Hygiène,
Journal de FAlliance libérale d'Ypres et de l'Arrondissement.
Monsieur Colaert.
Dimanche, 50 Avril 1911.
7 Ie année. 18,
l union pait la force.
Paraissant le iPimanche.
Vires acquikit eundo
PRIX DE L'AS')>te vie f
pour la ville Par an -4 Iran',
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Ou s'a a mue au bureiu lu jaururl. rue de Uixnuae, 53, Ypres. J,** annonces, es laits
divers (jt les réelaaiis saut reçu- pur l'a riud ssj n '.at d'Yard ei les deux Flandres au bureau
du Praires. Pour la aublicn i ieaars des deut Flan Ires, s'adresser exclusivemeot au
Oimptoir de Publicité JiOQJdîS fRÏ3S3ActJ, 44, Boulevard Anspaclt, Bruxelles,
téléphone 3330.
peint par ies déniocr.-chrétiens.
Monsieur Colaert est bourgmestre
d'Ypres, il est membre de la Chambre
des Représentants, président du con
seil de perfectionnement de l'enseigne
ment primaire et en outre il est rap
porteur annuel du budget des arts et
sciences.
Si cet homme prend cœur son mé
tier de représentant et surtout de rap
porteur duditbudget,M. Colaert estloin
d'être indilférent au fameux projet
Schollaert qui est éclos, il y a un mois,
dans les couloirs du gouvernement.
Monsieur Colaert qui a suivi proba
blement toutes les phases de l'éclosion
jusque dans leurs moindres détads est
allé voir aussi une fois le pouletde plus
près et en exprime son opinion dans
les termes suivants
Ce que je pense de ce projet, je
vous le dirai très simplement et en
quelques mots le projet me parait
excellent, et je le voterai avec bon
heur. Il donne satisfaction tous les
intérêts légitimes. La liberté du père
de famille est garantie d'une façon effi
cace par le droit que le projet recon
naît tout le monde de choisir, pour
son enfant, l'école qui a sa contiance.
La situation malheureuse du personnel
enseignant est améliorée dans une
mesme telle que si j'avais obtenu tout
ce que j'ai demandé dans mes rapports
et la Chambre, son sort serait moins
bon que celui que lui fait le projet du
gouvernement.
Il est vrai que le projet de loi intro
duit l'instruction obligatoire que j'ai
toujours combattue mais mon hostili
té était basée sur deux raisons d'a
bord, parce que, comme je le disais
encore l'an dernier, la liberté a réali
sé, dans le domaine de l'enseignement
primaire, autant, sinon plus de pro
grès que ne l'eût fait la contrainte pro
prement dite ensuite, parce que, en
tendus dans le sens de nos adversaires,
la contrainte n'aurait pas donné tout
père de famille, l'absolue liberté du
choix de l'école. Ne serait-ce pas le cas
dans les communes où l'enseignement
libre n'est pas organisé Or, le projet
du gouvernement rend le choix possi
ble dans toutes nos communes.
Ces deux obstacles enlevés, je de
viens partisan de l'enseignement obli
gatoire que le gouvernement réalise
en élevant l'âge scolaire et en édictant
des peines, modérées mais efficaces,
vis-à-vis des parents négligents ou
récalcitrants.
Tel est bien mon sentiment, et je l'ai
exprimé depuis longtemps, plusieurs
de mes honorables collègues, qui
je n'ai pas caché qu'à l'occasion de la
discussion de la proposition de loi sur
la protection de l'enfance, dont je suis
le rapporteur, je proposerais un amen
dement, queje m'abstiens de faire con
naître. Mais, tout considérer, je pré
fère le système du gouvernement.
Je suis donc satisfait, très satisfait et
je suis convaincu que le projet, dans
son ensemble, donnera satisfaction
aussi l'opinion publique aux pères
de famille, aux instituteurs etauxsous-
instituteurs, et finalement, ceux de
nos adversaires qui sont partisans sin
cères de la justice et de la liberté.
Par là nous connaissons ouverte
ment et sincèrement l'idée de Monsieur
Colaert sur la question. Vous voyez, ce
bon monsieur est réellement enthou
siasmé de la couvée une poule aux
œufs d'or, ni plus, ni moins. Nous, nous
l'entendrons bien caqueter, mais nous
n'enlèverons pas les œufs, un autre
qui en a plus.... besoin que nous y
veillera complaisamment 1
Dans le projet en question tout est
pour le mieux, d'après Monsieur Co
laert. La liberté du père de famille est
maintenant au moins sérieusement
garantie et la situation malheureuse
oh combien de l'instituteur est
améliorée de telle façon, l'entendez-
vous, améliorée de telle façon que, si
monsieur Colaert, eut été ministre,
ce qui grâce Dieu n'est qu'une simple
supposition les maîtres d'écoles
n'eurent jamais obtenu autant.
Il faut être assis sur une telle char
rette, lié camarades
C'est regrettable, dit monsieur Co
laert, que ce projet a encore un défaut
ou deux, entre autre cette sorte d'obli
gation qui existera maintenant et dont
on attend pourtant des miracles. Un
autre encore probablement que les
maîtres d'écoles gagneront dorénavant
trop d'argent.
Mais enfin monsieur Colaert le tour
ne et le retourne autant qu'il veut, le
projet du gouvernement est, selon lui,
excellent. Il est satisfait, plus que satis
fait et il applaudit en battant des mains
comme un enfant devant une table de
kermesse. Il voudrait transmettre cette
satisfaction excessive tout le monde
et il croit que tous doivent être extra-
ordinaireinent contents maintenant
les pères de famille, le public, les par
tisans de la liberté et de l'équité et last
not least les maîtres d'écoles, qui, pour
sûr, ne se sont point attendus autant!
Chapeaux bas, et une Brabançonne
s. v. p. Té retfe té
Peut-on, oui ou non, se moquer de
son monde plus joliment,plus ouverte
ment, d'une manière si cruellement
sincère et avec un tel toupet?
Comment Le Patriote qui a écrit tant
d'articles sérieux en faveur des institu
teurs, a-t-il pu insérer cette vétille Ce
n'était pourtant pas pour nous faire
plaisir, dites, Patriote Et vous, bon et
généreux monsieur Colaert, quel saint
esprit peut vous avoir instigué de tel
les idées Dites, au nom de Dieu,
qilelle idée vous vous faites de la situa
tion malheureuse d'un maître d'école
Croyez-vous de bonne foi que nous
pouvons et ne devons vivre que eoinmè
un vacher qui, s'il n'a pas assez man
ger la ferme, peut se nourrir d'une
betterave ou d'une carotte de cheval.
Nous gagnons assez, et qui sait, d'après
vous, peut-être trop Dieu vous le par
donne, car vous n'avez pas conscience
de ce que vous laites.
Pardon, Monsieur Colaert, mais nous
entendîmes dire encore récemment
que vous touchez, comme honoraires
de toutes vos fonctions fatiguantes,
une affaire d'environ 20,000 fr., disons
vingt mille francs, une bagatelle, quoi
Et pouvez-vous réellement nouer les
deux bouts avec cela C'est inconce
vable. Cependant la vie est chère, ma
femme me le répète tous les jours et
quand il faut vivre de privations pour
savoir nouer les bouts, c'est dur, allez.
Demandez-le seulement votre ami
Woeste, c'est encore un si pauvre dia
ble
Vous ne devez néanmoins nullement
renoncer vos intentions ni changer
vos idées. Nous ne demandons pas
cela, ce serait travailler notre avan
tage et on ne peut pas faire cela, ce
serait un péché criant vengeance. Non,
non, votez seulement ce projet avec le
plus de bonheur possible. Celui qui
fait son goût est heureux et c'est là
aussi notre richesse unique. Faites
toujours votre idée cher monsieur,
nous ferons aussi la nôtre sans remords
et sans scrupules. Quelques Yprois.
(Het Reçut, organe des démoc.-chrét.)
Les tares
du projet scolaire.
La Ligue de l'Enseignement vient
de déterminer tes tares du projet de loi
Schollaert
1. Il viole le Constitution
2. 11 porte gravement atteinte l'au
tonomie communale
3. 11 méconnaît le principe d'un ser
vice public de l'enseignement
4. Il établit un régime de faveur au
profit des écoles de couvent
5. 11 impose aux contribuables un
accroissement de charges considéra
bles par la création d'un second bud
get des cultes, sans aucune améliora
tion du service de l'instruction, et
uniquement au proiit du trésor des
couvents
6. Il permet de violer le secret des
convictions intimes
7. 11 fait de l'enfant un objet de mar
chandage
8. Les garanties de libre choix de
l'école sont illusoires et le père de
famille est entièrement livré toutes
les influences sectaires
9. L'obligation de l'instruction n'est
pas établie sérieusement et n'est garan
tie par aucune sanction efficace
10. (Je droit l'instruction disparaît
même de notre législation
11. Un délai de six années permet
aux congrégations de nommer de nom
breux înslituteurs étrangers et non
diplômés, qui enseigneront sans aucun
contrôle aux frais des pouvoirs pu
blics
12. Le projet de loi sacrifie l'intérêt
général aux intérêts des couvents et
subordonne l'action des pouvoirs pu
blics, en matière d'enseignement,
l'action sectaire et confessionnelle
13. Il accentue un régime d'intolé
rance et de démoralisation
14. 11 menace, dans leurs fondements
mêmes, nos libertés et nos droits.
Le iioi el la loi scolaire.
Un confrère annonce que l'on peut
s'attendre des surprises en ce qui
touche le projet de loi scolaire.
Le bon, le: fameux bon serait très
menacé.
Le Roi a été tenu au courant de ce
qui se passe et c'est son retour que
l'on prendra une décision.
Le confrère ajoute Je n'ai pas be
soin de vous dire que l'attitude prise
par la gauche constitutionnelle et no
tamment le discours de M. Paul Hy-
tnans, qui n'est certes pas un révolu
tionnaire a produit dans les milieux de
la Cour une très grosse impression.
La meilleure décision ce serait d'a
journer au lendemain des élections
dissolutionnistes de 1912.
Le roi ne permettra pas que ies ci
toyens se ruent les uns sur les autres,
pour que les couvents entrent en pos
session de suite d'une rente annuelle
de vingt millions. Il s'interposera et
conseillera la patience M. Schollaert,
au cardinal Mercier et la Jeune
Droite.
Ce sera aux électeurs décider en
1912 du bon scolaire et du sort de la
nation. D'ici là livrons-nous les uns et
les autres une propagande en évitant
toute querelle tragique.
Si nous sommes vaincus aux élec
tions de Mai nous nous inclinerons.
Quel homme raisonnable dans ces
conditions ne donnera pas son appui
la motion d'ajournement
ANNONCES:
Annonce-* 15 centim e la ligne.
Réclames 25 o
Annonces judiciaires 1 fr. la ligne.
Le fond de leur pensée.
Quand on dit aux cléricaux qu'ils ne
sont que les serviteurs des évèques,
souvent ils protestent pour se donner
une contenance notamment, devant
les électeurs Mes grandes villes où l'on
n'admet pas, généralement, la domina
tion du clergé.
Mais, de temps en temps, après boire
par exemple, ils mettent leur âme nu
et profèrent des aveux comme celui-ci
échappé M. Schollaert, il y a quel
ques années, dans un discours de ban
quet, Louvain, sous l'action enivrante
du fanatisme ambiant et de vins sans
doute capiteux
L'enseignement olïieiel
dans la West Flandre.
A l'heure actuelle, cinquante-sept
communes de la Flandre occidentale
n'ont plus d'écoles communales, douze
ont confié la direction de l'école com
munale unique des nonnettes et font
ainsi rendue inaccessible aux garçons:
cent quarante-cinq communes ont sup
primé l'emploi de maîtresse de coûta-'
re dans leur unique école communale,
éloignant ainsi de cette école toutes les
filles.
On estime que dans deux cent quinze
communes de notre province, l'ensei
gnement public est ou supprimé, ou
désorganisé.
La loi scolaire.
La 5meConférence annuelle des Eche-
vins de l'Instruction publique, réunie
sous les auspices de la Ligue de l'En
seignement, et présidée par M. Ler-
nand Cocq, échevin Ixelles et mem
bre de la Chambre des Représentants,
a pris d'énergiques résolutions en nie
de la défense de l'enseignement public
contre l'attentat préparé par le sectaire
M. Schollaert, sous l'injonction de
l'épiscopat.
La séance fut émouvante de gran
deur ce fut le Compromis des Lche-
vins, inébranlablement décidés sau
vegarder l'enseignement public contre
l'intolérance et la tyrannie cléricales,
maintenir la dignité du pouvoir civil
devant l'insolence congréganiste,
défendre les droits de la commune
contreledespotisme du Gouvernement
et de l'épiscopat.
SS CA -a* -3S -3S -3S -TS "=S "35 Tf, "TS tS
coûteux d assécher les murs des
appartements humides, etc. Bâtis
seurs, écrivez MM. «I.-J. Devos,
carrelages, Tournai.
La Ligue de l'Enseignement vient de
publier une excellente brochure de
propagande contre le projet de loi sco
laire du Gouvernement. Elle recom
mande très vivement cette brochure
tous les groupes anticléricaux et les
e igage la répandre largement, en vue
d'éclairer l'opinion publique.
Les groupes sont priés de s'adresser
au bureau de la ligue de l'enseignement,
boulevard du Hainaut, 110, Bruxelles.
(Patriote du 24 Mars dernier.)
Du Journal de Liège
Ministre de l'Instruction publique,
mon cœur et mon àme vont l'enseigne
ment libre. La presse libérale a dit que je
n'avais rien refuser aux évèques. Il
m'en coûterait de leur refuser quelque
chose, car c'est eux que le pays doit sa
grandeur et devra son avenir. Trêve aux
discussions qui se sont produites. Ayons
les yeux fixés sur Rome là est la vie, la
vérité.
i jmé- «*^4* 4M