Chronique de la ville.
La dissolution.
Les Polichinelles
du clergé.
P P
U11 triste souvenir.
Ordre judiciaire.
Lu accident.
humanitaire de 1789 pour attirer enfin
l'attention des gouvernements sur la
question sociale (tonnerre d'applaudis
sements).
Et voyez, comme nous marchons
C'est d'en haut que nous vient l'exem
ple.
Permettez moi de vous lire quelques
lignes du discours prononcé par notre
Roi, lors de sa prestation de serment
le 23 Décembre 1909
Le devoir des princes est dicté
leur conscience par l'âme des peu-
pies car si le Trône a ses prérogati-
ves, il a surtout ses responsabilités.
Il faut que le souverain se tienne,
avec une entière loyauté, au dessus
des partis il faut qu'il veille au main-
tien des forces vives de la nation il
faut que, sans cesse attentif la voix
du pays et penché, avec sollicitude
sur le sort des humbles, le souverain
soit le serviteur du droit et le soutien
de la paix sociale.
Que Dieu m'aide accomplir cette
mission Quant moi, je serai tou-
jours prêt seconder les efforts de
ceux qui travaillent la Grandeur de
la Patrie, et qui, pénétrés de l'esprit
de concorde et d'avancement social,
élèvent le niveau intellectuel et moral
de la nation, développent l'éducation
et l'instruction, assurant la masse
un plus grand bien être.
Messieurs, il faut avoir vécu cette
heure pour comprendre l'enseigne
ment de ce beau langage.
Au silence solennel qui régnait pen
dant cette audition, succèdent des
acclamations sans fin prouvant au sou
verain qu'il était en parfaite commu
nion d'idées avec tous les mandataires
de la nation (bravos
Toutes les lois sociales, faites ou
faire, sont du domaine du département
de M. le ministre du Travail. C'est l'en
seignement professionnel, c'est la loi
sur les habitations bon marché, ce
sont toutes les œuvres de mutualité,
c'est la question de la salubrité dans
les ateliers et chantiers, c'est le repos
du Dimanche, c'est la loi sur la répara
tion des accidents du ti-avail ce sont
les pensions de vieillesse.
Toutes ces lois sont en vigueur, im
parfaites encore mais susceptibles
d'améliorations désirables.
Et demain ce sera la loi contre l'in
validité et contre le chômage ce sera
la loi sur les retraites ouvrières.
Quel programme attrayant, mais
aussi (pie de sacrifices consentir 1 11
faut marcher de l'avant, Messieurs, si
nous ne voulons pas être écrasés
(bruyants applaudissements.)
Mais je me hâte de dire que ce n'est
pas l'industriel seul qui doit subir le
fardeau de pareilles charges le capi
tal mérite aussi le souci des pouvoirs
publics et c'est donc l'harmonie entre
le capital et le travail qu'il s'agit de réa
liser C'est là l'œuvre d'un ministre
plein de bonne volonté, comme l'est M.
Hubert. Je suis le premier rendre
hommage au zèle et l'activité dont il
fait preuve dans l'exercice de ses hau
tes fonctions (applaudissements).
Et sur ce terrain si beau et si noble
où tous les hommes de cœur peuvent
et doivent se rencontrer pour le bien
de l'humanitéentièreil imported'émet-
tre un vœu c'est que toutes les na
tions civilisées cherchent conclure
des ententes internationales de manière
résoudre ces problèmes sociaux
sans secousse et au profit des deux
grands intérêts en présence le Capital
et le Travail, (vifs applaudissements.)
Mais, Messieurs, côté de ces ques
tions, en surgit une autre, aussi inté
ressante qui n'est encore qu'effleurée
c'est celles des classes moyennes, de
cette bourgeoisie si malmenée en ce
moment et qu'il ne nous appartient pas
de voir disparaître sans avoir tenté de
la sauver (tonnerre d'applaudisse
ments).
Prenons garde de rejeter dans le pro
létariat ces citoyens dignes de notre
sollicitude nous ne pouvons pas pré
voir l'étendue de leurs rancunes et de
leurs haines s'ils devaient se voir aban
donnés par ceux là même qui doivent
une égale protection toutes les clas
ses de la société (vifs applaudisse
ments.)
Nombreux sont les maux signalés
par la petite bourgeoisie nombreux
sont aus>i les remèdes attendus depuis
longtemps. Parmi ceux-ci je citerai la
Justice devant l'Impôt
Quoi de plus injuste que de voir la
société anonyme taxée suivant ses bé
néfices, taudis que le pauvre commer
çant doit toujours payer, même s'il ne
fait aucun bénéfice.
Ensuite, il faut lui donner le crédit
bon marché.
Certes celui-ci existe dans une cer
taine mesure, mais les établissements
que nous visons devraient être aidés par
l'Etat. Celui-ci leur donnerait des capi
taux, ce qui leur permettrait d'accor
der des crédits meilleur marché, (ap
plaudissements).
Il y a encore la Réduction des frais
de justice
Comprend-on que pour récupérer
25 francs, il faille parfois en dépenser
50 (applaudissements.)
Et enfin, il faut être au XX' siècle
pour voir que les négociants seuls sont
tenus au paiement de leur dettes et que
les particuliers peuvent en contracter
autant qu'ils veulent sans être atteints
par la faillite (vifs applaudissements).
Que la déconfiture civile soit établie
pour les particuliers ou bien qu'alors
la faillite commerciale soit abojie
(Bravos)
Je termine, MM. par le vœu Puisse
le XXe siècle être le siècle de la Paix
sociale.
Une longue ovation salue la fin de ce
remarquable discours qui sort si judi
cieusement des banalités habituelles.
Aussi nous croyons que ces paroles
si courageuses, dites avec l'autorité
qui s'attache la grande expérience et
la haute situation qu'occupe M. le sé
nateur Delannoy, auront un grand re
tentissement et qu'elles seront accueil
lies avec faveur et méditées avec fruit
tant par nos commerçants et nos indus
triels que dans nos différents ministè
res.
p*
A la rentrée de la Chambre la disso
lution dépendra surtout de l'attitude
de la Gauche. Si tous les députés libé
raux et socialistes veulent rompre avec
l'absentéisme qui a fleuri pendant les
derniers mois de la session passée, il
est certain que les80 membres de l'op
position peuvent obtenir des votes
hostiles au cabinet.
La situation de celui-ci estloind'être
brillante. Les cléricaux ne sont guère
unis et il faut s'attendre des frictions
entre les ministres et quelques droi
tiers. Les questions les plus secondai
res peuvent amener des déchirements
entre eux.
Le rôle de l'opposition, de l'avis de
la plupart de ses membres, va donc
grandir, et si elle veut, agissant avec
ensemble, elle obtiendra de grands ré
sultats.
C'est en elle que le pays mettra sa
confiance et tout indique qu'il ne sera
pas trompé, la dernière réunion de la
Gauche libérale en fait foi
Les politiciens cléricaux se défen
dent toujours vivement du reproche
de n'être que des pantins dont le
clergé tire les ficelles.
Après ce qui vient de se passer au
Conseil communal de notre ville, ils
auront quelque peine faire prendre
au sérieux leurs futures protestations.
En séance du 26 Juin dernier, dis
cutant le programme des Fêtes Com
munales, le Conseil communal s'est
copieusement occupé de la très* inté
ressante question de savoir s'il se
ferait remarquer par ces Messieurs
du clergé 9 heures ou 1 o heures
Le Conseil qui, d'après l'article 75
de la loi Communale ne peut s occuper
que de ce qui est d'intérêt communal,
discutait en effet une proposition de
M. le Doyen de S' Martin tendant
ce que la sortie de la procession de
N. D. de Tuyne laquelle depuis
un temps immémorial avait lieu 9
heures fût fixée dorénavant 10
heures.
L'« intérêt communal de cette
proposition consistait en ceci que la
procession, pure cérémonie du culte,
se trouve ravalée depuis que la poli
tique a remplacé la religion, au niveau
des vulgaires réjouissances publi
ques et par suite, figure au pro
gramme de la kermesse entre un
concours de jeu de cartes et un tir
l'arc quelconque.
Or, il s'est fait que ces Messieurs
redoutant avec quelque raison la cor
vée du jour commençant de très
bonne heure, auraient bien voulu
avoir une heure de répit et, consé-
quemment, désiraient que la proces
sion ne fît plus sa sortie qu'à 10
heures.
Le Conseil communal, admis
l'honneur d'être traîné derrière ces
Messieurs fut cependant invité
pour la forme ainsi qu'on le verra,
donner son avis sur cette importante
question.
Il en fut donc délibéré.
La presqu'unammité fut d'avis de
maintenir l'usage immémorial de la
sortie 9 heures un seul conseiller,
que l'idée de déplaire M. le Doyen
remplissait d'épouvante, voulait fixer
la sortie 10 heures. Tollé général
On accabla ce pauvre conseiller de
quolibets variés et on fit la parodie
ses dépens, avec la légèreté et la
grâce de l'Ane du fabuliste, du
thème connu sur l'arrogance sa
cerdotale», dont précisément tous ces
bonshommes étaient en ce moment
le jouet sans paraître s'en apercevoir.
Au vote, la proposition de M. le
Doyen fut blackboulée avec désin
volture.
Lorsque celui-ci eut connaissance
de l'accueil plutôt frais qu'avait reçu
sa communication, il eut un hausse
ment d'épaules bien naturel, et,
comme il estimait avec raison avoir
montré déjà beaucoup de déférence
ces braves conseillers en deman
dant leur avis, il décida tout simple
ment que, malgré le Conseil commu
nal de la ville d'Ypres, la sortie de la
procession aurait lieu 10 heures,
na
Cet ukase, notifié l'Administra
tion communale, fut reçu avec la
soumission respectueuse qui convient
un valet l'égard de son maître.
Et comme l'exhibition des habits
brodés, des claques et des décora
tions est d'une importance supérieure
toutes considérations de dignité et
d'indépendance civiques, nos Poli
chinelles du clergé se sont hum
blement inclinés.
Et voilà comme le programme des
fêtes communales indique que la sortie
de la procession de N. D. de Thuyne
aura lieu 10 heures, alors que la
décision du Conseil, en vertu de
laquelle le programme est établi,
porte que la sortie aurait lieu 9
heures et que, malgré l'affront reçu,
nos bons édiles suivront docilement
le cortège.
Mais il est possible que le bon
Dieu mette les choses au point en
noyant cette procession comme les
deux précédentes de cette année
sous la drache providentielle.
Depuis quelque temps le Journal
d'Ypres a dans sa rédaction un hom
me pieux qui encombre cette feuille
de sa prose, édifiante mais crevante
aussi.
Le Journal est aux trois quarts
rempli d'homélies et de sermons in
spirés par cet étroit esprit de piétis-
me rageur qui caractérise les bigots.
Il devient assommant.
Or, nous venons de lire dans la
Chronique religieuse de la Patrie
de Bruges, que l'Evêque a prescrit
des prières spéciales adpostulandam
aeris serenitatem C'est-à-dire, pour
demander la cessation des pluies.
Ce qui revient dire que la Divini
té intervient directement dans les
phénomènes météorologiques, amon
celant les nuages dans tel endroit,
les dissipant dans tel autre. La
croyance des anciens dans Eole ne
s'est donc guère modifiée chez les
bigots modernes.
Mais voici le chiendentCom
ment expliquer que la pluie contrarie
et même empêche fréquemment les
processions de sortir Tantôt après
une longue série de beaux jours en
soleillés, arrive une seule journée
drache, juste celle ou une procession
aura lieu sortie impossible ou bien
le temps paraissant incertain et mê
me menaçant, on espère que tout
ira bien cependant, et on risque la
sortie. Au beau milieu du parcours,
vlan la drache Dispersion, fuite,
sauve qui peut général Il faut sup
poser cependant que les processions
doivent être particulièrement agréa
bles au Très-Haut, puisqu'il y parti
cipe lui-même dans le S' Sacrement
Alors quoi L'homme pieux du
Journal d'Ypres ne pourrait-il nous
donner une explication plausible de
ce troublant problème, qui est de
nature nous rendre quelque peu
sceptique au sujet de l'intervention
Divine dans la pluie et le beau
temps.
Mais pas de calembredaines, ni de
sauts-de-carpe côté de la question,
ni d'injures, n'est-ce pas Il ne s'agit
pas de faire la pirouette en nous
traitant de mécréants et de blasphé
mateurs, mais de répondre nettement
la question Si Dieu s'occupe de
faire pleuvoir ou de faire briller le
soleil, pourquoi pleut-il sur les pro
cessions
.ajOOjE. g
Les funérailles de M. Joseph Mail-
liard, pensionnaire de l'Hospice du
Nazareth, ont eu lieu, Lundi dernier,
au milieu d'une assistance très nom
breuse.
Le défunt était âgé de 95 ans.
C'est ce malheureux vieillard, qui
était alité depuis plus d'un an, que
les cléricaux ont traîné, comme une
bête de somme, aux urnes, le 22 Mai
dernier, cinq minutes avant la clô
ture du scrutin.
Nos lecteurs se rappelleront que
trois cléricaux avaient placé cet hos
pitalisé, plus mort que vif, au milieu
du bureau de vote et sans avoir, au
préalable, demandé son consente
ment et sans même avoir exhibé sa
convocation, un de ces trois cléri
caux avait voté, en lieu et place, de
ce nonogénaire.
Sans vouloir prétendre que les
cléricaux aient, en amenant de force
aux urnes ce vieillard, abrégé ses
jours, nous tenons cependant pro
tester contre leur inqualifiable con
duite.
oog^OCHC'
Par suite des restaurations l'aile
Sud-Ouest des Halles, le Marché
aux Légumes a été transféré au petit
Marché au Beurre.
Il paraît que des faits d'une cer
taine gravité se seraient passés ce
nouveau Marché Couvert.
L'opinion publique en est vive
ment émue.
Le Journal d'Ypres, organe de nos
maîtres, toujours si bien informé, ne
pourrait-il nous indiquer les raisons
qui ont motivé ces faits.
Il importe que l'opinion publique
soit éclairée.
Visitez dans la Section belge d'Ali
mentation Grand Palais), le Stand de
la société en nom collectif ADOLPHE
DELHAIZE Gie. (Voir annonce plus
loin).
M. Dethoor, greffier adjoint surnu
méraire, est nommé greffier adjoint au
tribunal de 1e instance d'Ypres, en
remplacement de M. Dumon, décédé.
Mardi matin, vers 11 heures, le nom
mé Degroote Lucien était occupé
peindre la fagade de la maison occupée
par M Donck Ypres, Grand'Place,
lorsque tout coup son échelle glissa
sur les pavés du trottoir, mouillés par
la pluie. Degroote tomba de son échel
le, d'une hauteur de cinq mètres et