AVIS
d'Extension
Universitaire
Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de F Arrondissement.
CEiiCEE D'ETUDES
Dimanche, 9 Octobre 1910.
70e année. \To 41.
Vires acqliiiit eundo.
PRIX DE L'A BO M V E M K X T
cou» la ville Par an -4 franc*
p' la provivce Par an 4 fr 50
ri i.étranger Par an 6 fr. 60
aux Electeurs libéraux
Les électeurs libéraux de l'ar
rondissement d'Ypres, qui re
çoivent de la part de l'adminis
tration communale notification
de la radiation de leur nom de la
liste électorale ou de 3a diminu
tion des votes avec lesquels ils
ont été inscrits la liste, sont
priés de s'adresser, sans retard,
munis de leurs pièces, au bureau
de l'Association libérale, rue du
Séminaire, de 5 6 heures du
soir.
ET
Y P R E S.
Cours commun
plusieurs facultés.
Le Comité central a décidé l'organi
sation de séries de conférences for
mant cours (avec sytiabusqui auront
pour objet l'étude des manifestations
caractéristiques de la vie intellectuelle
et sociale des peuples voisins de la
Belgique, l'époque contemporaine.
Si l'essai qu'il tente cette année réussit,
il organisera en 1911-1912, en ce qui
concerne l'Allemagne et l'Angleterre,
des cours analogues celui dont on
trouvera ci-contre le sommaire. Il est
superflu d'insister sur l'intérêt qu'offre
la connaissance précise des grandes
civilisations dont la Belgique est en
quelque sorte le point deconvergence.
La nature de ce cours a nécessité
son attribution plusieurs professeurs.
CIVILISATION FRANÇAISE
Evolution politique,
économique et sociale
par M. L. LECLÈRE,
de la faculté de philosophie et lettres.
Les jérémiades de
.\l. Woeste.
Sous le titre Craintes et Espéran
ces M. Woeste publie dans la Revue
Générale un article sur la situation
politique. Les Craintes, il les met du
côté de son parti tandis que les espé
rances sont du côté de l'opposition.
De façon magistrale, le leader de la
droite décrit ainsi la triste situation de
son parti
Et tout d'abord nous souiTrons d'un
peu d'usure. Comme je le faisais re
marquer au dernier Congrès de .Mali-
nes, quelques voix protestèrent. Assu
rément, notre cause est par son essence
l'abri d'une telle mésaventure elle
échappe aux morsures de la rouille.
.Mai-, parmi les adhésions qu'elle re
cueille, il en est de plus ou moins fer
ventes, et certaines d'entre elles sont
parfois su-ceptibres de céder aux ran
cunes de l'intérêt froissé ou non satis
fait. Dans la poussée de bien-être qui
entraine actuellement le monde com
bien n'y a-t-il pas de mécontents
Combien n'envient pas un sort plus
heureux Combien ne sont pas tentés
de reprocher au gouvernement de ne
pas faire tomber sur eux la manne des
jouissances
Puis, des fautes de détail ont été
commises. Ce n'est pas mon rôle de
lesénumérer. Qu'il me suffise de dire
que l'optimisme règue trop souvent
dans les rangs catholiques. L'optimis
me n'est pas une lumière il aveugle
le pessimisme ne vaut pas mieux il
paralyse. Ce qui est indispensable,
c'est une clairvoyance qui tienne
compte du bien comme du mal et qui
ne dédaigne pas les avertissements de
la prudence, c'est un travail incessant
s'inspirant de la vieille parole latior
improbus omnia vincit
Une troisième cause qui explique la
confiance de nos adversaires, ce sont
les funestes divisions qui ont lini par
avoir leur répercussion au dehors.
Lorsqu'il y a un an, j'ai poussé ici-
même un cri d'alarme et que j'ai dé
ploré l'antagonisme que manifestaient
quelques députés se qualifiant de jeune
droite contre le gros de notre armée
législative, les reproches ne m'ont pas
été épargné. Quoi donc m'a-t-on dit,
parler de discordes au lendemain des
grandes et solennelles démonstrations
de Malines, n'y a-t-il pas là un déli aux
faits les mieux établis Je laissai dire
mais bientôt plus personne ne put nier
ce qui apparut avec tous les caractères
d'une vérité d 'évidence. Et un journal,
le Bien public, qui s'efforce en maintes
circonstances de garder une juste me
sure, ne tarda pas dénoncer les rava
ges de nos dissentiments Les ordres
du jour votés par les assemblées ca
tholiques dans les diverses parties du
pays, écrivit-il en Décembre 1909, at
testent que les divisions de ta droite se
sont étendues au parti lui-même. Jus
qu'à ce jour il n'y avait d'autres que
relles qu'entre certains députés peu
nombreux et, dans la presse, entre
quelques journaux. L'ensemble du
parti désavouait bien haut ces antago
nismes. Aujourd'hui l'ensemble du
parti risque d'être atteint lui-même si
l'on n'y met ordre, tant un mauvais
exemple est contagieux.
Les dissentiments qui insensible
ment s'étaient glissés dans le parti ca
tholique trouvèrent dans la question
militaire une occasion de s'affirmer et
donnèrent aux espoirs de l'opposition
une hardiesse qui jusque-là avait cru
devoir se contenir.
Quoi qu'on pense au sujetdes solu
tions qui ont été données cette ques
tion, deux choses sont certaines. La
première, c'est que celle-ci a été sou
levée intempestivement l'expérience
du volontariat n'était pas complète
elle avait d'ailleurs été mal conduite,
et c'était bon droit qu'on -réclamait
de sa part plus de sincérité. En second
lieu, il est regrettable que, pour résou
dre le problème, une majorité ait été
cherchée gauche. Rien ne désoriente
plus un parti qui tient le gouvernail
que de laisser la minorité l'avantage
de s'en emparer dématé, privé de
boussole, il perd ainsi la juste confian
ce qu'il doit avoir en lui-même, et les
blessures qu'il en ressent ont toujours
de la peine se cicatriser. Aussi est-
ce avec raison qu'en motivant leur hos
tilité la nouvelle loi militaire, les dé
putés catholiques de Liège ont dit par
l'organe de Mrrancotte La réfor
me militaire devait notre avis s'ac
complir sans heurter l'opinion, sans
bouleverser les habitudes et sans sus
citer de divisions dans le gouverne
ment et dans sa majorité 11 ne faut
pas s'étonner après cela que la gauche
ait exulté C'est grâce ces divisions
kt droite), constata le comte Goblet
l'assemblée de la Ligue libérale du 28
Novembre 1909, que nous avons pu
réaliser la suppression du remplace
ment... C'est là une victoire de l'oppo
sition.
La loi qui a été faite peut-elle au
moins être envisagée comme une loi du
rable? Au sein même du Parlement, les
membres de la gauche qui l'ont soute
nue se sont chargés de démentir un tel
pronostic. A les entendre, les exemp
tions ecclésiastiques n'auront pas de
durée au meeting, de l'Alliance libé
rale, M. Janson a déclaré la réforme
insuffisante et incomplète Liège, le
2.5 Janvier 1910, dans une assemblée
libérale, M. Neujean avait déjà dit
Cette toi vivra-t-eile Non, elle n'est
qu'une ébauche. 11 faudra réduire en
core le temps de service Et de-fait,
étant donné le service obligatoire, le
problème de la durée de présence des
miliciens sous les armes ne peut tar
der se poser de nouveau si bien
qu'on peut appliquer au général llelle-
baut le mot d'Erasme J'ai couvé un
œuf Luther l'a fait éclore j'ai couvé
un œuf de poule Luther en a fait
éclore une corneille
On a soutenu, il est vrai, que les po
pulations étaient restées étrangères ou
indifférentes aux vifs débats qui ont
retenti dans nos Chambres. Je crois
que c'est se tromper. N'est-ce donc
rien que l'exclusion de l\l. Cousot
Dinant et le désistement volontaire de
M. de Lalieux Nivelles N'est-ce rien
que l'échec de M. De Coster et les
13,000 votes de préférence attribués
M. Coïts Bruxelles N'est-ce rien que
notre recul Anvers et la réélection
de tous les députés de droite qui s'é
taient prononcés contre la réforme
Certes, les effets électoraux de la
loi n'ont pas été poussés jusqu'à leurs
dernières conséquences. .Mais pour
quoi D'abord parce qu'au moment
des élections la première application
du régime nouveau n'était pas encore
réalisée ensuite, parce que les catho
liques ont compris que, quelque justi-
fié que fut le mécontentement du plus
grand nombre d'entre eux, une cause
restait debout, la cause catholique,
bien supérieure toutes les questions
contingentes que celle-ci réclamait
le sacrifice de leurs ressentiments et
que dèa lors le ralliement autour du
drapeau commun s'imposait.
Moi-même j'y aidai de tout mon pou
voir, et bientôt l'opposition se chargea
elle-même de contrebalancer les atouts
que les scissions de la majorité parais
saient lui avoir assurés.
Ou comprend, après cela, que les
cléricaux se soient réjouis de leur re
cul aux dernières élections, parce
qu'ils avaient pu éviter encore l'irré
médiable chute.
.Mais la question ne se pose pas
moins de savoir si avec six voix de
majorité le parti clérical pourra conti
nuer gouverner.
Assurément, répond M. Woeste
Pourvu qu'elle soit unie. Et pour
qu'elle le soit, il faut, 1° la disparition
des différences de programmes entre
la Vieille et la Jeune Droite 2° la dis
cipline qui empêche la présentation de
candidatures dissidentes 3° la dis
parition de groupes séparés au sein du
parti catholique i° l'abandon de la
tactique qui consiste former les ma
jorités parlementaires contr <j gros
des élus catholiques avec l'appui de la
gauche.
C'est beaucoup de conditions, n'est-
ce pas, imposées un parti usé, désu
ni, etqui se sent un doigt de sa perte.
ANNONCES:
Aunoaces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
L'article de M. Woeste va d'ailleurs
produire un elfet tout fait contraire
celui qu'on en attendait. Déjà La Mé
tropole traduit ainsi le sentiment de la
grande majorité des cléricaux
On ne manquera pas de reprocher
M. Woeste d'avoir remis nos divisions
en lumière et d'avoir attisé le feu qui
couvait sous les cendres. Dans cinq
ans son étude aurait été unepaged'his-
toire rétrospective, elle est aujourd'hui
un article, magistral d'ailleurs, d'irri
tante polémique. Avec le respect que
nous professons pour son éminent au
teur, nous nous permettons de lui dire
que l'heure n'était pas venue ou était
passée de s'en prendre avec acrimo
nie la Jeune Droite et ses chefs.
Et voilà l'indéfectible union plus
compromise que jamais
L'affaire du fivasuï.
Du correspondant bruxellois de la
Flandre Libérale
L'affaire du Rasai prend décidément
chaque jour plus d'importance et le
débat auquel elle donnera lieu la
Chambré, promet d'être intéressant.
Au premier abord l'opinion avait
paru un peu indisposée contre la Com
pagnie,dont les prétentions semblaient
exagérées etqui le sont certainement.
Il reste après examen des faits, un sen
timent de vif étonnement, l'égard de
M. Begerein dont la conduite, en qua
lité de délégué de l'Etat, est vraiment
extraordinaire. M. Begerem est depuis
longtemps beaucoup plus financier
qu'homme politique ce en quoi il res
semble d'ailleurs nombre de ses col
lègues de la droite, la majorité pour
rait-on dire, de ses collègues.
Il a la mentalité du financier. Evidem
ment cet ancien ministre de la justice
ne voit plus normalement. Il ne peut
plus parler la même langue que le
vrai parlementaire.
Mais ce qui ressort encore plus net
tement de cette alfaire et de tous ses
détails, c'est l'impéritie de M. Renkin
comme ministre des colonies. Sans
doute, la situation du ministre, pris
entre L'ancien régime et le nouveau,
entre Léopold II et le Parlement, puis
entre la volonté formelle du nouveau
souverain d'accomplir les réformes
promises et des situations spéciales
causées par des monopoles de fait,
sans doute sa situation était difficile.
M. Renkin pouvait en sortir en jouant
franc jeu. Il s'embourbe depuis des
mois d'ans les chemins détournés, es
saie par mille artifices de sortir du ma
récage, et ne fait, chaque pas, que
s'y enlizer davantage.
Il avait lait, au début quelque im
pression en parlant des choses du
Congo. Il avait l'air de tout connaître
fond. Il affirmait, tranchait, niait, avan
çait avec un aplomb imperturbable,
si bien que, lorsqu'il fallut nommer un
ministre des colonies, il put se faire
prier longuement, pendantque le malin
M. Helleputte gardait prudemment,
mais provisoirement, le portefeuille
des chemins de fer.
M. Renkin fut l'homme indispensable
ou du moins il put se croire tel, tant
on le lui répéta tant il fut encensé. Il
perdit visiblement la tète, et c'est le
secret de sa conduite vis-à-vis de la
droite dans la question militaire, de sa
politique coups de cravaches M.
Renkin, pris d'un orgueil immense,
crut vraiment qu'il était le maître de
la Belgique et qu'il pouvait choisir son
heure que le futur cabinet serait le
sien
Il fallut bientôt déchanter, et l'aifaire
des trente millions porta un coup mor-
l'union pait la force.
l'arasMSititi te MMintanche.
On s'abaune au bureau du journal, hue de l)ixmi de, 53, Ypres.
divers el les réclames sont reçus p>ur l'a r mI ssemeiu d'Ypres et -.s .1
du Progrès. Pour la publicité eu déliais des deux Plan 1res, s'il
Uomptoir de Pabliciué JA'JQJiî-J rdf iîî3 Itl Il, PI ice le
téléphone 5230. Pour les annonces on traite forfait.
Ljs annonces; les faits
ux Flandres iu bureau
>ser exclusivement au
B'ouckère, Bruxelles,
r
LA
DEPUIS 1870.
Dimanche 6 Novembre 1910,