Chronique delà ville. Tous les esprits éclairés et impar tiaux seront unanimes reconnaître que la très ancienne et très respectable société générale des officiers retraités, qui s'est toujours consacrée corps et âme faire le bien et défendre les intérêts les plus élevés de la Patrie et de l'armée, avait droit un peu plus d'équité. A tous égards, il ne faut pas que l'in fortune et les détresses de ceux qui ont recours notre aide soutirent des suites d'une mesure aussi pitoyable de l'autorité. Haut les cœurs Envisageons l'ave nir avec contiance, et réservons toute notre sollicitude, l'œuvre entreprise par nos ainés et si vaillamment soute nue pendant plus d'un demi-siècle. La solidarité a toujours été une des plus nobles qualités de l'Armée, où l'on a l'âme généreuse nous comp tons fermement sur elle dans les cir constances présentes. Elle pourra s'af firmer une fois de plus sur le principe de la philanthropie. Les Français, les Allemands, les An glais, les Autrichiens, les Hongrois, les Grecs, les Russes, les Américains, les Serbes, les- Bulgares, les Italiens, les Espagnols, les Portugais, ont le suffrage universel pourquoi les seuls Belges en seraient-ils indignes I enseignement ménager. Ménagères, vous tenez en mains les destinées de votre famille. C'est de vous que dépendent la santé, la joie, la prospérité des vôtres. C'est vous qui, avec peu de ressources, pouvez appor ter le bien-être au foyer, voire môme réaliser annuellement une économie de cent cent cinquante francs des personnes compétentes qui ont étudié fond la question ouvrière, l'ont prou vé différentes reprises. Si nous voulons, nous n'aurons plus de ces ménages où la quinzaine est dé pensée avant de l'avoir gagnée nous ne verrons plus ces maisons mal te nues parce que la femme est plus sou vent chez la voisine que chez elle nous ne connaîtrons plus ces enfants courant les rues, couverts de vête ments malpropres, mal raccommodés. Que d'enfants aussi restent maladifs ou meurent en bas-àge, par suite de l'ignorance de leur mère qui les élève encore selon des pratiques mauvaises s'inspirant trop souvent de pernicieux préjugés Le morceau de charcuterie acheté la hâte ne constituera plus l'invariable diner de l'ouvrier. Tous ces maux disparaîtront, quand la jeune tille sera mieux préparée remplir sa grande mission. Assurément, les mères ne trouvent pas toujours le temps né cessaire pour faire l'éducation ména gère de leurs filles. Une institution spéciale s'en charge. C'est l'école mé nagère qui, dans la fillette, forme la femme, la ménagère, la mère de fa mille. Si la femme est préparée aux devoirs du foyer, son mari sera retenu chez lui par une ménagère propre et d'hu meur avenante, des enfants bien éle vés, une habitation toujours en ordre. Elle saura l'attendre avec une bonne soupe et une étuvée de pommes de terre qui vous met en appétit en fran chissant le seuil de la maison. Pour vingt vingt-cinq centimes par tète, elle préparera un repas qui donnera de nouvelles forces au travailleur, qui a trop souvent recours l'alcool-poi- son pour se donner des forces factices. Il est d'ailleurs prouvé que le tra vailleur, nourri convenablement, exé cute plus facilement des lourdes beso gnes et gagne de plus gros salaires. Quelques mois de fréquentation de l'école ménagère rendent la femme capable de laver, repasser et raccom moder le linge et les vêtements. Habi tuée la propreté et l'ordre, le Lundi matin, la ménagère regarde avec or gueil partir au travail son mari et ses fils. Leurs pantalons sont rapiécés, leurs chaussettes raccommodées, et comme ils sont propres Ils s'en vont joyeux pour la journée parce qu'ils sentent que leur travail profite tous. De bonne humeur et proprette, parce qu'elle sait régler ses dépenses et son temps, la femme, pré parée par l'école ménagère, fait de son intérieur un vrai nid où chacun se plait. On n'y cannait pas les tristes consé [uences des fréquentes visites au cabaret. A côté du nécessaire, la femme sait donner l'agréable peu de frais, elle trouve moyen de distraire toute sa famille. Elle sait qu'il n'est pas de petites économies elle ne se laisse pas tenter par un bon marché apparent il n'y a pas, pour elle, ce que certains marchands appellent des a occasions Initiée de bonne heure distinguer la qualité des denrées ali mentaires et des tissus, elle est même d'apprécier leur valeur. Habile dans les travaux l'aiguille, elle confection ne ses vêtements et ceux de sa famil le. Elle en prolonge la durée par un bon entretien et un savant raccommo dage. Le bien-être du foyer est bien moins proportionné aux ressources du mé nage qu'aux vertus de la femme. Il suffit de jeter un regard autour de soi, pour constater que les ménages les plus heureux ne sont pas ceux où il rentre le plus d'argent. L'aisance dé pend principalement du savoir faire et du courage de la ménagère. A un autre point de vue, on peut dire que l'école ménagère initie la jeune fille différents métiers et dimi nue les inconvénients d'un long ap prentissage. En effet, la future appren tie repasseuse, blanchisseuse, n'arrive- t-elle pas l'atelier déjà bien dé brouillée Une maîtresse de maison n'engage) a-t-elle pas dans de meilleu res conditions et avec plus de confiance, comme bonne, femme de chambre, voire même cuisinière, une jeune per sonne qui aura passé par l'école ména gère Pères et mères de famille, vous aiinez trop vos enfants pour ne pas vouloir leur bonheur. Faites l'avenir de vos filles en complétant leur in struction primaire par un bon ensei gnement ménager. Le budget en Hollande. Le ministre des finances néerlandais vient de présenter son projet de budget pour 1914 La situation précaire du Trésor, qui fut explicitement reconnue dans le dis cours d'ouverture des Etats généraux est crûment mise en lumière par le projet que le ministre vient de soumet tre aux Chambres. Le montant total du budget s'élève 300 millions 200.000 florins ei oet plus élevé de 7 millions que celui de 1910. Il convient d'y ajouter encore 7 mil- lions200.000 florinsde dépenses extra ordinaires. Il vaun déficit de 12 millionsGOO 000 florins, que le ministre se propose de couvrir en maintenant les imposi tions momentanées qui sont en vi gueur depuis les quelques années que le budget clôture en déficit. Ce sont notamment les 10 p. c. additionnels sur le revenu. Mais ce sera insuffisant et le ministrea escompté dans l'établis sement de son budget, le projet d'aug mentation des droits de succession, soumis en ce moment la législature. Quelles sont les dépenses qui exigent cette aggravation considérable des charges budgétaires En général, ce sont les subsides aux écoles spécialeset les dépenses pour la guerre et la mari ne. Qu'on en juge par quelques chiffres les subsides l'enseignement libre augmentent de un million 180.000 flo rins, et le moloch militariste voit sa part majorée de un million 282.00 flo rins. Le discours du trône annonçait une revision dutarif douanier. Jusqu'à pré sent, il avait été formellement promis par tous les ministres qui se sont suc cédé, que les recettes qui en ré sulteraient seraient affectées aux lois de prévoyancesociale. Il n'en sera rien car cet argent, fruit de la politique protectionniste, servira également amortir le déficit. C'est de la même manière que le produit de la majora tion des droitsd'accisessur l'alcool,qui fut une déception pour le fisc, avait été destiné dégrever les accises sur le sucre. Il n'en fut rien. Ce ministère qui depuis bientôt trois ans, ne fait que piétiner sur place, est comme tout ministère clérical qui se respecte, parjure ses promesses de réformes ouvrières. En 188i, la charge des impôts indi rects représentait onze francs par tète d'habitant. Elle atteint aujourd'hui di.i -ueuf francs par t te d'habitant, soit ne av. 'Lit'1" de qua rante francs sur le budget annuel d'une famille. Leur dépit. A l'occasion de la reprise des cours de nos écoles officielles, nous avons pu constater, avec une véri table satisfaction l'augmentation considérable du nombre des élèves. A l'Ecole moyenne, il y en a plus de deux cents ce chiffre n'avait jamais été atteint. A l'Ecole payante pour Filles de la rue S1 Jean la population est dou blée Ce brillant résultat démontre pé remptoirement que notre population éclairée et indépendante reste sym pathique nos écoles publiques. C'est un camouflet bien mérité l'adresse de nos édiles qui cherchent par tous les moyens combattre l'en seignement officiel et qui travaillent sournoisement la suppression de notre Ecole payante pour Filles. Leur dépit ne connaît plus de bor nes ils vont jusqu'à accuser leurs adversaires d'user de pression et d'intimidation. Il nous semble superflu de préten dre que la pression et l'intimidation ces armes favorites des cléricaux n'ont jamais été mises en pratique par les libéraux. Si la population de nos écoles of ficielles ne fait que croître et embel lir, c'est qu'elles cons.ervent la fa veur des parents, qui les trouvent supérieures aux écoles concurrentes, malgré qu'elles aient compter avec l'hostilité évidente des pouvoirs pu blics. Le IVe Congrès international dArl public. La quatrième journée du Congrès d'Art public a été tenue Ypres, Mardi 11 Octobre dernier. Nous avons remar qué parmi les congressistes, qui étaient venus de très loin, des dames, des ec clésiastiques et de vieux Messieurs. Au passage des étrangers, des hom mes, des femmes viennent curieuse ment aux portes. Nos concitoyens se demandent quels sont ces visiteurs in connus arrivés un jour de semaine en si grand nombre Tous ces étrangers assisteront au congrès de l'art public qui se tiendra dans la Salle Pauwels. Avant d'ouvrir la séance, M. Colaert souhaite la bienvenue aux congressis tes. 11 leur dit l'effort fait par les auto- rites de la cité Yproise pour sauver les trésors d'art qu'elle possède. Immé diatement après, le Congrès tient sa quatrième séance sous la présidence de M. Kuypers, architecte hollandais. Après cette courte séance, on passe dans une salle voisine où le diner est servi. A l'heure des toasts, M. Kuypers prend la parole pour remercier l'édili- té Yproise de son bienveillant accueil. Le bourgmestre, charmé de tous ces éloges, remercie encore. L'on quitte la vaste salle aux boiseries du XVII1'°° siècle et l'on s'en va, en face, visiter l'église S' Martin et le Cloître qui l'en toure. C'est, dirigés par l'archiviste, M. De Saegher et l'architecte de la ville que les congressistes visitent lecloitre. Ils sont de l'avis de rendre l'ancien couvent des Pauvres Claires son an cienne splendeur. Puis on revient sur la Grand'Place. On examine le travail de restauration des Halles, on le dis cute aussi non sans une certaine cha leur. Il y a sur les toits de l'édifice de larges écussons qui provoquent des colloques animés. L érudition les dé fend, l'art les combat. On se réunit de nouveau dans la Salle Pauwels. Après avoir voté diffé rents vœux, les membres du Congrès, l'unanimité, émettent le vœu que l'admirable cloître S' Martin soit con servé et préservé. La question irritante de la restauration des Halles est de nouveau abordée. M. Broerman con damne le système adopté. Notre bourg mestre et l'architecte de la ville le sou tiennent. On s'échauffe, mais l'heure du départ ayant sonné la discussion est forcément et heureusement arrêtée. Les congressistes quittent regret notre petite ville d'art toute blanche avec ses larges places plantées d'ar bres, avec ses rues où l'herbe lleurit. Société Rovale des Francs Arbalétriers. Oiseau Vandaele Alfred. Haut total Dehollander Hector. Bas total Olluvn Léon. Wri Importante usine demande bon voyageur. Appointem., commission et frais de voyages. Ecrire bureau du Journal. Théâtre d'Ypres. On nous annonce pour le courant du mois de Novembre, une représentation du chef-d'œuvre d'Emile Verhaeren LE CLOITRE, drame en 4 actes. Ce sera une représentation du meil leur goût et qui aura, sans nul doute, le succès qu'elle mérite. Dans un prochain numéro, nous donnerons de plus amples détails. Le Con grès d'Art public. Par train spécial il s'est transporté Mardi Ypres il a été reçu 11 heu res et demie du matin dans la salle échevinale des Halles, où les congres sistes ont écouté un chaleureux dis cours de bienvenue de M. le député Colaert, bourgmestre de la belle cité west-flamande. L'antique édifice du XIII0 siècle, le plus remarquable monu ment civil d'Europe datant de la pre mière époque ogivale, a été visité en détail par les excursionnistes, qui, tout en rendant hommage la sollicitude de la municipalité pour cette antique ar chitecture, ont cependant émis de vives critiques au sujet de la restauration des Halles et du Beffroi, auquel on procède pour le moment. Aussi, les vastes écussons brillants, polychro mes et dorés, qui se découpent sur le versant tout nouvellement ardoisé du toit, ont semblé produire un déplora ble effet sur la plupart doo Ce n'a pas été la seule impression pénible ressentie Ypres par les gens de goût. Pour notre part, nous avons été profondément attristé par la maniè re dont on restaure, dont on achève de restaurer car cette réfection arbi traire est presque achevée les légè res et gracieuses arcatures aveugles ornant si délicatement la partie supé rieure de la façade principale et des façades de la cour. Ou ne remplace pas seulement tous les cordons de briques moulurées qui les constituent, mais encore, et ceci est impardonnable, les curieux modelions de pierre blanche servant de supports aux retombées des arcs. Plus de six siècles avaient peine émoussé le reliefde ces pierres saillan tes dont on exécute des copies banales qu'on substitue aux anciennes, si pati- nées, si pleines d'âme et que les ou vriers massacrent coups de maillet, attendu qu'il n'est point possible de les extraire aisément de leurs alvéoles... Ce n'est point une raison parce que un ou deux de ces masques expressifs étaient abîmés par le temps qu'il fallait détruire volontairement les autres. Mais ou a voulu éviter la discordance des tons, en insérant et là quelques mo difions nouveaux parmi d'autres savou- reusement noircis par les années. C'est là du pur vandalisme, dont on doit faire remonter la cause au manque de con trôle sur les architectes trop fantaisis tes chargés de cette restauration abu sive. On conçoit que l'assemblée a été houleuse qui a été tenue l'après-midi, après un délicieux déjeuner servi en la ci-devant salle-bleue, dans le cabi net des échevins. Les congressistes ont adopté plusieurs vœux au sujet de la décoration murale, celle du grand Delbeke avait impressionné profondé ment le matin de la physionomie des villes, des étangs urbains, des pa trimoines d'art mobilier, des musées historiques, mais on n'a pris aucune résolution au sujet de la restauration très controversée des Halles, l'hono rable M. Colaert ayant d'ailleurs dé claré qu'il ne ferait pas enlever large comme sa langue de la dorure, de la peinturlure des toits.... g. - a- r i rrgvKflwrm J*i Tir au Roi du 10 Octobre. Roi Pintelon Félix. Tir offert par le Roi. Blason Varié. llCipaiTt a o*5 vujage.

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Le Progrès (1841-1914) | 1910 | | pagina 2