Hygiène, sa? Journal de l'Alliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement. Dimanche, 22 Janvier 1911. 71e année; V 4. l union fait la force. H9avai*»aut le /Mituanche. Vires acquirit elndo. PRIX DE L'ABONNEMENT pour la. ville Par a a francs, p' la province Par an -t fr. 60 p' lstranitEr Par an fr. 50 Le rejet du cartel Garni. L'Indépendance commente la situa tion créée Gand par le rejet du cartel Comme il fallait s'y attendre, les journaux cléricaux se réjouissent gran dement de l'échec du cartel Gand. Quand un doute subsiste sur la signifi cation heureuse ou malheureuse d'un incident quelconque de l'action anti cléricale, il n'y a qu'à lire, pour être fixé, les journaux cléricaux leur joie ou leur colère est une indication sûre. Cette fois, ils se réjouissent bruyam ment, ce qui prouve que les anticléri caux gantois ont commis une faute de tactique et que l'échec du cartel fait échapper nos éternels adversaires un danger sérieux. On peut discuter sans fin sur les avantages et les inconvé nients du cartel on peut préconiser cette formule un point de vue géné ral, comme préparation sur le terrain électoral du bloc des gauches qui devra se faire un jour au Parlement on peut admettre le cartel, comme nous le faisons pour notre part, comme sim ple moyen d'une tactique électorale commandée par des circonstances spé ciales, qui varient de région région et de ville ville, mais il est de toute évidence que les cléricaux ont tout redouter de la coalition des forces anti cléricales, quelles que soient les condi tions dans lesquelles elle se fait, puis que nos adversaires mettent com battre le cartel, partout où il se produit, un acharnement qui révèle leurs crain tes et leurs colères. Ils ont peur du cartel donc le cartel a du bon, et quand la presse de droite s'avise de reprocher aux libéraux de s'allier aux socialistes et de sacrifier ainsi les inté rêts bourgeois aux intérêts du proléta riat, on peut leur répliquer que les cléricaux gantois, conservateurs s'il en fût jamais, n'ont pas hésité s'allier aux radicaux et aux socialistes pouf avoir raison du Collège libéral et. qu'ils continuent s'entendre avec l'extrême- gauche, avec les hommes du drapeau rouge, dans l'administration des affai res communales. 11 faudra qu'on établisse nettement les responsabilités encourues par l'é chec des négociations qui furent enga gées Gand en vue de la conclusion du cartel anticlérical. Il se peut que du côté libéral modéré il y ait eu manque de confiance mais du côté socialiste et radical, il y a eu faute grossière en ne consentant pas l'exclusion des cléricaux du collège gantois. Le cartel communal dans les grandes villes doit surtout avoir pour but de priver les catholiques de toute représentation dans les collèges échevinaux, d'abord, dans les conseils communaux ensuite, car ce n'est que de cette manière qu'il sera pratiquement prouvé que l'unifi cation des lois électorales dans le sens de l'application de la représentation proportionnelle aux épreuves commu nales et provinciales s'impose comme un acte d'élémentaire justice. Le cartel libéral-radical-socialiste de Gand eût permis d'évincer aux élec tions prochaines tous les candidats cléricaux. Voilà le fait qu'il faut retenir et, en présence de ce fait, on ne peut que regretter que tous les éléments de gauche n'aient pas compris la haute portée qu'aurait eu une telle manifes tation. V Gand ei ailleurs. A Liège, lorsqu'on voulut faire un col lège tripartitepoursoi'tird'unesituation ditïïcile, les socialistes protestèrent, rappelle l'« Union libérale de Verviers. M. Demblon donna même sa démission quand M. Boltin fut élu et les socia listes refusèrent en bloc d'entrer au col lège avec l'échevin clérical Plus récemment, Verviers, il n'a pas été un instant question chez les socialis tes de donner un membre du groupe clérical le siège actuellementoccupé par M. Pirard. Socialistes verviétois et socialistes liégeois ont-ils donc été infidèles leur programme écrit notre excel- lent confrère. Le prétexte des socia- listes gantois n'est qu'une mauvaise plaisanterie et témoigne tout simple- ment de la fausse et déplorable situa- tion où ils se sont mis en pactisant avec les cléricaux pour renverser le collège libéral. Après le lloi, le Ministre De la Gazette de Charleroi Décidément, M. Grimard abuse de la situation privilégiée qu'il occupe dans le parti socialiste bruxellois. Il a, mal gré la violente hostilité des camara des puritains, très courtoisement assisté aux réceptions royales, ce dont nous le louons du reste le Roi est le chef de l'Etat, il s'acquitte de sa tâche avec une haute conscience, et il. est naturel que les mandataires du pays ne boudent pas sottement celui qui re présente le pays par dessus les partis et leurs luttes. Mais M. Grimard va trop loin. Il exa gère. Au banquet organisé Samedi der nier, en l'honneur de M. le sénateur Delannoy, il a, représentant officielle ment la ville de Bruxelles, ville anticlé ricale, fait un éloge dithyrambique de M. Renkin et exprimé l'espoir que ce lui-ci, présiderait longtemps encore aux destinées de notre colonie. Le vœu de M. Grimard revient donc souhaiter que le gouvernement clé rical garde longtemps encore le pou voir C'est charmant Un mandataire so cialiste et anticlérical qui espère que ses adversaires ne seront pas de sitôt vaincus par ses propres amis, la chose n'est vraiment pasordinaireet, surtout, elle est édiliante concernant le carac tère politique du fmancier-avocat-pro- létaire-colleetiviste Grimard. Il est vrai que M. Anseele lui-même refuse obstinément le cartel dont le ré sultat serait de priver d'écharpes scabi- nales ses bons amis les cléricaux gan tois. U u jour ou l'autre nous apprendrons, sans trop d'étonnement, que certains socialistes se sont décidés voter, la Chambre, avec la majorité sur les ques tions politiques engageant l'existence du cabinet La manifestation Delannoy. M. Emile Delannoy, président sortant et non rééligible de la chambre de commerce de Bruxelles, a été l'objet, Samedi soir, d'une manifestation qui fut grandiose, cor diale et surtout enthousiaste. Elle réunissait six cents convives en un banquet qui a eu heu. en la salle des fêtes de la Madeleine res plendissante de lumière et ornée de plantes décoratives. A son entrée dans la salie, M. Delannoy est accueilli par une formidable ANNONCES Annonces 15 centimes la ligne. Réclames 25 Annonces judiciaires 1 fr. la ligne. Ons'abimie au bureau du journal, rue de ùixnuje, 5î, divers et les réclames sont reçus paur Ta r 1i iissem it I V du Progrès. Pour la publicité en Jeu >rs des de u F ri i Uomptoir de Publicité JAOQUS8 THISSSARiJ, 14, téléphone 5230. Pour les annonces on traite forf ait. Vcres. Les annonces, les faits es et les deux FI 111res au bureau •s, s'adresser exclusivement au Place de Brouckère, Bruxelles, C r a W-X Ç-T*^ i"»! IWB COÛteuX d assécher les murs des appartements humides, etc. Bâtis seurs, écrivez MM. J.-J. Devos, carrelages, Tournai. ovation, tandis que l'orchestre joue la Bra bançonne. Le banquet était présidé par M. Ernest Van Elewyck, le nouveau président "dé -:,r chafnbre de commerce, la droite du quel avait pris place M. Delannoy. On remarquait la table d'honneur MM. Ren kin. ministre des colonies Beco, gouverneur du Brabant les échevins Lemonnier, Gri mard, Steens et Jacqmain les bourgmes tres Bockstael, de Laeken Duray, d'Ixelles Reyers, deSchaerbeek l'échevin Mettewie, de Molenbeek les sénateurs Nestor Catteau et Vanderkelen MM Charles Rolland, Zorn et Stoppelaere, présidents des chambres de commerce française et néerlandaise Chaus sette, président du tribunal de commerce Allard, président de la chambre de commer ce belge de Paris Jules Carlier Bertaux, président de la Bourse des métaux Canon- Legrand Léon Monnoyer, ancien président de la chambre de commerce de Bruxelles De Bal, Venet-Parmentier, Van Begin, H. Wauthoz, Ch. Maurice, H. Brunard, H. Delhaye, Ryziger, G. Pierre, Ad. Fontaine, E. Jacobs, Puttaert, De Bremaeker, mem bres ou anciens membres du comité de la chambre Ch. L. Cordon le peintre O. Dierickx, Dierickx-Van Meenen, avocat- conseil du comité. Dans la salle nous remar quons MM. Bosquet, Goldzieher, Penso, Latinis, Verlinden, Van Hooren, Louis Moyaert, Vander Borcht, De Myttenaere, Alfred d'Itcen, Gerinvoze, C. Antognoli, H. Tilmans, Tahon, Blondiau, Tytgat, Van Marcke, Bartelous, Barachin, etc Tous les présidents et membres des diverses cham bres commerciales étaient là. L'heure du Saint-Marceaux est annoncé par une bruyante sonnerie de trompettes. M. Van Elewyck se lève et porte le toast au Roi. Il dit notamment Les premières paroles du Roi tracèrent en lignes rapides mais nettes la pensée du nouveau règne l'instruction la base, et sur ce fondement que les lois sont appelées étendre et renforcer, tout l'édifice de notre puissance commerciale et industrielle, tout le développement de notre marine marchande. Et, par dessus, l'activité éco nomique de tout un peuple, la dominant comme un temple domine la plaine où ger ment les semences fécondes, l'art et la litté rature, sources sacrées de la beauté et de l'harmonie. Messieurs, poursuit le président, asso cions au salut que nous adressons au Roi notre respectueux salut la Reine. Elle est apparue chez nous comme une vision de bonté, dans la simplicité touchante de son dévouement ceux qui souffrent. Et nous avons songé, en la voyant si secourable et si bonne, cette grande princesse qui inspi ra avec un bonheur glorieux le pinceau de Marillo, sainte Elisabeth de Hongrie. La guérison de la Reine, en dissipant nos an goisses, a répandu la joie dans nos cœurs et les malheureux y ont trouvé le réconfort et l'espérance. Messieurs, au Roi et la Reine Ces paroles sont acclamées et l'orchestre, que dirigé M. Delange, exécute l'hymne national. Reprenant la parole, M. Van Elewyck porte la santé du héros de la manifestation dont il fait le plus grand éloge. De cet éloge retenons ce passage M. Delannoy était comme l'âme de notre grande fédération syndicale. Il en sentait battre le cœur l'unisson du sien. Attentif tout ce qui l'intéressait, ne négli geant aucun détail, connaissant dans ces moindres organes la puissante machine qu'est notre chambre de commerce. M. De lannoy en dirigeait les mouvements avec une admirable sûreté de main. Son autorité ne cessait de grandir avec la confiance qu'inspirait tous sa cordialité, son intelligence et son sang-froid. Il savait grouper autour de lui les bonnes volontés, éveiller les initiatives, stimuler les collabo rations utiles, adoucir les froissements, cal mer les susceptibilités, éteindre les agita tions périlleuses, grâce la simplicité de ses manières qui semblaient ignorer la dis tance que le mérite et la situation mettent entre les hommes. Sous sa présidence les grands progrès qu'avaient réalisés l'ancienne L'nion syndi cale s'élevèrent en un vigoureux essor des hauteurs inespérés. En cinq ans, le nombre de nos chambres, sections et associations, affiliées, montait de 78 106. Il suffit de parcourir notre Bulletin hebdomadaire pour mesurer son importance grandissante l'ac tivité croissante de nos travaux. Le rôle de nos chambres de commerce libres se borne conseiller et critiquer. Elles sont la fois des organes d'initiative et des organes de contrôle. Leurs avis s'ex priment avec cette modération que comman dent le réel souci de l'intérêt public et le détachement des rivalités de personnes et d'opinions. Les chambres de commerce sont comme des parlements sans partis, où les orateurs, dégagés de toute arrière-pensée d'ambition délibèrent sur ces difficiles ques tions dont dépend l'existence même des hommes, sur ces questions économiques qui sont comme le fondement éternel sur lequel repose la vie intellectuelle et morale des nations. Nous nous souviendrons longtemps de l'autorité avec laquelle M. Delannoy prési dait nos discussions, du tact qu'il mettait les diriger, sachant élaguer ce qui devait aider conclure, et, lorsque les opinions s'étaient croisées dans l'escrime du débat, trouvant avec bonheur la formule qui devait les réunir toute en une commune solution. La chambre de commerce lui doit cinq années glorieuses de prospérité et de gran deur. Elle en gardera l'impérissable souve nir. En terminant, M. le président, au milieu des acclamations, offre M. Delannoy son portrait, grandeur nature, œuvre très réus sie, d'une ressemblance frappante, du pein tre Omer Dierickx Ce portrait est destiné la salle des délibérations de la chambre de commerce Une œuvre d'art, le Penseur, de Michel-Ange, est également offerte au sym pathique président sortant. L'assistance, très bruyante, fait silence lorsque M. Delannoy se lève pour répondre. Il domine péniblement une visible émotion. Vous me décernez trop d'éloges, déclare- t-il. Si j'ai pu faire quelque chose au cours de ma présidence, c'est grâce mes dé voués collaborateurs, c'est grâce aussi aux présidents des diverses chambres qui m'ont donné leur appui le plus entier. Et je ne puis oublier mon collaborateur le plu> pré cieux pendant ces cinq années de piésiden- ce, M. l'avocat Diderich. (Longs a; -laudis- sements.) J'avais trois buts en prenant la présidence: augmenter la puissance morale et matérielle de notre association mainte nir intact l'honneur de notre drapeau qui est le drapeau du libre-échange(Acclamations.) Car, pas de défaillances, Messieurs. Evitez la guerre des tarifs qui aura pour résultat de remplir d'or les caisses de l'Etat, mais cet or sortira de votre poche. (Bravos pro longés.) Enfin, j'ai voulu aussi maintenir l'harmonie entre le capital et le travail et éloigner cet élément discordant la politi que. J'ai réussi, j'ose l'affirmer. Aujourd'hui je passe entre les mains de mon successeur M. Van Elewyck un étendard glorieux et sans taches, vous pouvez le déployer large ment et je suis convaincu que tel je vous le confie, tel vous le passerez votre succes seur. En terminant, M. Delannoy lève sa cou pe la liberté commerciale, l'union du capital et du travail, la grandeur économi que du pays et de sa colonie, la prospérité toujours croissante de Bruxelles et de ses faubourgs, l'Union syndicale. Une nouvelle et chaleureuse ovation écla te en l'honneur del'ancien p-ésident, auprès duquel c'est un long défilé d'amis qui vien nent choquer leur verre contre le sien. M. Van Elewyck boit ensuite aux invi tés au ministre des colonies, au gouver neur, cà l'administration communale, aux bourgmestres de l'agglomération et aux présidents des sociétés commerciales. M. Chaussette a des paroles très aimables pour la presse et M. Venet-Parmentier boit l'auteur du portrait, M. Omer Dierickx. Tous ces toasts sont acclamés. M. Renkin dit qu'il a tenu assistera cette manifestation, voulant apporter un témoignage de sympathie l'ancien prési dent du tribunal de commerce et de la chambre de commerce et, ajoute le minis tre mon irréconciliable adversaire, M. Delannoy. (Rires, applaudissements.) J'ai applaudi M- Delannoy, continue le ministre, lorsqu'il a parlé de libre-échan ge et cela sans me préoccuper, bien entendu,

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Le Progrès (1841-1914) | 1911 | | pagina 1