MOilSOI OLD il. Journal de FAIliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Le 6oi sii»ne Dimanche, 19 Décembre 1909. 691 annee. 5 UNION PAIT I.A KOBCÏ. V IH ES ACQI IKIT EUNIIO. Avec la nation toute entière nous nous associons au deuil qui frappe la Patrie. Bien que redoutée depuis quelques jours, la nouvelle de la mort de notre Souverain a produit dans tous les milieux une impression profonde. LÉOPOLD II allait entrer dans la 45e année de son Règne. Doué d'une intelligence supérieu re, servi par une rare énergie, une inlassable activité et une grande érudition, Il a été un grand monar que et a contribué pour une large part assurer la grandeur et la pros périté de la Belgique. LEOPOLD II aimait son pays du plus pur patriotisme et II a tenu nous en donner une dernière et éclatante preuve en sanctionnant sur son lit de mort notre nouvelle loi militaire. Le peuple Belge gardera avec re connaissance le souvenir du Roi dé funt. Profondément dévoué nos insti tutions monarchiques, il prendra une large part dans le deuil ,'qui frappe notre famille Royale. Le Roi a succombé Vendredi 2 h. 37 du matin exactement. Une embolie l'a foudroyé. M. Cooreinan, doyen de Laeken, est arrivé au Pavillon des Palmiers au moment où le souverain venait de ren dre le dernier soupir. Le docteur Thiriar a déclaré: «Nous avions des appréhensions, car nous sa vions que le Roi soull'rait d'une mala die de cœur de vieillard C'était là notre grande inquiétude lorsque nous fimes l'opération. Mais nous nous déci dâmes malgré tout car nous voulions épargner au souverain les souffrances terribles du miserere. Le Roi est mort sans avoir soutfert. Le Prince Albert est arrivé au châ teau cinq minutes exactement après la mort du Roi. Il a été reçu par le baron Auguste Gotïïnet qui lui a annoncé la fatale nouvelle et qui a conduit immé diatement Son Altesse Royale auprès du Roi. Le prince a embrassé son oncle et a quitté l'appartement en pleurant. La princesse Clémentine est arrivée ensuite Deux religieuses et les nlédecitis ont immédiatement procédé l'ensevelis sement du corps. Voici en quels termes le Conseil des Ministres, par la voie du Moni teur Belge, fait part du décès du Souverain La Nation belge vient de perdre son Roi Fils d'un Souverain illustre dont la mémoire restera tout jamais comme un symbole vénéré de la monarchie constitutionnelle, Léopold II, après quarante-quatre années de règne, suc combe en pleine tâche, ayant, jusqu'à sa dernière heure, consacré le meil leur de sa vie et de ses forces la gran deur et la prospérité de la Patrie. Devant les Chambres réunies, le 17 Décembre 1805, le Roi prononçait ces paroles mémorables, que, depuis lors, bien des fois l'on s'est plu rappeler Si je ne promets la Belgique ni un grand règne, comme celui qui a fondé son indépendance, ni un grand Roi comme Celui que nous pleurons, je lui promets du moins un Roi belge de cœur et d'àine, dont la vie entière lui appartient. Cette promesse sacrée, nous savons avec quelle puissante énergie elle fut tenue et dépassée. La création de l'Etat africain qui for me aujourd'hui la Colonie belge du Congo, et qui fut l'œuvre personnelle du Roi, constitue un fait unique dans les annales de l'histoire. La postérité dira que ce furent un grand règne et un grand Roi. Lu Patrie en deuil se doit d'honorer dignement Celui qui disparaît en lais sant une telle œuvre Elle place tout] son espoir dans le concours loyal et déjà si heureusement éprouvé, du Prince appelé présider iésormais aux destinées de la Belgi que. Il saura s'inspirer des exemples illus tres de Ceux qui furent, avec l'aide de la Providence, les Bienfaiteurs du Peuple belge En vertu de l'article 79 de la Consti tution, dater de la mort du Roi et jusqu'à la prestation du serment par sou Successeur au Trône, les pouvoirs constitutionnels du Roi seront exercés, au nom 'du Peuple belge, pur les Mi nistres réunis en conseil et sous ieui responsabilité. La nouvelle n'a été connue eu ville que vers dix heures du matin, rappor tée par l'édition C de i'Etoile Belge, tous les autres journaux donnant plutôt une note optimiste. Le tribunal est entré en audience vers 11 heures. Aussitôt M. le substitut Van der Heyde a demandé la parole. L'honorable magistrat, en termes éloquents, a fait part de la mort du Souverain et du deuil qui frappe la Patrie. M. le Président Biebuyok, au nom du Tribunal, et M. Colaerï, au nom du Barreau, se sont associés ces paroles. L'audience a été levée en signe de deuil. Le Tribunal ne reprendra ses audiences que le 29 Décembre pro chain. Le drapeau national flotte en berne aux principaux édifices et locaux en ville, de même qu'à la façade de plu sieurs maisons particulières. La proclamation suivante a été pla cardée aux murs de notre ville La maladie du iloi. L'opération a pris vingt minutes exactement. Comment, en si peu de temps, a-t-on pu faire une opération qui'paraissait si compliquée, si délicate, si dangereuse? C'est qu'en réalité la première phase de l'opération nécessaire la guérison du Roi est accomplie, la phase la plus simple et que l'on ne paraît pas vouloir tenter la seconde. Les médecins n'ont point touché, n'ont même pas cherché les causes exactes du mal. Celui-ci consiste, on le sait, eu un rétrécissement, et en une paralysie du gros intestin. Le rétrécissement et cette paralysie ont amené une obstruc tion, et c'était bref délai, sans une intervention chirurgicale, l'empoison nement du sang. Sans cette interven tion, un dénouement fatal était inévita ble au bout d'un certain nombre d'heu res. Dans ces conditions, les médecins ont pallié provisoirement au anal. Une incision a été pratiquée dans la région inférieure gauche de l'abdomen, au-dessus du point obstrué, et l'intestin a été dégagé des matières qui l'encom braient. Immédiatement, l'incision a été pansée, désinfectée et disposée de manière former une voie d'évacuation. C'est tout ce qu'a fait l'éminent pra ticien Depage et, dans les conditions où se présentent le malade et la mala die, c'est tout ce qu'on pouvait tenter, au moins pour le moment. Quant rechercher les causes de la paralysie de l'intestin et y remédier, il n'y fallait pas penser. M. Depage n'y a point songé un instant, d'accord avec MM. Thiriar et Stiénon, ainsi qu'avec les autres praticiens qui le secondaient. Les médecins ont été étonnés, mal gré l'affaiblissement considérable du malade qui a maigri de plus de 15 kilogrammes de la force de l'orga nisme général. Aucun organe essentiel n'est atteint, en dehors de l'intestin. L'estomac seul est un peu fatigué C'est grâce la robustesse de cette énergique constitution que le chloro forme n'a pas eu plus d'elîet sur le ma lade. Quelques minutes après l'opéra tion, le Roi avait recouvré toute sa lucidité, et le ballonnement de l'abdo men ayant disparu, se déclara extrê mement soulagé. Il demanda s'il lui était permis de manger et, sur une ré ponse évasive, réclama un entrecôte. Les médecins, naturellement, se récri èrent. Mais des aliments spéciaux furent autorisés. Quelle est donc maintenant la situa tion D'après des renseignements pré cis, la voici Personne ne peut prévoir ce qui va se passer. Les praticiens qui ont fait l'opération chirurgicale ne le sauraient prédire, pas plus que les médecins traitants. Il y a, dans ce genre d'affection, des cas extraordinaires et l'un de ces cas étaitde natureàinspirer toute confiance au Roi, ces jours derniers. Il y a, en effet, parmi les domestiques du palais, un homme qui, ayant soutfert, tout jeune il est vrai, de la même obstruc tion intestinale, fut opéré de la même manière et qui vit parfaitement en cet état depuis trente ans. Les deux cas ne sont évidemment pas semblables. Le Roi, malgré sa con stitution extraordinaire, aura soixante- quinze ans tantôt, et il s'est beaucoup fatigué en ces dernières années. De plus, le traitement électrique qu'il a suivi a eu des effets inattendus et qui apportent ici uuegrosse part d'inconnu. La paralysie intestinale se localisera- t-elle? La partie encore vaillante de l'intestin continuera-t-elle fonction ner normalement? Si oui, le malade peut reprendre des forces, et la situa tion peut se prolonger plus ou moins longtemps. Si non, la science serait impuissante. Dans tous les cas, aucune tumeur, aucune lésion n'a été découverte au cours du rapide examen fait par les praticiens. Dès lors, il faut attendre. Les méde cins ne disent pas quelles seront éven tuellement leurs intentions. L» loi militaire. immédiatement après la séance du Sénat, M. le vicomte Simonis, ^rési lient, et M. Schollaert, ministre de l'intérieur, quittèrent le Palais de la INation et, en automobile, se rendi rent au château royal de Laeken afin d'annoncer au chef de l'Etat le vote de 4a Haute Assemblée et soumettre la signature royale la nouvelle loi sur la milice et le projet de loi fixant le contingent de l'armée pour Tannée 1910. A leur arrivée aux Palmiers, le président du Sénat et le ministre ont été reçus par le comte John d'Oultre- mont, grand maréchal de la cour, et le baron Goffinet. Précisément la seconde consulta tion venait d'avoir lieu. Ni le prési dent, ni le ministre ne purent être introduits auprès de l'auguste mala de. M. Schollaert pria alors le baron -Goffinet de vouloir bien annoncer i'araixstmt te iïitnaitche. PRIX DE L1 A Ho V V K VIE NT coOR la. ville Par an -t franco, p' la province Par an -t te. 50 (.étranger Par m 8 ir. 6() On s'abmne au bureau du journal, nue de Dixkuok, 53, Vprës Lmn annouees. les faiis divers et les réclames sont reçus pour l'a r indisse n vu I V,n e- et *s deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicué en dehors des I mk Flandres, s' (dresser exclusivement au Oomptoir de Publicité JAO^TîD CiUiHlTJ 14, PUee I: Krouckère. Bruxelles, télé ihone 5*230. Pour les annonces on traite forfait. ANNONCES Anaonces 15 centimes la ligne Réclames 25 n Ann »nces judiciaires l t'r. la ligne. Le Progrès. La mort. L'arrivée du Prince Albert. Au Tribunal. w Le deuil en ville. Chers Concitoyens Une douloureuse nouvelle vient de nous arriver LÉOPOLD II, notre Roi bien-aimé, est décédé au Château de Laeken, aujourd'hui, 17 Décembre 1909, 2 heures 35 minutes Cette mort plonye le pays tout entier dans le deuil, et sera ressentie par les nations étrangères, qui partageaient nos sentiments d'estime et d'admiration en vers'le Roi. Fils du fondateur de la dynastie na tionale, qui avait su maintenir notre Indépendance et consolider nos libertés, LÉOPOLD II a continué, pendant 44 ans, l'œuvre de son illustre Père. Par de longs et généreux efforts, H a doté le pays d'un vaste Empire colonial et aidé puis samment d créer une Belgique incompa rablement grande, heureuse et prospère Y près, le 17 Décembre 1909. Le Bourgmestre d'Ypres, II. COLAERT. Les Funérailles. Les funérailles auront lieu Mercredi. L'heure laquelle la cérémonie aura lieu n'est pas encore fixée. y yvcUitim- du serment du nouveau liai Albert P aura lieu Jeudi. La vérité sur l'opération.

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Le Progrès (1841-1914) | 1909 | | pagina 1