Journal de l'Alliance libérale cTYpres et de l'Arrondissement. Dimanche, 6 Mars 1910. 70e année. 10. PRIX DE L'ABONNE VIE V T pour la ville Par an -4 francs, p' la provlncb Par an -A fr. 50 r' létranser Par an 0 fr. ANNONCES Annonces: 15 centimes la ligne. Réclames 25 Aanonces judiciaires 1 fr. la ligne. La J eune Droile et la V ieille D roi te. Les profonds déchirements qui se sont manifestés dans le parti clérical belge et qui depuis des années le rédui sent l'impuissance, ont inspiré M. Jules De Bruyn de Bruxelles un article hautement intéressant, qui vient d'être publié par De Vlaamsche Gids Ce fut pendant les dernières années du pouvoir de AI. de Smet de Naeyer que la nouvelle tendance se manifesta au sein de la majorité de la Chambre les principes démocratiques avaient eu prise sur certains cléricaux et ce avec une force telle que l'inlluence autre ment invincible de la religion et des traditions de parti ne furent pas en état d'endiguer le mouvement qui se pré parait. Ceux qui jadis s'étaient compromis par leurs violences de langage eu pro fitèrent pour se joindre ceux qui murmuraient parmi les cléricaux aupa ravant si étroitement unis. Certes, on n'oublia pas les articles indignés que MM. Renkin et Carton de Wiart avaient publiés dans La Justice Sociale On se rappelait aussi que notre actuel ministre des colonies avait dit un jour que M. Woeste était un danger pour le parti clérical. Mais ces exaltés s'étaient calmés et avaient hurlé avec les loup espérant bien une récompense pour leur chrétienne résignation. El l'impa tience des arrivistes ne fut pas étran gère l'explosion soudaine eu 1906 d'un mécontentement général contre le cabinet de Smet de Naeyer. Aussi M. de Trooz lit-il ce que tout autre ministre aurait dû faire, qui tenait rester plus de quinze jours au pouvoir. 11 prit dans son cabinet une paire des adversaires les plus acharnés de son prédécesseur. MM. Renkin et Hellepiitte montèrent au Capitale. La Jeune Droite triomphait et il ne fallut plus qu'un ou deux articles de M. Woeste dans la Revue Générale pour qu'elle devint plus exigente. Cette fois, c'étaient bien des princi pes qui entraient en conflit. Les uns, irréductibles, ne voyaient le salut que dans ie programme plutôt négatif de M. Woeste conserver, améliorer, empêcher. Leur idéal est resté une soumission étroite l'Eglise, et c'est, comme s'ils ne s'étaient même pasaperçu de ce que par toutle monde, des millions de travailleurs s'étaient réunis en une armée compacte, luttant sans trêve pour leur affranchissement social et leurs droits politiques. Ils sont restés fidèles au Syllabus réac tionnaire de Pie IX, adversaires intran sigeants des libertés modernes. Les autres, les jeunes, sont attirés, subjugués par les principes modernes. Ils admirent le pape Léon XIII qui dans son encyclique RerumNovarum leur a indiqué la voie qu'ils suivent actuellement. C'est en vain que l'on accuse un projet de loi plus ou moins populaire, comme par exemple la nouvelle loi militaire, d être la cause des divergen ces qui accablent nos adversaires. Sans doute, dans ces circonstances, on voit combien les déchirements sont pro fonds, mais ce qui s'est passé alors, n'est qu'une conséquence naturelle d'une situation existante. C'est la ten dance générale du parti clérical qui est ici en jeu, et dès maintenant il est in contestable que nous avons en Belgique deux partis cléricaux qui peuvent encore s'unir là où il s'agit des intérêts de l'Eglise et qui tiennent provisoire ment assez l'un l'autre, pour oublier leurs griefs la veille d'une élection, mais qui n'en sont pas moins condam nés suivre deux voies de plus en plus divergentes. Dans l'article que nous analysons ici, M. De Bruyn fournit des preuves nom breuses et saisissantes de ce qu'il avance. En Avril 1997, AI. de Smet de Naeyer dut se retirer parce que malgré son opposition, la Chambre avait adopté un amendement qui obligeait le ministère réglementer la durée du travail dans les mines de la Campine. Cette mesure, de par sa nature même, ne pouvait être appliquée qu'une dizaine d'années plus tard, lorsque l'exploitation de ces mines commencerait. Et qu'arriva-t-il, moins de deux armées après La Cham bre, d'accord avec le gouvernement, votait une grande majorité, un projet de toi qui limitait la durée du travail immédiatement etdans toutes les mines du pays. Qu'était-il arrivé entretemps Le ministère de Smet de Naeyer appar tenait au passé et l'esprit nouveau se manifestait. MAI. Ilelleputte et Renkin siégeaient au ministère, AI. Schollaert préféra se soumettre plutôt que de se démettre Puis se posa la question militaire, la suite de l'interpellation Snoy et du sensationnel discours que le général Hellebaut prononça en Novembre 1908 pour exposer la triste insuffisance de notre année et développer son projet de service général. Vainement AI. Woeste combattit la proposition d'eu- quète et lorsque plus tard, par suite de l'acceptation des immunités ecclésias tiques par la minorité, l'introduction du service personnel devint possible, le vieux programme clérical subit une atteinte telle, que du coup une guerre fratricide éclata dans ic camp de nos adversaires. A la Chambre ce furent des attaques véhémentes dirigées con tre le ministère par les chefs cléricaux. Et au sein des associations cléricales, la lutte se continua. A Bruxelles, c'est la ligue antimilita riste qui se constitue et menace de la présentation d'une liste dissidente aux élections du mois de Mai. A Alost, le iief de AL Woeste, une autre ligue antimilitariste est formée dans le seul but d'exclure de la dépu- tation catholique AI. le député de Sade- leer et AL le sénateur Van Vreckem, coupables d'avoir voté la nouvelle loi militaire. A Dinant-Philippeville, AL Cousot paie de sou siège de député, le crime d'avoir coopéré la suppression du remplacement. A Nivelles, AI. De Lallieux préfère se retirer volontairement pour échap per un échec certain dans son pro pre parti. Et que verrons-nous encore avant les élections Sans doute, ces exclusions des dépu tés qui votèrent le service personnel semblent autant de victoires pour AI. Woeste qui récemment disait une association catholique de Bruxelles qu'il n'est qu'un vaincu provisoire. Alais ceux qui furent frappés pour leur attitude patriotique ne s'inclineront pas si facilement et l'adversité momentanée les incitera lutter avec plus d'énergie pour les principes plus démocrati ques, plus modernes qu'ils ont défen dus la Chambre. Ce sont autant d'apôtres infatigables pour la nouvelle tendance quela VieiLle Droite, tropfaci- lement victorieuse, laisse dans leur circonscription respective. Dans la question scolaire, nous voyons des cléricaux se déclarer réso lument en faveur de l'instruction obli gatoire, condition que les écoles béuéiicient des subsides de l'Etat. Et AI. AAtaeste n'en est-il pas réduit, malgré une motion unanime faite au Congrès de Malines, s'opposer au projet, qui obligerait les provinces et les communes accorder leurs subsi des par parts égales aux écoles officiel les et aux écoles libres, parce qu'il craint, tort, nous vouions l'espérer que de ce côté, un nouvel accord pourrait être conclu entre la minorité et une partie de la majorité et que libé raux et socialistes pourraient consentir l'égalité des subsides comme rançon de l'obligation de la fréquentation sco laire. Et la question électorale ne nous vaut-elle pas les mêmes manifestations d'hostilité continuelle entre l'idée d'hier et celle dedemaiu. Une section centrale de la Chambre, composée en majorité de cléricaux etprésidée par AI. Nerinckx, premier vice-président de la Chambre et député de Bruxelles, s'est déclarée favorable l'unification des lois élec torales. La guerre a été aussitôt rallu mée. La Jeune Droite approuve sans restriction la décision de la section centrale. La Viciile Droite s'est conten tée, par préoccupation électorale, de faire ajourner nue discussion gênante, mais qui devra se produire un jour. Qu'il uous suffise d'avoir montré que la division des cléricaux ne procè de pas d'un malentendu passager, mais que ce sont les principes qui sont en cause. L'union et la discipline ont dis paru dans ce parti qu'on nous citait toujours en exemple. Nos adversaires tentent une expérience qui eu 1884 uous a coûté le pouvoir. il est bon de le rappeler, aujourd'hui que uous devons profiter des divisions de nos adversaires pour débarrasser enfin le pays du joug clérical. 13. 33elle|>uUe pris au piege. AI. Asou avait demandé au minis tre des postes sur quelle statistique il s'appuyait pour déclarer que la bandelette des timbres-poste consti tuait une excellente mesure en faveur du repos du Dimanche. Quel est, disait-il, le nombre des correspondances distribuées pendant l'année le nombre distribué le Di manche, et le nombre retenu la poste le Dimanche cause de la bandelette AI. Helleputte a répondu Alors, qu'est-ce qui lui permet de dire qu'elle constitue une excellente mesure Ministre fumiste. M. Buyl avait demandé au minis tre de l'intérieur que les députés de l'opposition fussent désormais infor més, comme les députés catholiques, des distinctions accordées aux ci toyens de leur arrondissement. Voici la délicieuse réponse faite par ce farceur de Schollaert Les notifications sont faites par mon cabinet d'après les recomman dations qui lui parviennent. Les no tifications de portée collective sont faites pour abréger la charge des i notifications individuelles Le Irailement du personnel enseignant. La section centrale chargée d'exami ner les propositions de loi de MM. Cocq, Buyl et Alaenhaut, relative la pension des instituteurs comptant moins de 10 ans de service-s'est réunie .Mercredi sous la présidence de M. Ne- rinex. Des membres se sont étonnés que la section ne soit pas encore en posses sion de renseignements demandés au gouvernement concernant les consé quences linancières de ces proposi tions. Les auteurs des propositions ont vivement insisté pour que la section active les travaux. Ils ont décidé de demander au gou vernement de publier les tableaux dressés par AI. Buyl afin de permettre la Chambre de pouvoir se prononcer en connaissance de cause. Al. Buyl a déclaré qu'il y avait la Chambre une majorité pour voter ces propositions qui s'imposentdans l'inté rêt même de la nation. La section se réunira nouveau quinzaine. La taxe sur les ouvriers belges en France. Mardi, la commission des douanes du Sénat français s'est réunie sur la demande expresse de M. Jean Du- puy, ministre du commerce. Le mi nistre a annoncé de façon absolument officielle que l'amendement Ceccaldi et l'amendement Lebrun, c'est-à-dire les deux propositions qui visent les ouvriers étrangers, n'ont pas l'appro bation du gouvernement, qûi en assume l'inopportunité. Le Sénat a disjoint déjà l'amende ment Ceccaldi de la loi douanière. La Chambre a disjoint l'amendement Lebrun de la loi de finances. M. Briand estime que les deux propositions doivent revenir lorsqu'on discutera la contribution directe, c'est-à-dire l'impôt sur le revenu. C'est donc bien l'enterrement de toute taxe sur les ouvriers étrangers, pour cette année du moins. La Chambre. D'une motion d'ordre de M. Cocq, soulignée par .1/. Janson il résulte que AI. Hoyois a fait dire ces deux ora teurs le contraire de ce qu'ils ont con seillé. MM. Cocq et Janson ont soutenu qu'à l'école, il fallait s'abstenir de discuter les questions philosophiques, peine de manquer la règle fondamentale de la neutralité. Nous ne sommes pas des sectaires ont-ils dit l'un et l'autre. Après une rectification au compte- rendu analytique faite par M. Verhae- gen, le débat scolaire a repris et M. Paul Hgmans, de la tribune est venu se plaindre du silence gardé par le mi nistre sur les questions les plus impor tantes. «C'est, a dit l'orateur, un minis tre exposer, un exemplaire unique. Il n'a d'opinion en rien. La raison de ce silence, c'est que le parti clérical est divisé sur les diverses solutions en présence. V- LUJIlOil FAIT LA FORCE. ie itiattincite Vires acqlirit eundo. On s'ub unie au bureau du journal, rue de Dixuude, ai, Ypres. Les annonces, les faiis divers et les réclames sont reçus pour l'a r nidtssem ;nt I Vareset ;s deux Flandres au bureau du Progrès. Pour la publicité en dehors des deux Flanins, s'il esser exclusivement au Comptoir de Publicité JACQUES THIBESAR9, 14, Place de Brouckère, Bruxelles, téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait. (Journal de Bruges.) Il n'est pas tenu de statistiques rela tives aux conséquences de l'emploi de la bandelette dominicale Séance du Mercredi 2 Mars 1910

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Le Progrès (1841-1914) | 1910 | | pagina 1