition aux mouvements tour
nants que l'ennemi pourait tenter pour
envelopper nos armées.
Bref, ce serait une force importante
mise la disposition du commandant
en chef de nos troupes.
On ferait ainsi d'une pierre deux
coups en temps de paix les volontaires
cyclistes veilleraient la sécurité du
village, tandis qu'en cas d'invasion le
pays aurait en sa possession un élé
ment défensif de haute valeur.
L'organisation d'une pareille troupe
$?fer%it cT'e'le même et les frais d'é
quipement reviendraient un mini
mum.
Je donne mon idée pour ce qu'elle
vaut et suis peu près certain qu'elle
n'aura qu'un succès de curiosité, pour
la raison qu'elle est émise par un pro
fane n'appartenant pas au monde, en
combrant et bouffi d'importance, des
pontifes officiels..
Toutefois je ferai remarquer mes
contradicteurs que ma conception est
préférable celle de la garde civique
qui ennuie les citoyens en temps de
paix et aboutirait un désastre (voyez
boucherie) sur ie champ de batail
le.
De nombreux systèmes de recrute
ment ont été imaginés dans un but
exclusivement militaire. Le mien
offre le grand avantage de pouvoir être
utilisé volonté pour veiller la sécu
rité des citoyens et la défense du
pays.
Au point de vue guerrier; lu posses
sion de masses considérables de
combattants cyclistes est d'une impor
tance primordiale car la mobilité
d'une troupe constitue un facteur de
succès entre les mains d'iti chef pru
dent et expérimenté.
Canal de la I
l'Yperlée.
Le gouvernement met en adjudica
tion les travaux d'achèvement du canal
de la Lys l'Yperlée, la traversée de
la crête de partage des bassins de la
Lys et de l'Yser.
Ce canal, concédé une société par
arrête royal du 31 Janvier 1803, devait
franchir cette crête de partage soit par
une tranchée ciel ouvert, soit par un
tunnel.
Après avoir essayé vainement l'une
et l'autre solution, la Société aban
donna les travaux en Novembre 1870.
Les difficultés rencontrées en cours
d'exécution étaient duesà la nature des
terrains traversés ces terrains com
portent un banc imperméable d'argile
yprésienne, surmonté de couches per
méables de sables plus ou moins argi
leux.
L'Etat reprit cette concession, paria
loi du Mai 1880, et fit dresser un pro
jet d'achèvement du canal, comportant
notamment un tunnel de 247 mè
tres de longueur, longueur qui fut por
tée ultérieurement 318 m. 60.
Eutammés en 1889, les travaux fu
rent poursuivis travers les plus gran
des difficultés jusqu'en 1893. La tran
chée fut ouverte sur toute son étendue,
mais la cunette ne fût pas creusée la
profondeur prévue entre les profils n°"
30 et 86. Le tunnel fut construit sur
toute sa longueur mais il s'effondra,
le 28 Juillet 1893, sur une longueur de
97 mètres, pendant l'exécution des
remblais au droit et au-dessus de l'ou
vrage. A la suite de cet accident, les
travaux furent suspendus et le canal
fut tenu en observation.
Pendant et après l'exécution de ces
travaux, des éboulements nombreux et
importants se sont produits dans la
tranchée, causant l'obstruction partiel
le ou complète de la cunette du canal
d'autres éboulements menacent de se
produire, notamment entre les protils
n" 89 et 91, rive droite de plus, on
constate une crevasse sur cette rive
entre les profils n™ 61 et 89.
Le Gouvernement demande que les
soumissions et propositions des con
currents soient établies dans l'une ou
l'autre des hypothèses définies ci-
après
L'Administration appréciera quel est
le meilleur projet présenté dans chaque
hypothèse et décidera lequel de ces
deux projets sera, le cas échéant, exé
cuté.
L'auteur du projet reconnu le meil
leur dans l'hypothèse qui n'est pas
adoptée, reçoit une prime de 20,000
francs.
Dans le cas où il n'est pas donné
suite l'adjudication, cette prime est
partagée par moitié entre les auteurs
des deux meilleurs projets susvisés.
11 s'agit donc d'uueadjudicatiou-con-
cours, mais la prime lui donne un ca
ractère attrayant.
Le plafond du canal est établi uni
formément la cote (21 m. 166) et a
une largeur minimum de 10 mètres en
alignement droit dans les courbes,
cette largeur est augmentée au moins
d'une quantité donnée par la formule
000/R (R étant le rayon de l'axe du ca
nal) et est raccordée la largeur de 80
mètres au moins, longueur mesurée au
delà des extrémités de la courbe.
Les talus non consolidés de la nou
velle cunette sont inclinés au moins
2 de base pour l de hauteur. Les che
mins de halage ont au minimum 4 mè
tres de largeur et sont établis 0 m.
00 au moins et 0 m. 50 au plus au-
dessus de la flottaison normale, ils sont
bordés de contre-fossés ayant au mini
mum 0 m. 50 de profondeur et 0 m. 50
de largeur au plafond.
Un franc-bord de 8 mètres de lar
geur au moins est réservé le long de la
crête des déblais sur toute la longueur
de la tranchée.
La hauteur des dépôts est indiquée
sur les plans et profils présenter par
le soumissionnaire.
Si celui-ci juge utile de remplacer,
en certains endroits, par des murs de
soutènement, les talus consolidés ou
non de la cunette actuelle du canal, la
distance entre ces murs ne peut, en
alignement droit, être inférieure 11
m. 40 au niveau du plafond et 12 mè
tres la ligne de flottaison.
La galerie voûtée construire éven
tuellement présente un puofil intérieur
dans lequel doit pouvoir s'inscrire le
profil indiqué au plan-programme n° 4;
cette galerie est pourvue d'une passe
relle de halage et d'une banquette de
mêmes largeurs que celles de la galerie
existante, munies de solides garde-
corps et mains courantes, ceux-ci étant
disposés de façon sauvegarder com
plètement la sécurité des ouvriers ain
si que celle du halage.
Aucun puits ne peut être établi au-
dessus de l'emplacement du souter
rain pour en faciliter la construction.
Si le souterrain doit avoir plus de
350 mètres de longueur, un puits d'aé-
rage doit être prévu vers le milieu de
la longueur de l'ouvrage.
Des portes tournantes ou levantes,
d'une manœuvre facile, sont placées et
des rainures pour poutrelles ména
gées chacune des extrémités du sou
terrain.
l (jnion fait la force.
Vires acquirit eumo.
On s'abonne au bureau du journal, bue de Dixmlde, od, Yphes. Les annonces, les faiis
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondissement d'Ypres et les deux Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flandres, s'adresser exclusivement au
Comptoir de Publicité JAOQOSS THIBESARO. 14, Place de Brouckère, Bruxelles,
téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait.
défense dont je vais indiquer deux sys
tèmes pratiques
C. Maréchal.
j\S
J
A. La flottaison du bief de partage
est celle admise précédemment elle
se trouve la cote (23 m. 200).
B. La flottaison du bief de partage est
relevée et ie nombre des biefs est aug
menté d'unejinité sur chaque versant.
Première hypothèse comportant le
maintien de la flottaison du bief de par
tage la cote (23 m. 200)
Seconde hypothèse comportant le relè
vement de la flottaison du bief de parta
ge