Chronique de la ville.
A l'Association
Conservai! ice.
Miséricorde
La nécessité
de la Représentation
proportionnelle.
Le Journal (VYpres
doit être classé parmi
les mauvais journaux.
Correspondance.
Vols de matériaux.
Société des
Francs Arbalétriers.
Ypres.
du droit civil et du droit tiscal et les
récipiendaires ont acquérir ces con
naissances domicile ainsi qu'au bu
reau où ils sont stagiaires.
L'incorporation de ces jeunes gens
les mettra dans une situation d'éviden
te infériorité vis-à-vis de leurs camara
des dispensés du service militaire.
M. le ministre n'estime-t-il pas qu'il
serait équitable de faciliter le service
militaire de ces jeunes gens en leur
permettant de faire choix de leur gar
nison et en mettant leur disposition
un nombre suffisant d'heures pour
qu'ils puissent continuer leurs études
pratiques et théoriques
Réponse «lu ministre.
L'article 27, litt. H de la loi sur la
milice permet aux inscrits qui ne pour
raient, sans subir un préjudice grave,
interrompre leurs études ou leur ap
prentissage, de réclamer une exemp
tion temporaire de service.
Les cléricaux, après s'être cha
maillés pendant trois semaines, se
sont finalement décidés accepter
M Begerem, avocat Ypres, com
me troisième candidat sur la liste.
La campagne, qui faisait au choix
du Comité une violente opposition, a
fini par céder, non sans peine.
M. Begerem n'est pas un inconnu
pour les Yprois il a beaucoup varié
en politique et s'il est vrai de dire
qu'il n'y a que les imbéciles qui ne
changent jamais d'opinion, nul ne
contestera que le nouveau candidat
clérical est un malin.
M. Begerem ou un autre, peu nous
importeLe troisième siège nous
appartient et nous le garderons.
Pauvres Yprois, pauvre ville d'Y-
pres comment vous préparer la
grave nouvelle, que nous avons
vous annoncer Il ne s'agit plus
seulement de la fin du monde qui est
prédite pour le 18 Mai prochain, il
s'agit de bien pis que cela.... Vous
allez perdre votre bourgmestre, M.
Colaert
Lisez ce qui suit c'est la Gazette
de Bruxelles qui parle
Les jours de M. Descamps-David, en tant
qpe ministre des Sciences et des Arts, sont
irrévocablement comptés. Ses collègues du
cabinet, ayant déjà assez faire de tirer M.
Hubert des situations difficiles où il sé four
re constamment, le lâcheront la première
occasion qui ne sera pas une question de
principe clérical.
Et M. Carton de VViart se réjouissait
déjà. Hélas il lui faut déchanter, le por
tefeuille ne sera pas encore pour lui. Malgré
toutes les preuves de souplesse qu'il a don
nées, il ne serait pas encore suffisamment
perinde ac cadaver pour M. Schollaert,
lequel se méfie de la soumission trop abso
lue montrée par l'ancien compagnon de M.
Renkindans le combat démocratique.
Puis, deux députés de Bruxelles sont dé
jà ministres la province réclame, et on la
satisfera en confiant le département dont
dépend l'enseignement un bon soliveau
dont on est sûr M. Colaert.
Il veut bien être ministre pour la période
d'Exposition, mais, ses ambitions se bornant
là, il aura probablement satisfaction sous
peu.
On annonce que M. Fraeys s'ap
prête ceindre l'écharpe et que les
dispositions, cette fois, seront bien
prises pour empêcher un retour of
fensif. On ne veut plus que les dis
cussions, qui eurent lieu lors de la
retraite de M. Surmont comme mi
nistre, puissent se renouveler.
Dans toutes les localités où les
cléricaux ne sont pas les maîtres, ils
jettent de hauts cris contre les dépu-
tations homogènes et ne cessent
d'invoquer la nécessité absolue de
voir leur parti représenté.
Personne n'a oublié l'argument de
la presse cléricale, lors des élections
communales de 1887. L'administra
tion libérale homogène fut dépeinte
comme un véritable danger public
Il fallait que M. Colaert pénètre
dans le Conseil, pour contrôler les
faits et gestes des administrateurs.
Depuis que l'administration com
munale est tombée entièrement au
pouvoir des cléricaux, le contrôle
n'y est plus nécessaire nos maitres
ont changé leur fusil d'épaule. Aussi,
les a-t-on vus s'accaparer successi
vement de toutes les administrations
publiques, telles que Hospices ci
vils, Bureau de Bienfaisance, etc.,
etc., après en avoir écarté systéma
tiquement et injustement les anciens
administrateurs. On les toit aujour
d'hui défendre avec opiniâtreté cette
homogénéité qu'ils ont tant combattu
autrefois.
Selon leur habitude, les cléri
caux sont les plus chauds parti
sans de la Représentation Propor
tionnelle, là où celle-ci peut leur être
utile, mais ils la combattent partout
ailleurs.
Les libéraux poursuivent l'applica
tion de la R. P. tous les degrés
La Bonne Parole dans son n°
du 6 Février, a fait ressortir claire
ment le danger et les désavantages
que présentent les députations ho
mogènes, car il n'est pas bien diffi
cile de comprendre qu'un parti qui
est la tête d'une administration ou
d'un gouvernement, n'a rien crain
dre de députés de son bord, habitués
voter machinalement tout ce qui
leur est soumis par la majorité, et
n'ayant le moindre compte rendre
leurs électeurs de l'exécution de
leur mandat. Les faveurs sont réser
vées aux députations des arrondisse
ments où les divers éléments sont
représentés et dont les mandataires
de l'opposition ne se laissent pas
berner par de belles promesses non
suivies d'exécution, mais luttent con
stamment pour la défense des inté
rêts de leurs électeurs et qui sont
même de dénoncer au besoin, l'incu
rie de leurs adversaires.
S -7
Le Journal d'Ypres faisait naguère
une charge fond contre les journaux
anti-cléricaux, libéraux et socialistes
qu'il chargeait de tous les péchés
d'Israël. Et par la même occasion, il
lançait de vigoureux horions la
presse prétendûment neutre dont
ii faut tout autant se défier que de la
presse anti-cléricale le Christ n'a-t-
il pas dit Celui qui n'est pas avec
moi est contre moi.
Ces paroles, invoquées par \e Jour
nal, sont sa propre condamnation,
car quels signes reconnaît-on ceux
qui sont avec Jésus-Christ Lui-
même nous le dit clairement Le
monde connaîtra que vous êtes mes
disciples si vous vous aimez les
uns les autres. (Saint Jean, chap.
XIII, v. 35.)
Le Journal possède-t-il cet amour
du prochain dont Jésus-Christ faisait
la base de son enseignement, et sur
lequel il insista tant de fois durant
sa vie publique? Non, car s'il voulait
être avec Jésus-Christ et suivre ses
principes, il devrait obéir au Divin
Maître qui a dit Aimez vos enne-
mis, faites du bien ceux qui vous
haïssent, et priez pour ceux qui
vous persécutent, afin que vous
soyez les enfants de votre Père qui
est dans les cieux, qui fait lever
son soleil sur les bons et les mé-
chants, et descendre la pluie sur les
justes et les injustes. Saint Ma
thieu, chap. VIIv. 1-5.)
Il suffit de lire un numéro du
Journal d'Ypres pour être persuadé
qu'il ne pratique pas cette doctrine.
Donc, n'étant pas avec Jésus-Christ
il est contre lui.
Et au point de vue chrétien, quand
le Journal agit contrairement a la
doctrine de Jésus-Christ, il est beau
coup plus coupable que certains
autres journaux, car Tous ceux
qui agissent mal sont dignes du
châtiment, mais celui qui agit mal
sous le voile de la piété, et cache
ses crimes sous de fausses appa-
rences, mérite un supplice beaucoup
plus rigoureux. (Saint Jean Chry-
sostôme, Père de l'Eglise.)
Nous ne voudrions pas, pour beau
coup, être la place du Journal
d'Ypres
Nous recevons la lettre suivante
Monsieur le Rédacteur,
J'ai lu avec beaucoup d'intérêt votre
article intitulé Jolis principes clé
ricaux Fohs signalez là un triste phé
nomène de la veulerie qui envahit peu
peu ceux-là même qui les premiers
devraient donner l'exemple de la déli
catesse.
On en est arrivé considérer le mer
cantilisme comme monnaie courante, et
la probité scrupuleuse comme une ren
gaine, une blague, comme vous avez fort
bien dit.
Une autre manifestation de cette mal
heureuse tendance s'est encore révélée
audience correctionnelle même où furent
jugés les Poperinghois. C'est la présence
la barre, pour les défendre, de deux
avocats administrateurs publics eux-
mêmes
Je suis un vieux rat d'audience, et je
n'ai pas manqué d'assister, du fond de
l'enceinte publique, ces débats sensa
tionnels. La surprise que j'ai éprouvée
fut partagée par bien d'autres, et nous
nous demandions comment on peut,
comme avocat, défendre et excuser des
procédés que, comme administrateur, on
est obligé de désapprouver et même de
blâmer énergiquement. Les gens simples
ne comprennent pas cette dualité dans
une seule et même personne.
Veuillez agréer, etc.
C. Le Rat.
Notre correspondant a parfaitement
raison, mais quevoulez-vous! Chacun
entend les convenances professionnel
les sa façon. Il est certain qu'au sortir
du prétoire ces avocats redeviendront
les administrateurs consciencieux qui
réprimeraient rigoureusement les in
cartades de ceux dont ils ont con
trôler ou surveiller la gestion.
Cependant que répondraient-ils
celui, qu'ayant trouvé coupable ils
menaceraient de peines disciplinaires
ou autres, et qui leur riposterait Eh
bien quoi! J'ai été indélicat, j'ai
quelque peu trafiqué de mes fonctions
et me suis procuré quelque gain illi
cite. Mais c'était si peu de chose Pas
de geschrceuw n'est-ce pas, pour
si peu de wol Vous l'avez plaidé
ainsi devant le Tribunal
Qu'en pensez-vous, Journal d'Ypres
et Nieuwsblad
On parle actuellement beaucoup d'une
affaire de vols de matériaux, au préju
dice de l'administration communale,
dans laquelle seraient impliqués des
ouvriers de la ville d'Ypres. Voici en
réalité ce qui en est.
Les habitants d'un certain quartier
remarquaient depuis longtemps les al
lées et venues suspectes d'un des ou
vriers de la ville qui bien souvent se
rendait chez un marchand de vieilles
ferrailles du voisinage, chargé de sacs
qui, sans aucun doute, devaient conte
nir des métaux très pesants. Le quidam
se gênait si peu, que depuis un certain
temps il serendaitchez le marchand en
question, en plein jour, tel point que
des personnes lui demandèrent son
retour s'il avait reçu la bonne somme.
A-t-on prévenu l'administration com
munale Toujours est-il qu'en ces der
niers jours, la police a fait une enquête
qui a abouti la découverte du pot aux
roses. On s'est informé chez les mar
chands de ferrailles de la ville et on a
pu établir que l'un d'eux a acheté un
prix dérisoire de nombreuses quanti
tés de plomb, zinc et autres matériaux,
provenant des édifices communaux,
notamment des bâtiments des Halles,
où l'on fait actuellement d'importants
travaux de réparation.
m
On 11e s'explique pas l'incurie de
notre édilité et l'on s'étonne de la né
gligence de ceux qui doivent veiller
aux intérêts de la ville.
Il semble que Ton ne se montre pas
assez rigoureux dans le choix des ou
vriers que Ton embauche.
Tir du 21 Mars 1910
Au Cercle fixe.
Haut total Van Nieuwenhuyse C.
13-9-13-13 48.
Bas total Dupont V.
1-1-1-12 15
De la Fédération Artistique
Pauvre vieille cité dans la -plaine
perdue... e. verhaeren.
II
Le motif qu'on invoque en faveur du
changement de l'aspect de la place de la
Gare, changement dont nous avons parlé
dans notre premier article, n'est pas sé
rieux.
Nuremberg, ce centre économique si im
portant, n'a-t-il pu se développer sans raser
la belle enceinte circonscrivant la cité
moyenâgeuse Les remparts de Boulogne
ont-ils entravé la formation d'un quartier
nouveau plus vaste et plus peuplé que le
noyau urbain primitif Enfin les différents
grachten d'Amsterdam ont-ils exercé
une influence immobilisante sur le mouve
ment d'extension de la ville, ou ne sont-ils
pas plutôt la preuve de la nullité de la
thèse soutenue par les partisans de la démo
lition du vieux bastion d'Ypres Les exem
ples pourraient ainsi se multiplier, mais ils
sont assez typiques et assez variés pour être
concluants. Le fameux prétexte est d'autant
plus ridicule, que le besoin d'expansion ne
se fait nullement sentir Ypres, et que les
statistiques nous prouvent l'évidence que
la ville a une tendance marquée vers la
stabilité et même vers le recul économique.
La démolition des remparts qui furent les
témoins de tant de faits d'armes glorieux,
la preuve de l'autonomie locale, et qui for
ment aujourd'hui nombre de coins pittores
ques en même temps qu'une belle prome
nade, sera une nouvelle étape de cette
œuvre destructrive qui avance lentement
mais sûrement. La fièvre de la restauration
continue se propager et étendre ses ra
vages tout ce qui peut lui offrir quelque
champ d'action. Bientôt l'ancienne ville sera
totalement dépouillée de son cachet antique;
les yeux de l'artiste n'y trouveront plus ces
lignes frustes noyées dans des couleurs har
monieuses les monuments anciens seront
démolis, ou peut-être reconstruits mais sou
vent une nouvelle exception sans harmonie,
sans charme, sans poésie. Si C. Lemonnier
retournait visiter la capitale de la West-
Flandre, il ne sentirait plus cet esprit du
passé se saisir de son être, et ces monuments
neufs ou restaurés, seraient trop froids et
trop muets pour lui inspirer encore ces pa
roles éloquentes Sous les pierres qu'on
foule, derrière les murs qu'on frôle, des siè
cles sont couchés semblablement ces illus
tres trépassés qui, les jambes allongées et
les mains rejointes sur la poitrine, recou
vrent, au fond des églises, la dalle des
mausoléès et de leurs vides prunelles sem
blent contempler éternellement le rêve
évanoui de leur gloire
Il ne retrouverait plus ce Campo Santo
où tout parle de la mort Les ruines du
passé, les legs des temps qui ne sont plus,
les monuments grandioses des ères de puis
sance, alternant avec les humbles souvenirs
des siècles de décadence, auront jamais
disparu, et le poète, l'artiste, l'archéologue,
l'amoureux des villes pignons, se promè
neront, sans doute encore dans une nécro
pole, mais dans une nécropole ressemblant
aux cimetières des grandes villes modernes
et vaniteuses et ils resteront insensibles
devant ces monuments neufs, anguleux et
éblouissants mais incapables de féconder
l'imagination poétique et d'évoquer de
belles pensées parce qu'ils ne seront plus
«hantés par le vol tournoyant des souve
nirs, ces nombreux corbeaux de la ruine
Il est craipdre que bientôf cette ville
d'art n'aligneta plus- dans sa vétusté en
ceinte, comme dans un immense musée, les
souvenirs grandiloquents des siècles englou
tis dans l'abîme du passé. Ce ne sera pas
devant le flot montant de la vie économique
intense, sous la poussée de l'industrialisme
moderne, que disparaîtra le caractère domi
nant de l'antique et fière cité flamande,
mais sous l'action délétère d'une idée fixe,
entraînant la manie de la reconstruction et
delà restauration, produisant ce mouvement
irrationnel et stupide qui se saisit irrésisti
blement de la masse aveugle et l'entraîne
vers des gouffres dont elle est incapable de
mesurer la profondeur.
Le XXe siècle menace, hélas, d'être pour
Ypres, le digne émule de ce grand vandale
en matière d'art que fut le XIXe. Il débute
sous de mauvais auspices. On ne peut
applaudir les rebàtisseurs de villes d'art
qui, poussés par cette rage de faire grand,
démolissent pour reconstruire, sans songer