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Chronique de la ville.
La Manifestation
Hygiène, lible
du 15 Août.
Nos correspondances
par chemin de fer.
coûteux d'assécher les murs des
appartements humides, etc. Bâtis
seurs, écrivez M\I «J.-J. Devos,
carrelages, Tournai.
Les fêtes jubilaires
de l'Ecole moyenne de l'Etat
Ypres et de
l'Union des Anciens élèves des
établissements d'enseignement
moyen officiel de cette ville.
I
te. Ces élèves -ont arrêtés dan- leur-
études.
Van Merris. Combien y a-t-il
d'élèves qui y sont admis gratuitement
et qui pourraient très bien payer le
rninerval
M. Nolf. Les enfante des pauvres
ne sont-ils pas aussi intéresaants que
les autres
.1/. C. Huysmans. On devrait les
admettre tous pour rien. Votre inter
ruption démontre que, d'après vous, la
démocratie n'apas dedroils àlaeulture
supérieure.
M. Cavrot. Vous voulez donc qu'il
n'y ait que les bourgeois qui fréquen
tent vos écoles
M. Colaert. Je n'ai plus qu'un mot
dire.
Il n'y a pas si longtemps que nos
adversaires ont fait, Ypres, un essai
très louabie ils y ont constitué un
collège d'humanités anciennes et mo
dernes. C'est même cette occasion,
je crois, que j'ai eu le plaisir et l'hon
neur de faire la connaissance de l'ho-
uorable M. Huysmans, qui y était pro
fesseur. Combien y avait-il d'élèves
cet établissement Deux ou trois dans
chaque classe.
it. C. Huysmans. Deux ou trois
Nous en avions quatre ou cinq dans
les deux rhétoriques et une dizaine
dans les secondes. Certaines classes
avaient même de trente quarante
élèves.
MColaert. Pourquoi a-t-on sup
primé alors ce collège, après une exis
tence de quelques années Telle est la
question que je vous pose. Vous aviez
donné un excellent exemple en organi
sant un de ces rares établissements
d'instruction dus l'initiative et la
génériosité libérales. Pourquoi l'avez-
vous laissé tomber
M. Nolf. Ce que les parents dési
rent, c'est un établissement de l'Etat
et non pas un établissement libre.
M. Colaert. Je le sais bien mais
que voulez-vous que je réponde cela?
Les parents ont toujours beaucoup de
désirs ils veulent l'enseignement
primaire gratuit, ils veulent l'enseigne
ment moyen gratuit, ils veulent l'en
seignement supérieur gratuit aussi. Il
en est même qui demandent que la
future université flamande soit établie
Ypres. (Sourires.)
Pour réaliser tous ces désirs, il faut
des moyens. Comment les procurerez-
vous l'Etat et aux communes
La demande formulée ne me semble
donc pas sérieuse et je n'insiste pas
davantage
M. Cav.ot. Vous craignez la démo
cratie
MColaert. Nous craignons la
ruine de l'Etat et des communes.
Mle Président. La parole est M.
C. Huysmans.
MC. Huysmans. Messieurs, l'ho
norable M. Colaert vient de prononcer
un discours d'un illogisme parfait.
En effet, c'est lui qui, au conseil
communal d'Ypres, voulait maintenir
le collège communal. S'il était resté
fidèle son opinion de cette époque, il
devrait être côté de M. Nolf pour
réclamer la création d'un nouvel athé-
néeàYpres. (Protestationde Colaert.)
Vous voulez avoir et maintenir une
institution officielle d'enseignement
moyen vous l'avez défendqe, cette
idée, et je me rappelle votre excellent
discours de cette époque, prononcé
au conseil communal. Aujourd'hui, au
contraire, vous défendez une thèse
opposée.
M. Colaert. Autre chose est ne pas
supprimer un établissement d'instruc
tion existant et d'organiser un établis
sement nouveau.
1fC. Huysmans. Vous acceptez
donc le mal quand il est fait. Or, de
plus en plus, la petite bourgeoisie pé
nètre dans l'enseignement moyen de
plus en plus, la petite bourgeoisie tente
de parvenir jusqu'à l'Université, et il est
nécessaire, dans une société moderne,
d'avoir et de développer des organis
mes d'enseignement moyen accessible
fout le monde.
Rappelez-vous l'image bien connue
de Pestalozzi, symbolisant clairement
ce que nous voulons en cette matière.
L'illustre pédagogue a comparé l'en
seignement un bâtiment de trois éta
ges. L'université, qui est logée au troi
sième étage, est un appartement orné
mais très peu fréquenté. Au second
étage nous trouvons l'enseignement
moyen, la tenue y est encore accepta
ble mais on y découvre beaucoup plus
d'élèvws. Au rez,de-chaussée, enfin,
l'enseignement primaire, les élèves y
sont entassés dans des trous sombres
et mal aérés. Y a-t-il possibilité de pas
ser du rez-de-chaussée au second et au
troisième étage Non. Il n'y a ni échel
le ni escalier. .Seule la classe possé
dante a accès la culture supérieure.
Voilà, messieurs, la situation moder
ne au point de vue de l'enseignement.
Nous voudrions, nous, édifier un bâti
ment permettant aux enfants de toutes
les ela-ses sociales de passer du rez-
de-chaussée au deuxième et au troisiè
me étage, librement gratuitement.
Tout le monde doit pouvoir se déve
lopper dans toutes les sphères de l'in
struction et de la culture.
M. Colaert. L'est de la théorie.
M. C. Huysmans. Ce n'est pas de
la théorie c'est la véritable politique
de demain, et je note l'interruption
partie, il y a un instant, des bancs de
l'extrême droite. Nous voulons, nous,
la fréquentation gratuite Nous vou
lons que tous les élèves soient admis
titre gratuit dans l'enseignement
supérieur,dans l'enseignement moyeu
et dans l'enseignement primaire. C'est
une réforme de demain et nous n'au
rons jamais une bonne instruction in
tégrale pour la classe ouvrière sans la
gratuité complète tous les degrés.
La classe ouvrière n'a-t-elle pas droit
un enseignement supérieur aussi bien
que la bourgeoisie
M. Cavrot. C'est le vrai progrès.
M. C. Huysmans. Oui, voilà le vrai
progrès. Par conséquent, nous devons
opposer la thèse de M. Nolf celle de
M. Colaert, et, si M. le ministre veut
examiner consciencieusement la situa
tion, il se ralliera la demande de l'op
position.
Puisqu'on a parlé tantôt des con
cours généraux, je regrette également
qu'on n'admette pas régulièrement
chaque année les élèves des classes
latines concourir pour les langues
modernes. On appelle les élèves des
classes latines pour concourir en grec
et en latin, mais on ne les appelle pas
régulièrement pour les langues mo
dernes.
M. Colaert. Vous étiez tout l'heu
re adversaire des concours.
.1/. C. Huysmans. Je n'ai aucune
foi dans les concours. Mais puisqu'ils
existent il faut, ou bien les suppri
mer...
M. Colaert. Ou les étendre.
M. C. Huysmans. Parfaitement...
et les organiser sérieusement, car il
faut faire entrer en ligne de compte,
toutes les branches de l'enseignement
et non pas seulement celles qui sont
enseignées spécialement dans les col
lèges épiscopaux.
Si l'honorable M. Van Merris, qui
m'a interrompu il y a un instant, veut
discuter l'un de ces jours cette ques
tion, je suis sa disposition, parce
que je suis quelque peu du métier.
Mle Président. La parole est
M. le ministre des sciences et des arts.
MPoullet, ministre des sciences et
des arts. Au début de sa motion
relative l'athénée royal d'Ypres, M.
Nolf a reconnu que le nombre des
athénées déterminé par la loi est ac
tuellement atteint.
Il ne m'appartient donc pas de créer
un athénée royal Ypres. Si des modi
fications doivent être apportées la
législation, l'initiative parlementaire
peut tout aussi bien s'exercer, en cette
matière, que l'initiative gouvernemen
tale.
MNolf. L'appuierez-vous
M. Poullet, ministre des sciences et
des arts. Je ne m'expliquerai pas
aujourd'hui sur l'opportunité qu'il y
aurait créer un établissement sem
blable, par la raison bien simple que
si nous abordions ce débat, nous en
trerions dans une discussion générale
ce serait, en réalité, soulever tout le
problème de la participation de l'Etat
dans l'organisation de l'enseignement
en Belgique.
Je promets cependant l'honorable
membre qu'à l'occasion de la discus
sion générale de mon prochain bud
get, je prendrai nettement altitude sur
cette question.
M. NOLF a posé la question suivante
Monsieur le Ministre des chemins
de fer
I.a reprise des chemins de fer de la
Flandre occidentale a laissé subsister
tous les griefs formulés contre. l'an
cienne exploitation.
a) Les voyageurs continuent subir
de longs arrêts dans les gares intermé
diaires défaut de concordance entre
les horaires de l'Etat et ceux de l'an
cienne compagnie, qui n'ont pas été
modifiés jusqu'ici. Le train nouveau
créé récemment et quittant Bruxelles
(Nord) 16.7 h. ne tient aucun compte
de ce grief si fondé et si souvent arti
culé il impose également aux voya
geurs de la ligne de Courtrai-llaze-
brouck un arrêt de 67 minutes
Courtrai.
b) Aucun train direct ne roule entre
Hazebrouck et Bruxelles, contraire
ment ce qui a existé jadis les voya
geurs sont toujours obligés de changer
de train en gare de Courtrai et le train
nouveau créé au départ d'Ypres 6.25
h. les oblige en outre changer Co
nfines et Menin.
c,! L'intensité du trafic (voyageurs et
marchandises) entrePoperiughe,Ypres
et Courtrai, où la voie est unique, fait
obstacle la marche rapide et régulière
des trains de voyageurs.
Je réitère donc M. le ministre les
demandes que je lui ai maintes repri
ses adressées
a) Pourquoi ne modilie-t-il pas les
horaires de quelques trains roulant
entre Bruxelles, Courtrai et Hazebrouck
de façon supprimer les arrêts en gare
de Courtrai
bj Pourquoi ne rétablit-il pas les
trains directs entre Bruxelles et Haze
brouck, sans changement de trains en
cours de route, tels qu'ils ont existé
jadis
c) Quand compte-t-il établir une
double voie entre Ypres et Courtrai
moyen infail-
et peu
>■-/* {7 t ii-t iUS.U A-J
L'Association Libérale de Larron
dissement d'Ypres, en son assemblée
générale du 15 courant, a décidé de
se faire représenter àla manifestation
du 15 Août, organisée pour protester
contre le projet de loi Schollaert et
contre le régime plural.
Bien que le cabinet Schollaert ait
mordu la poussière, nul n'ignore que
son projet scolaire subsiste la solu
tion est simplement ajournée. M. De
Broqueville l'a déclaré.
Le projet Schollaert, qui demande
une vingtaine de millions au pays
pour subsidier l'enseignement con-
gréganiste, est conçu dans des condi
tions telles, que son adoption consa
crerait la ruine définitive de l'ensei
gnement publicen Belgique. Personne
ne se fait la moindre illusion cet
égard.
Or, la manifestation du 15 Août a
pour but d'affirmer la volonté de la
nation de maintenir et de développer
l'école nationale l'encontre de ceux
qui veulent livrer le pays des écoles
de parti quel est donc le libéral qui
pourrait lui refuser son adhésion
Le débat que M. Nolf a soulevé
la Chambre, propos de la situation
qui est faite aux parents yprois au
point de vue de l'enseignement
moyen, établit combien peu le régi
me actuel respecte la liberté du père
de famille la situation au point de
vue de l'enseignement primaire est
plus lamentabLe encore dans beau
coup de communes il n'y a plus
d'écoles com~unales, dans d'autres
elles sont dirigées par des religieuses,
ce qui ne les différencie guère des
écoles de parti.
C'est pour protester contre cette
situation et contre un projet de loi
qui l'aggraverait encore, que l'Asso
ciation Libérale de céans a décidé
d'adhérer la manifestation du 15
Août prochain, et qu'elle invite tous
ses amis se joindre elle.
tion du 15 Août, vient la question
électorale.
Notre association, cet égard, a
tenu marquer la portée de son
adhésion, et nous reproduisons ci-
dessous l'ordre du jour qu'elle a voté
l'unanimité de ses membres
Considérant que l'Association libé
rale d'Ypres poursuit avant tout l'ap
plication de la Représentation propor
tionnelle intégrale toutes les élec
tions et qu'elle a toujours fait et fait
encore du vote de cette réforme une
condition essentielle de son adhésion
au sulfrage universel pur et simple
25 ans, avec un an de domicile
Considérant que la déclaration des
Gauches du 29 juin 1911 unit le S. U.
la R. P. intégrale et permet aux man
dataires libéraux de réclamer au préa-
1 lable le vote de la R. P.
L'Association libérale d'Ypres, dé
clare adhérer au programme des Gau
ches, et décide en ce qui concerne la
manifestation du 15 Août 1911, d'y
prendre part sous les réserves expri
mées ci-dessus.
L'Association, en se ralliant la
déclaration des Gauches en tant
qu'elle adopte le suffrage universel
uni la R. P. 25 ans avec un an de
résidence, a entendu manifester une
fois de plus qu'elle subordonne son
adhésion au S. U. au vote préalable
de la Représentation proportionnelle
intégrale, les deux réformes devant
rester indissolublement unies.
Elle a confirmé ses décisions anté
rieures, en repoussant l'abaissement
de l'âge électoral en dessous de 25
ans et en maintenant son hostilité au
suffrage des femmes, qui a fait l'objet
d'une délibération antérieure, la
quelle il n'a pas été dérogé.
A côté de la question scolaire qui
fait l'objet principal de la manifesta
Au moment où se fêteront le 6os
anniversaire de l'Ecole Moyenne de
l'Etat, l'inscription du 200e élève,
le 20e anniversaire de l'Union des
anciens élèves et l'admission de son
250e membre, nous croyons utile de
rappeler nos concitoyens les servi
ces rendus la cause de l'enseigne
ment, par MM. Ferd. Merghelynck,
Ch. Vercamer, M. Gorrissen, Ern.
Nolf, député libéral, Jansens, etc.
etc., et de rendre hommage la
mémoire de MM. Xavier Dalmote,
Nicolas Van Heugen, Jules Kilsdonk
et Eugène Iweins.
En effet, M. Ferd. Merghelynck,
président d'honneur de l'Union des
anciens élèves, se dévoue depuis
nombre d'années la cause de l'en
seignement il contribue largement
la prospérité de nos établissements
d'instruction M. Ch. Vercamer, in
specteur honoraire de l'enseignement
primaire, malgré son grand âge, con
tinue présider l'Union et s'inté
resser tout ce qui peut améliorer le
bien-être de la jeunesse studieuse
M. M. Gorrissen, la cheville ouvrière
de l'Union, toujours sur la brèche
quand il s'agit de se rendre utile
l'instruction et l'émancipation in
tellectuelle de notre jeunegénération
M. Nolf, notre député libéral, qui
prend cœur de défendre la légis
lature, cette noble cause de l'instruc
tion et qui. dernièrement encore, a
préconisé l'institution d'un Athénée
royal en notre ville, ont droit nos
éloges.
Puisse la journée de demain être le
pendant de celle du 5 octobre 1902
de cette mémorable journée où, jeunes
et vieux, fêtaient le 50e anniversaire
delacréation denotreécole moyenne
Haut les cœurs En avant pour la
cause sacrée de l'instruction et de
l'émancipation intellectuelle