Chronique delà ville. L'Ecole payante de la rue Sl Jean au cours de l'année 1911. conformé ment au plan indiqué par l'exposé des motifs du budget déposé. J'ajouterai que Mon gouvernement est fermement résolu favoriser la prospérité et assurer l'avenir du Congo Belge, en complétant sans retard l'outillage éco nomique de notre belle colonie. Messieurs, telle est l'œuvre qui vous est soumise. Avec l'aide de Dieu, vous saurez la poursuivre, ayant toujours en vue le bien du Pays et la grandeur de la Patrie. (Très bien très bien Applau dissements). Sa Majesté se lève, salue l'assemblée et se retire avec le même cérémonial qu'à son arrivée, au milieu des cris de Yrive le Roi S. M. la Reine et la Famille royale se retirent ensuite, tandis que partent les cris de Vive la Reine MM. les Sénateurs se retirent dans leur salle de délibérations. La séance royale est levée 1 h. 3/4. sf: Elle a débuté par la vérification des pouvoirs. Dans un discours développé, M. Jou- rez a répondu M. Verhaegen. L'élec tion de Nivelles a été très honnête du côté libéral et l'orateur l'a prouvé. Puis il a articulé de nombreux faits de cor ruption qu'il a attribués aux cléricaux. Sous sa propre responsabilité il les a cités. Ils sont accablants pour certains personnages. L'orateur a rappelé qu'en 1890, Waterloo, les cléricaux ont été pris la main dans le sac de la corruption et ont été condamnés par la Cour d'Assises. L'un des condamnés a été pourvu d'un superbe emploi parses amis politiques. Très applaudi, M. Jourez a montré pourquoi le corps électoral de l'arron dissement de Nivelles avait évolué. Après ce discours, M. Woeste s'étant levé, M. Royer a dit Voilà le profes seur de fraude etlechef des fraudeurs Puis il a expliqué ces paroles en rappelant que lors de la discussion du projet de loi sur les fraudes, M. Woeste s'était abstenu, comme représentant, sans doute, de toutes les fourberies et de toutes les hypocrisies». Et la séance a été levée. La deuxième commission s'est occu pée de réfection de Bruxelles. M. Nolf a fait observer qu'une erreur de 3,000 voix avait été commise au détrimentde la liste libérale dans le canton de Schaerbeek. Vérification faite, la com mission a constaté que le fait était exact et le clulfre de la liste n° 3 a été rectifié de 96,634 il devient 99,634. Le discours du Trône. La presse libérale est d'accord pour reconnaître que le discours du trône ne nous dit rien qui puisse nous fixer sur la politique du gouvernement dans la session prochaine. On y découvre peine des traces d'une bonne volonté louable mais qui n'a rien de gouver nemental vers un meilleur avenir pour nos classes laborieuses et, de plus en plus, l'opinion publique sépare la couronne de ses conseillers. La presse ministérielle se tient sur la réserve trop parler nuit. Le Patriote tient le record. En tète de son compte- rendu de la séance, il publie... mie recette pour conserver... lés truffes. Il faut être le Patriote pour se préoccu per avant tout de cette recherche là Le XX' Siècle nous apprend que M. Hubin est atteint de socialisme épilep- tiforrne et que la comtesse de Flandre a ajusté de son face-à-raain l'extrème- gauche en délire tandis que le jeune prince Charles semblait trouver très amusants ces messieurs qui jetaient des petits papiers en poussant des cris divers. Méditait-il un jeu nouveau essayer avec le grand frère et la petite sœur C'est possible Mais, si intéressantes que soient ces constatations, elles ne peuvent rempla cer lesdéclarationsqu'attendait le pays. Le Peuple est content on a fait du bruit et on a montré que les citoyens savaient se faire remarquer. L'attitude correcte de MM. Vander velde et Destrée, mettant le Roi en de hors de ces tumultueuses démonstra tions, ne leur attire cependant aucun reproche de la part des «purs» de leur parti. Se déciderait-on s'assagir et comprendre que la grossièreté n'est jamais un argument, même pour la meilleure des causes. Espérons-le pour la gauche socia liste. Quoi qu'il en soit, en essayant de résumer l'impression produite par le discours du trône, nous en arrivons un procès-verbal de carence. Interviews de quelques députés M. PaulJanson M. Paul Ilymans M. Bertrand La manifestation de iJiai leroi. Favorisé par un temps superbe, la manifestation de Charleroi, organisée pour protester contre le refus d'agréa- tion des écoles normales du Hainaut, a remporté un magnifique succès. Sep tante-huit parlementaires, députés et sénateurs, y ont pris part près de six cents sociétés anticléricales y étaient représentées par 155 drapeaux bleus, 19-2 drapeaux rouges et 221 bannières diverses. Le recensement chronométré des manifestants ayant pris place dans le cortège les évalue 45,000 Après une visite par les parlementai res des œuvres scolaires du Hainaut, Université du travail, école des éstropiés, etc., un déjeuner intime a eu lieu présidé par M. Buis. Puis, le cortège s'est formé et a défilé dans les rues de Charleroi, au milieu d'une foule enthousiaste. A la Bourse plusieurs meetings ont eu lieu en même temps dans les gale- lies du rez-de-chaussée et l'étage. La foule a applaudi MM. Buyl, Buis- set, Destrée sous la présidence de M. Buis, MM. Masson et Vandervelde ont pris la parole. Voici l'essentiel du discours de M. Masson Faisant trêve aux dissentiments, socialistes et libéraux sont d'accord pour cette cause sacrée rétablir la liberté. J'ai pu constater aujourd'hui cette solidarité momentanée pour une cause juste. Le refus d'agréation est une des phases de la lutte du gouvernement contre le Hainaut, qui on ne donne que les miettes de la table nationale. (Applaudissements)Même pour l'école des estropiés, le gouvernement n'a pas un centime. (Huées). Tous les jours il y a des attaques contre le Hainaut. Mais pendant qu'en Flandre la province consacre un million pour un séminaire, le Hainaut fournit la classe ouvrière, l'outil par excel lence qui doit l'aider s'épanouir au point de vue industriel. (Applaudisse ments.) Dans 15 ou 20 ans, quand l'œuvre scolaire du Hainaut aura fait triompher notre classe ouvrière sur le marché mondial, on ne dira plus que c'estde l'argent jeté. Que ceux qui veu lent l'enseignement confessionnel le fassent, mais nous avons le droit d'en avoir un autre. La manifestation d'aujourd'hui de cirn(liante mille hommes ne suffit pas. H faut défendre nos œuvres avec obsti nation. Notre colère ne sera apaisée que lorsque nous aurons arraché au minis tère la parole de justice et d'expiation. (Une longue ovation, bruyamment répé tée salue la péroraison de l'orateur.) M. Vandervelde a terminé sa haran gue par cette chaleureuse péroraison Nos ouvriers sont d'ardents tra vailleurs. Notre bourgeoisie a le senti ment de la liberté et nous sommes gouvernés par de misérables cléricaux. 11 faut qu'ils s'en aillent Ovation enthousiaste). Nous devons adopter deux devises En 1830, quand nos pères ont trouvé que le joug hollandais était insuppor table, ils ont pris pour devise «L'union fait la force Soyons unis, tant qu'il le faudra pour débarrasser le pays de la domination qui le dégrade. Au XVIe siècle, la population des Pays-Bas, héroïque défendre ses libertés, avait pris pour devise Je maintiendrai Nous avons nos écoles défendre. Nous avons l'avenir de nos enfants défendre. Nous avons défendre l'ave nir de notre classe ouvrière et ses ins titutions merveilleuses. Avec les Gueux du XVIe siècle, di sons Je maintiendrai, je maintien drai (Toute la salle est debout accla mant frénétiquement l'orateur). Sur la proposition de M. Buis, le meeting a acclamé l'ordre du jour sui vant Considérant que la Constitution, la" loi provinciale, la loi scolaire, recon naissent le droit de fonder des écoles normales. Le meeting, Considérant que les écoles du Hai naut ont été organisées conformément la loi et s'y sont conformées Considérant que le ministre, en refu sant l'agréation, sans la justifier, a commis un acte arbitraire, mettant hors la loi une province qui avait fon dé des écoles justifiées par l'insuffisance des écoles de l'Etat. Proteste avec indignation contre l'at teinte la liberté d'enseignement dans les provinces et les commîmes. Invite le gouvernement donner l'agréation, décide de ne mettre fin au mouvement qne lorsque justice sera obtenue. Concours de l'Académie des Sciences, des Arts et des Lettres. Monsieur Robert de Beaucourt, d'Os- tende (Ghistelles), va pour la 4e fois prendre part au concours du Prix Adelson Castiau Amélioration du sort de l'ouvrier, au point de vue moral, physique et intellectuel. Nous souhaitons bonne chance l'écrivain Yprois, qui a tant fait pour Ghistelles il fut classé aux concours précédents, le second. Peut-être mani- feste-t-il avec trop de franchise, ses vues philanthropiques pour être lau réat. En tous cas, nous admirons sa ténacité et sa noble devise Un grand cœur fait de grandes choses S'il sti mule la société pour qu'elle s'intéresse l'humble ou si, il lui fait quelque reproche cause de quelque manque d'initiative et d'association, le but est très louable. Dans de précédents numéros, nous avons dépeint la situation déplorable qui est faite cet établissement, que les cléricaux, depuis longtemps, ont voué la ruine. Nous avons signalé le cas des 12 enfants, retenus au jardin d'enfants, alors qu'ils se trouvent dans les con ditions pour être repris dans l'école primaire. A quoi sert-il nos maîtres, de faire des règlements qu'ils n'obser vent pas dans la suite En effet, celui du 26 Mars 1892, sur les écoles gardiennes, est on ne peut plus clair et précis sur ce point. Jugez-en Nous avons également fait ressor tir les anomalies dans la répartition des cours il n'est nullement besoin de commentaires, quand nous préten dons qu'il est totalement impossible une même institutrice, si capable fût-elle, de donner convenablement quatre cours différents, dans une même classe. L'enseignement, de vant se faire dans des conditions pareilles, ne peut être sérieux, car, n'oublions pas que chaque institu trice a son ordre du jour, lui prescri vant ses cours, d'heure en heure. Figurons-nous donc une personne, animée de la meilleure volonté, se trouvant dans l'obligation d'ensei gner un cours, soit d'arithmétique, soit de grammaire, soit toute autre branche eh bien, on exige de cette institutrice qu'elle corrige les devoirs et leçons de quatre divisions diffé rentes, qu'elle explique et prescrive les nouveaux devoirs et leçons, et tout cela, en une heure.... Il serait superflu, croyons-nous, d'insister davantage. L'article 5 du règlement des éco les communales, du 30 Juillet 1887, détermine comme suit, le nombre de divisions que doit comprendre une école complète Degré élémentaire, deux 1" année. divisions 2e Degré moyen, deux di- 3e année. visions (4e Degré supérieur, deux 5e année. divisions 6e Quatrième degré, une division. Oserait-on nous accuser d'être trop exigeants, lorsque nous récla mons une institutrice par degré Quatre institutrices pour quatre clas ses, le nombre serait-il exagéré, quand il y a lieu d'assurer l'ensei gnement 80 élèves (car en tenant compte des fillettes du jardin d'en fants, ayant dépassé l'âge de 6 ans, ce nombre serait atteint.) Chaque institutrice aurait donc dans sa classe deux divisions et serait même de donner ses cours d'une façon conve- Séance du 9 Novembre 1910. M. Destrée a entendu faire, propos des dernières élections, une remarque générale. C'est qu'elles n'ont donné au parti gouvernemental ni une majorité absolue, ni une majorité relative, etque trois membres occupent indûment leur siège dans l'assemblée. M. Woeste a répondu que les élec tions correspondaient la vraie situa tion du pays et qu'elles étaient en har monie avec la loi. M. Verhaegens'occupant de l'élec tion de Nivelles, a dit que l'argent y avait joué un rôle important. Des preu ves a-t-on demandé Gauche. Le dé puté de Gand n'en avant apporté aucu ne, le débat s'est animé, a pris même une tournure très vive. Judas! Rénégat! a-t-on dit M. Verhaegen, dont le rap pel l'ordre a été réclamé par MM. Franck, Janson et Hymans. M. Beer- naert, doyen d'âge, au milieu d'un vacarme assourdissant, a suspendu la séance. A la reprise, il a déclaré qu'il ne rappelait personne l'ordre des injures ayant été proférées de divers côtés. La Chronv/ue résume en ces termes l'opinion de la presse C'est dans sa demeure que nous avons trouvé le tribun du libéralisme M. Paul Janson nou* donne cette appréhension sur la séance de la Chambre L'impression qui se dégage du dis cours du Trône, est, sauf certains passages louables et paraissant plutôt l'œuvre per sonnelle du Roi, d'une banalité décevante. On aurait mauvaise grâce rendre l'orateur royal responsable du vide qui se dégage des paroles que lui a dictées le gouvernement que nous subissons ce dernier, qui ne possède ni programme dé mocratique, ni idéal généreux, ne pouvait inspirer aucun discours de nature susciter la joie que provoque toujours un progrès sérieux. Je souhaite que bientôt le Roi puisse être mis même de faire un discours parle mentaire qui soulèvera l'approbation et l'enthousiasme de la nation. Et M. Janson, en disant ces paroles d'une voix forte, donne l'impression que ce mo ment pourrait bien être proche. Prévoit-il donc la chute du gouvernement clérical Déplorant ensuite les incidents qui ont marqué la séance de la Chambre, le leader ajoute qu'il importe de souligner que les protestations ne visaient pas la personne du Roi, mais le gouvernement contre lequel se révolte l'opinion publique. Sans vouloir donner l'incident une importance exagérée, il faut cependant en conclure que le pays a assez, et même trop, des agisse ments du ministère clérical. Le discours du trône est muet sur les questions principales qui nous intéressaient, c'est-à-dire l'instruction obligatoire et l'unification des lois électorales. Ceci ne doit étonner personne. On devait s'y attendre. Nous savions tous en effet que le gouvernement n'a pas de programme. Le discours du trône...? Il peut se résu mer en ces mots Le gouvernement pose O et retient tout. Il se montre, en effet, décidé ne rien faire pour l'instruction obligatoire. D'autre part, il nous parle des encouragements qu'il faut donner aux écoles primaires. Ces paro les nous font supposer de façon certaine que nos maîtres se proposent d'allouer de nou veaux subsides aux écoles libres. Il en sera ainsi tant que les cléricaux seront au pou voir. En cequi concerne l'incident qui a troublé la séance de la Chambre, l'attitude des so cialistes ne peut être considérée comme un acte d'hostilité envers la personne de la Reine, ni celle du Roi. C'est une simple protestation contre une manifestation faite dans une tribune publi que durant une séance de la Chambre. Supposer qu'un des assistants ait crié Vive le suffrage universel On l'eût expulse immédiatement, n'est-il pas vrai Article /r. L'école gardienne n'ad met que des enfants ayant au moins trois ans et au plus six. île

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Le Progrès (1841-1914) | 1910 | | pagina 2