Chronique de la ville. L;i Chambre. La séance s'ouvre 2 heures, sous la présidence de M. Cooreman. Un reprend la discussion des articles du budget des sciences et des arts. L'amendement de M. Bertrand est rejeté par 05 voix contre 40 et 2 ab stentions. M. Descamps a recours tous les expédients pour nuire cet enseigne ment. 11 refuse même des subsides l'école moyenne de filles de Braine-le- Comte. Pourquoi Je vais vous le dire Par ce qu'il est l'ennemi de l'enseignement public. (Applaudissements gauche.) L'orateur dépose un ordre du jour blâmant le ministre qui refuse de ré pondre la Chambre. Le ministre fait ici du caporalisme, ridicule du reste et je dis qu'il fait preuve de caporalisme ou d'incapaci té. (Applaudissements gauche Bruit droite). L'ordre du jour de M. Masson, mis aux voix, est rejeté par 78 voix contre 48. Mis en demeure par M. Hymans de signaler des cas de pression exercés par les instituteurs. M. Descamps a si- iyialé un cas, celui d'un instituteur qui aurait dit ses élèves de ne pas croire en Dieu. Ce même instituteur aurait fait chanter une distribution de prix des chants qui n'avaient rien de natio nal et arborer le drapeau rouge. Jolis principes cléricaux. Leur amour pour le sport. Vols importants. Séance du Jeudi 17 Mars 1910. M. Mechelynck dépose le rapport de la section centrale qui s'est montrée fa vorable au projet de loi accordant une augmentation de traitement aux em ployés de l'administration Bruxelles pendant la durée de l'Exposition. M. Dhauwer blàine le retard qui est apporté la liquidation des augmenta tions de traitement aux membres de l'enseignement moyen. M. Cocq appuie les légitimes obser vations du corps enseignant. M. Buisset demande la révision de la loi de 1881 concernant les subsides aux écoles moyennes créées par les communes M. Liebaert dépose sur le bureau de la Chambre le budget extraordinaire. M. liens demande une réduction des tarifs du chemin de fer pour le person nel enseignant des écoles. M. Descamps dit qu'il améliore la situation des professeurs dans la limite des ressources dont il dispose. M Bertrand dépose un amende ment (|ui augmente de 40.000 francs le crédit de l'art. 47 afin de régulariser le traitement des professeurs qui ont été arrêtés pendant la période de 1885 1896. M. Dhauwer réclame la révision du barème du traitement. M. Buijl rappelle (pie le ministre a fait la veille des élections des pro messes qu'il n'a pas tenues. M. Masson combat l'interprétation que le ministre donne la loi de 1850 sur renseignement moyen. M. Descamps. Le Gouvernement fa vorise l'enseignement moyen et il ap précie dans quelles mesures il doit le faire. (Hilarité et exclamations gau che.) AI. Masson. Dites pourquoi vous re fusez le subside l'école de Braine-le- Cointe. Le ministre doit nous répondre. (A gauche, on crie la réponse, la ré ponse). A1. Masson. Le ministre a le droit de refuser des subsides mais il a le devoir de dire pourquoi la Chambre. (Ap plaudissements gauche). A1. Hymans. Le ministre refuse de répondre, c'est le régime de l'arbitrai re et nous ne voulons pas vivre sous ce régime. Si le ministre ne connaît pas la question, qu'il fasse chercher le dos sier. Mais il se contente de répondre Je suis le souverain appréciateur Eh bien, non, c'est nous, c'est la Chambre qui doit apprécier. M. Descamps se lève gauche Ah Ah Dans la discussion générale j'ai parlé pendant toute une séance. (Hila rité gauche.) M. Verheyen. Vous avez lu des notes préparées par vos bureaux. M. Descamps. Il s'agit en l'occurren ce de subsides facultatifs et en cette matière, je me conforme la loi. Vous me faites un procès de tendance. Huées gauche). M. Vandervelde dit que le ministre, dans tous ses discours, prouve, ou bien qu'il ne comprend pas ses dossiers, ou bien qu'il lit mal les notes qui lui sont communiquées par ses fonctionnaires Rires gauche.) Voici en réalité ce qui - est passé, dit M. Vandervelde. L'instituteur dont il s'agit est sorti d'une école congréganiste il a été sou—instituteur catholique (Kires gauche) et est devenu ensuite institu teur Tongrinnes. Depuis, cet institu teur a épousé une jeune fille étrangère la commune et il déplaît fort au bourgmestre les plaintes contre lui affluent au ministère des sciences et des arts. Ces plaintes déterminèrent l'envoi de deux inspecteurs, qui firent une enquête bizarre ils se bornèrent questionner des enfants et l'on assure même, mais je ne m'en porte pas ga rant, qu'ils usèrent de pression sur les élèves. Eh bien, je dis que c'est un procédé d'inquisition que de questionner des enfants, éminemment suggestionna- bles. Le ministre a dit que la Marseil laise avait été chantée et le drapeau rouge arboré. C'est au cours de la représentation d'une mauvaise comé die pour enfants antisocialistes, que la Marseillaise et le drapeau rouge ont envahi l'école. Cette comédie avait été remise l'instituteur par une religieuse. (1) (Vive hilarité gauche.) M. Vandervelde analyse alors le sujet delà comédie et cette analyse met la gauche en joie. Il s'agit en l'espèce d'écoliers qui réclament la journée de quatre heures, le droit de fumer des cigares et la suppression des puni tions. Pour faire aboutir ces revendi cations ils déclarent la grève géné rale et arborent un mouchoir rouge. La grève se termine par une fessée générale. La violation de la neutralité, dit M. Vandervelde, est incontestable, mais c'est nous qui avons le droit de nous plaindre ce sont nos sentiments que l'on a bafoués. (Applaudissements gauche.) M. Vandervelde rappelle alors le cas de l'institutrice de Froidmont, qui fit chanter par une jeune Française une chanson injurieuse pour la France, sa patrie. M. Iloyois. Ce fait est controuvé. AL Vandervelde. M. Hoyois peut continuer faire le derviche hurleur il ne m'empêchera pas de rapporter les faits qui se sont passés Froid- mont. M. Hoyois. Vos grossièretés ne m'empêcheront pas de protester. M. Vandervelde lit une lettre de l'on cle de la jeune fille, qui établit la véra cité des faits qu'il a signalés. Puis, s'adressant au ministre des sciences et des arts, il lui dit Je ne lâcherai pas le ministre je lui demande si, lorsqu'il a parlé de l'affaire de Tongrinnes, il était au cou rant de ce qui s'était passé dans la commune je lui demande s'il est la marionnette de ses bureaux s'il a connu les faits, alors je lui dis, avec tous les ménagements que m'imposent les convenances parlementaires, qu'il a sciemment travesti la vérité. (Salve d'applaudissements gauche.) M. Descamps. L'enquête sur les événements de Tongrinnes n'est pas terminée. Un tapage formidable éclate dans la salle. M. Descamps est hué par toute la gauche tandis qu'il parle, pas une de ses paroles ne nous arrive. Le bruit va crescendo mesure que le ministre parle. La droite reste silencieuse. Seul M. Colfs ricane, mais il est vivement apostrophé par M. Buyl et se résigne alors au silence. M. Vandervelde. Il ne sera dans l'avenir plus possible de discuter en core d'une façon courtoise avec le ministre des sciences et des arts, qui a dû faire son éducation chez certains casuistes. Lui, ministre charge de défendre votre enseignement, a porté contre ce même enseignement des accusations graves. M. Hymans. Des accusations men songères et méchantes. (i) M. Descamps, ministre des sciences et des arts et le rapporteur de son bud get, M. Colaert, peuvent se donner la main. Les deux font la paire. Le premier, avec son histoire de l'institu teur de Tongrinnes. et le second, avec celle de sa prière, se sont fourrés le doigt dans l'œil jusqu'au coude. (N. d. 1. R.) M. Vandervelde. Quant un minis tre accuse, alors qu'il a dans si m dossier une lettre qui remet les choses au point, il peut peut-être réclamer le bénéfice de l'inconscience, mais il nous est impossible de le prendre au sérieux. (Très bien gauche.) M. Harmignie rappelle le cas d'un instituteur de Jemappes qui prononça un discours contre la neutralité et qui fut blâmé par l'administration commu nale. (Cris Eh bien Eh bien Le tapage reprend de plus belle. Lorand propose de continuer la discussion de l'incident demain. A ce moment, une vive hilarité éclate brus quement. M. Descamps, qui n'a pas dit un mot jusque-là, se lance vers M. Masson, qui se trouve près de la table des sténographes, et essaie de le con vaincre en lui montrant des petits pa piers. AL Cooreman essaie en vain de faire décider que l'incident estclos. Tous les membres de la gauche protestent. M. Lorand. Nous voulons infliger au ministre le blâme qu'il mérite la discussion doit être poursuivie demain. :*rVs*t:IBI i miiim it i i Le Journal d'Ypres et le Nieuws- blad s'efforcent d'excuser les adminis trateurs du Bureau de bienfaisance de Poperinghe, condamnés récem ment par le Tribunal correctionnel de notre ville. Rien d'étonnant cela. Ces politiciens défendent leurs co pains contre vents et marées, et mal gré le JugementduTribunal,estiment le cas de ces administrateurs bien anodin. Seulement et ceci soit dit en passant il serait très intéres sant de savoir si, des délits^ identi ques étant commis par des admi nistrateurs libéraux, les pieux orga nes de notre clergé auraient la même indulgence et seraient d'avis que tout cela n'a guère d'importance Peuh dit le Journal d'Ypres, en haussant les épaules, voilà bien de quoi tant crier Veel gesçhreeuw en weinig wol ricane le Nieuivsblad Cette désinvolture apprécier des actes hautement blâmables, unique ment parce qu'ils ont été commis par des amis politiques nous apparaît corn me absolu ment scandaleuse. Nous nous sentons d'autant plus l'aise pour stigmatiser l'attitude de nos deux journaux locaux que nous pou vons nous rendre cette justice que jamais le parti libéral ne couvre de sa protection les fautes des siens et ne s'en rend solidaire Il en va tout autrement chez les cléricaux qui pré tendent avoir le monopole de toutes les vertus et n'admettent pas qu'on sache que des brebis galeuses pour raient se trouver dans le troupeau sacré. Si, le cas échéant, ils ne peuvent soustraire complètement les coupa bles l'action de la Justice, ils tâ chent au moins, par tous les moyens, d'excuser ou d'atténuer leurs méfaits Nous avons donc le droit d'appré cier sévèrement la thèse développée par le Journal d'Y près et le Nieuws- blad en vue de défendre et d'excuser la conduite des quatre Poperinghois. Les fonctions d'administrateur des établissementscharitables sont essen tiellement honorifiques dans l'esprit de la loi, l'octroi de ces fonctions est une sorte de récompense pour les citoyens reconnus comme présentant toutes garanties d'honorabilité, de délicatesse et de complet désintéres sement. C'est comme un hommage public rendu ces belles qualités et le législateur a pensé avec raison que les citoyens d'élite auxquels ces fonc tions honorifiques seraient dévolues, en seraient particulièrement honorés et se considéreraient comme tels. Généralement, il en est ainsi. Mais, l'étroit et mesquin esprit clérical est tout autre. Il gâte et avi lit tout. Ces étonnants administra teurs de Poperinghe et ceux qui les défendent, par conséquent n'ont aucune idée des sentiments élevés qui seuls doivent guider les gérants du patrimoine des pauvres. La probité la plus scrupuleuse, la délicatesse la plus sévère, le désintéressement le plus absolu paraissent des rengaines, des blagues Tout cela, c'est le gesçhreeuw du Xieuwsblad Mais la cupidité, le vil appât du gain illi cite, le profit personnel tirer de l'exercice d'une fonction publique, ça ne compte pas C'est \q« weinig wol Aussi les conséquences apparais sent-elles aussitôt elles sont inévi tables. C'est le relâchement de la discipline, le laisser-aller, le gâchis dans tous les services publics. La belle affaire V Is al gesçhreeuw en weinig wol Tous les journaux locaux et même étrangers ont blâmé l'attitude ridicule de notre bourgmestre traquant de malheureux cyclistes. Il est un autre sport, fort en hon neur par le monde entier, qui, pas plus que le cyclisme, ne trouve grâce devant les maîtres de notre cité c'est le sport patriotique du tir. La démolition de l'ancien Stand et la question du nouveau Stand, devenue légendaire Ypres, donnent la me sure des sentimentsquianiment notre édiiité l'égard des tireurs. Nous découvrons une preuve nou velle de cette animosité officielle, dans la lecture des comptes de la Garde enique de Roulers. L'effectif de la Garde de Roulers est, quel ques unités près, le même que celui de la Garde d'Ypres. Or, le compte annuel, supporté par la caisse com munale, s'y élève plus de 4150 fr. et est régulièrement approuvé par le Conseil communal. Ce compte com prend un subside de 1000 francs alloué une société de tir pour l'usa ge de son Stand et 250 francs comme prix de tir. A Ypres, le Conseil communal inscrit au budget annuel 1700 fr. pour l'administration de la Garde civique et gare au Conseil d'adminis tration de la Garde si ce chiffre est dépassé En présence d'arguments aussi bienveillants, le dit Conseil consacre, en tout et pour tout, sa branche principale qui est incontes tablement le tir, la très modeste somme de 150 francs; c'est environ le subside accordé, la Tuindag, au Vogelpik. Croira-t on, qu'il n'y a pas bien longtemps, ce poste a provoqué, au sein du Conseil communal, un débat très animé entre nos mandataires communaux et que le compte a failli retourner la Garde non approuvé Ce n'est point pourtant que nos édiles n'aiment les gens d'armes, vu qu'ils vont, le cœur léger,commettre le sacrilège de démolir les vieux et pittoresques vestiges historiques de la cité, pour élever aux gendarmes nationaux un palais style Renaissan ce flamande selon l'école S' Luc. Nationaaale Gendarmerie»l'en trée de la ville.. brrrr, cela donnera froid dans le dos aux étrangers qui daigneront descendre encore en nos vieux murs.démolis On ne parle en ville que de vols im portants de matériaux, plomb, cui vre, etc., commis au préjudice de la ville, notamment aux Halles. Les voleurs ne se gênaient pas pour transporter en plein jour des charge ments complets. Ces faits dénotent une véritable in curie de la part de nos administrateurs communaux. Si M. Fraeys, échevin des travaux publics, ne trouve pas le temps de s'occuper du service qui lui est confié, qu'il passe la main d'autres.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1910 | | pagina 2