Vélodrome d'Ypres.
d'un souterrain long de 247 mètres
achevé en 1893, cet ouvrage s'etlondra
sur 90 mètres peu après et le travail
de parachèvement fut suspendu. Du
reste, de nouveaux eboulements se
produisirent et le canal fut.... tenu en
observation il l'est encore l'heure
actuelle.
Les soumissionnaires devaient pré
senter un projet complet, avec plans
et devis estimatifs, dans l'une ou l'autre
des deux hypothèses suivantes
A) Même flottaison du bief de partage
que celle prévue primitivement (cote,
23,266)
B) Flottaison relevée et nombre des
biefs augmenté d'une unité sur chaque
versant.
L'administration appréciera, endéans
les trois mois, quel est le meilleur pro
jet présenté dans chaque hypothèse et
décidera lequel de ces deux projets
sera, le cas échéant, exécuté. L'auteur
du projet reconnu le meilleur dans
l'hypothèse qui n'est pas adoptée, re
cevra une prime de 20,000 francs. Et
s'il n'est pas donnée suite l'adjudica
tion, cette prime sera partagée par
moitié entre les auteurs des deux meil
leurs projets susvisés.
Six soumissions ont été présentées
1. Hollandsche Aanneming Maat-
schappij La Haye 2,770,000 francs,
délai trois ans, hypothèse B.
2. Wiegering Bernard, Schaerbeek,
1 million 952,560 fr. 68, délai trente-
deux mois. Hypothèse A.
3. Victor Durnon, Uvtkerke, bor
dereau de prix, délai deux ans. Les
deux hypothèses sont prévues.
4. Decloedt E., Bruges, 3,751,194
francs, délai trente mois. Hypothèse A.
5. H.Smis-Valcke, Ostende,5,977,742
fr. 72. Hypothèse A. Travail en béton
armé. Délai sur 600 jours ouvrables.
6. Léon Mannoyer et fils, Bruxelles,
3 millions 581,333 francs, délai trente
mois. Hypothèse B.
Théâtre d'Ypres.
Nous rappelons que c'est demain
Lundi soir qu'aura lieu, au Théâtre, la
représentation de Koulbonse le
Suitiiiihiiiique avec, pour la
première fois en Belgique, les The
Crotton Bros de l'Empire Palace de
Londres, de M. Canneur, du Théâtre
Antoine, ftevel, des Folies Bergères et
de l'Alhambra.
Lever du rideau 8 h. 1/2 précises.
BOESINGH E.
Notre journal était sous presse, Sa
medi dernier, au moment où s'est pro
duite cette grave ail'aire.
Pour mettre nos lecteurs au courant
de ces cas d'empoisonnement, nous
publions aujourd'hui les détails de
cette triste alFaire.
Au commencement de la semaine
dernière, le cultivateur Alphonse Van-
denberghe, de Boesinghe, avait dû
taire abattre cinq génisses. Le mar
queur Bonté, de Langemarck, après
avoir examiné les bètes, estampilla la
viande, qui fut débitée chez le boucher
Hollevoet. Une cinquantaine d'habi
tants de Boesinghe, ayant consommé
de cette viande, tombèrent brusque
ment malades et le mal atteignit chez
quelques-uns un tel degré de gravité,
qu'on éprouva les plus sérieuses in
quiétudes pour leur vie.
Le parquet d'Ypres s'est transporté
sur les lieux pour instruire cette grave
affaire
Voici les détails circonstanciés que
La Chronique donne ce sujet
Venez ici, nous mandait hier soir
un abonné de la Chroniquehabitant
cette localité, vous y trouverez plus de
cent personnes empoisonnées. Un fer
mier est mort; d'autres personnes sont
toute extrémité. La consternation
qui règne dans le village est indescrip
tible.
Nous sommes arrivé Dimanche ma
tin Boesinghe par le premier train.
Un brouillard intense enveloppe ce
charmant village qui est situé 6 kilo
mètres d'Ypres et compte 2,200 habi
tants environ.
Malgré l'heure matinale, le docteur
Snecke a déjà rendu visite de nom
breux malades. Nous le cueillons
sa sortie d'une maison de la rue prin
cipale. Nous nous informons de la
santé de ses malades.
Dix seulement, nous dit-il, sont
gravement atteints cent autres ont
subi un commencement d'empoisonne
ment mais ils sont hors de danger. La
grosse émotion est passée maintenant,
etjesuisàpeu près certain que nous
n'aurons pas d'autres morts déplorer.
Le docteur nous invite entrer chez
lui. Il prépare des potions base de
bismuth et de laudanum, puis part
pour donner ces médicaments aux ma
lades.
a Le danger a été grand, nous dit-il
en forme de conclusion, mais il est
présent conjuré.
M. Snecke se dirige, en courant, vers
le centre du village.
LA VENTE*D*ES VEAUX.
On a dit que les cas d'einpoisoime-
ment étaient dus l'absorption par les
habitants de viandes malsaines prove
nant de cinq veaux, et qu'un boucher
de la localité, après avoir acheté les
bètes, avait vendu la viande, non sans
l'avoir au préalable, fait estampiller
par le service compétent.
Voici exactement ce qui s'est passé
on sait qu'à la campagne, où souvent
les fermes sont assez éloignées du
centre de la commune, les propriétai
res, après avoir abattu leur bétail,
chargent un boucher de le vendre.
C'est ce qui s'est fait Boesinghe, le
Mercredi 8 Septembre dernier.
M? Alphonse Vandenberghe ayant
tué cinq veaux, pria M. Hollevoet, bou
cher Boesinghe, de débiter la mar
chandise.
L'opération se lit dans le cabaret
Joris, situé proximité de l'église, et
la viande fut vendue partir du Ven
dredi 10 Septembre.
Or Mercredi 15 Septembre plusieurs
personnes qui avaient mangé de cette
viande, furent prises de malaises.
Le bourgmestre de Boesinghe, M. de
Thibault, donna Tordra de saisir la
viande et la lit enfouir. En peu de jours
plusieurs cas d'empoisonnement se
produisirent dans la commune, et le
parquet, ému, ordonna une enquête.
L'émotion fut son comble quand
le vieux fermier, Pierre Lecluze, suc
comba après deux jours d'agonie
L'ESTAMPILLAGE.
Dans les cabarets de la commune
et ils sont nombreux on ne parle
que de la terrible maladie qui cause
actuellement des ravages dans la popu
lation. Entre deux verres il faut bien
noyer le chagrin les consomma
teurs discutent. Et comment
Les uns prétendent que M. Bonté,
vétérinaire Langemarck, n'a pas
estampillé les veaux d'autres di
sent le contraire. A ce moment arrive
M. Hollevoet, un Flamand, un pur. On
l'interroge et il répond que les cinq
veaux ont été estampillés par M. Bonté,
trois la ferme, deux au cabaret. Je
ris. Le fait est confirmé par plusieurs
témoins.
Il ne faudrait pas voir dans ce fait,
un grin l'égard de M. Bonté, un vé
térinaire qui jouit d'une grande consi
dération dans la contrée. La viande
pouvait être absolument saine quand
M. Bonté Ta examinée et sa décompo
sition s'est peut-être opérée trèsrapide-
ment.
On ne sera définitivement lixé sur les
causes de l'empoisonnement que quand
les diverses autopsies ordonnées par
le parquet seront terminées.
UNE OPINION.
Quelqu'un de très bien placé pour
fournir des renseignements au sujet de
cette affaire, a bien voulu nous accor
der quelques instants d'entretien
Je ne puis naturellement pas, nous
a-t-il dit, vous donner les causes exac
tes des empoisonnements qui nous
sont signalés, mais j'ai examiné les in
testins des veaux débités chez Joris et
j'ai constaté, avec les personnes qui
se trouvaient près de moi, que des ma
tières fécales durcies, formant bloc et
ne pouvant passer, se trouvaient dans
les intestins des bètes. On prétend
qu'elles ont mangé beaucoup de paillet
tes, ces sortes d'enveloppe du grain qui
volent au battage cette matière, mé
langée au tourteau, a pu fermenter et
provoquer une obstruction intestinale
qui a déterminé la mort.
On a dit que les bètes auraient pu
boire de l'eau contaminée
Ici, l'eau des citernes est excel
lente il ne faut pas chercher de ce
côté la cause de l'empoisonnement.
D'ailleurs l'autre bétail n'a pas été ma
lade depuis l'accident. Cherchons donc
ailleurs.
LES VICTIMES.
Le vieux berger Pierre Lecluze, décé
dé Vendredi, l'âge de 81 ans, a été
mis en bière Samedi, après que les
médecins légistes désignés par le par
quet eurent enlevé ses viscères poul
ies transporter Gand, où ils seront
examinés.
Les funérailles de Lecluse ont eu lieu
Samedi soir, sept heures, au milieu
d'une grande afiluence de monde. Le
corps a été inhumé au cimetière com
munal.
Parmi les malades les plus griève
ment atteints et dont l'état donne le
plus d'inquiétude aux médecins trai
tants, on cite le fils Lecluze, Camille,
âgé de 42 ans, deux fermiers de Boe
singhe, MM. Tulpe et Lacour, et la fa
mille Kalp, composée de sept person
nes. Tous sont d'une faiblesse extrême
et leur teint jaune est vraiment pénible
voir.
Nous avons dit qu'un chien était
mort après avoir mangé de la viande
malsaine. Le fait est exact. Ce chien
appartenait au fermier Wyfl'els, qui
croyant s'apercevoir Mercredi dernier,
que la viande qu'il avait achetée n'était
pas de toute première qualité, n'avait
pas voulu la faire cuire et l'avait jetée
dans la cour. Le chien en a mangé
presque un kilo et est mort dans la
soirée.
Sur la demande du parquet d'Ypres,
les viscères de l'animal ont été enlevés;
ils seront examinés l'Institut de Gand.
LES ON-DIT.
Nous n'avons pu rencontrer M. le
bourgmestre, qui avait quitté la com
mune quelques instants avant notre
arrivée, mais nous avons rejoint le
garde-champêtre, M. Govaerts, un Lou-
vaniste bon enfant, ancien gendax'me
devenu fonctionnaire Boesinghe. M.
Govaerts nous a mis au courant des
divers bruits qui circulaient dans la
commune, de toutes les descentes des
magistrats instructeurs, etc. Il estime
que les veaux n'ont pas succombé
un étoufFement. La décomposition de
la viande a eu lieu après l'estampillage.
LE TOURTEAU.
Rencontrée dans l'après-midi M.
Bonté, un négociant de Boesinghe, qui
a fourni des tourteaux M. Vanden
berghe.
On a fait courir le bruit, nous dit
M. Boute, que l'empoisonnement des
veaux pouvait être attribué l'absorp
tion de mes tourteaux par les animaux
de M. Vandenberghe. J'oppose cela
le démenti le plus formel et j'ai immé
diatement remis des spécimens de mes
marchandises des personnes compé
tentes pour les expertiser. Ceci met
tra fin aux racontars
A YPRES.
Contrairement ce qui a été dit par
différents journaux, nous tenons affir
mer que ni M. LemahieuniM. Canepeel
n'ont été appelés pour faire la moindre
analyse.
Par conséquent, ces deux praticiens
n'ont pu émettre aucun avis.
L'ENQUTE 'JUDICIAIRE.
On ne connaîtra exactement les cau
ses de l'empoisonnement que dans une
quinzaine de jours, lorsque les chimis
tes auront terminé les analyses que le
parquet les a chargés de faire.
Il n'a jusqu'à maintenant ordonné
aucune poursuite.
Outre le médecin de Boesinghe, deux
médecins légistes de Gand font visite
chaque jour aux malades.
PESTILENCE.
En quittant le village de Boesinghe,
où l'émoi semble se calmer, nous
recueillons une dernière impression,
celle d'un beau et solide gars, qui vide
un grand broc de bière
Ils ne sont peut-être pas morts, ces
veaux-là d'avoir bu de l'eau. Il faudrait
être veau pour en boire Je ne parle
pas de l'eau de nos citernes. Il y en a
qui sont propres... Mais tout le monde
vous dira que l'eau de la rivière et du
canal ne Test pas. Cela se sent 1
Quelques instants après avoir quitté
notre homme, qui venait de nous dire
ce que tout le monde pense ici, nous
longions le canal. Une odeur pestilen
tielle s'en dégageait. Il avait raison, le
beau gars flamand au grand broc de
bière si TYperlée n'empoisonne pas
les veaux elle empuantit certes l'at
mosphère.
Nécrologie.
Mardi dernier est décédé, Ypres,
sa ville natale, M. Louis Van Praet, I
premier Président honoraire de la
Cour d'Appel de Gand, beau-frère de
feu M. Louis Vanheule, ancien I
Bourgmestre de la ville d'Ypres.
Le défunt était Commandeur de I
l'Ordre de Léopold, décoré de la I
croix civique de ie classe et de la
médaille commémorative du règne
de S. M. Léopold II. M. Van Praet il
naquit le 2 Mars 1830 il fit ses hu-
manités au Collège épiscopal d'Y
pres et conquit le diplôme de docteur
en droit l'Université de Liège en
Mai 1854.
M. Van Praet fut successivement
juge suppléant au tribunal de Ie in-1
stance de céans; juge Bruges;!
conseiller, président de chambre etl
premier président. C'était un magis-1
trat éminent et d'une intégrité pro-1
verbiale.
Ses funérailles ont eu lieu Samedi I
dernier.
Dimanche 26 Septembre, 2 1/2 h.
Grand Prix, course de 100 kilomètres,
pour professionnels, avec la partici
pation de Vanhouwaert, Buysse, De-
baets, Colsaet, Marcelli, vV'ancour,
Platteau, Défrayé, Vandenberghe,
Charlier.
La réunion de ces coureurs d'élite
attirera, sans conteste, tous les ama
teurs de ce genre de sport.
La Commission du Vélodrome
d'Ypres n'a rien négligé pour donner
le plus d'attrait possible cetre les
tivité.
o rigitie de l'étang de
Dickebusch -1320.
L'étang de Dickebusch a de tous
temps été le but le plus agréable d'une
excursion aux environs d'Ypres. Et
quand on songe qu'il y a trente-cinq
ans, l'étang était le rendez-vous de tous
les Yprois, c'était Dickebusch-Bains
lu plus ancienne station balnéaire de la
Westflandre. Bien dommage qu'on;
n'ait pas fait prospérer cet endroit, ce!
serait aujourd'hui un lieu de villégia
ture une centaine de villas précédées!
d'un jardinet eussent été d'un bel
effet puis, en face de soi, l'étang et:1
au-delà Kemmel. Il y a i8 ans, nous,
préconisions ce projet dans cette même j
colonne Regrets amères
L'étang date de 1320. Ce fut llobertl
de Béthum qui par lettres de cette an
née, en date du lendemain de la Mag-j
deleine, autorisa les Yprois creuseil
l'étang de Dickebusch. Cet étang fut!
creusé sur le Kernel, dans les parois-f
ses de Vlamertinghe, de Dickebusch etl
de Voormezeele, sous diverses seé 1
gneuries. Il les autorisa prendre les
terres nécessaires, moyennant de.
payer aux propriétaires un prix juste!
et raisonnable, et sauf le droit et la
seigneurie du Comte et d'autrui.
A quand de nouveau les Bains
PLOEGSTEEBT.
Le gazomètre.
La Société centrale du gaz de
Bruges établit en ce moment Ploeg-
steert un gazomètre destiné rece
voir d'Ypres le gaz qui doit éclairer
cette commune.
Les habitants de Ploegsteert sont
anxieux de savoir et de voir quelle
lumière ils obtiendront de ce systè
me qui ne leur paraît pas être l'idéal,
ils se disent pessimistes, et, leur
raison, c'est l'éloignement de la pro-
I
Une grave affaire
«l'empoisonnement.
n
œmsmaÊËÈÊemm