Chronique de la ville. Vélodrome Yprois. Sonnez, sonnez, joyeux Carillon.... o« sont les beaux écus Yprois qui sonnent. Les paveurs. Via ras me, Le nouveau Guide. Les amis île l'armée. Le record de la rapidité. Suite au précédent. La restauration des llalles d'Ypres. On plaisante beaucoup, en ville, la mésaventure du nouv«au carillon. On «ait que nos honorables, fort imbus de leur personne, tiennent tout prix, cela ne vient pas qua rante mille francs, faire passer la postérité leurs modestes mérites. Ils ont chargé d'innocentes cloches, toutes timides et tremblantes, de chanter leurs vertus travers les siècles futurs. Mais châtiment, les cloches in telligentes et honnêtes se refusent remplir une mission mensongère on les entend a peixe, elles sonnent faux Dare, dare, on fait appel aux fon deurs, qui après enquête, tombent d'accord de supprimer toutes les in scriptions et surcharges qui alourdis sent et faussent le son des cloches. On limera donc incessamment les noms et les leuanges de nos honora bles et 1« carillon résonnera mieux et a'écorchera plus nos oreilles. Et les siècles futurs se verront obligés de conserver un numéro du Journal d'Ypres s'ils ne veulent ignorer, que le 15 Août 190g 't Volk van Yper was verrukt en luist het Stadsbestuur dank C'est égal, l'aventure est piquante mais coûteuse 40,000 francs, même 60,000 fr., dit-on. C'est cher pour satisfaire la sotte vanité de nos maîtres. Avec pareille somme, on pouvait faire droit aux patriotiques revendications de l'Ar mée et de la Garde civique qui, de puis 20 ans, réclament un Stand. Avec pareille somme, on pouvait assainir bien des quartiers de la ville et faire taire le Journal Ypres, lui- même, qui souhaite une petite alerte de choléra pour ouvrir les yeux et lenez nos maîtres. ont eu soin d'emprunter les automo- j biles, pour se rendre Courtrai. En attendant, les voyageurs conti nuent payer plus que précédem ment pour n'être pas mieux servis Béni soit le gouvernement clérical Nous sommes de l'avis du Nteuivs- bladl'organe flamand des catholi ques d'Ypres et de l'arrondissement, qui écrit ce qui suit dans son der nier numéro Il est vraiment réjouissant de voir l'habileté et l'agilité des pa- veurs occupés repaver la rue de Lille. Chacun en parle avec éloge et honneuret nous sommes franche- ment contents de pouvoir féliciter ces travailleurs de leur excellente besogne. Très bien Mais ce sont des hom mes qui, d'habitude, travaillent pour compte des ponts et chaussées pa ver les rues appartenant l'Etat. Ce travail se fait toujours sous la sur veillance d'un cantonnier. Comme le public l'a pu constater, ces journaliers d'élite, tous campa gnards, font plus de besogne en une seule journée que les paveurs Yprois en font en dix jours. Il est vraiment déplorable de de voir constater que les hommes du Volkshuis, la solde de l'administra tion communale si peu soucieuse des deniers publics, ont mis "quarante- cinq jours pour repaver la moitié de la rue d'Elverdinghe, sans contrôle ni surveillance, et ce, dans des con ditions, que dans six mois, tout le travail sera recommencer. L'autre moitié de la rue d'Elver dinghe n'a pu être repavée faute d'ar gent. Les fonds disponibles ayant été employés pour payer en partie le fameux carillon qui est l'objet de la risée publique. Nous avons reproduit dans notre dernier numéro un article de la Gazette de Charleroi consacré la banqueroute du gouvernement clérical qui a failli toutes ses pro messes. Nous avons cité notre con frère en entier, mais il va, sans dire, que nous n'entendons pas faire nôtres les réflexions qu'il émet dans la finale de son article. Ces réflexions ne cadrent pas avec la ligne de conduite que nous nous sommes toujours imposée et dont nous n'entendons pas nous départir. Nous sommes d'avis que la religion doit rester en dehors des discussions politiques. Si l'article de la Gazette de Charle- roi a pu choquer dans nos colonnes, on conviendra cependant que dans son ensemble l'article était d'ordre politique. En tout cas, cette déclaration spon tanée, ne laissera aucun doute quant nos intentions. Le nouveau guide des chemins de fer vient de paraître. Il ne nous ap porte aucun changement en ce qui concerne nos détestables communi cations Nos députés cléricaux res tent impuissants obterfcr quoi que ce soit de leur gouvernement C'était bien la peine de faire tant de tapage autour des déclarations ministérielles faites au banquet Co- laert Ce qu'il en est résulté de plus clair, c'est que nos fameux ministres sont venus Ypres pour se moquer de leur public, et faire une jolie ré clame la maison Hoflack, dont ils Ypres a été la première ville des deux Flandres ayant établi un Stand I pour armes de guerre. C'était en 1867 sous l'administra tion libérale. Aujourd'hui, sous l'administration catholique, Ypres est la seule ville de garnison ne possédant pas de Stand. Une carte postale illustrée, affran chie d'un timbre de cinq centimes, expédiée de Blankenberghe en desti nation d'Ypres, le 21 Septembre der nier, est arrivée Poperinghe le 23 dudit mois, vers le soir, et a été re mise au destinataire, Ypres, le 24, 1 heure de relevée. Depuis quand les c®rrespondances en destination d'Ypres doivent-elles passer par Poperinghe Mystère et rapidité Une malle expédiée, franco, de Blankenberghe pour Ypres, par tarif II, le 25 Septembre dernier, a été remise au destinataire le 30 du même mois, 6 1/2 heures du soir. Depuis que la ligne de la Flandre occidentale a été reprise par l'Etat, il faut cinq jours pour qu'une malle ou un colis parviennent destination. C'est l'influence de nos députés cléricaux qui donne lieu ce record de la rapidité. CLOTURE. A voir la foule s'engouffrer au V. Y. et envahir tumultueusement gradins et virages, on pourrait croire qu'il s'agit d'une de ces premières sensationnelles que les faiseurs de fêtes annoncent tous les carrefours grand renfort de tambours et de trompettes. Point. C'est tout simplement une fin de saison une clôture mais une clôture doublée d'un Grand-Prix. Comme attraction un phénomène, sans contredit le plus populaire de la Westflandre sportive. Nous avons nommé Van Houwaert (Cyrille pour les dames pour les dames de Moor- slede, s'entend Et, comme numéro extraordinaire, une randonnée de cent kilomètres, où devront se mesurer les meilleurs pro fessionnels pistards du jour. Donc, bien avant que la cloche officielle ne sonne le départ, on aper çoit, entourant l'immense ring, une gigantesque grappe humaine, tou jours grossissante, au-dessus de la quelle plane un bourdonnement con fus qui bientôt se changera en un tapage assourdissant. Peu peu apparaissent les coureurs qui, pour se familiariser avec lapiste, essaient quelques tours d'emballage. Un remous s'opère dans le public on se montre du doigt un maillot aux couleurs nationales, d'où s'échappent deuxénormes jambesqui sedémènent faire gémir sous leur pression les malheureuses pédales d'une non moins malheureuse Alcyon. On re connaît le maillot. On reconnaît encore mieux les jambes. C'est lui ce ne peut être que lui c'est Van Houwaert, le héros favori, im mortalisé par la cigarette, le choco lat, l'élixir... (pardon, si j'en oublie). Et déjà, dans le populo, même avant la lutte, les mains se préparent ap plaudir l'invincible Cyrille car il est bien entendu, n'est-ce pas, qu'à lui, rien qu'à lui, la victoire doit revenir. Hélas Que la déception sera amère Et pendant ce temps-là, ils tour nent la manivelle comme dans la chanson. Ils qui cela Les autres, parbleu Les Buysse, les Debaets, les Défrayé, les Vandenberghe, les Charher, les Platteau, et tutti quanti, qui se dégourdissent a leur tour, sans que le public, ingrat et injuste, s'a perçoive même de leur présence. Ils semblent dire, ces gaillards rira bien qui rira le dernier. Et, par un effet inattendu du déconcertant Fa tum, ils seront les derniers rire Mais voilà la cloche qui s'agite. Les lutteurs viennent se grouper au poteau, et attendent patiemment le signal du départ on se met grave ment en position, on examine avec soin si tout est en état, on respire longuement car on s'en va pour un long voyage... Cent kilomètres, trois cents tours de piste Un coup de feu un han vi goureux un long grincement de chaînes -— un grondement plaintif du plancher et les voilà partis, les hardis champions, qui, pendant plus de deux heures, nerveux, rageurs, in fatigables, tournoieront, tête baissée, sur une route sans fin Dès le début, le train est terrible. Les démarrages succèdent aux dé marrages, mais sans jamais parvenir disloquer le peloton. Cependant, des défaillances se produisent bientôt. Dorvillers, l'excellent amateur de venu professionnel, abandonne la lutte, après quelques kilomètres. Debaets, qui change quatre fois de machine et perd de ce chef un tour, continue néanmoins rouler comme un beau diable, par pur dilettantis me. Spain, lesurprenant pays-chaud», tient bon pendant longtemps, et ne se laisse doubler que vers la fin de la course. Quant aux autres, ils roulent roue dans roue, part Buysse et Vanden berghe qui, avec un acharnement inouï, se dépensent, en une lutte ho mérique, décrocher les primes tous les cinq kilomètres. Vainement, ils cherchent prendre un tour chaque tentative de décollage, une poursuite endiablée ramène le bloc près des sprinters qui, en maugréant, attendent l'occasion de récidiver sans autre réussite que de rendre la lutte extrêmement intéressante et passionnée. La finale se promet pleine d'aléa. Qui l'emportera Sera-ce Buysse, qui rame comme un forcené, au plus grand danger de I ses compétiteurs Sera-ce Vanden berghe, le petit Roulérien, qui, silen cieux et méthodique, s'est rivé la roue arrière de Van Houwaert Sera- ce Cyrille, qui jusqu'ici, la stupeur de ses partisans, a dû se contenter de se maintenir dans le tas, après quel- ques beaux efforts, bien vite stérili- sés Sera ce Platteau qui, après avoir enlevé une prime, semble ne plus exister Sera-ce Charlier qui se révèle redoutable, ou Colsaet qui se I ménage pour le dernier coup de pé- I dale Soudain, la cloche annonce le der- I nier tour. Plus que trois-cent-trente- trois mètres La vitesse s'accélère encore les dents serrées, la tête au guidon, les coureurs se précipitent désespérément vers le poteau, en I s'observant avec méfiance. Le starter lève le bras le coup I de feu de l'arrivée va retentir, lors- I que, tout coup, on voit accourir un petit maillot vert qui, traîtreusement, I se faufile, toutes pédales, l'a tête I du groupe. D'où sort-il donc, ce gamin se I demande-t-on stupéfait. Et le petit Défrayé lève son mu seau de gosse pour répondre Mes- j sieurs, j'ai bien l'honneur Le reste se perd dans le bruit de la détonation. L'épreuve est courue. Classement officiel 1. Défrayé, en 2 h. 41' 15" 2. Vandenberghe. 3. Buysse. 4. Van Houwaert. 5. Colsaet. 6. Charlier. 7. Platteau. VÉLOX. Le Journal des Débats, l'un des plus grands quotidiens de France, émet propos de la restauration de nos mo numents les réflexions sévères que voici Les Belges qui cependant ont fait leurs preuves dans l'art de remettre neuf les plus vénérables monuments jugent-ils que la France leur ait au cours de ces dernières années dispu- j té avec succès le prix du replâtrage Ils semblent troublés dans leur quié- j tude par la gloire de nos architectes j restaurateurs. Les habitants d'Ypres se sont mis la besogne il y a quelques mois et leur œuvre pour ne pas être encore ache- vée n'en est pas moins fort remar quable et digne en tous points d'être j vantée et imitée des rivages des Flan-1 dres aux rochers de la Meuse. Leur I vieille commune, rivale de Bruges et de Ckind, possède une halle de dra- j piers, la plus belle incontestablement de toute la Belgique et qui même est f dans son genre un monument peu près unique au monde. Cet édifice! fameux dont la fondation fut présidée,! dit-on, par le comte Baudouin IX exi-; geait-il quelques travaux de réparation pour alî'ronter de nouveaux siècles j après plus de six cents ans d'existen-1 ce Cela est possible, probable môme. I Et s'il ne s'était agi actuellement I Ypres que de faire la halle des dra- piers des réparations discrètes et dura bles, rendues d'ailleurs nécessaires par le temps, c'eût été là une entrepri se fort sage et tout fait inattaquable. Mais on a conçu dans la Flandre occi dentale de plus vastes et somptueux projets, et le commencement d'exécu tion qui leur a déjà été donnée permet d'imaginer aisément le résultat final. L'édifice est, pour le moment, divisé i par le beffroi en deux parties symétri- j ques et qui présentent une opposition J agréable. A gauche de la belle et puis sante tour centrale, la halle allonge en core comme autre fois la suite si joli ment monotone de ses fenêtres où les années ont mis leur patine aux tons fa nés. Mais, droite A droite sur les vieil les pierres, maintenant proprettes et

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Le Progrès (1841-1914) | 1909 | | pagina 2