Journal de F Alliance libérale cFYpres et de l'Arrondissement.
AVIS
Dimanche, "28 Août 1910.
70e année. 35.
PRIX DE L'A BON M KM EN f
pour la villp. Par an 4 franc-;
pr la province Par an -1 fr. 50
p' l'étranger Par an 0 fr. 0O
aux Electeurs libéraux.
Les électeurs libéraux de l'ar
rondissement d'Ypres, qui re
çoivent de la part de l'adminis
tration communale notification
de la radiation de leur nom de la
liste électorale ou de la diminu
tion des votes avec lesquels ils
ont été inscrits la liste, sont
priés de s'adresser, sans retard,
munis de leurs pièces, au bureau
de l'Association libérale, rue du
Séminaire, de 5 6 heures du
soir.
Compétitions
ministérielles.
De la Flandre Libérale
Il se passe en ce moment un drame
politique parmi les cléricaux.
La presse catholique avait annoncé
comme certaines les nominations de
MM. Berryer et de Broqueville.
M. Berryer passe pour un conserva
teur Vieille-Droite qui a des sympa
thies diplomatiques pour les démocra
tes-chrétiens.
Mais, au fond, il penche plus vers la
Vieille-Droite que vers la Jeune-Droite.
Plusieurs choses le prouvent.
D'abord, il a tenté, au Sénat, de faire
ajourner l'application de la loi militaire
grâce l'amendement que l'on sait.
Cette attitude ne pouvait que plaire
M. Woeste et être très-désagréable M.
Carton de Wiart et ses amis.
Si le gouvernement combattit cet
amendement, c'est qu'il obéissait sur
tout au désir formel du l'eu Boi.
Ce n'est plus un secret pour person
ne aujourd'hui que Léopold II vou
lait la loi militaire et qu'il eût passé
même par la dissolution des Chambres
pour l'obtenir.
Il était prêt tout.
Le cabinet, malgré toutes les discor
des que cette grave question jetait dans
ses rangs, préféra satisfaire le souve
rain, de crainte des pires éventualités.
Quoi qu'il en soit, M. Berryer tenta
une manœuvre pour faire échouer le
projet que la Jeune-Droite avait vive
ment appuyé.
Une autre preuve que M. Berryer est
plutôt du côté des conservateurs, c'est
le contentement de la Gazette de Liège,
l'ennemie jurée de la Dépèche
La Gazette de Liège prend une part
spéciale cette joie unanime, ditno-
tre confrère. Elle s'honore d'avoir
compté le nouveau ministre de l'inté-
rieur non seulement au nombre de
ses meilleurs amis, mais aussi parmi
ses collaborateurs réguliers les plus
appréciés
Ces lignes ne laissent guère de doute
sur les opinions du nouveau ministre
de l'intérieur si tant est qu'il soit
définitivement nommé.
Quant M. de Broqueville, il n'est
pas douteux que lui aussi est un Vieil
le-Droite.
Le correspondant du Carillon, qui
a rencontré Mondorf le beau-père de
M. de Broqueville, M. le baron d'Huart,
écrit ce journal
La seule chose exacte en tout ceci,
c'est que M. Schollaert a olfert le por-
tefeuille au.baron de Broqueville qui,
sans être un vieux de la droite, n'est
non plus un jeune droite Sa can-
didature est d'autre part appuyée par
M. Woeste. Mais le député de Turn-
hout n'a pas accepté l'heure qu'il
est et il est probable qu'il invoquera,
entre autres, des raisons de santé
pour décliner l'honneur de reprendre
la lourde charge qu'on lui offre.
Il est donc bien évident que rien
n'est fait, et ce qui est tout aussi évi
dent, c'est que le baron de Broqueville
est l'homme de M. Woeste. Lui égale
ment veut se donner l'air de nager en
tre deux eaux, d'avoir autant de sym
pathie pour le groupe Verhaegen-Car-
ton de Wiart-Helleputte que pour le
groupe régenté par le pape laie, mais
c'est de celui-ci qu'il dépendrait poli
tiquement. Voilà ce que les démo
crates-chrétiens ne voudront pas.
Déjà le langage du Volk, organe de
M. Verhaegen, a été des plus signili-
catifs. Il a écrit que M. Schollaert vou
drait écarter certains députés, parce
qu'ils ont adhéré aux idées démocrati
ques. N'est-ce pas l'aveu qu'à cette heu
re les intrigues se donnent libre cours
et que le groupe des démocrates-chré
tiens s'oppose ce que les deux nou-
veauxministres fassent partie de la Vieil
le-Droite 11 ne leur suffit pas que MM.
Benkin et Helleputle soient déjà entrés
au gouvernement, M. Verhaegen, lui
aussi, estime qu'il a des aptitudes pour
devenir ministre. Et il est de fait que
s'il ne se dépêche pas, il pourrait ne
plus en trouver l'occasion.
Et que dire aussi d'un chef du cabi
net qui laisse s'accréditer le bruit que
MM. Berryer et de Broqueville ont ac
cepté un portefeuille, alors que rien
n'est encore décidé Le Boi n'est-il
pas reparti pour le Tyrol "sans signer
les arrêtés de nomination
Toutes ces circonstances décèlent un
Irès grand embarras et montrent que le
parti clérical est atteint d'une maladie
dont il ne se relèvera pas.
Le \audeville ministériel.
Dans l'esprit de M. Schollaert, la no
mination de M. Berryer et de M. de
Broqueville, qui tous deux sont des
champions de l'Union, devait lui per
mettre de tenir en respect et les vieux
et les jeunes catholiques. Mais le coup
ayant raté, les récriminations ont surgi
violentes de part et d'autre et l'on
cherche donner satisfaction tous
par une combinaison nouvelle.
Celle-ci amènerait un nouveau re
maniement notable. On déciderait en
fin M. Hubert se retirer, et M. De
Lantsheere, qui en a par dessus la
tète, aurait lui-même proposé sa re
traite.
On pourrait ainsi caser M. Carton
l'Industrie et éviter son intervention
lors de la discussion du projet de loi
sur l'enseignement primaire. D'autre
part, en nommant M. Seghers aux
Finances, on donnerait satisfaction aux
vieux et au groupe d'Anvers.
Il n'y a, parait-il, que M. Woeste qui
inquiète, mais en nommant M. Seghers
on espère l'isoler définitivement.
Vains elîorts.
De l'Avenir du Tournaisis
Les feuilles cléricales reproduisent
l'envi une lettre envoyée au Peuple par
le groupe socialiste du Conseil commu
nal gantois, dans laquelle ce groupe
conteste qu'il y ait jamais eu coalition
entre lui et le groupe clérical.
Vous voyez bien, s'écrient les di
tes feuilles, que les journaux libéraux
impriment un mensonge lorsqu'ils par
lent de l'alliance des catholiques de
Gand avec les socialistes peur l'admi
nistration en commun de cette ville
Nous n'avons pas nous occuper
des démentis et des affirmations, d'où
qu'ils viennent. Nous jugeons simple
ment d'après des faits qui parlent haut
et clair, et qu'il est impossible de nier.
Peut-on contester que les cléricaux
gantois aient décroché trois écharpes
d'échevins grâce aux votes des socia
listes
Peut-on contester que les cléricaux
gantois ont mêlé leurs suffrages ceux
des socialistes pour assurer l'élection
du citoyen Anseele l'échevinat des
Finances et du commerce
Est-il permis de nier une seconde
que cléricaux et socialistes gantois
s'entendent pour attribuer, par un sor
te de système de compensation, les
emplois communaux aux hommes de
leur parti
N'est-il pas vrai que cléricaux et so
cialistes gantois sont réunis dans un
même Collège qui n'existerait pas s'ils
n'avaient pas conclu une alliance con
tre les libéraux formant le groupe le
plus important du Conseil
Affirmer qu'il n'y a pas eu coalition,
.c'est jongler avec les mots, pour es
sayer de diminuer la valeur d'un acte
dont l'importance n'est pas dans la dé
nomination qu'on lui donne, mais dans
son caractère même.
Le Peuple le reconnaît d'ailleurs, en
ces lignes dont il fait suivre la lettre de
ses amis de Gand
Un seul mot d'explication.
Nos camarades gantois semblent
s'être mépris sur la portée de notre
observation initiale. Elle tendait tout
simplement démontrer que les ca
tholiques gantois n'avaient pas le droit
de crier au scandale parce que les libé
raux manifesteraient l'intention de vo
ter pour des échevins socialistes.
En effet, ainsi que nous l'avons dit,
c'est grâce l'appui catholique qu'An-
seele, le collectiviste, le révolutionnai
re, a été nommé échevin des finances,
des régies, de l'industrie, du commer
ce et du port. Preuve évidente de ce
que des situations politiques spéciales
peuvent obliger des mandataires, se
réclamant de doctrines les plus irré
ductiblement hostiles, se prêter un
effort réciproque.
Que cette communauté d'efforts se
dénomme cartel, alliance, coalition,
entente momentanée, peu importe. Le
fait subsiste eL il écrase de son énorme
niasse, toute velléité d'argumentation
cléricale contre le cartel
On ne saurait mieux dire. Et les jour
naux cléricaux s'efforceront en vain
d'établir une distinction subtile entre
leur entente avec les socialistes et l'en
tente des socialistes avec les libéraux
quand il y a entente clérico-socialiste,
ce n'est pas une coalition mais quand
il y a entente libéro-socialiste, c'est
une coalition Lorsque les cléri
caux aident M. Anseele ceindre une
écharpe d'échevin, la société n'est pas
en péril et la monarchie n'est pas en
jeu, mais lorsque les libéraux, en guise
de réciprocité rendront le même ser
vice il. Anseele, celui-ci recouvrera
aussitôt sa nuisance révolutionnaire, la
société sera menacée et le trône sera
ébranlé
Le plus naïf d'entre les électeurs,
quand la presse réactionnaire lui tien
dra ce langage et tentera de lui don
ner la frousse du cartel en agitant
ses yeux le fameux spectre rouge
se dira, vexé de ce qu'on puisse le
croire assez sot que pour s'y laisser
prendre
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annouces judiciaires 1 fr. la ligne.
On me considère donc comme un
imbécile
Et il se vengera des mauvais farceurs
qui ont une aussi fâcheuse opinion de
son intellect.
Les Cléricaux
Révolutionnaires.
Il semble qu'en Espagne, on se trou
ve devant un véritable mouvement ré
volutionnaire exploité par les carlistes.
A Begona la municipalité, maire en
tète, assistait lundi une cérémonie
religieuse. Le prédicateur, le père
Guillin, en a profité pour critiquer M.
Canalejas. 11 l'a traité de petit Com
bes de petit Clemenceau neu
rasthénique, de cheval emballé lâché
dans un magasin de porcelaine.
Qu'il prenne garde s'est-il écrié.
Le fouet sanglant dont il nous frappe
tombe parfois sur les épaules du des
pote.
Et, détail piquant, le prêtre qui par
lait ainsi est prédicateur de la chapelle
royale de Madrid. 11 va être poursuivi.
D'autre part, la junte catholique de
Berga adresse aux catholiques et aux
jaimistes (carlistes) un manifeste en
flammé qui semble être d'un autre âge
L'heure est arrivée, dit-il, de vo
ler fa défense de notre sainte religion
et de notre mère l'Eglise. Notre ruptu
re avec le maudit gouvernement libé
ral est un fait.
Lorsque les gouvernements em
ploient des armes indignes, il faut fai
re appel résolument aux armes. La
haine sans frein des libéraux commet
envers nous toutes les injustices, tous
les abus. Four nous défendre, nous
emploirons toutes sortes d'armes
toutes seront bonnes le poignard,
le Browning. Il faut les tourner contre
tous ceux qui ont des idées libérales,
car ce sont des hérétiques qui corrom
pent la terre et seront brûlés un jour
dans les enfers.
Catholiques et jaimistes, que la
mort ne vous arrête pas Dieu vous
recevra dans le ciel les bras ouverts
et vous serez récompensés toute l'éter
nité pour votre sacrifice pour la cause
de la religion.
Le pape vous enverra de Borne sa
bénédiction.
Attaquez, poursuivez les libéraux:
exterminez les incendiaires des cou
vents et les violeurs de sœurs.
Que Dieu vous aide La juu^e
catholique et jaimiste.
Qu'est-ce que nos conservateurs ca
tholiques belges pensent de ces appels
la violence, au meurtre et la révo
lution
On se rappelle qu'au lendemain du
vote de la loi scolaire de 1879, le lan
gage de nos curés et des petites feuil
les cléricales de province, n'était pas
sensiblement différent.
Ces gaillards ne sont partisans de
la légalité que lorsque ce sont eux qui
occupent le pouvoir. Une fois, dans la
minorité ils ne dédaignent pas le moins
du monde de recourir la violence.
Peut être nous en apercevrons-nous
dans quelque temps.
Les divisions de la droite.
De l'Indépendance
A Liège, cléricaux-conservateurs et
cléricaux-démocrates, en guerre depuis
des années, semblent vouloir se récon
cilier, du moins se rapprocher. Cet es
poir inspire la presse de droite des
articles enthousiastes sur l'union ca-
i l'mi0> fait la force.
Paraissant te jUintanehe.
- Vires acquirit eund§.
On s'abonne au bureau (iu journal, kue de Dixmcde, 5î, Ypres. annonces, les faits
divers et les réclames sont reçus pour l'arrondisse nent l'Ypres et s deux Flandres -tu bureau
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