Chronique de la ville.
Au Sénat.
constata en 1909 que la mortalité in
fantile avait baissé de 52 p. c. Leices-
ter et de 4 p. c. seulement Xottin-
gham, C'est là une constatation de la
plus haute importance.
Dans son ensemble, la mortalité in
fantile diminue, et, d'après John
Buras, la diminution de la mortalité
coïnciderait avec l augmentation de la
sobriété du peuple anglais.
Quoi qu'il en soit en cette matière
d'élévage de l'enfance, le grand mal
c'est l'ignorance des mères, le sens
émoussé de la propreté, et c'est là en
core une raison pour que dans notre
pays nous réclamions avec insistance
l'instauration de l'instruction obliga
toire.
L'élection de \amur.
Le résultat de l'élection de Namur
mérite de ne pas passer inaperçu. Il
confirme avec force les symptômes
déjà enregistrés et qui montrent le
pays enfin éclairé et abandonnant le
gouvernement clérical.
Il est d'autant plus significatif qu'il
vient précisément un moment où la
presse cléricale fait des ell'orts achar
nés pour rendre le cartel effrayant, et
qu'il montre la majorité cléricale for
tement diminuée dans la province où,
précisément, le cartel existe depuis le
plus longtemps.
Cette province est l'une de celles où
le parti catholique dispose des plus
puissants moyens d'action. La proprié
té y est peu morcelée et aux mains de
hobereaux dévoués au gouyernement.
Pour cette élection partielle la
quelle ils allaient sans l'espoir de vain
cre puisqu'elle se faisait la majorité
absolue, les anticléricaux n'avaient
fait, nous l'avons dit, qu'une campagne
électorale fort réduite. Sans doute,
leurs deux candidats, MM. Uieguet et
Speyer, qui avaient donné leur con
cours désintéressé, ont travaillé éner-
giquement pendant les quinze jours
qui ont précédé le scrutin et ils ont
été secondés par des orateurs libéraux
et socialistes zélés. Mais enfin, ce n'é
tait point là, ce ne pouvait être une
campagne très efficace pour laquelle
le corps électoral pouvait se passion
ner.
Les cléricaux avaient un candidat
très populaire dans la province et ils
avaient pour eux cette supériorité
d'une majorité depuis longtemps ac
quise. Ils avaient avec eux toutes les
forces organisées, de l'Eglise, du parti,
du pouvoir. Ils s'étaient d'ailleurs
livrés une propagande active, une
campagne d'attaques violentes contre
les candidats du cartel.
Tout permettait donc de croire que
cette journée serait bonne pour les
cléricaux.
Or, elle leur a apporté une lamenta
ble défaite. De 8,400 voix qu'elle comp
tait en 1904, leur majorité tombe
2,900 voix.
Les cantons de Namur et de Gem-
bloux nous ont donné de fortes majo
rités qui compensent le fléchissement
des cantons de Fosses et d'Andenne
dans le canton d'Eghezée, nous ga
gnons des voix et la majorité cléricale
est entamée dans les cantons de Phi-
lippeville, Beauraing, Rochefort et
Giney. Il y a statu quo dans les can
tons de Dinant et de Gedinne, et la
journéé a été bonne pour le cartel dans
les cantons de Gouvin, de Walcourtet
de Florennes.
Tout cela dans les conditions défa
vorables que nous avons montrées.
Les cléricaux, en s'emparant, au
mépris de toute équité, d'un siège que
la représentation proportionnelle avait
donné leurs adversaires, ont donc
simplement réussi fournir une nou
velle démonstration de leur déchéance.
L'élection de Namur apporte un
nouvel argument ceux qui disent
qu'une évolution profonde s'est pro
duite dans le pays et que celui-ci n'est
plus représenté par la majorité cléri
cale.
La reine el les socialistes.
M. Braun, député de Gand, adresse
au Peuple la lettre suivante
Gand, 11 Novembre 1910.
Monsieur le directeur,
Je lis ce qui suit dans votre numéro
du 9 conrant
Nous tenons d'une source absolu
ment sûre que la reine, en quittant le
palais de la Nation, a déctaré l'un
des membres de la délégation parle
mentaire qui lui faisait escorte Je
m'attendais ces incidents et ne m'en
étonne pas. Il est très naturel que les
gens qui ont quelque chose deman
der s'adressent nous. Je l'ai déclaré
mes enfants pour calmer leur effare
ment je leur ai dit ce que voulaient
les socialistes et je leur ai désigné M.
Vandervelde qui est un homme remar
quable.
Je suis le député libéral qui est ainsi
mis en cause je tiens faire loyale
ment et sincèrement le récit de la con
versation que j'ai eue l'honneur d'avoir
avec S. M. la reine, l'issue de la
séance de Mardi.
M. le député Verhaegen, qui faisait
également partie de la délégation, avait
ramassé un des papiers lancés par les
socialistes et vint le montrer S. M. la
reine.
Je m'attendais de la part de S. M.
des paroles de régi et qui eussent, du
reste, été bien justifiées.
Loin de là, S. M. la reine, répondant
la question que je lui faisais, si elle
n'avait pas été impressionnée par ce
qu'elle venait d'entendre
Mais non, aucunement, ne pou
vait-on pas s'attendre ces événe
ments
Et le prince Charles, n'a-t-il pas
été effrayé
Non plus, il s'est amusé des petits
papiers qui volaient.
Et le prince Léopold
Il m'a demandé ce que ces cris si
gnifiaient. Je lui ai dit Ces person
nes réclament quelque chose et il est
très naturel que quand on veut récla
mer, on crie pour obtenir, comme ton
frère et toi vous faites quelquefois
L'enfant m'a demandé alors Et ce
monsieur qui parle de papa C'est
leur chef, un homme important, un
grand orateur.
Sur ces mots, la conversation a pris
fin.
Je vous prie, Monsieur le Directeur,
ëe vouloir publier cette lettre et je
vous présente l'expression de ma con
sidération distinguée.
E. BRAUN,
Membre de la Chambre
des Représentants.
A la commission
de l'adresse.
La commission spéciale'de la Cham
bre chargée de rédiger le projet
d'adresse en réponse au discours du
trône s'est réunie Jeudi après-midi. M.
Woeste a donné lecture du projet. M.
Jansori a exprimé le regret qu'il n'y a
rien en ce qui concerne l'instruction
obligatoire, et l'unification des lois
électorales. 11 a fait remarquer qu'à la
Chambre il y a une majorité réelle pour
ces réformes. Il ne reste plus que des
oppositions individuelles.
11 constate que M. Woeste dans son
projet d'adresse se félicite de la nou
velle loi militaire qu'il a si énergique-
ment combattue l'année dernière.
Le projet est voté droite contre gau-,
che. MM. Janson, Hymans et Vander
velde y joindront des notes de la mino
rité.
La séance s'ouvre 2 heures sous la
présidence de M. Simonis.
On commence la discussion de l'a
dresse en réponse au discours du
trône.
cation des lois électorales, l'obliga
tion de l'enseignement primaire, des
réformes financières consistant ne
plus faire supporter parle budget ex
traordinaire les charges qui devaient
être couvertes par les ressources du
budget ordinaire, la généralisation du
service militaire permettant la réduc
tion du temps de présence sous les
drapeaux, l'amélioration des pensions
civiles et militaires.
Pour tout le reste, la gauche adhère
l'adresse proposée par la droite. Cer
tains passages, notamment ceux rela
tifs la liberté plus grande du com
merce au Congo méritent d'être ap
puyés.
Nous voudrions aussi savoir comment
sera résolue la question du recense
ment décennal et de l'augmentation du
nombre de députés et de sénateurs. Il
est impossible que l'on procède leur
nomination par le système majoritaire.
Il faut que la R. P. soit appliquée. Très
bien gauche).
Le Sénat est prêt appuyer toutes
les mesures tendant l'amélioration
du sort des travailleurs.{Bruitgauche).
L'orateur approuve le texte da l'a
dresse.
Puis M. Lafontaine développe la
note qu'au nom de la gauche socialiste
il a annexé au projet d'adresse.
La discussion a continué Vendredi.
A propos
de l'absentéisme.
M. Albert Asou, député libéral de
Tournai, vient d'adresser La Der
nière Heure l'intéressante lettre que
voici
Je viens de lire votre article sur
l'absentéisme des députés et je suis
absolument de votre avis que les
absents ont tort.
Permettez-moi cependant de vous
présenter quelques observations de
nature faire apprécier la question
d'une façon plus équitable Ce faisant,
je ne suis pas suspect, car j'étais pré
sent au vote qui a inspiré votre article,
je me pique d'assiduité aux séances de
la Chambre et je ne crois pas que ma
voix y ait fait défaut un seul scrutin
important depuis que j'exerce mon
mandat.
Vous invoquez l'exemple de M.
Woeste que vous appelez avec raison
l'homme le plus ponctuel de la Cham
bre. Certes, son activité et son assidui
té sont admirables. Mais il ne faut pas
oublier que M. Woeste exerce sa pro
fession Bruxelles et que sa présence
la Chambre ne l'empêche ni de plai
der ses causer au Palais durant toute
la matinée, ni de se retrouver en son
cabinet d'avocat partir de cinq heu
res. L'exemple, quelque louable qu'il
soit, n'est donc opposer qu'à MM. les
députés habitant Bruxelles.
Au contraire, pour être présents la
Chambre de deux cinq heures, les
députés de province doivent quitter
leurs affaires dès la matinée, pour
n'être de retour chez eux que tard
dans la soirée. Beaucoup de vos lec
teurs ne sauraient se figurer ce que
l'exercice du mandat législatif peut,
dans ces conditions, comporter d'ab
négation et de fatigue. Et je pourrais
vous citer certains de nos collègues les
plus estimés, médecins par exemple,
qui, les jours de séance, rentrent chez
eux, rompus par le voyage, doivent seu
lement se mettre en route pour visiter
leurs malades jusqu'au milieu de la
nuit
On n'admettra cependant pas que les
députés ne puissent se recruter que
parmi les rentiers ou les millionnaires
ceseraitpeudémocratique. D'autre part
nous ne connaissons guère, et c'est
heureux les politiciens de carrière.Il fau
drait donc tâcher de mieux concilier,
pour les députés, l'exercice de leur
mandat avec les nécessités, parfois im
périeuses, de leur profession.
Vous dites encore Les votes ne sont
pas si nombreux chaque année que les
députés ne puissent, sans négliger
leurs affaires, y prendre part régulière
ment. Vous auriez raison si le mo
ment des votes était réglé d'avance je
suis persuadé qu'alors les absences
seraient infimes et toujours légitimées.
.Mais songez que les votes où de nom
breuses absences ont pu être critiquées
sont, neuf fois sur dix, des votes impré
vus, surgissant brusquement d'un inci
dent, au cours d'une séance qui s'an
nonçait comme rren devant pas com
porter.
Or, quelque sévère qu'on soit, on
est tenté d'excuser un député de pro
vince qui, après avoir abandonné des
affaires importantes et subi de longues
heures de chemin de fer, s'est dérangé
plusieurs jours de suite pour n'enten
dre que l'intarissable verbiage de cer
tains bavards de la Chambre. Découra
gé, il sera un jour demeuré chez lui, et
c'est précisément ce jour qu'un vote
aura surgi. Son cas il faut l'avouer
n'apparaît plus comme aussi pendable.
Mais ce qui est complètement inad
missible, c'est l'absentéisme, c'est-à-
dire l'absence habituelle, invétérée, le
je m'en fichisme parlementaire.*.,
Que ceux qui en sont atteints s'en ail
lent .Mais, crovez-le, le cas doit être
rare, supposer qu'il existe.
La conclusion de mes observations
sera la suivante comment arriver,
avec les difficultés pratiques que je
vous signale et qui atteignent surtout
les députés de province, obtenir ce
qu'il faut absolument obtenir, la pré
sence de tous au moment des votes
Je ne vois de remède efficace que
dans la diminution des jours de séance
de la Chambre, largement compensée
par l'augmentation de leur durée.
Au lieu de gâcher quatre jours de la
semaine, pour trois heures peine de
séance par jour, que l'on prenne deux
jours où l'on travaillera ferme et dur
du matin au soir
Pour ces jours-là, députés de Bruxel
les et députés de province seront sur
le même pied tous sauront l'avance
que ces deux journées appartiennent
entièrement au travail parlementaire
et c'est a'iors qu'on pourra dire en tou
te justice que les absents tous les
absents ont fort.
Je vous livre ces réflexions et je vous
prie d'agréer, Monsieur le rédacteur,
l'expression de mes meilleurs senti
ments.
Albert ASOU,
député de Tournai.
M. Asou a bien fait de prendre la
défense des députés de province. La
presse Bruxelloise leur jette par trop
facilement la pierre. Elle ne parait pas
se douter que certains députés, ceux
de Furnes et d'Ypres, par exemple,
doivent faire jusque 7 heures de che
min de fer par jour pour se rendre aux
séances de la Chambre cpie ces dépu
tés exercent des professions que cer
tains d'entr'eux sont avocats et que
les jours d'audience des tribunaux
sont précisément ceux des séances de
la Chambre.
Tout en étant d'avis que le mandat
de député ne doit pas être un accessoi
re, peut-on raisonnablement exiger,
de ceux qui en sont investis, qu'ils re
noncent complètement l'exercice de
leur profession, qu'ils sacrifient du
reste déjà en partie Pareille exigence
serait excessive. Aussi le pairage,
titre exceptionnel, a-t-il toujours été
admis comme correctif.
La proposition de M. Asou, qui n'est
que la reproduction de celle présentée
par M. Pollet, député de Liège, est de
nature concilier tous les intérêts et
rendre tout pairage inutile l'avenir.
Espérons que la presse Bruxelloise la
soutiendra son adoption mettrait un
terme l'absentéisme, dont on se
plaint avec raison.
Le Stand.
Nous tenons acter, une fois de
plus, l'annonce solennellement faite
par Monsieur Colaert que le Stand
serait établi courant de l'année pro
chaine.
Depuis quinze ans, peu près date
fixe, notre Bourgmestre renouvelle
régulièrement pareille promesse.
Cette fois, il est vrai, la déclara
tion semble plus précise, mais le con
ditionnel y joue, malheureusement,
encore un rôle trop important.
M. Verhaegen a fait remarquer que
la gauche n'est pas tout a fait d'accord
sur la question électorale notamment
en ce qui concerne le double vote du
père de famille.
M. le Président. La question ne
pouvait pas être discutée puisque le
discours du trône était muet sur ce
point.
Séance du 17 Novembre 4910.
M. Dupont. La gauche libérale
dans sa réunion d'hier a pris connais
sance de la note annexée au projet
d'adresse par ses représentants au sein
de la commission spéciale. La gauche
unanime vouloir manifester ses vues
en déposant un amendement, regret
tant que le projet ne fasse aucune men
tion des aspirations relatives l'unifi
AIle Président donne lecture d'un
amendement de M. Coppieters expri
mant le désir de voir mieux respecter
l'autonomie provinciale et communale
au point de vue scolaire.
M. Vandenpeereboom fait un long dis
cours s'attachant démontrer que le
projet d'adresse montre la bonne vo
lonté de tous pour arriver arrondir
les angles entre le capital et le travail.
M. l'abbé Keesen appuie également
les termes de l'adresse.