Chronique de la ville.
VI. Qu'est-ce que l'école confes
sionnelle, dite libre
A VOS POCHES
Le meeting monstre
du Ci(|ue lioyal.
La Chambre.
Le Sénal.
Les sections de Juin.
Les déficits des Hospices
et notre mauvaise foi.
Magistrature.
Correspondance.
C'est l'école organisée par le clergé
ou les congrégations religieuses, en
vertu de la Liberté de l'enseignement.
VII. Cette école est-elle accessible
aux enfants de tous les Belges
Non se als, les enfants des catholi
ques peuvent la fréquenter, puisque
tout l'enseignement qui s'y donne est
imprégné des doctrines et des idées
catholiques.
L'école confessionnelle dite libre
c'est donc l'école d'une partie des Bel
ges.
VIII. Est-il juste, par conséquent,
que les pouvoirs publics payent seule
ment les écoles publiques
Oui, parce que Yargent de tous ne
doit servir payer que Yécole de tous.
IX. Que veulent aujourd'hui les
cléricaux en proposant la nouvelle loi
scolaire
Ils veulent faire payer leurs écoles
par l'Etat, la Province et la Commune,
et de la même façon que les écoles
publiques.
X. Cela est-il juste
Non. La liberté de l'enseignement
n'implique nullement le droit aux sub
sides (c'est l'opinion autorisée des
constituants catholiques de 1830, No-
thomb, etc...), ni, plus forte raison,
l'égalité des subsides.
XI. Que faut-il penser, en particu
lier, de ce que disent les cléricaux,
savoir qu'ils payent deux fois pour les
écoles
C'est le môme cas pour un indus
triel ou un commerçant qui ne se con
tente pas du service de police organisé
pour tous, par l'Etat, et qui prend un
garde particulier pour garder son usi
ne ou son magasin. Qui oserait préten
dre que ce garde particulier doive être
payé par l'Etat
XII. Quelle serait la conséquence
du projet de loi proposé, s'il venait
être adopté
Ce serait de payer 18 '20 millions
par an aux couvents pour l'entretien de
leurs écoles.
XIII. Où irait-on chercher cet
argent
Dans la poche de tous les contribua
bles, et principalement du peuple et de
la petite bourgeoisie, que frapperaient
de nouveaux impôts de consommation.
M. Schollaert veut en tirer VINGT
MILLIONS par an pour les donner aux
CCHJVENTS
r,
r _rSr
Un grand meeting de protestation
contre le projet scolaire a eu lieu .Mer
credi soir Bruxelles au Cirque Royal
rue de l'Enseignement. Dix mille per
sonnes se pressaient sur les gradins et
l'enthousiasme était débordant. On a
longuement ovationné MM. Buis et P.
Janson. Les orateurs MM. Wauters,
Masson, franck, Anseele, Hymans et
Vandervelde, ont été acclamés par la
foule emballée.
Après le meeting une manifestation
composée de milliers de personnes a
parcouru les boulevards du Centre
applaudie partout sur son passage.
r?hfrtiestxsur^jeTim
Séance du Mercredi 31 Mai 1911.
La Chambre, continuant la discussion
du projet de loi scolaire, a entendu
M. Troclet poursuivre le discours qu'il
avait commencé Vendredi dernier.
S'attaquant la loi scolaire du gouver
nement, il a examiné par qui elle se
rait appliquée Par des juges de paix
alliés du parti au pouvoir. Dans ces
conditions, aucune sanction ne saurait
être sérieuse.
Au cours de sa harangue, M. Troclet
»ant invité M. Daens méditer certai
nes paroles de M. Woeste, le député
démocrate-chrétien d'Alost a été amené
déclarer qu'il ne voterait pas la loi,
moins qu'elle ne fut modifiée.
L'orateur a montré que le bon sco
laire servirait tout particulièrement
l'enseignement professionnel congré-
ganiste, et diminuerait le nombre des
instituteurs chrétiens laies qui seraient
remplacés partout par des religieux.
La loi scolaire provoquera des querel
les, des luttes, pèsera sur les conscien
ces. Ce sera l'obsession constante pour
le père de famille.
C'est pourquoi la Gauche le repous
se elle entend protéger l'intimité et la
paix du foyer elle veut défendre ce
bonheur le seul qui soit accessible au
père de famille d'ouvrier.
En terminant M. Troclet, a fait l'élo
ge de l'enseignement neutre et montré
les services qu'il rend au peuple.
Le bon scolaire est-il permis par la
Constitution? Oui, a répondu M. Car
ton de Wiart bien plus il est de droit.
En matière de culte les communes ne
sont-elles pas obligées d'intervenir
Elles le sont également en matière sco
laire.
Les communes ne subsidient-elles
pas l'enseignement technique
Le Collège échevinal de Molenbeek
u'a-t-il pas reconuu la constitutionna-
lité de la loi (Cette assertion a soulevé
des protestations gauche.)
Puis c'est MM. Hymans et Masson
que M. Carton met en cause... dans les
mêmes conditions. M. Masson s'en
indigne et demande la parole pour un
fait personnel.
M. Janson reproche M. Carton de
travestir perfidement les discours de
ses collègues.
M. le Président invite M. Janson
retirer l'expression le député de Bru
xelles la maintient. Les deux Gauches
lui font une splendide ovation l'émo
tion est son comble On chante
Vive Janson la digue, etc...
Finalement le rappel l'ordre, le
premier qui frappe M. Janson, depuis
le début de sa carrière parlementaire,
est maintenu par 71) voix contre 60 et
5 abstentions, M. Masson explique sa
pensée propos de l'appréciation Car
ton et Carton de Wiart reprend son
discours dans le bruit.
On lève la séance aux cris de rénégat,
renégat, adressés M. Carton et de
Vive Janson
Séance du Mercredi 31 Mai 1911.
La pension des mineurs.
MMagnette dit qu'il votera le pro
jet, bien qu'il ne réponde pas son
idéal. H le compare avec le système
allemand et il signale des obscurités de
rédaction il critique le fait d'avoir im
posé des charges aux provinces _et
montre qu'on fait de la parcimonie
quand il s'agit des ouvriers, alors qu'on
n'hésite pas poursuivre le vote d'un
fanatique projet scolaire qui a pour but
de verser vingt millions dans les cais
ses des couvents.
Vif incident.
Dans le .bruit qui s'élève ce mo
ment, on entend M. Devolder qui pro
nonce le mot Mensonge
M. Magnette demande M. Devolder
s'il maintient le mot.
M. Devolder. C'est une grossière
erreur que vous avez commise de bon
ne foi. L'affirmation tendant dire que
les subsides iront dans les caisses des
couvents est en ell'et tendancieuse.
M. Magnette. Si M. Devolder en
est confondre mensonge avec erreur,
je constate qu'il ne sait pas ce qu'il dit,
et je le lui pardonne très volontiers.
(Très bien gauche.)
Nouvel incident.
La discussion du projet de loi sur les
pensions de vieillesse étant close, Mgr
Keesen annonce qu'en présence de l'at
titude de la gauche, il retire ses amen
dements. Les intérêts des ouvriers,
dit-il, sont en cause. Il n'y aura plus
ici que les chrétiens pour les défendre,
en faisant bloc autour dû gouverne
ment.
MWiener. Il n'y a plus que des
fanatiques. Je proteste énergiquement
contre le langage de M. Keesen. Nous
nous préoccupons, nous, de la consti-
tutionnalité du projet scolaire. (Bruit
droite.)
M. Hubert. Ce n'est pas là la ques
tion. Je demande aa bureau de retirer
la parole M. Wiener. Exclamations
gauche. Tumulte.)
M. Wiener. Etant l'un des signa
taires du projet scolaire, vous devriez
être le dernier dire qu'on me retire la
parole.
M. Hubert. Taisez-vous, vous
dis-je.
M. Wiener. Je ne me tairai pas.
A la Chambre, M. Schollaert a osé
invoquer un rapport de M. Bara, pour
défendre sa thèse. C'est pitoyable.
Si vous persistez vouloir faire voter
le projet scolaire, nous dirons que vous
êtes un parti révolutionnaire. Excla
mations droite.)
M. 'le Président invite l'assemblée
être plus calme.
Voix gauche C'est M. Keesen qui
a commencé.
MMagnette. C'est un fanatique.
Le calme étant revenu, M. Peltzer
retire également ses amendements.
MLibioulle maintient les siens.
Les articles sont successivement
adoptés, tous les amendements de la
gauche sont repoussés et la séance est
levée.
Nouvelle déception cléricale.
Le tirage au sort des sections pour le
mois de juin a eu lieu Jeudi. Ce fut une
nouvelle déception pour les cléricaux.
•En effet, dans trois sections sur six
l'opposition a de nouveau la majorité
de sorte que si le projet des six Bor-
bouxest renvoyé aux sections, il sera
bloqué comme le projet de M. Schol
laert. Il reste bien l'expédient de la
Commission spéciale mais les cléricaux
n'osent guère y recourir. En tout cas
la suitedu tirage au sort des sections,
les droitiers semblaient atterrés.
Le Moniteur de l'Hôtel de Ville
nous fait entendre que nous n'ose
rions publier le remarquable rap
port de l'administration des Hospices
civils (oh combien) paru dans le
Journal d'Ypres du 20 janvier 1904.
Il nous accuse d'être de mauvaise
foi.
Voici ce que nous écrivions dans
notre n° du 24 Janvier [904, pro
pos des Finances des Hospices
Le n° du 20 Janvier 1904 du
Journal d'Y près nous apporte le
texte du rapport adressé par la
Commission administrative des
Hospices civils au Conseil commu-
nal l'appui du compte de 1902
et du budget de 1904.
Le Journal d'Yprcs qui n'a pas
compris un traître mot des criti-
ques que nous avons, au mois
d'Octobre dernier, dirigé contre
les Finances des Hospices,
jubile la lecture de ce rapport et
nous défie d'oser le publier.
Nous tenons, au contraire, beau-
coup publier cette élucubration
qui est soit roublarde, soit imbécile,
r> comme on voudra le prendre. Il
importe que nos lecteurs s'en pé-
nètrent bien, afin qu'ils puissent
mieux comprendre la réponse que
nous ne manquerons pas d'y faire,
aussitôt que nous aurons reçu le
compte lui-même.
Ce sont les chiffres du compte que
nous entendons discuter, c'est la
question de savoir si la Commis-
n sion des Hospices a dilapidé le
fonds des pauvres que nous exami-
nerons nous ne suivrons pas
l'exemple de la Commission admi-
nistrative qui ne dit pas un mot
cet égard, comme si cette question
n'existait pas, alors que c'est la
seule que nous avons traitée
Suit le rapport en long et en large.
Ce remarquable rapport, comme le
prétend le Journal d'Ypres, a donc
été publié in extenso dans notre n° du
24 Janvier 1904 et ce dans l'intérêt
de la justice et de la vérité
Où est notre mauvaise foi
Inutile d'y ajouter d'autres com
mentaires
Nous dirons, toutefois, que les ai
gles et les scribes du Moniteur de
l'Hôtel de Ville ont manqué une
belle occasion de se taire.
Par arrêté royal en date du 29
Mai, M. A. Laheyne, avocat-avoué
au Barreau de céans, a été nommé
Juge de Paix au ir canton d'Ypres,
en remplacement de M. Gravet, dé
missionnaire.
Cette nomination a été générale
ment approuvée.
Une fois, en passant, le Gouver
nement a tenu compte du mérite et
des titres, sans s'arrêter des consi
dérations politiques.
Avocat-avoué expérimenté par
une longue pratique juge suppléant
au siège depuis de nombreuses an
nées d'une honorabilité au-dessus
de toute critique, le nouveau magis
trat se recommandait de toutes façons
au choix du Pouvoir.
A cette occasion, disons que, pour
la collation de sièges dans la magis
trature, il faudrait qu'il devînt de
règle de ne les conférer qu'à des
avocats qui, par un exercice sérieux
de leur profession durant quelque
dix ans au moins, ont acquis l'expé
rience et l'entente nécessaires.
C'est une profonde erreur, notre
avis, de confier, au grand dam de la
Justice, les fonctions judiciaires
des jeunes avocats, toutfraisémoulus,
peine échappés des bancs de l'Uni
versité.
Cela rappelle le fameux mot, trop
souvent applicable, que Beaumar
chais a mis dans la bouche de son
Figaro: il fallait un mathématicien
on prit un danseur.
J^-'=5'=*'TS<T5'»'5S»-<,SÏ'Ï5'M'5S'W'55'3K
Un abonné nous écrit pour se ren
seigner sur le résultat du tir la
cible chinoise de Bailleul, et nous
prie de lui faire connaître également
le nombre de prix remportés par le
détachementdes 30 hommes du corps
des Pompiers d'Ypres, sous les or
dres du lieutenant Vergracht, qui se
sont rendus Bailleul pour partici
per ce tir.
Il serait assez intéressant, dit notre
correspondant, d'en connaître le
résultat, d'autant plus que notre édi-
lité a octroyé un subside de 150 fr.
ce détachement pour prendre part
aux festivités de la ville de Bailleul
Cher abonné,
Nous croyons savoir que le Jour
nal de Roubaix a publié le palmarès
des vainqueurs du tir dont il est
question dans votre lettre.
Quant au succès des 30 Pompiers
d'Ypres, il a été nul, tout ce qu'il y
a de nul.
Figurez-vous que ces 30 hommes
flanqués de leur lieutenant, arrivés
la frontière française, se sont vus
confisquer leurs armes et leurs ba
gages
Motif ils avaient oublié leurs
passeports
Contre mauvaise fortune, nos bra
ves ont fait bon cœur S'ils n'ont pu
se faire distinguer au tir, du moins,
ils se sont particulièrement fait re
marquer par leur allure martiale
M. Charles avait remué ciel et
terre pour réunir ces 30 hommes
d'élite en qui il avait fondé le plus
grand espoir.
Quelle ne fut pas la déception du
Commandant Baus, quand, leur
retour, il eut connaissance de leur
odyssée
Cette incommensurable gaffe a fait
l'objet de toutes les conversations
dans notre landerneau
Il nous semble que nos maîtres
devraient être plus parcimonieux des
deniers publics.
Ce n'est pas pareeque nos finam es
sont si prospères qu'il faille faire une
largesse de 150 francs une tren
taine de pompiers pour aller se bal-
lader dans les rues de Bailleul et y
visiter tous les cabarets.