Chronique de la ville.
Hygiène, j^ïe
Journal de l'Alliance libérale cTYpres et de l'Arrondissement.
Dimanche, 28 Mai 1911.
71e année. 22
i0arai**fiHt le
Vires acqiiirit elndo
PRIX DE 1/ABONNE VIENT
pocr la. ville Par an 4 francs
pr la province Par an 4 t'r. 50
p" LÉfRANOBR Par an 0 fr 0O
ANNONCES:
Annonces 15 centimes la ligne.
Réclames 25
Anuonces judiciaires 1 t'r. la ligne.
Les calomniateurs
l'œuvre.
Les cléricaux, prétendent que la neu
tralité des écoles publiques n'est pas
réelle ce qui n'est pas illusoire, c'est
l'atmosphère haineuse de l'école con
fessionnelle
A la dernière séance du conseil com
munal d'ixelles, M. Eugène Flagey, ré
pondant M. Brifaut, a cité un exemple
vraiment caractéristique
J'ai eu la bonne fprtune, a-t-il dit,
de mettre la main sur un document qui
va édifier le conseil et l'opinion publi
que sur les écoles au prolit desquelles
le gouvernement veut prendre l'argent
des contribuables.
C'est une dictée donnée aux élèves
de l'école catholique de Morianvvelz,
au cours de l'année scolaire 1907-1908.
J'ai ici trois cahiers qui reproduisent
la même dictée, et, si quelqu'un
droite veut essayer de contester ces
documents, je lui citerai des noms.
(Silence droite.)
Voici la dictée
Les soixante-cinq francs accordés
par le gouvernement catholique aux
indigents âgés de 05 ans est une bien
belle œuvre, qui coûte au trésor pu
blic la jolie somme de douze millions
ajoutez cela les trente francs cha
que milicien et vous aurez le travail
fait par les catholiques depuis mil huit
cent quatre-vingt-quatre.
Les libéraux, malgré leurs belles
paroles, n'ont jamais rien fait pour
l'ouvrier. Respectez donc des hommes
tels que les de Alérode, les Gendebien,
les Pirmez, qui continuent les tradi
tions de leurs ancêtres. Méfiez-vous
surtout des fausses gens qui viennent
prêcher des doctrines perverses.
Qu'ont opposé les cléricaux ixellois
l'étalage de ce texte inouï
C'est un cas isolé que nous blâ
mons a balbutié M. Brifaut, et M.
Flagey a riposté
Quand on vous prend la main dans
le sac, c'est toujours un cas isolé. Je
dis, moi, que c'est un système qui ré
pond un mot d'ordre de l'autorité
ecclésiastique, et, en constatant ce qui
se passe Morlanwelz, dans un centre
industriel et avancé, nous pouvons
nous faire facilement une idée de ce
qui se passe en Flandre et dans tout le
pays. Et savez-vous, messieurs, pour
quoi l'on trouve dans cette dictée les
noms de MM. Pirmez, Gendebien, de
Mérode C'est parce que, en 1908, ces
messieurs, qui ont renié les principes
de leurs pères, étaient candidats clé
ricaux dans l'arrondissement de
Tfiuin.
Ft cela n'est pas une affiche électo
rale, c'est une dictée classique
C'est le sujet d'un exercice scolaire
imposé de pauvres petits enfants dont
on exploite odieusement l'ignorance
Voilà ce qu'on fait dans les écoles
cléricales.
C'est la fois ridicule et odieux.
H. D.
Contre la loi scolaire.
Dimanche a eu lieu Gand, une
grandiose et imposante manifestation
contre le projet Schollaert. Un cortège
s'est formé Marché du Vendredi
jamais on ne vit Gand une colonne
aussi nombreuse, aussi compacte.
Elle a réuni non seulement toutes
les sociétés libérales et socialistes delà
ville, mais aussi de nombreux cer
cles anticléricaux d'Audeuarde, Deyn-
ze, Lokeren, Renaix, Ninove, Bottelae-
re, Bouchaute, Baesrode, Hautem Sl-
Liévin, Lebbeke, Meerbeke, Nederbra-
kel, etc.
En tète du cortège, qui comptait
vingt-cinq mille manifestants, et qui a
mis environ une heure passer, on
portait une immense pancarte avec
cette inscription La Flandre entière
désapprouve le projet Schollaert et
réclame le Sulfrage universel Immé
diatement après viennent les sénateurs
et députés socialistes et libéraux de
l'arrondissement.
Le personnel enseignant des écoles
officielles est quasi au complet. L'Asso
ciation libérale est représentée par des
centaines de membres.
Devant la gare, un autre cortège de
5.000 campagnards, venus d'Ooster-
zeele, de Moerbeke, de Safi'elaere et du
nord de la Flandre orientale, se joint
la manifestation, avec un enthousiasme
fou.
A mesure que cette armée s'avance
vers le Casino, la foule augmente. Le
grand hall où se tiennent les célèbres
floralies, est dix fois trop petit pour
contenir tout ce monde.
Les orateurs, MM. C. liuysmans, P.
llymans, Persoons et Vandervelde, ont
pris deux fois la parole, dans la salle
et en plein air sur la place du Casino.
La foule en proie un enthousiasme
indescriptible les a frénétiquement ac
clamés.
Le calvaire
(l ui) prêtre républicain.
Ce pauvre abbé Lemire en voit de
cruelles et un dégoût mortel doit em
plir son âme candide de pasteur sincè
re quand il récapitule les vilenies que
lui prodiguent depuis dix ans, sans
respect pour sa soutane et pour son
sacerdoce, les èvéques romains et nos
enragés papistes du Nord.
11 y a six mois, on le déférait en cour
de Rome pour certain discours pronon
cé la Chambre'et qui contenait cette
phrase, frénétiquement applaudie par
les gauches Les catholiques que je
représente veulent pouvoir se dire ré
publicains tout en allant chaque Di
manche la messe...
Rome n'osa point sévir car, inter
rogé sur les suites possibles de la
plainte déposée contre lui, le bon abbé
déclara tout net que si on l'expulsait
de l'Eglise il demanderait connaître
la nature du crime commis par lui
dans l'ordre spirituel.
C'était affirmer la liberté, pour les
catholiques, d'être républicains. C'était
observer les instructions du grand pape
LéonXIII. Ft Pie X", en dépit des objur
gations de l'évêque royaliste Delamaire,
ne consentit pas démentir publique
ment la plus fameuse encyclique de
son prédécesseur, celle du Ralliement.
Pour M. Delamaire qui entend faire
élire Hazebrouck"un prélat réaction
naire au lieu et place du bon curé répu
blicain qu'est M. Lemire ce n'était que
partie remise. Depuis quelques jours,
les hostilités ont repris contre celui que
l'odieuse et fielleuse Croix appelle
l'aumônier du Bloc
Celui-ci a prononcé Bordeaux un
discours applaudi unanimement par
des modérés, des radicaux et des socia
listes unifiés, un discours où il défi
nissait ainsi le rôle du pasteur Ser
vir son pays en bon citoyen, servir
Dieu en bon chrétien, ces deux devoirs
étant distincts...
M. Deiamaire a crié au blasphème et
a adressé une nouvelle plainte Rome.
En même temps il a ordonné son
clergé de boycotter l'abbé Lemire.
Et quand le pauvre député-prêtre a
voulu, Dimanche, célébrer sa messe
cfiJis une chapelle qu'il afi'eetiorine et
qui est, pour les simples du pays fla
mand, un lieu révéré de pélérinage, il
n'a trouvé ni surplis ni chasuble. Le
desservant, sou vieil ami, n'a point
osé lui parler et s'est enfui, pour l'évi
ter. L'enfant de chœur a pris de même
ses jambes son cou. Voulant, du
moins, assister une messe, puisqu'il
ne pouvait en célébrer, l'abbé Lemire
a vu son apparition le chœur empli
de chanoines se vider comme par en
chantement. Alors il est tombé ge
noux, devant l'autel, et il a pleuré...
Il a pléuré, ce pauvre chrétien de
l'Evangile,~en regagnant sa demeure. Il
ne pouvait imaginer que la haine cléri-
dale fût si atroce. Des paysans le con
solèrent. Il leur dit
Ces hommes-là ne sont point des
pasteurs de Dieu Ils n'ont dans le
cœur que le sentiment d'orgueil... Me
soumettre leur volonté serait abjurer
ma vraie foi.
L'abbé Lemire a pleuré, mais il ne se
soumettra pas, car il n'a fauté que con
tre l'orgueil et le royalisme de M. De
lamaire, évèque politicien. Et le Vati
can,- cette fois encore, se gardera d'in
tervenir, car les gens d'Hazebrouck ne
comprendraient pas, n'admettraient
pas la condamnation de celui qu'ils
considèrent comme un saint, même
depuis qu'il les a amenés la Républi
que. Et l'Eglise n'y gagnerait rien. Au
contraire. (Etoile belge.)
Encore le Journal
et le bredou 111 âge
de M. Eraeys.
Le Journal a cru devoir répondre
nos observations au sujet du dis
cours de M. Fraeys lors de l'inaugu
ration du portrait de Monsieur le
Bourgmestre.
Il fallait s'y attendre.
L'encens appelle l'encens.
Honneur, aussi, dit-on, M.
Fraeys
Et, avant cela, on tombe bras
raccourcis sur l'ancienne administra
tion qu'on avait évidemment plus
souci de critiquer que de louanger
l'échevin. Ceci servant de prétexte
cela.
Autant, cependant, eut valu ne
rien dire que de rééditer les vains et
injustes reproches de M. Fraeys.
Car, en somme, on n'a pu mécon
naître tout ce que les anciennes
édilités libérales ont fait pour l'agran
dissement du patrimoine de la vdle
pour l'amélioration de son état sani
taire l'augmentation de son trésor
artistique et son embellissement, (i)
Seulement, on équivoque ci etlà, et
on en arrive attribuer totalement,
aux soinsde l'administration actuelle,
ce qui a été l'œuvre d'initiative et
d'entreprise des prédécesseurs tels
le voûtement de l'Yperlée le systè
me de distribution des eaux alimen
taires la décoration intérieure des
Halles le renouvellement de leur
immense toiture la grosse restau
ration du campanille de son beffroi,
etc., etc.
On reconnaît, cependant, que Fad-
ministration libérale a décrété le
boulevard Malou et un plan de lotis
sement des abords de la Gare
Mais, se hâte-t-on d'ajouter, saisi par
le regret d'avoir dû faire cet aveu,
cela n'a coûté que le prix de quelques
feuilles de papier et de quelques ar
bres gros comme des chandelles
Et on interroge fièrement la suite
qui a créé le boulevard refait les
plans et exécuté tout le quartier de
la Gare avec ses promenades et ses
squares?... Oui; c'est l'administra
tion actuelle, répondons-nous sans
hésiter et nous ajoutons, c'est bien
fait Mais, ce propos et notre
tour qui donc a acquis la ville
toute l'enceinte des anciens boule
vards, et converti ceux-ci en ces
superbes jardins qui constituent pour
la ville l'admirable ceinture la
quelle celles de Bruges et de Midd'el-
bourg peuvent seules être comparées
Ce sont les devanciers n'est-ce pas
C'est l'ancienne administration libé
rale celle qui, chose que l'on affecte
toujours d'oublier, avait moins, beau
coup moins de ressources que l'ac
tuelle, (2) sans parler de l'énorme
accroissement de la fortune des Hos
pices civils d'une part, du Bureau de
Bienfaisance d'autre part, également
dû, n'est-ce pas, des libéraux
Plutôt que de songer cela, on
aime mieux parler du gaz, au risque
de rappeler, si besoin en était, un
des actes les plus arbitraires, les
plus stupéfiants, et, pour tout dire,
les plus malhonnêtes que l'on puisse
imaginer, sans que le résultat ait
compensé l'odieux et la honte de l'a
voir conçu et perpétré malgré tout
Le Journal, en terminant, promet
de continuer ce sera pour demain,
rompt-il.
Eh bien nous verrons ce que
demain enfantera d'insanités et de
vantardises nouvelles.
*35£35■tZ% 335 £^*35
Coûteux d assécher les murs des
appartements humides, etc. Bâtis
seurs, écrivez MM. DeVOS,
carrelages, Tournai.
La peur.
La peur de la prochaine consulta
tion électorale hante nos maîtres.
Un de leurs sous-ordres se rend
chez certains ouvriers et les exhorte,
en leur promettant le pactole, (pro
messes qu'ils ne tiennent du reste
jamais) de contribuer par leurs votes
maintenir les cléricaux l'Hôtel
de ville.
Cet agent électoral, les yeux pleins
de larmek, s'apitoie sur le sort qui
serait réservé la classe ouvrière si,
jamais, nos aigles seraient renversés.
L l'NION FAIT LA FORCE.
On s'abonne au bureau Ju journal, rue de Ducmude, 53, Vrres. Les annonces, les faits
divers et lesréclaims sont reça; pur l'a ri liss n mt I Vpres et tes leut Flandres au bureau
du Progrès. Pour la publicité en deb trs les deux Fimlris, Ctlescr exclusivement au
Comptoir de Publicité J 10^353 Tdl833 ttl J, il, Boulevard Anspacli, Bruxelles,
téléphone 5230.
(I) Et propos de l'état sanitaire et de
l'hygiène, au sujet desquels nos édiles se
vantent chaque instant, faut-il rappeler
l'infection dont souffrirent, des mois durant,
les habitants du boulevard Malou et de ses
environs, il y a trois ans peine et, plus
récemment, celle qu'eurent subir les voi
sins du Quai, encombré, durant des mois
aussi, de poissons morts (N. de la R.)
1 11 »-i in -- ,ah
12, On se rappellera que le Fonds spécial
au profit des communes date du iç Août
1889, la veille de l'arrivee des cléricaux
l'Hôtel-de-Ville, on sait, aussi, de quelle,
malhonnête façon. de la R.)